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Citations de Édouard Chavannes (22)


C'est en voyant combien vagues et incomplètes sont nos notions sur un peuple de l'importance des Chinois que nous sentons l'immensité de la tâche à remplir ; la connaissance de la Chine est une partie considérable et presque inexplorée de cette histoire universelle qui racontera les étapes successives de l'humanité en marche vers son but inconnu.
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Toute littérature peut être regardée comme un ensemble de faits qu'il est intéressant d'étudier en eux-mêmes et pour eux-mêmes. Sous un autre aspect, une littérature nous apparaît comme un ensemble de forces qui exercent une action puissante sur les esprits des hommes ; il importe de mesurer cette influence pour déterminer quel rôle elle joue dans l'immense concours de causes qui produisent un état social. C'est à ce second point de vue que nous considérerons les œuvres littéraires chinoises.
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Assurément la critique remplira quelque jour sa tâche en montrant dans ces livres quelles sont les parties authentiques, en dénonçant les interpolations et en retrouvant la civilisation primitive dont nous n'avons plus qu'une image embellie. Mais dans l'état actuel, grâce aux remaniements dont ils ont été l'objet, ces textes présentent un tableau, non pas fidèle, mais idéalisé de l'antiquité, une leçon de morale en action. Ce n'est plus le passé tel qu'il fut, mais tel qu'on voudrait qu'il eût été et par là se justifie le point de vue de l'Extrême-Orient qui place encore son âge d'or à la jeunesse du monde.
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..., parmi les causes qui ont comme consacré l'autorité des classiques, il faut noter l'importance qu'ils attachent aux rites. A vrai dire, les prescriptions rituelles sont, pour un lecteur européen, ce qu'il y a de plus insipide dans les livres de la Chine ; nous ne comprenons pas quel intérêt peuvent avoir des règles infiniment minutieuses sur les vêtements de deuil, sur les différentes manières de saluer, sur le maintien que doit avoir un lettré ; nous voulons plus de spontanéité et il nous semblerait absurde de déterminer à l'avance en détail nos attitudes et nos sentiments. Aux yeux d'un Chinois, au contraire, il faut apprendre à se bien conduire, parce que c'est ainsi qu'on en viendra à bien penser ; les rites ne sont que les symboles de divers états d'âme, si donc on les observe avec exactitude, on sera par là même porté à concevoir les idées qu'ils supposent. De même que les châtiments répriment la perversité, ainsi les rites suscitent la vertu. La sagesse étant conçue comme une qualité qu'on acquiert par le seul fait qu'on accomplit les actes qu'elle inspirerait, on a donc été amené à écrire des volumes sur la manière dont se comporte le sage dans toutes les circonstances de la vie ; on a rédigé une longue casuistique de la bienséance. Ce code moral est le premier et le plus sérieux enseignement qu'on inculque aux jeunes Chinois.
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Nous abandonnons maintenant la Mandchourie et nous nous transportons dans le Chan-tong central, terre âpre et rocheuse où il n'y a plus de routes pour les chars, mais où on suit des pistes étroites qui ne livrent passage qu'aux brouettes à une roue, aux cavaliers et aux mules de bât. C'est dans cette région austère de la Chine qui naquit, en l'an 551 avant Jésus-Christ, Confucius, le sage de la doctrine sociologique constitue encore aujourd'hui comme l'armature morale de l'esprit chinois.
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En 651 cependant, Ho-lou s’était emparé des territoires de Che-koei kagan [18] et de Tou-lou kagan. En 657, il fut battu par les Chinois, mais il ne fut fait prisonnier qu’en 658.
A partir de cette date, les Tou-kiue occidentaux ne forment plus un empire uni et puissant. Tombés sous la suprématie de la Chine, plus tard attaqués par les Tou-kiue septentrionaux, ils cessent de jouer un rôle politique important et finissent par être complètement évincés par les Karlouks vers le milieu du VIIIe siècle.
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Les attributions générales d’une divinité-montagne sont de deux sortes : d’une part, en effet, elle pèse par sa masse sur tout le territoire environnant et en est comme le principe de stabilité ; elle est le régulateur qui empêche le sol de s’agi ter et les fleuves de déborder ; elle met obstacle aux tremblements de terre et aux inondations. D’autre part, les nuages s’accumulent autour du sommet de la montagne qui semble les produire et qui mérite l’épithète homérique d’ « assembleur de nuages » ; la divinité-montagne a donc sous ses ordres les nuées fécondes qui répandent la fertilité sur le monde et elle fait pousser les moissons.
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Les deux itinéraires dont nous donnons ici la traduction et le com-mentaire sont reconstitués au moyen de passages disséminés dans la partie géographique du T’ang chou. Le premier décrit la route méridionale qui passait au sud du T’ien-chan, traversait cette chaîne de montagnes à la passe Bédel, arrivait à Tokmak, au sud de la rivière Tchou et aboutissait à Aoulie-ata, sur la rivière Talas. Le second itinéraire est celui de la route septentrionale qui passe par Ouroumtsi, Manas, Kour-kara-oussou, traverse les monts Iren-chabirgan, débouche dans la vallée de l’Ili et se dirige de là sur Tokmak. Ces deux routes sont celles qui furent habituellement suivies par les voyageurs et par les armées et qui mirent en relations pacifiques ou guerrières la Chine et les Tou-kiue occidentaux ; sur leur parcours, nous trouvons quelques localités qui jouèrent un rôle historique important et nous pouvons placer ainsi un certain nombre de jalons qui orientent et délimitent nos recherches.
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Les premiers siècles de l’histoire de Chine sont fort obscurs ; la raison principale de cette imperfection de nos connaissances est que l’archéologie n’a pas jusqu’ici apporté aux textes littéraires le complément d’informations dont ils ont besoin. Cet état de choses changera sans doute lorsqu’on aura entrepris de faire des fouilles dans le vieux sol où gisent enterrés les vestiges des époques disparues. A défaut de ces recherches méthodiques qui n’ont pas encore été pratiquées, un hasard heureux a fait découvrir, il y a une dizaine d’années, tout un ensemble de documents qui méritent au plus haut point de retenir notre attention, car ils paraissent être antérieurs au premier millénaire avant notre ère.
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Le T’ai chan avec son panthéon de dieux et de déesses ne secourt pas seulement les milliers de pélerins qui vont chaque année visiter la montagne sainte ; il n’est même pas absolument nécessaire pour s’assurer son bon vouloir de se rendre dans les temples que chaque ville de la Chine septentrionale lui a élevés ; on peut obtenir son aide d’une manière efficace et constante en ayant recours aux amulettes qui sont imprégnées de son énergie surnaturelle.
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Les rites et la musique sont d’une insondable profondeur. Celui qui en
comprendrait parfaitement la valeur symbolique serait celui qui aurait
présente à son esprit la constitution sociale de l’humanité entière .
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Si les grands fondateurs dans l’ordre religieux et moral ne sont pas des raisonneurs subtils, ils ne se glorifient pas non plus de la rareté ou de l’originalité de leurs conceptions. Ce qu’ils annoncent aux hommes leur est apparu avec l’évidence des vérités éternelles, et leur voix éveille de longs échos dans le coeur innombrable de la multitude parce qu ’elle n’est que la révélation de ce qui existe confusément dans les profondeurs inconscientes de toute âme. « Je n’invente rien, disait Confucius, je ne fais que transmettre. » Ce qu’il transmettait ainsi à la postérité, c’était la réponse qu’avaient balb utiée avant lui pendant des siècles les plus sages parmi les Chinois, lorsqu’ils se de - mandaient quel est le but de l’activité humaine et par quels moyens il convient de la guider.
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K'IEN LING - Sépulture de l'empereur Kao tsong (+683 p.C.) de la dynastie T'ang.
(K'ien tcheou, province de Cgân-si)
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Tables des planches
Première section - La sculpture à l'époque des Han. (1 à 199)
1 - Les piliers de Teng-fong hien (Ho-nan).

Deuxième section - La sculpture Bouddhique du cinquième au huitième siècle de notre ère. (200 à 437)

Troisième section - Sépultres impériales des T'ang et des Song. (436-501)

Quatrième section - Objets de musée - (502 - 537)
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Dans l'énumération des trois immortels, nous voyons intervenir avec l'immortel des émoluments une idée nouvelle. Le Chinois ne désire pas seulement vivre longtemps, être heureux et avoir beaucoup d'enfants, il voudrait encore être fonctionnaire; les raisons en sont profondes et se trouvent dans la doctrine même de Confucius. Voici en quelques mots la théorie qui, je n'ai pas besoin de le dire, est assez différente de la pratique: Quel est le bien suprême? C'est le bien de l'État. Comment y atteinton ? Par le bon gouvernement. La morale ne se distingue pas de la politique ou plutôt la politique est l'épanouissement de la morale. Qu'est-ce qui qualifiera certains hommes pour gouverner leurs semblables? C'est la vertu.
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Le décor dans l'art populaire chinois est presque toujours symbolique; il exprime des voeux. Pour constater la vérité de cette proposition, il suffit de jeter les yeux sur les objets qui sont à l'usage de tous, tels que les porcelaines, les broderies, le papier à lettres, les amulettes;partout nous verrons se reproduire des motifs d'ornementation qui ont un sens; ce sens peut être plus ou moins caché, mais il importe de le découvrir si l'on veut comprendre la raison d'être du décor lui-même.
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Une oeuvre historique est susceptible d’être étudiée à un double point de
vue : en premier lieu, on peut en examiner la matière et faire un départ entre ce que l’auteur a vu lui -même, ce que ses contemporains lui ont appris et ce qu’il a lu chez ses devanciers. Après avoir ainsi dégagé les diverses parties de l’ensemble, on peut en second lieu rechercher quelle forme l’écrivain donne à ces matériaux ; son cerveau est comme un prisme à travers lequel se réfractent les rayons lumineux qui sont les faits et il importe de déterminer l’indice de réfraction de ce prisme ; on montrera donc de quelle manière il fait revivre le passé par son imagination, comment il conçoit l’enchaînement des événements par sa méthode, avec quelle précision il sait distinguer le vrai du faux par son jugement critique.
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Les Mémoires historiques de Se-ma Ts’ien sont, comme leur titre même
le donne à entendre, un livre d’histoire ; ils sont de plus un livre chinois ;
enfin ils sont vieux de deux mille ans. Il faut tenir compte de ces trois
considérations pour les bien comprendre.
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Tchao Toen remplaça Tch’eng-ki dans le gouvernement du royaume. Deux ans plus tard, le duc Siang, de Tsin, mourut. L’héritier présomptif, I-kao, était un enfant. (Tchao) Toen, considérant que la situation du royaume était fort difficile, désira mettre sur le trône Yong, frère cadet du duc Siang, et, comme, en ce temps, Yong se trouvait dans le pays de Ts’in, il envoya des émissaires le chercher. La mère de l’héritier présomptif jour et nuit gémissait et pleurait ; frappant de son front la terre, elle dit à Tchao Toen :
— Quel crime a commis le prince défunt pour que vous rejetiez son héritier légitime et que vous cherchiez un autre prince ?
Tchao Toen s’inquiéta de cela ; il eut peur d’être attaqué soudain et mis à mort par la famille (de la princesse-mère) et par les grands officiers : il plaça donc sur le trône l’héritier présomptif ; ce fut le duc Ling ; il fit partir des troupes pour arrêter le frère cadet du duc Siang qu’on était allé chercher dans le pays de Ts’in.
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La série des maisons héréditaires peut se diviser en quatre sections. La première, qui compte douze chapitres, forme le tome IV de notre traduction ; elle embrasse toute l’histoire des royaumes féodaux qui figurent dans la période tch’oen ts’ieou (722-481 av. J.-C.). La seconde section comprend les monographies des royaumes qui n’ont commencé d’exister à l’état indépendant qu’après cette période : ce sont, d’une part, les trois familles de Tchao, Wei et Han qui se substituent, à la fin du Ve siècle avant notre ère, aux princes de Tsin, et, d’autre part, la lignée des T’ien qui, vers le même temps, remplace les Kiang sur le trône de Ts’i. La troisième section est constituée par la biographie de Confucius. La quatrième section traite des maisons héréditaires à l’époque de la Chine impériale.
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