La Havane de ma jeunesse, la houle l'a engloutie. La chair de La Havane est à vif, comme un bouton crevé, comme une écorchure au genou. Même ainsi, douloureuse, écumante dans son pus, elle reste encore belle. De la joliesse d'une adolescente giflée par son beau-père. De la séduction d'une coupure sur la peau, ornée par le sang, confondant la blessure profonde avec les lèvres ouvertes d'un sexe féminin. Je ne sais pourquoi tout cela m'est venu soudain, si n'avais un crayon en main, je l'écrirais, pour témoigner qu'un jour j'ai eu de belles pensées. Il y a tant de jolies paroles qui se cachent dans la pensée, ensuite, elles se sauvent, nous ne pouvons pas les rattraper et elle ne reviennent plus jamais.