Édouard Claparède

Le développement des Arachnides doit d'ailleurs sur bien des points devenir plus facile à comprendre par la comparaison avec celui d'animaux appartenant à d'autres classes de l'embranchement des Arthropodes, comme les Crustacés et les Insectes. Or sans vouloir contester aux recherches de Mr. Rathke sur le développement des Décapodes, le premier rang où elles ne cesseront jamais de briller, il me sera permis de dire que notre connaissance de l'évolution des crustacés et des insectes a fait des progrès immenses durant ces dernières années.

La question de la Morale et de la Politique est d’une cruelle actualité. Il en a d’ailleurs toujours été ainsi, je veux dire qu’à toutes les époques elle était d’actualité. Et les remarques qui suivent auraient aussi bien pu être présentées en 1909 ou en 1889. Les événements auxquels nous assistons depuis quelques années nous font cependant apercevoir, comme au travers d’une loupe énorme, certaines abdications morales, doublées du reste de non moins curieuses abdications intellectuelles. Ces abdications ne laissent pas d’intéresser le psychologue, sans être rien de très nouveau pour lui. Elles méritent surtout de retenir l’attention du moraliste chrétien, comme celle du simple honnête homme.

Les rapports pouvant exister entre les états de conscience associés sont-ils cause de leur association ?
Ainsi posée la question est équivoque, car le mot « rapport » est ambigu. S’agit-il, en effet, pour m’exprimer à la façon de William James d’une connexion pensée ou d’une connexion entre des pensées ? Les deux choses sont bien différentes. Lorsque le froid me fait penser au gel, est-ce la connexion pensée, c’est-à-dire la pensée de la causalité, qui est la cause de l’évocation de l’idée du gel par l’idée du froid?
Le problème que nous avons à résoudre est celui de la connexion entre les pensées. Demandons-nous donc si la connexion pensée est la cause de la connexion entre les pensées. Or, il apparaît immédiatement qu’il est impossible a priori qu’il en soit ainsi. Pour que l’esprit saisisse un rapport entre deux idées, il faut que ces deux idées soient présentes à l’esprit. La perception de ce rapport, ne pouvant s’effectuer qu’après l’apparition des idées dans la conscience, ne peut donc être la cause de leur association.

A mesure qu’augmente la concurrence dans tous les corps de métiers, il s’agit d’être de plus en plus apte au travail que l’on a à exécuter, sous peine de ne plus être à la hauteur de la tâche. L’expérience montre qu’un assez grand nombre de jeunes gens des deux sexes se voient obligés de changer de métier au bout d’un certain temps parce qu’ils n’ont pas les aptitudes voulues pour le mener à bien.
Ces changements de métier sont aussi préjudiciables aux patrons ou aux industries qu’aux employés eux-mêmes.

Ce n’est qu’avec Descartes que l’étude de l’association reçoit une nouvelle impulsion. Le grand philosophe, il faut l’avouer, a écrit peu de chose sur la liaison des idées : ce terme ne s’est même jamais trouvé sous sa plume. Mais, s’il n’a pas dit le mot, il a bien aperçu la chose et il a admirablement préparé le terrain aux travailleurs futurs, grâce à la précision de ses conceptions physiologiques relatives au cours des esprits animaux.

La psychologie professionnelle (ou économique) comprend deux grandes catégories de problèmes : ceux qui se rapportent à la production, ceux qui se rapportent à la vente. Ce sont ceux de la première catégorie qui constituent la psychologie du travail professionnel, ceux de la seconde catégorie forment la psychologie de la vente.