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4.24/5 (sur 31 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Versailles , le 19/02/1781
Mort(e) à : Paris , le 10/05/1866
Biographie :

Née (Osmond) à Versailles le 19 février 1781, morte à Paris le 6 mai 1866, l'existence d'Adélaïde Charlotte Louise Éléonore d'Osmond recouvre presque entièrement le siècle le plus agité de notre histoire.

Fille de René Eustache, 4e marquis d'Osmond (1751-1838) et d'Éléonore Dillon (1753-1831), familiers de la cour de France, ses caprices de petite fille avaient amusé la famille royale

C’est à Londres où sa famille, ruinée par la Révolution, avait émigré que la jeune et déjà fière Adèle, dont la studieuse adolescence venait de finir dans un coin retiré de la campagne anglaise, épousa le 11 juin 1798 Benoît de Boigne (1751-1830), revenu fort riche des Indes où il conduisait les armées d'un maharadjah. Mariage de raison qui, sans la rendre heureuse, devait lui assurer un confortable avenir matériel en lui imposant le nom qui serait la croix de sa vie. Bientôt séparée de son mari qu’elle ne revit plus que de loin en loin, elle passa quelques années encore en Angleterre dans le milieu de la haute émigration, puis regagna la France à la fin de 1804.
Elle fit partie, jusqu’à la chute de l'Empire, des cercles royalistes que Napoléon Ier tolérait. Elle se lia avec Madame de Staël et Madame Récamier.
Avec le retour des Bourbons en 1814, elle accéda à une position mondaine de premier plan. Elle suivit d'abord son père, nommé ambassadeur, à Turin puis à Londres avant de se fixer définitivement à Paris, avec, à la belle saison, quelques séjours dans ses maisons de Châtenay-Malabry et de Trouville. Elle régnait sur un salon très brillant et assez mélangé, où la haute aristocratie se mêlait au monde de la politique, de la diplomatie et de la littérature.
La monarchie de Juillet devait être le zénith de sa gloire. La famille d'Osmond était en effet très liée à la famille d'Orléans, et Adèle était elle-même une amie intime de la reine des Français, Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866). Avec l'âge son salon prit un caractère plus nettement politique ; c'est alors qu'elle rédigea ses célèbres mémoires, publiés en 1907-1908 (dans une version expurgée, et en texte intégral en 1921-1923) sous le titre : Récits d'une tante, Mémoires de la comtesse de Boigne née d'Osmond. C'est un document irremplaçable sur la monarchie de Juillet. Marcel Proust en fut un lecteur enthousiaste et s'inspira de leur auteur pour forger le personnage de Madame de Villeparisis dans La Recherche.
Elle fut la maîtresse du duc de Fitz-James puis du chancelier Pasquier Elle fut aussi l'amie du co
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Source : Mercure de France et Wikipédia
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Bibliographie de Comtesse Adélaïde Charlotte Louise Éléonore de Boigne   (12)Voir plus

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Lord Castlereagh, en entrant dans le cabinet de Georges IV, lui dit :
«Sire, je viens apprendre à Votre Majesté qu'Elle a perdu son plus mortel ennemi.
— Quoi, s'écria-t-il, est-il possible ! Elle est morte !»
Lord Castlereagh dut calmer la joie du monarque en lui expliquant qu'il ne s'agissait pas de la Reine, sa femme, mais de Bonaparte.
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À dater de [la Restauration], les seigneurs de l'ancienne Cour n'ont plus été occupés que de leurs intérêts de fortune et d'avancement, que de faire dominer leurs prétentions sur celles des autres ; et ils ont été un des grands obstacles à la dynastie qu'ils voulaient consacrer.
N'établissons pas que ces sentiments soient exclusifs à cette classe ; ils appartiennent probablement à tous les hommes qui touchent au pouvoir. J'ai vu une seconde révolution faite par la bourgeoisie et, ainsi que dans celle dont le récit m'occupe en cet instant, dès le cinquième jour tous les sentiments généreux et patriotiques étaient absorbés par l'ambition et les intérêts personnels.
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La duchesse de Duras, dont j’ai si souvent parlé, avait succombé à un état de souffrance qui l’avait longtemps fait qualifier de malade imaginaire et lassé surtout la patience de son mari. Il venait d’épouser en secondes noces une espèce de Suisso-Anglo-Portugaise, sortant de je ne sais où, qui avait acheté le titre de duchesse et le nom de Duras d’une assez grande fortune. Elle fournissait à son mari l’occasion de s’écrier naïvement, quelques semaines après son mariage : « Ah ! mon ami, tu ne peux pas comprendre le bonheur d’avoir plus d’esprit que sa femme ! » Il est certain que la première madame de Duras ne l’avait pas accoutumé à cette jouissance.
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Madame Victoire avait fort peu d'esprit et une extrême bonté. C'est elle qui disait, les larmes aux yeux, dans un temps de disette où on parlait des souffrances des malheureux manquant de pain : « Mais, mon Dieu, s'ils pouvaient se résigner à manger de la croûte de pâté ! »
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Au nombre de ces idéalistes, [Napoléon] rangeait monsieur de Chateaubriand. C'était une erreur. Monsieur de Chateaubriand n'a aucune faiblesse pour le genre humain ; il ne s'est jamais occupé que de lui-même et de se faire un piédestal d'où il puisse dominer son siècle. [...] Il y a réussit en ce sens qu'il s'est toujours fait une petite atmosphère à part dont il était le soleil. Dès qu'il en sort, il est saisi de l'air extérieur d'une façon si pénible qu'il devient d'une maussaderie insupportable ; mais, tant qu'il y reste plongé, on ne saurait être meilleur, plus aimable et distribuer ses rayons avec plus de grâce.
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L'état de madame de Polastron, attaquée de la poitrine, empira. Elle se livra à toutes les fantaisies dispendieuses qui accompagnent cette maladie. Les revenus ne suffisant pas, monsieur du Theil, intendant de monsieur le comte d'Artois, inventa un façon d'augmenter les fonds. Il arrivait fréquemment des émissaires de France. On choisissait un des projets les plus spécieux ; on annonçait un mouvement prochain, en Vendée ou en Bretagne, à l'aide duquel on obtenait quelques milliers de livres sterling du gouvernement anglais. On en donnait deux ou trois cents à un pauvre diable qui allait se faire fusiller sur la côte, et les fantaisies de madame de Polastron dévoraient le reste.
Je ne sais pas si le prince entrait dans ces tripotages ; mais, du moins, il les tolérait et n'a pu les ignorer, car cette manœuvre s'étant répétée jusqu'à trois fois en peu de mois, monsieur Windham la découvrit et s'en expliqué vivement avec lui. C'est par monsieur Windham lui-même que j'en ai eu directement connaissance. Au reste, ce n'était pas un secret. Les émigrés, en Angleterre, s'étaient accoutumés à regarder l'argent anglais comme de légitime prise, par tous les moyens.
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[La scène se passe pendant la révolution de 1830]

J'allais chez madame de Rauzan. Sa belle-soeur, madame de La Bédoyère, y était au désespoir.[...] C'est la seule personne véritablement affligée que j'aie vue dans ce moment. J'exprimai devant elle l'espèce de sentiment d'enthousiasme pour ce peuple si grand, si brave, si magnanime, que j'avais conçu pendant ma promenade, et je lui fis horreur. Je la consolai un peu en parlant du danger, présumé de tout le monde, que nous courions d'être attaqués pendant la nuit.
Monsieur de Rauzan hocha la tête. À l'état-major, le même matin, il avait entendu le général Vincent répondre à monsieur de Polignac [président du Conseil des ministres], qui excitait à faire marcher des colonnes dans la ville comme la veille, que cent mille hommes ne seraient pas en possibilité de traverser Paris dans l'état de défense et d'exaltation où il se trouvait.
La pauvre madame de La Bédoyère fut obligé de se contenter de l'espoir, donné par un certain monsieur Denis Benoit, qu'on réussirait du moins à affamer la capitale. Cette pensée augmenta pourtant son très vif désir d'en sortir.
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Monsieur de Lally a fait des requêtes, des mémoires, des discours, des tragédies, des satires, des panégyriques des morts, bien plus d'éloges des vivants. Je ne sais si rien de tout cela le mènera à la postérité. Ses contemporains l'ont appelé le plus gras des hommes sensibles, on aurait pu ajouter le plus plat des hommes bouffis. Peut-être cela tenait-il à l'affaiblissement de l'âge, mais je ne l'ai jamais vu que plein de ridicules et d'affectation, répandent des larmes à tout propos, pleurant sur l'enfance, pleurant sur les vieillards, pleurant pour la gloire, pleurant pour la défaite, pleurant de joie, pleurant de tristesse, enfin toujours pleurnichant.
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... monsieur de Maugiron n'était pas un mauvais officier ; son régiment était bien tenu, se conduisait toujours à merveille dans toutes les affaires, et ce bizarre colonel y était aimé et même considéré.
C'est à lui que sa femme, très spirituelle personne, écrivait cette fameuse lettre :
"Je vous écris parce que je ne sais que faire et je finis parce que je ne sais que dire.
Sassenage de Maugiron,
bien fâchée de l'être."
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[...] ... La jeune génération ignorait ce qui concernait nos princes [= les Bourbons de la branche aînée, à savoir Louis XVIII et le futur Charles X, ici désigné sous le nom de "Monsieur", titre que portait depuis des lustres le frère cadet du Roi]. Je me rappelle que l'un de mes cousins me demandait ce jours-là si le duc d'Angoulême était le fils de Louis XVIII et combien il avait d'enfants [= le duc d'Angoulême était le fils aîné de Monsieur et mourut sans descendance car il était vraisemblablement impuissant]. Mais chacun savait que Louis XVI, la Reine, Madame Elisabeth avaient péri sur l'échafaud. Pour tout le monde, Madame [= la fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette, dite Madame Royale dans son enfance, devenue, par son mariage avec son cousin germain, fils du comte d'Artois, la duchesse d'Angoulême et, par conséquent, "Madame", belle-soeur du Roi en puissance, puis, un certain temps, la Dauphine] était l'orpheline du Temple et sur sa tête se réunissait l'intérêt acquis par de si affreuses catastrophes. Le sang répandu la baptisait fille du pays.

Il avait tant à réparer envers elle ! Mais il aurait fallu accueillir ces regrets avec bienveillance : Madame n'a pas su trouver cette nuance ; elle les imposait avec hauteur et n'en acceptait les témoignages qu'avec sécheresse. Madame, pleine de vertus, pleine de bonté, princesse française dans le cœur, a trouvé le secret de se faire croire méchante, cruelle et hostile à son pays. Les Français se sont crus détestés par elle et ont fini par la détester à leur tour. Elle ne le méritait pas et, certes, on n'y était pas disposé. C'est l'effet d'un fatal malentendu et d'une fausse fierté. Avec un petit grain d'esprit ajouté à sa noble nature, Madame aurait été l'idole du pays et le palladium de sa race.

Peu de jours après son entrée [= dans Paris], le Roi [= Louis XVIII] alla à l'Opéra. On donnait "Oedipe". Il [= le Roi]recommença ses pantomines vis à vis de Mme la duchesse d'Angoulême, non seulement à l'arrivée, mais aussi aux allusions fournies par le rôle d'Antigone. Tout cela avait un air de comédie et quoique le public cherchât le spectacle dans la loge plus que sur le théâtre, les démonstrations du Roi n'eurent pas de succès : elles semblaient trop affectées. La princesse ne s'y prêtait que le moins possible. Elle était, ce soir-là, mieux habillée et portait de beaux diamants. Elle fit ses révérences avec noblesse et de très bonne grâce ; elle paraissait à l'aise dans cette grande représentation comme si elle y avait vécu aussi bien qu'elle y était née. Enfin, sans être ni belle, ni jolie, elle avait très grand air et c'était une princesse que la France n'était pas embarrassée de présenter à l'Europe. Monsieur [= le comte d'Artois, futur Charles X] partageait son aisance et y joignait l'apparence de la joie et de la bonhomie. Pendant tous ces moments, il était le plus populaire de ces princes aux yeux du public. Les affaires initiées aux affaires le voyaient sous un autre aspect. ... [...]
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