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Critiques de Éloi Audoin-Rouzeau (63)
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Ouvre ton aile au vent

Avec son premier roman Ouvre ton aile au vent, Éloi Audoin-Rouzeau nous entraîne dans une chasse au canard, fictive certes, mais ô combien révélatrice des subtilités de l'âme humaine !

Le titre et la belle couverture énigmatique du roman sont deux éléments qui, dès le départ, ont attiré ma curiosité.

Une effroyable pandémie due à un virus aviaire ayant frappé la planète, les oiseaux d'élevage sont désormais interdits. Ainsi, dans un Paris apocalyptique règnent un pouvoir autoritaire et une violence latente, suite à ce qui a été nommé par la suite, les évènements.

Une fois par an, une grande fête est célébrée en automne, le 31 octobre, un charivari rituel. À cette sorte de carnaval, la foule peut se déchaîner puisqu'elle est y est autorisée. À cette occasion, un canard est lâché du haut du célèbre restaurant la Tour d'Argent et tous les moyens sont bons pour le capturer. « Celui ou celle qui parvenait à l'attraper et à le rapporter vivant à la Tour d'Argent avait le privilège de le partager sur place avec le président, une fois le volatile préparé par les maîtres-canardiers, selon une très ancienne recette de Rouen, qui veut que l'oiseau soit servi « dans son sang. » » En outre, il reçoit une coquette somme d'argent.

La vie étant devenue bien morose depuis la fin des richesses et des libertés, l'ennui les submergeant, lorsque l'opportunité se présente pour les hommes, avec l'autorisation officielle des dirigeants, de se défouler en pourchassant le volatile, ils ne se privent pas pour laisser libre cours à leurs pulsions. Cette foule déchaînée concentrée sur cet oiseau ne réfléchit plus, ne pense plus, ne se maîtrise plus. L'auteur réussit parfaitement à nous faire vivre cette folie qui s'empare des hommes soudain livrés à leurs plus bas instincts, folie qui fait peur et nous interroge à la fois. Dans une telle situation, saurions-nous résister ou nous laisserions-nous emporter par la masse ?

Quelques marginaux, des insoumis ne suivent pas cet instinct populaire et grâce à l'aide de cette poignée de rêveurs rencontrée dans sa fuite, notre canard va jouer crânement sa chance et donner bien du fil à retordre à ses poursuivants. En effet, voilà que face à la barbarie et à la violence sociale se dressent des êtres épris d'humanité, pour qui la liberté n'a pas de prix. Éloi Audoin-Rouzeau n'hésite pas à les incarner dans ceux que l'on nomme souvent, à tort, de « petites gens », mais en fait de grands coeurs !

Il est très intéressant de suivre le cheminement qui s'opère dans la tête du narrateur lui-même, d'assister à sa transformation et de le voir reprendre goût à la vie, retrouver sa sensibilité et enfin aspirer à la liberté, après s'être quasiment coulé dans cette noirceur.

J'ai pris un grand plaisir à découvrir cette sorte de conte philosophique, cette fiction très imaginative dans laquelle la poésie est omniprésente, où la chance et la malchance ne sont jamais loin l'une de l'autre tout comme le passé et le présent, ou encore le fictif et le réel, le mal et le bien.

Impossible de lâcher le livre une fois embarqué dans cette sorte de course poursuite folle, enragée et très rythmée.

Comment ne pas être touché par cette phrase prononcée par le narrateur : « Et je compris que lui venir en aide (au canard) revenait à me sauver moi-même. »

Ne jamais baisser les bras et toujours se battre pour la liberté, tel est le message porté par cette fable. Et pour ne pas perdre la liberté : « Ouvre ton aile au vent » !

Un plan de Paris pour suivre au plus près cette chasse au canard dans les rues de la capitale souvent chargées d'histoire et m'approcher de Rimbaud, aurait comblé l'Ardéchoise que je suis.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Phébus pour la découverte de cet auteur plein de talent.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Ouvre ton aile au vent

Ouvre ton aile au vent?

"Ca fait pas rire les oiseaux

Ca fait pas rire les Cormorans, les fous de Bassan

Les mésanges, bye bye les étourneaux

Le canard de Challans, en Vendée dans les champs".



A cause de la Grippe Aviaire qui le menaçait, l'homme a abattu tous les oiseaux... (pour cacher le fait que la pollution et l'élevage intensif en batterie avaient provoqué une Pandémie de plus?)

Pour commémorer ce funeste jour, on a inauguré "La grande Chasse." Ou le lâcher du Canard de Challans, à la Toussaint...

"Age; 7 semaines - Poids, 3 kilos- Heure du lâcher, 10 heures du matin."



La foule partirait à la poursuite du volatile, poursuivi par un drone, afin de l'attraper. le vainqueur dînerait avec le président de le République, au restaurant" la Tour d'Argent." Au menu: la recette du "Canard au sang".

Pas de projectile, ni de fusil autorisé, il le faut vivant pour la recette, on ne canarde pas le Canard...



"Une chanson d'adieu, c'est comme

Un traitement au nitrate, une ode au sulfate

Bats des ailes, essaie un peu plus fort

C'est beau une ritournelle qu'on reprend pour ta mort".



"On sonnait au matin le tocsin du désordre et le soir, le glas du retour au calme". Certains veulent la gloire, l'argent ou le plaisir de rencontrer le président en tête à tête, et d'autres chassent par haine ce Canard ( Un Canard Noir...)

"Ca fait pas rire les oiseaux, pas un qui se flatte

Déjà qu'ils avaient le coeur gros à la mort d'Edith Piaf

On ne nous prendra plus pour des pigeons".



Le pauvre Canard a du plomb dans l'aile, en se posant place Lépine dans le 19è, mais Vadim le fleuriste, va le défendre bec et ongles, contre la foule grondante .

Hélène ( pas le perdreau de l'année), Yann, Léa et d'autres vont , l'un après l'autre, aider le Canard à continuer à battre des ailes, à se battre pour sa Liberté...



"Y a toujours une mélodie pour dire que t'es cui-cui

On n'aura plus un appétit de moineau

Ca fait mourir les oiseaux, oh oh!" Frédéric Fromet.

Prix des lecteurs 21/22, une belle...plume ce premier roman.
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Ouvre ton aile au vent

'C'est un beau roman, c'est une belle histoire " , oui , mais voilà, il y a ces " événements " omniprésents qui ont changé notre monde à un point que la " civilisation " tombe en lambeaux " , que le genre humain n'est plus que folie , prêt à tout pour vivre , au jour le jour , sans penser au lendemain ....Survivre à n'importe quel prix . Et , justement , ce jour là...un événement traditionnel bouleverse la communauté. Tous et toutes à l'assaut ...d'un malheureux canard dont le seul tort est d'être..un volatile ! Sus " à la poule aux oeufs d'or " ( enfin , poule , poule , pas vraiment mais ça, c'est une autre histoire .....)

Jamais , à ce jour , le canard , à l'instar de " la célèbre chèvre de monsieur Séguin " n'a pu échapper à son destin ....Il y a un début à tout ? Oui , mais l'état de Paris , de la population après les " événements " n'incite pas à l'optimisme . Si ? Ah bon . Et bien , vous verrez bien , ma foi , si vous en savez plus que moi qui ai tout de même lu le bouquin ....Je vous laisse à vos certitudes , " rira bien qui rira le dernier " . Ceci étant, dans Paris , après les " événements " , plus personne ne rit , alors ....

Je vous l'ai dit , c'est un petit livre mais il est d'une richesse incroyable .Une belle balade dans Paris , de belles rencontres avec des personnages inattendus mais d'un humanisme ...comme il n'en existe plus , un narrateur qui , peu à peu , s'insère dans l'histoire et devient lui même....

L'écriture est bien maîtrisée , simple , poétique et , peu à peu , nous ancre dans le récit au point de nous " scotcher " , de nous obliger à tourner les pages tant on veut savoir , savoir , savoir...C'est magnifique et inquiétant, ça crée des émotions , ça pose des " questions " , ça " interpelle " .

Une interview de l'auteur ( regardée après la lecture , bien entendu )m'en a appris un peu plus sur la genèse de cette jolie " envolée " et , surtout , sur la personnalité de l'auteur , je vous la conseille .

Deux petits bémols. J'ai éprouvé quelques difficultés à me glisser dans l'histoire et le début m'a paru un peu " fastidieux " , m'a inquiété quant à la suite ....J'ai persévéré , poussé par le nombre restreint de pages et , moindre des politesses , par le contrat moral qui m'unit à Babelio . J'ai bien fait . Peu à peu , le pseudo- pensum est devenu " merveilleuse friandise " , je vous l'assure .

Deuxième petit bémol, , 143 pages , 16 euros . C'est bassement , affreusement matérialiste, mais ....quand on lit beaucoup , qu'on veut " posséder " et garder jalousement ses livres ....

J'adresse toutes mes félicitations à cet auteur que j'espère retrouver , c'est là son premier roman , je remercie bien sincèrement les Éditions Phebus pour ce joli cadeau et , naturellement , remercie aussi toute l'équipe de Babelio qui m'a fait bénéficier d'une Masse Critique Privilégiée.

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Ouvre ton aile au vent

Petit roman, presque une nouvelle. A tiers-chemin entre dystopie, science fiction et roman initiatique...

Chacun pourra trouver sujet à réflexion à l'occasion de cette promenade parisienne effectuée par un canard à l'occasion d'une grande fête en son honneur.

Médiocrité des uns, résignation des autres, opposition métropole/ruralité, que sais-je encore...

Court et moderne, ancré dans la réalité du covid.
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Ouvre ton aile au vent

Nous sommes à Paris aux alentours de l’année 2050. On comprend que des « événements » ont eu lieu depuis longtemps déjà, ayant à voir avec une pandémie d’origine aviaire qui a fait des millions de morts et considérablement changé la face du monde, revenu à une économie archaïque. Les oiseaux ont quasiment disparu. Une fois par an, une fête carnavalesque se tient, la Grande Chasse, mettant en jeu le sacrifice d’un canard. C’est cette journée que le récit raconte. ● C’est un récit d’anticipation mais il ne faut pas s’attendre à une débauche de descriptions techniques ou scientifiques. Ce qui change, c’est le contexte social et politique. La France est devenue une dictature liée à la religion et corrompue où la population ne cherche plus qu’à survivre. La foule se passionne pour la chasse d’un canard à travers Paris, dont la capture vivant est la promesse d’un dîner avec le Président et d’une belle somme d’argent. On suit le volatile et les différentes rencontres qu’il fait, la dernière étant avec le narrateur lui-même. ● Ce roman poétique, qui cite, entre autres, Rimbaud, et a des allures de conte ou de fable, est avant tout le produit d’une imagination extrêmement fertile. Le lecteur ne cesse de s’étonner de la société dans laquelle il est introduit et des personnages qu’il rencontre. ● C’est donc une lecture plaisante mais je trouve que cet écrin si surprenant et si riche aurait mérité une histoire plus charpentée. L’auteur paraît se complaire dans l’arrière-plan qu’il invente sans trop se soucier du premier plan. ● Je remercie Babelio et les éditions Phébus pour l’exemplaire reçu dans le cadre d’une opération Masse critique privilégiée.
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Au-delà des linceuls

Le décor futuriste de ce roman ne fait pas rêver, loin de là ! Un monde où les grenouilles et semble-t-il la plupart des autres animaux, domestiques ou sauvages ont disparu depuis si longtemps que leur existence passée est mise en doute et attribuée aux légendes qui se transmettent encore de bouche à oreille. Nous sommes donc dans une projection de l’avenir de notre monde, qui affiche clairement un état de régression technologique : les transports se font à dos de cheval (cette espèce a persisté) et l’utilisation de gaz émanant des zones putrides est une avancée réservée à des privilégiés.



Ce qui ne semble pas avoir beaucoup évolué, c’est la soif de conquêtes aux dépens de contrées plus faibles. L’impératrice qui règne en maître absolu sur son territoire, a des vues sur la Confédération proche. Elle ne tarde pas à lui déclarer la guerre et à mobiliser des conscrits. Les deux héros de l’histoire, Félix et Edgar, n’ont aucune envie de rejoindre les rangs de l’armée et prennent la fuite.





Le roman est consacré en grand partie à ce voyage pour atteindre la frontière, fait de rencontres plus ou moins amicales. Il est par contre peu fait allusion au cadre. On connaît un peu la configuration des grandes villes, dont on comprend à demi mots que les linceuls sont de piètres protections contre le soleil et la pollution ambiante, et quid de la vie quotidienne dans ce monde si restreint en biodiversité ?





L’intrigue reste interessante, mais une trop grande part est dévolue à cette fuite pendant laquelle hormis l’importance de se méfier de tout le monde, il ne passe pas grand chose.



Lecture agréable mais qui aurait pu aller plus loin dans l’analyse de cette période post-apocalyptique.





360 pages Phébus 17 Août 2023


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ouvre ton aile au vent

Un roman poétique très bien écrit qui se lit facilement.

Nous sommes transportés dans quelques années, lorsque les libertés auront été réduites et les oiseaux auront presque disparu... Un lâcher de canard est organisé chaque année à Paris, donnant quelques privilèges à celui qui l’attrapera...Après du pain et des jeux pour le peuple de Rome, un canard et une course poursuite pour les Parisiens. Un joli survol de Paris, des personnages humains et attachants, une jolie découverte en avant-première.
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Ouvre ton aile au vent

Dans un futur… Une chasse au canard…sans fausse note, après une épidémie dévastatrice.



«La folie et le courage sont peut-être plus proches qu’on ne l’imagine… »



Envole-moi … Envole-moi… Sous le vent…

Une envolée parisienne pour le « noble canard de Challans » dans une période post apocalyptique suite à une pandémie très meurtrière, les « évènements » ayant chamboulé le quotidien de tous, remis en cause tout repère et anéanti toute valeur telles la loyauté et l’honneur.

Une civilisation en perdition.



« Mais où va la pensée d’un canard… nul ne sait ».



Violence primitive et autoritarisme dominent, tristement et bestialement. Chamboulement sociétal.



Une chasse au canard est organisée avec une somme mirobolante promise au vainqueur ; furie festive, il s’agit dorénavant d’un rituel annuel très prisé où le peuple exulte et extériorise ses démons intérieurs.

« En somme : laisser la foule faire ce que bon lui semblait, jusqu’au soir ».



Un roman qui dénonce la barbarie, la violence sociale, la haine sanguinaire de l’homme envers l’animal, l’individualisme.

Dangereuse débâcle incontrôlable des masses assoiffées d’exutoire décadent. Foule déchaînée.



Manipulation des masses : panem et circenses, donnez-leur du pain et des jeux…



Heureusement, quelques-uns sortent du lot ; personnages atypiques, sensibles, et encore empreints d’humanité.

« La solitude et le silence ont des vertus sous-estimées. Les mécanismes de la vie lui semblaient bien plus complexes que ceux d’une horloge ».



Déploie tes ailes, et envole-toi ! Road Trip aérien et citadin pour notre canard, qui souhaitons-lui ne sera pas l’heureux (funeste) élu pour les cuisines de la Tour d’Argent…



« Rien n’est plus net ni plus mystérieux que l’instinct ».



Des pointes de cynisme, des moments touchants, tristesse et espérances.

Une très jolie plume, si j’ose dire, un titre poétique, pour une lecture découverte que j’ai beaucoup appréciée.

*

Un grand merci à Babelio et aux Editions Phébus. Et bravo à l’auteur, un premier roman talentueux.

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Ouvre ton aile au vent

Un drôle de roman.

Un récit court (143 pages) je l'ai lu sans jamais réussir à entrer dans l'histoire.

Nous sommes 20 ans après les événements, événements qui ont failli effacer toute vie sur la planète. Tous les volatiles ont été abattus pour éviter une pandémie de grippe aviaire. le régime est devenu autoritaire. Malgré tout, tous les ans à Paris on lâche un canard pour une grande chasse annuelle, une fête dans un univers taciturne. le volatile doit être attrapé et ramené vivant au restaurant "La tour d'argent" moyennant un grosse prime et un repas en compagnie du président. Cette année, le canard choisi, se dérobe aux chasseurs et réussit à leur échapper. Mais il a été aidé. Que dire de plus ?

Au fur et à mesure de ma lecture je me suis posé des questions (je trouve que le roman manque de précisions) on ne parle pas de voitures, ni de la vie en cette période, c'est du flou la vie à Paris semble restreinte, elle laisse pressentir que la vie a régressé : on parle de radio, plus de télé ? plus d'informatique ? plus de voitures ? plus de téléphones portables ? des téléphones en cabines ? et si je continue c'est une liste sans fin.

Je n'ai pas pris de plaisir à lire ce roman, je n'aime pas la science fiction, la dystopie non plus. Bref je n'ai pas apprécié. Les personnages passent trop vite, on n'a pas le temps de les situer dans l'histoire. Heureusement, la fin redevient un peu plus "humaine".

L'auteur a de l'idée, il écrit bien mais malheureusement, il n'est pas assez précis, ça va trop vite, on survole (avec le canard !) une description plus détaillée de l'événement, du mode de vie aurait été la bienvenue.

Je remercie les éditions Phébus et la Masse Critique Privilégiée Babelio qui m'ont permise de lire ce roman.



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Ouvre ton aile au vent

Voilà un texte court, farfelu et imaginatif. Après une pandémie mondiale (!), il existe notamment une drôle de journée commémorative à Paris : une chasse au canard qui rend riche celui qui l'attrape vivant, et qui a le droit de le manger le soir même avec le président de la République. On suit donc notre canard, visitant Paris, fuyant les chasseurs, et croisant divers personnages qui ont chacun leur raison pour ne pas participer à cette condamnation gastronomique. Ça fait un moment que je n'ai lu un ouvrage qui, sous ses airs de petit conte, mériterai une analyse littéraire plus poussée : entre ceux qui ignorent cette célébration et la raison de leur ignorance, et ceux qui sauvent notre canard plutôt que s'enrichir, la place et les actions du narrateur, le drone, etc. J'ai l'impression que ce texte ne livre pas tous ses secrets à sa seule lecture.
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Ouvre ton aile au vent

Chaque année à Paris est organisée une chasse au canard, suite à une épidémie qui a décimé la population. Les volatiles sont en voie d'extinction excepté les pigeons. Suite à cette pandémie, une dictature a vu le jour.

Donc après les événements, cette chasse annuelle permet à celui qui attrape le canard vivant de dîner avec le président et d'obtenir une belle somme. La population a très envie de capturer ce canard qui sera poursuivi et qui ira plus loin qu'on ne le pensait. Il sera aidé par des personnages qu'il va croiser au cours de ses pérégrinations et tout au long de son périple au-dessus des rues de Paris.

Réussira-t-il à survivre ?

Ce petit roman est plein de poésie, tels les personnages qui nous sont dépeints.

On va aimer voler avec ce canard au-dessus des rues de Paris où il va nous emmener, ainsi que la belle couverture de ce livre qui est très attirante.

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Ouvre ton aile au vent

Je remercie Babelio et les Éditions Phébus de m'avoir permis de découvrir ce roman en service presse dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Attention, la couverture est trompeuse. Nulle oie blanche dans cette histoire, mais un canard noir qui survole les toits de Paris, tentant d'échapper à une foule violente et écervelée. Ce roman, plutôt une longue nouvelle, se déroule dans un futur relativement proche, aux alentours de 2050, un monde traumatisé par une pandémie virale ayant pris son envol depuis les élevages d'oiseaux. Hormis les irréductibles pigeons parisiens, les volatiles sont en voie d'extinction, tout comme les libertés individuelles. Mais une fois l'an, la population parisienne peut épancher ses appétits barbares et partir en chasse d'un canard lâché depuis le fameux restaurant de la Tour d'Argent. Non pas un bouc, donc, mais un « canard émissaire » qui sera dégusté dans son sang par le gagnant de cette chasse, en compagnie du Président.



Toute ressemblance avec des événements actuels n'est pas pure coïncidence. Le thème de ce roman écrit durant le confinement peut faire sourire mais le second degré était certainement recherché. Le style est fluide et plutôt agréable, même s'il manque un peu de relief et de personnalité. Le récit alterne entre la première personne et le regard d'un narrateur omniscient. Sur le chemin du canard en fuite, nous croisons divers Parisiens, pour la plupart des marginaux qui ont gardé une part de rêve et de liberté en tête. Mon avis reste mitigé sur ce premier roman. Le survol est trop rapide, les personnages à peine esquissés, la réflexion qui sous-tend cette fable allégorique un peu trop simple et évidente. Mais la lecture est rapide et légère, comme un vol d'oiseau. Peut-être vous laisserez-vous séduire par ce canard capable de réveiller les plus sombres comme les plus courageux instincts.
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Ouvre ton aile au vent

À peine reçu, tout de suite lu, d'une seule traite, ce roman court, presque une novella, un ovni poétique, une fable... c'est un moment rare que la lecture de ce livre.

Le roman s'ouvre dans un futur proche, et l'on lit : "vingt ans après les évènements". Les évènements, en italique. Ces évènements sont une pandémie, suivie d'une sorte de virus aviaire, qui a décimé tous les oiseaux, sauvages ou domestiques, et beaucoup d'animaux. Beaucoup d'humains aussi.

Cette histoire, comme un conte, raconte un épisode très attendu par les Parisiens : La Grande Chasse. Dans une ville où la plupart des restaurants ont fermé, faute de nourriture, seul "La Tour D'Argent" a tiré son épingle du jeu, recevant les richissimes et les grands de l'État. Et du clergé, car la foi a repris comme jamais.

Les seuls volatiles ayant survécu sont les canards de Challand, petite troupe très surveillée par les forces de police, il est interdit d'y toucher. Et une fois l'an, l'État en prélève un, que le Chef de la Tour d'Argent va relâcher d'une des fenêtres du restaurant.. Les cloches sonnent pour le début de la Chasse, et celui qui l'attrapera à mains nues, sans arme, pourra le manger en tête à tête avec le Président. Et recevra une bonne somme de francs-neufs.

Cette journée est aussi un jour de grande kermesse, de boisson et de débauche, c'est le vrai charivari dans Paris, au milieu de la mêlée qui suit le canard qui vole de toit en toit, de bâtiment en clocher. Toute la france suit l'évènement à la radio, le seul média qui reste, le canard est suivi par un vieux drone qui le filme, tout est commenté à la radio.

On croise des personnages qui traversent Paris, vidé de ses habitants qui pour le seul jour où on peut faire la fête, se sont recentrés soit dans les bas-fonds dont le Jardin du Luxembourg, hanté de drogués, voleurs, tire-laine et vieilles personnes et l'immense mêlée qui suit les déplacements du canard, chacun avec sa petite radio pour écouter les commentaires. L'oiseau passe de toit en toit, de monument en fontaine, se perche au bord des fenêtres les plus hautes, sous les toits de Paris, on y croise Rimbaud, Verlaine, Apollinaire... on y croise aussi la Sorcière de la Rue Mouffetard en un clin d'oeil à Pierre Gripari, et au milieu de cette poésie on voit ce Paris devenu tellement triste qu'on en serait aux larmes. En un voyage dans les quartiers historiques de Paris, on est revenus au Moyen-Âge, à Notre-Dame de Paris, aux Enfants du Paradis... le style d'Éloi Audoin-Rouzeau, simple, avec un petit côté désuet fait merveille pour parler d'époques différentes, et d'un futur dont on ne veut pas...

Ce livre est une fenêtre sur un possible atroce et sur des souvenirs qu'on ne trouve plus que dans les livres. Une petite merveille envoyée par l'Opération Masse Critique de Babelio, en partenariat avec les éditions Phébus.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Au-delà des linceuls

Deux amis, l'un orphelin, l'autre héritier décident de quitter un empire autoritaire et une guerre stratégique pour vivre leur aventure et peut-être retrouver la famille du premier. Roman d'aventure, épopée agréable, qui manque peut-être de tonus (de trahison, de piège), et qui n'apporte pas grand-chose au genre, d'autant plus quand la fin me laisse perplexe. Lecture detente donc sans réelle envergure. J'avais adoré le roman précédent, comme quoi, beaucoup plus imaginatif et farfelu, comme quoi !
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Ouvre ton aile au vent

Paris. Chaque année, un événement qui rassemble la foule est organisé par le président. En effet, un canard sera lâché dans le ciel de la capitale, et le premier qui l’attrape vivant se verra accorder une grande somme d’argent et le privilège de manger ce canard dans le plus grand restaurant de la ville, et ce, en compagnie du président.



Voilà un court roman aux allures de fable qui m’a réellement conquise. C’est un récit que je vous conseille de lire d’une traite. Les thématiques abordées sont diverses et l’auteur a su créer un livre très original.



Sous la forme d’un kaléidoscope, les scènes se succèdent et le lecteur suivra les pérégrinations de ce pauvre canard qui tentera à tout prix d’échapper à ses poursuivants. De cette manière, divers personnages formant part à cet événement nous seront présentés. L’auteure place son intrigue dans un futur hypothétique, où suite aux événements, la population est devenue méfiante. Je ne vous dirai rien de ces événements en question. Je préfère que vous les découvriez au fur et à mesure de votre lecture.



J’ai trouvé que l’auteur a vraiment réussi à dépeindre une galerie de personnages tous torturés et en proie aux doutes. J’ai suivi avec appréhension leurs réactions, m’apercevant que cette chasse organisée les rendait cruels.



La plume de l’auteur est emplie de poésie. J’ai été conquise par son style léger mais fort à la fois. Le tout est divisé en petits chapitres qui rythment l’histoire. Les descriptions sont très réussies. Le postulat de départ peut laisser présager d’une certaine monotonie, puisque nous suivons l’histoire de ce canard. Il n’en est rien, bien au contraire. Je n’ai ressenti aucun ennui et j’ai été très touchée par ce récit.



Un roman aux allures de fable, servi par une plume poétique. Beaucoup d’originalité dans ce court récit. À découvrir.


Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Ouvre ton aile au vent

Ce roman est un conte où l'on croise une mosaïque de personnages tous marqués à jamais par la grande épidémie qui a frappé 20 ans plus tôt, qui a décimé une grande partie de la population et qui a accouché d'une dictature.

La chasse annuelle d'un canard, qui permettra à celui qui l'attrape de dîner avec le président, permet à l'auteur d'esquisser un court portrait, une même pas tranche de vie de quelques écorchés de la vie.

J'ai aimé suivre ce canard qui tente d'échapper à la folie des hommes ; Qui sur sa route seront ses bourreaux ou ses sauveurs ?

Ce court roman se lit d'un traite comme le vol de l'oiseau.

Bien sûr on s'attache à l'animal et au narrateur.

L'écriture est soignée et délicate.

On passe un moment hors du temps.

Chapeau à l'auteur pour ce premier roman.

Merci aux éditions Phebus et à masse critique pour cette découverte.

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Ouvre ton aile au vent

Un titre poétique et intrigant que j’ai eu la chance de découvrir grâce à ma participation aux Explorateurs 2021 sur le site Lecteurs.com, le principe étant de découvrir un roman et d’en donner une premier avis lorsque la page 100 est atteinte. Il est ainsi intéressant de découvrir si le ressenti varie entre cette fameuse page et la fin du roman.

Dans un futur proche où le monde est frappé par une épidémie de grippe aviaire, le peuple Français a faim, impossible d’élever des poules et autres oiseaux de Basse-cour. Il est temps comme chaque année de lâcher un canard élevé spécialement pour cette fête que beaucoup attendent, le chanceux qui parviendra à le capturer, pourra le déguster en compagnie du Président de la République. Mais cette année, tout ne va pas se dérouler comme prévu, car ce canard est bien décidé à ne pas se laisser manger…




Lien : https://livresque78.com/2021..
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Au-delà des linceuls

Le très beau texte d'Eloi Audouin-Rouzeau est un captivant roman d'aventures, mais aussi un récit de voyages "extraordinaires", à la Jules Verne. Dans ce monde rétro-futuriste (entre monde post-apocalyptique et retour au XIXe siècle), l'auteur nous conte surtout une magnifique histoire d'amitié. L'écriture y est douce et poétique, mais les deux amis devront affronter l'obscurité d'un monde en déliquescence pour espérer atteindre un havre de paix "au-delà des linceuls..."



Coup de coeur de Michaël L.

Librairie Dialogues (Brest)





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Ouvre ton aile au vent

En préambule, un grand merci aux Éditions Phébus, à Masse critique Babélio et à Éloi Audoin-Rouzaud pour ce cadeau tombé du ciel !



Le monde peu reluisant d'après pandémie et les « évènements » qui s'ensuivirent font le socle de cette histoire, entre longue nouvelle de science fiction et conte philosophique.

Les vingt/trente premières peinent à planter le décor d'un Paris soumis au diktat d'une foule en délire pour un volatile convoité autant pour sa chair (désormais rarissime) que pour les millions qui mettraient l'heureux gagnant à l'abri du besoin. Mais courage ! La suite vaut son plateau d'argent !

C'est donc l'histoire d'un canard enchaîné, lâché dans la capitale après des semaines de gavage, pisté par un drone qui transmet en direct sa position aux médias chargés (comme souvent) d'attiser les rivalités et la bestialité de la populace en folie.

Cette tradition annuelle instituée après « les événements » permet également au lauréat de déjeuner avec le Président à la famous Tour d'Argent, clin d'oeil goguenard de l'auteur à qui vous savez …., restaurant dont le chef est passé maître (queue) dans la préparation de la recette du « canard au sang »…c'est à dire que la bête est étouffée et non saignée pour garder toute sa saveur (de quoi vous dégoûter à tout jamais du magret au poivre vert )!

Sauf que ce canard-là, dit de Challans (car tout droit venu de sa Vendée et réputé pour la finesse de sa chair), n'a pas l'intention de jouer les (canards) boiteux et de se laisser traquer et boulotter en toute impunité.

On assiste donc à une vol-course-poursuite au cours de laquelle notre oiseau rare croise aussi hors la chienlit anonyme, des êtres humains, qui eux, ont un nom et un prénom, Suzanne (ah ses ânes bien nommés , que c'était drôle !) , Vadim, Markus, Ferta, Mme Gracia, Mr Pic, Hélène, ou même Éloi, l'auteur himself qui (à défaut d'être un Saint) se métamorphose en super héros de boulevard, et dont les actions conjuguées, conscientes ou pas, vont assurer sa sauvegarde.

Car dans ce court roman de 130 pages, où Paris n'est plus une fête, qu'on ne s'y trompe pas….c'est bien d'humanité qu'il s'agit, de notre propension à résister à la démagogie, la tentation, la cupidité, les bas instincts d'une race d'hommes en train de se fourvoyer et qui, en définitive ne casse pas trois pattes à un canard malgré ses cocoricos intempestifs.

La pandémie a bon dos pour tout excuser.

Et pan sur le bec !

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Au-delà des linceuls

Éloi Audoin-Rouzeau aime inventer des mondes. Ici, nous nous retrouvons dans un passé fictif, dans un pays devenu tribunal à ciel ouvert. Car ici règne en permanence la violence, la suspicion et la délation, sous la surveillance omniprésente des mésanges et des choucas, agents de l'impératrice, toujours en soif de nouvelles révolutions.



C'est dans cet univers instable, où tout n'est qu'interdictions, délits, où les animaux auront retrouvé leurs états sauvages et leur chasse devenu hautement limitée, où les linceuls reste la seule protection efficace contre les rayons meurtriers de la deuxième saison, qu'évolueront nos deux héros.



Félix et son indéfectible ami, Edgar, amenés contre leurs gré à fuir un système défaillant, ne sont pas au bout de leurs luttes pour trouver leur place tout en fuyant la guerre, à la rencontre d'habitants hostiles et perdus, démunies et désoeuvrés.



Une fresque en clair-obscur sur une société bancale, mais est-ce une projection du futur dans le passé ou une simple réalité alternative que nous offre l'auteur...



Un combat pour la liberté, un message de fraternité qui seule peut espérer triompher.

Mon seul regret est que certaines bonnes idées demeurent sous exploitées et certaines questions sans réponses...
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Jouons avec Francis Ford Coppola

Le Parrain est un film américain de Francis Ford Coppola sorti en 1972, adaptation du roman du même nom de Mario Puzo. L'histoire qui se déroule de 1945 à 1955 et est centrée sur la famille:

Corleone
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