Voici Foudjouri nu et seul tandis que l'assistant du chef bourreau le lie au poteau par le torse, la taille et la natte. Un jeu de cordes presque invisible est déjà disposé, qui permettra de maintenir son corps droit après le coup de grâce. il semble bien conscient, nullement abruti par l'opium ou un quelconque stupéfiant. A quoi pense-t-il, voit-il, entend-il même la foule énorme qui l'environne, alors que s'achèvent les derniers préparatifs et que, déjà, la lame du bourreau s'approche de lui? Il semble ne pas voir ses bourreaux : le chef, un homme maigre et anguleux qui manie le couteau avec dextérité, son assistant, ce petit homme trapu à moustache blanche qui dirige les manoeuvres complexes d'une demi-douzaine de sbires dont la tâche principale est de maintenir l'espèce de tripode dont le poteau de torture forme le montant principal.