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Citations de Élisabeth de Fontenay (99)


Ainsi Schopenhauer raconte-t-il qu’aux alentours de 1854 il allait quotidiennement rendre visite à un jeune orang-outan exposé à la foire de Francfort et qu’il avait été profondément touché par la mélancolie de cette volonté, en marche vers la connaissance de cet ancêtre présumé de l’homme ; il comparait son regard à celui de Moïse devant la Terre promise.
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Élisabeth de Fontenay
A propos des abattoirs :
La division du travail d'exploitation et d'abattage, le découpage des responsabilités, permet de masquer notre participation individuelle à la maltraitance et au meurtre.
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Élisabeth de Fontenay
Notre culture est cannibale : manger de la viande est un signe de virilité. Un homme qui ne mange pas de viande est suspect.
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Élisabeth de Fontenay
On devrait pouvoir aller le plus loin possible dans la défense du droit des animaux sans pour autant offenser les humains.
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Élisabeth de Fontenay
Les pays catholiques sont en retard sur les pays protestants. Les Anglais, les Allemands, les Scandinaves ont légiféré en faveur des animaux depuis longtemps. Alors que, chez nous, le droit civil, malgré quelques progrès récents qui consistent dans la reconnaissance de leur qualité d'êtres sensibles, continue à classer les animaux du côté des biens meubles. La tradition de la chasse, qui occupe une place effarante dans la politique française, ajoute à l'aveuglement national.
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Élisabeth de Fontenay
Dans l'histoire de l'Eglise catholique, si l'on excepte quelques mystiques comme saint François d'Assise, on assiste à un désintérêt profond pour la condition animale. Quand on sacrifiait des animaux au temple, la bête était unie à l'homme et à Dieu dans une relation triangulaire très porteuse de sens. On immolait les animaux, mais ils étaient l'objet de respect... Or, à partir du moment où le Christ s'offre comme la brebis du sacrifice, il n'y a plus lieu de se soucier des animaux en chair et en os, ils n'existent plus que sur le mode de l'allégorie. Saint Augustin assurait mêle que les animaux ne peuvent pas souffrir puisqu'ils n'ont pas commis le péché originel. Les animaux machines de Descartes s'inscrivent dans cette trace.
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Nous avons un devoir d’humanité envers les bêtes. Parce que nous tenons à notre merci ces vies vulnérables et muettes nous avons une responsabilité. L’homme perd sa dignité en faisant souffrir ceux qu’il domine.
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La langue latine a trois façons de nommer les êtres vivants qui respirent. Bellua signifie « bête », par opposition à « homme ». Le mot accentue parfois la grandeur, la férocité, l’inintelligence, et peut servir d’insulte : être bête, imbécile. Il est d’emploi plus noble que bestia, terme populaire, qui désigne toute espèce d’animal, sauvage ou domestique. D’un usage moins familier, pour les grammairiens et les juristes, bestia dénomme plutôt les animaux féroces. […] Animal, enfin, qui signifie « être vivant », vient d’animalis, « qui respire », lequel vient d’animans, « qui possède le souffle », ces mots traduisant le grec empsuchon et psuchè.
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Il semble ainsi y avoir un élément de vie et de pensée entre Singer et Soutine : le refus, par delà l'aménagement de la violence par les règles alimentaires, de s'aveugler devant la mise à mort des bêtes.
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Plutarque, porte-voix des animaux, pousse ainsi les ripailleurs dans leurs derniers retranchements. Si vous répugnez à tuer vous-mêmes la bête, leur dit-il, si vous hésitez à la manger crue et encore chaude, c'est que vous reconnaissez implicitement que vous commettez un meurtre et que vous vous en effrayez, en vertu de votre constitution innée où se fonde le droit naturel.
A ce moment du texte s'opère une transgression rendue possible par la logique des extrêmes, et sur laquelle il faut s'attarder. Le faire-rôtir et/ou bouillir, ces manières de table de l'homme civilisé et du citoyen, ne constitue pas pour Plutarque une circonstance atténuante, bien au contraire. Mieux vaut manger sauvagement et en pleine conscience du crime que de dénier celui-ci par des assaisonnements : chasseurs, sacrificateurs, bouchers, cuisiniers sont tous au même titre des meurtriers, et Diogène mangeant un poulpe cru qu'il dispute aux chiens, ne s'ensauvage pas plus, en réalité, que les convives raffinés de festins somptueux. Lui, au moins, c'est ce qu'il fait et ce qu'il veut faire : devenir comme une bête féroce. Alors que les autres, qui se croient d'autant plus civilisés qu'ils cuisinent, ignorent leur vérité.
p233 - Cuisine cruelle
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Il faudrait du reste méditer sur l'impérative nécessité qui fait prononcer le nom de Dieu quand on est à bout d'arguments sur le propre de l'homme.
p200 - Le pourceau magnifique
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On voit que Leroy s’en tient à un strict sensualisme. Quant à la différence de sensibilité entre les espèces, elle ne suscite pas du tout chez lui un ralliement à la théorie des différences quantitatives ou des niveaux de l’organisation, cet aggiornamento de l’échelle des êtres qui fit fureur parmi les philosophes du XVIIIe siècle.
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[…] il apparaît symptomatique d’une certaine tradition –antique, certes, mais qui ne finira vraiment qu’avec Montaigne et Charron- qu’une critique de l’anthropocentrisme, qui pérennise et même prétend sauver la transcendance, en passe par l’éloge des animaux et l’abaissement de la vanité humaine.
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La nuit de Gaspard évoque un soi qui n’a pas accédé à la condition de sujet, à la possibilité ordinaire et prodigieuse de dire je. Elle est une énigme humaine supplémentaire, inattendue, impénétrable.
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Le Christ confond désormais, en sa personne théandrique et historique, l’offrant, le destinataire de l’offrande, le médiateur, et l’offrande même, surdéterminée par une double fonction expiatoire et communielle. Il est à la fois Dieu, victime et grand prêtre.
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A quoi reconnaît-on un homme ? La question est indécente car chacun sait d'emblée "Si c'est un homme". Et ceux qui ne reconnaissent pas immédiatement leur semblable, c'est qu'ils ont des préjugés et qu'ils décident que certaines ethnies, certaines cultures ou certains individus étrangers aux canons qui sont les leurs ne devraient pas avoir droit à l'existence ou à la visibilité sociale. Toutefois le rejet criminel de certains êtres hors de l'humanité peut s'opérer plus sournoisement, en vertu justement de ces critères élaborés à l'envi par les spéculations de la métaphysique et par certains travaux des sciences du vivant, voire de certaines sciences sociales.

2. L'impropre, (p. 52-53)
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[Claudel, Bestiaire spirituel] "Maintenant une vache est un laboratoire vivant, (...) le cochon est un produit sélectionné qui fournit une quantité de lard conforme au standard. La poule errante et aventureuse est incarcérée. Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et sœurs de l'homme, des signifiants de la sagesse divine, que l'on doit traiter avec respect ? Qu'a-t-on fait de ces pauvres serviteurs ? L'homme les a cruellement licenciés. Il n'y a plus de liens entre eux et nous. Et ceux qu'il a gardés, il leur a enlevé l'âme. Ce sont des machines, il a abaissé la brute au dessous d'elle-même. Et voilà la Cinquième Plaie : tous les animaux sont morts, il n'y en a plus avec l'homme."
Pour Claudel, comme pour Péguy et Bergson, l'ère du machinisme et du rendement a détruit ce monde harmonieux ; et c'est par une même dérive fatale qu'il n'y a plus ni Dieu ni animaux.
p349, Repentir
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La douceur envers les bêtes accoutume à la bienveillance envers les hommes. Car celui qui est doux, qui se conduit avec tendresse envers les créatures non humaines, ne saurait traité les hommes de façon injuste.
p247 - Une philantrôpia sans limite
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Si, pour garder à l’âme humaine le statut d’immortalité, on l’étend aux bêtes, à toutes les bêtes, que fera-t-on de cette prolifération, de ce grouillement d’âmes immortelles ?
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Si j’osais parodier la devise des Rohan : « Roi ne puis, prince ne daigne, Rohan suis », je ferais dire aux Cyniques : « Chien ne puis, homme ne daigne, Cynique suis.
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