Prestigieuse était son habileté dans les diverses techniques sculpturales: il était aussi prompt et adroit modeleur de glaise que patient tailleur de marbre et expert fondeur et ciseleur du bronze. Bien qu'il ait bénéficié des legs des maîtres de l'antiquité et aussi de ceux des maîtres de la Renaissance italienne, on ne peut trouver génie plus purement français que le sien.
Curieux inlassable, il contemplait, observait, scrutait avec ardeur ce que chaque être humain porte en soi d'individualité physique, intellectuelle et morale. Comme Buffon, qu'il connut, avec une passion de scientifique, il analysait les choses de la nature dont il percevait les plus menues particularités.
Au début du XIe siècle, entre 1010 et 1020, la ville de Poitiers fut ravagée par un incendie qui détruisit la cathédrale, plusieurs églises et le palais du comte. Grâce à Guillaume-le-Grand, duc d'Aquitaine, qui contribua de ses deniers à la reconstruction, les travaux purent être conduits avec une grande rapidité. Toutefois ce n'est pas en 1021, date longtemps avancée sans preuves, mais seulement en 1024 ou 1023 que la dédicace delà nouvelle cathédrale put être faite.
L'influence de l'art antique permet de comprendre Houdon, sculpteur de la Diane chasseresse, du Morphée et de toute une théorie de figures décoratives. Mais c'est à une autre influence, à laquelle les sculpteurs de son temps se montrèrent peu attentifs, qu'il doit l'originalité de son génie de bustier. En effet, il a vécu au temps de Voltaire, J.-J. Rousseau, Diderot, d'Alembert et Buffon, dont il immortalisa les traits et dont il fut le fervent disciple.