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Critiques de Élise Fugler (5)
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Eteignez la lumière ! Et autres sombres histo..

« Eteignez la lumière, et autres sombres histoires » Elise Fugler (Editions Après la lune, 185 pages)

Ce recueil est une fusée à trois étages.

Dans le premier et le troisième, 12 nouvelles, trashs, loufoques ou poétiques, comme l’écrit l’éditeur en 4ème de couverture. Brèves (de 3 à 10 pages), quelque peu gores parfois, noires comme l’indiquent le titre et la couleur éditoriale. Peu habitué à ce genre d’histoires courtes, j’ai pourtant apprécié la plume, originale, curieuse.

Et au milieu de ces éclats en mitraillette, une nouvelle de plus de 70 pages, (mais faut-il l’appeler «nouvelle» ?), radicalement différente dans l’objet, la forme et le ton, discrètement dédiée à l’infanticide Médée. Une enfant de sept ans se retrouve piégée face à un drame qu’elle nous fait découvrir du haut de ses trois pommes, avec ses mots d’enfant, condamnée à faire avec les silences et la culpabilité des adultes. Je crois n’avoir jamais lu quelque chose d’aussi poignant sur la douleur et surtout sur la solitude terrible d’un enfant, d’autant que cette enfant-narratrice « joue » avec les non-dits, ou l’indicible, les images, l’humour, qu’inventer donc pour survivre ? C’est subtilement écrit, très justement formulé d’un point de vue si lourd et si léger, celui d’une petite fille qui doit apprendre à faire avec « ça ».

Je n’ai pas de réponse à la question de cet entrelacs étonnant, que vient faire ce récit pile au milieu de ces sombres nouvelles ? Éteindre la lumière, ou la chercher ?

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Les frigos ont horreur du vide

Vous ne regarderez plus votre frigo comme avant.

Jubilatoire.
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Eteignez la lumière ! Et autres sombres histo..

Histoires d’outre-clarté



Élise Fugler, Éteignez la lumière ! Éditions Après la Lune, Kierol 24, 190 p., 12 €



Un père qui s’effiloche de semaine en semaine, au rythme des allers et retours de sa femme ; un écrivain qui rêve de fructueux à-valoir ; un savant dans une station qui tourne autour de la Terre, insomniaque, rêvant « d’air pur et de nuit sans Lune » ; un vieil hacker anarchiste ; une fillette qui passe ses vacances dans une colonie pendant que sa mère agonise ; des matelots d’infortune abandonnés à la disgrâce des hommes et à la grâce de Dieu sur un rafiot pourri ; deux serial killers qui se cherchent et finissent par se trouver ; un couple qui règle ses comptes en s’offrant des cadeaux pour mieux les briser ; une jeune femme dont la laideur décourage même la mort ; des chasseurs chassant des têtes la nuit pour honorer un roi mort à l’aube ; un marginal s’expliquant avec de jeunes cinéphiles dans une rame de métro…



Ces onze nouvelles disent les étranges pulsions qui nous habitent et nous submergent quand les lumières de la normalité et du confort éclatent brutalement. Flirtant avec divers genres, polar, science-fiction, aventure, drame familial, ces histoires marquent, chacune à leur façon, les frontières de nos imaginaires collectifs, mais c’est pour mieux les masquer, quand la proximité entre personnages et situations devient promiscuité et que, dès lors, il n’y a plus de retour en arrière possible. Chacun devient errant dans sa propre vie et s’en tire comme il peut : fuite en avant, passage à l’impensable, immobilisme. Mais l’auteure, Élise Fugler, nous prévient d’emblée, ce genre d’histoires sont « À savourer dans le noir » et le titre du recueil, Éteignez la lumière !, est une malicieuse invitation à redécouvrir ces « démons de la perversité » qui hantent depuis longtemps nos émotions individuelles et collectives.



Arnaud de Montjoye
Lien : https://www.temoignagechreti..
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Les frigos ont horreur du vide

Chère écrivaine,



Je te remercie pour ton œuvre qui m'a fait passer un très bon moment, bien que je ne lise jamais de polars. L'intrigue policière, pour moi, a servi de prétexte pour découvrir ton œuvre et ton univers. A la limite je me moquais un peu de la chute de l'histoire et de l'identité des criminels, et même du déroulement des faits et de l'enquête.

Bon, je vais te dire comment j'ai senti ton bouquin. Pour moi c'est un peu comme un feu d'artifices, avec des pétards qui te sautent dans les pattes au détour des pages. J'adore ça ! Je t'ai imaginée dans la peau de l'héroïne, l'étudiante en doctorat, qui tombe amoureuse des beaux criminels. Ça, c'est le fantasme du lecteur, tu ne peux pas t'y opposer.

Elle entretient son bordel très soigneusement quand elle ne travaille pas. Ignare que je suis, je me suis tellement laissé faire dans ton monde imaginaire que j’ai cru longtemps que ton Ladislav Klima était ton Kant imaginaire, un philosophe que ton personnage étudiait et qui n’existait que dans ton livre. J’ai été presque déçu d’apprendre qu’il existait !

J’aime les titres de tes chapitres, qui claquent, sonnent, trébuchent, comme tes mots (« le toutou et tout et tout […] Paul ? […] Pour une fois que je drague poli... »), les événements qui filent et l’héroïne qui bouffe la vie sans plan, comme on croque dans un sandwich. Le personnage de la tueuse, qu’on ne voit guère, est fascinant par les descriptions suggestives. Il est réussi, je pense.

J’ai quelquefois pouffé de rire, sur des expressions ou des descriptions.

Bon, je vais te donner juste une petite remarque moins positive, comme ça, pour te montrer que je ne suis pas dans la flatterie. Dans le 3è quart du livre, à peu près, l’histoire perd un peu de sa dynamique d’ensemble, le rythme ralentit (c'est l'impression que j'ai eue). Dans le dernier quart, cette dynamique revient.

C’est un joli univers que celui que tu as décrit dans ton livre.

Merci encore pour le plaisir que ton livre m'a apporté.

Lecturement vôtre,



Léon
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Eteignez la lumière ! Et autres sombres histo..

" Éteignez la lumière ! Et autres sombres histoires est une mosaïque de nouvelles aux tons très différents. Parmi elles, l’une tranche sur les autres et s’apparente à un court roman : Chair fantôme.



Le texte est une plongée dans les traumatismes infantiles que l’on traîne après soi toute une vie. L’enfance, avec son cortège de blessures, de déceptions, d’impuissance face aux dictats des adultes.



La nouvelle est construite comme une tragédie classique, un prologue et trois actes. On se doute donc que ça se finira mal. Le prologue plante le décor ; la mère a un cancer du sein. La petit-fille a neuf, dix ans, ses parents sont séparés, on lui apprend à survivre et non à vivre.



Malgré son caractère bien trempé et son aptitude à se défendre contre les contrariétés du quotidien, la petite jamais nommée est prise dans les attentes des adultes. Elle fonctionne sur le mode survie que lui a appris sa mère, comme pour se préparer à la guerre. Les enfants s’adaptent à tout, même au malheur. « Je fais ce qu’on me dit. Ni cris, ni scène, ni caprice, jamais. » Ce langage de l’enfance à la résonance émouvante n’est pas sans nous rappeler Le Petit Nicolas de Sempé. Le ton est ironique pour dénoncer les mensonges des adultes.



La petite fille ne peut pas grandir, même si elle prend sur elle pour dédramatiser des situations douloureuses. On assiste, impuissant, à sa mort psychique. On retrouve là le mythe de Médée ; sa mère finira par lui enlever toute raison de vivre. « Je veux juste être gentille et ne déranger personne. (…) Ça fait combien de temps que je n’ai plus joué à marcher sur un muret ou à grimper ? Que je n’ai plus ni ri ni pleuré ? Ni ressenti quoi que ce soit ? »



Élise Fugler a une sensibilité à fleur de peau. Elle tient en joue les trop-plein émotionnels dans une attitude frondeuse. Elle nous invite à suivre pas à pas le monde de la pensée enfantine avec une grande pudeur, à exprimer les blessures tues.



« Laisse pas tomber maman ! Surtout ne laisse pas tomber ! » "



Francine Klajnberg dans le magazine Double Marge
Lien : https://doublemarge.com/etei..
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