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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les dimanches après midi d’après courses, s’étirent désormais sans vergogne jusqu’aux rivages du lundi midi.
Apres la délicieuse douche, celle qui vous débarrasse de la terre, et de la sueur séchées sur vos membres, vient celle de l’âme, celle qui vous ôte, tous ses relents d’angoisses, de regrets, de peur, de ressentiment, toutes ses pensées qui vous paralysent et qui parfois vous donnent des sueurs froides, quand elles surviennent, sans vous laisser le temps de leur claquer la porte sur leur hideux rictus.
Une grande fatigue et un plein d’endorphines, les chassent, les virent à grands coup de lattes sans ménagements, comme un huissier le fait avec un sourire sincère de compassion, quand il vous expulse de votre maison.
Alors les dimanches d’après courses, je les vénère, je les adule, presque autant que les vignerons bourguignons.
Je relis n’importe quelle roman de ma bibliothèque, je le trouve à nouveau formidable, si après ma sieste, je descends en ville, prendre l’air, les passants me semblent tous si sympathiques, je suis inondé d’empathie pour tout ceux que je croise, si je rentre dans un cinéma, je me laisse tenter par n’importe quel film, et me m’extasie devant la beauté des images, la lumière, la musique, tout me plait, tout fait sens, tout me parle.
Rien ne m’inquiète, ni mon avenir en pointillé, ni celui de ma fille, je suis gonflé à bloc et hyper sensible, si je prononce le prénom Léa, je me prends le sourire de ma princesse en plein cœur, et mes yeux s inondent.
Cela fait 8 jours que je ne l’ai pas vu, et je suis en manque de son être, elle se maquille désormais pour aller au collège, et elle rougit quand je l’interroge sur les garçons, elle lève les yeux au ciel quand je lui demande de laisser son pouce au repos quelques minutes, de laisser sa nuque, au repos quelques minutes, de donner a son regard la chance de découvrir autre chose qu’un écran de 4.5 pouces niché au creux de sa main.
« tu ne peux pas comprendre papa : t’es trop vieux , ton téléphone est préhistorique, j’hallucine, il n’ est même pas tactile »
Elle ne veut plus aller marcher dans les bois, ni dans les sentiers, elle qui adorait les pique- niques, les ballades où une fois sur deux, je nous paumais, oubliant de tourner à gauche, après le champ de blé, comme le stipulait cet abruti d’auteur dont je le lisais les indications sur un guide écorné et usé, et qui pensait sans doute que les paysans du coin pratiquaient la mono culture intensive, sans jamais faire tourner.
Ce parfum d’aventure qu’elle aimait ce léger frisson d’angoisse, qu’elle ressentait, lorsque j’annonçais l’air grave que nous étions perdus, et que nous allions devoir dormir dans la forêt, qu’il fallait trouver du bois pour faire du feu, inventorier les provisions de nos sacs à dos, compter le nombre de chocos, la longueur du guignon de pain, et contrôler le bon fonctionnement du briquet et de la lampe torche, l’emmenait dans une lutte entre la peur et l’excitation , navigant avec délices, sur un fleuve tumultueux, sur notre Rio Grande personnel, délimitant, une frontière, comme le vrai le fait entre la misère et l’espoir, les flots du notre, séparant deux berges , celle de la réalité, ùu la voiture nous attendait parfois à peine a cent mètres, à l’orée du bois, et celle du grand frisson, ou en plissant les yeux on distinguait sur l’autre rive, des formes inquiétantes et des bruits étranges.
Lorsque je sentais, que la vitesse du courant, nous entrainait de plus en plus vite, et qu’au loin, la vapeur d’eau qui montait a l’assaut de l’horizon, nous indiquait, que sous peu, nous allions nous fracasser au fond de vertigineuses chutes, juste avant que la première larme, ne déborde des jolis yeux verts de Léa, je la prenais vite dans mes bras, et sautai, sur la rive opposée.
« Mais, non, ma chérie, je suis bête, le sentier, est juste là, derrière ce chêne, allez hop sur mes épaules, dans 10 minutes nous sommes dans la voiture »
Et sous le regard attendri de Joelle, sous un de ses derniers regards, ou je pouvais sentir autre chose que de l’exaspération, je souriais en sentant ses petites mains s’accrocher à ma tignasse.
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Quand les mots ne sont plus que de simples réceptacles étanches et stériles formes géométriques froides et sombres, des caveaux humides où vont mourir les pensées qu’ils ne transmettent plus à personne. Quand ils sont si faibles, si éloignés des émotions qu’ils doivent décrire,
A quoi servent-ils alors, si ce n’est à m’empêtrer d’avantage, à créer l’illusion d’une possible libération, illusoire et vain artifice.
A l’intérieur de moi, plus que des couleurs, des sons, des souvenirs d’odeur, indéfinissables, des impressions troublées, sans nom, qui se croisent et parfois s’entrechoquent
Confusion, incompréhension, mon âme est insondable, le brouillard l’habite,
L’enrobe, la drape d’une toge grise et filandreuse, dont les filaments trainent comme la robe de marié d’une funeste noce.
Prendre un scalpel et enfin les extirper, pouvoir les déchiffrer, sous la lumière du soleil. Bruler leur oripeaux, les laver à grandes eaux, les regarder, les comprendre, de force les habiller de mots clairs et lumineux,
Et si ceux existant ne suffisent pas, s’ils sont trop courts, trop étriqués,
Si même en les ajustant avec la minutie d’un habille tailleur, ils ne parviennent pas à remplir leur rôle
Alors en créer de nouveaux, même uniques et éphémères comme leur hôte.
Ce sera toujours mieux que ce silence qui m’étouffe
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Certains souffrent de diabète, d’autres de lumbago ou de rhumatismes, moi de souffre de » nostalgite aigue », a un tel point, que parfois, c’est la veille que je regrette, parfois, la mâtiné déjà passée, alors que je sors de table, je drape les instants passés de milles vertus, qu’ils n’ont parfois jamais eu, je gomme les aspérités, les échardes, j’oublie les parasites, sous l’écorce, les coups de canif pour graver des cœurs et des initiales, et j’enlace de mes bras l’arbre des souvenirs, son tronc est chaud, lisse, son odeur m’enivre, sa chaleur transperce ma carapace, et tapisse l’intérieur de la moindre de mes cellules, me laissant dans un état de prostration semi comateux, où seul le sang blanc des vignes qui coulera dans mes veines me permettra de m’extirper.
Et déjà, je regrette, cette journée, qui n’est pas encore achevé, ce n’est pourtant pas de ma mère que je tiens cette disgrâce, elle qui nous disait, qu’entre deux rêves, il fallait choisir le plus difficile qu’entre deux jours il fallait choisir le lendemain.
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A chaque foulée, j’effleure les affleurements granitiques d’une caresse aérienne.

La boue, la poussière, les fleurs, les scories de chitine, les branches mortes, les pollens invisibles, les branches cassées, les feuilles séchées, les noyaux de pêches, les grains de blés que le vent a soustrait aux ventres bruyants des moissonneuses batteuses,

Les plumes duveteuses de la buse narquoise, les flaques d’eau camouflées sous les hautes herbes, les aboiements lointains des chiens, le murmure ouaté des pneumatiques sur l’asphalte mouillée, et le vent qui balaie mes cheveux m’accompagnent.

Je plisse les yeux en regardant au loin, le soleil d’octobre m’éblouit, je n’ai besoin de rien, juste d’un peu d’eau, je l’entends clapoter dans ma gourde, quelques gouttes sur les lèvres, une gorgée que j’avale lentement, sans m’arrêter de courir.

Mes pensées en liberté, là- haut, batifolent, grisées par toutes ces barrières levées, et les milliers de vie que jamais je ne goûterai s’extirpent de leur chrysalide, s’animent pour moi, puis disparaissent comme des bulles de savon.

Les cendres de mes utopies ne me brûlent plus les yeux, narquoises, elles dansent hors de portée de mon regard, mais peu m’importent leurs circonvolutions erratiques, je cours.

Je cours.
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