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Critiques de Émile Guillaumin (35)
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La vie d'un simple

Un livre qui m'a beaucoup marqué tant il transpire la réalité de la vie rurale , rien que le vie , dure ,âpre,mais respectée et surtout respectable . C'est un ouvrage qui nous rappelle que la modestie est indispensable . Si nous avons une vie meilleure - est- ce bien certain ?- ,c'est que d'autres ont oeuvré et il est indispensable de le savoir.Qu'on le veuille ou non , nous ne sommes que le résultat du travail , de l'abnégation , du sens de la responsabilité ,de l'amour de nos ancêtres ,ceux qui , tout comme nous aujourd'hui ,ont voulu une vie meilleure pour leurs enfants ."La vie d'un simple "quel titre , quel programme . Un livre à lire bien que ...dépassé ..... en apparence , un livre qui semble plus une fiction larmoyante, émouvante qu'une description d'une réalité rurale, méprisée aujourd'hui , mais bien réelle encore dans bien des têtes et ...des coeurs.C'était avant . Ce n'était pas mieux , non , c'était différent , tout simplement , mais c'est notre socle social et sociétal et il est bon , à défaut d'adhérer, de savoir ,et de respecter .Qui sommes- nous? Je pense que pour beaucoup d'entre -nous , la réponse est là , à portée de main.Ce n'est pas "amusant " c'est pire , et c'est beau , ça donne envie de ...continuer à vivre et à se battre. Un livre initiatique d'un rare humanisme , un hymne à la vie , un livre qui donne envie de dire " merci",un livre qui permet de savoir qui l'on est , d'où l'on vient , qui permet , à moins d'être vraiment très prétentieux, de rester humble ,tout simplement humble.Facile? Hum....pas pour tout le monde.Mais ça , c'est une autre histoire.

Je vous conseille cette lecture , vraiment . C'est un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire . Mais je vous préviens....c'était ... bien ... avant ,un autre temps que les moins de...oulala....ne peuvent pas connaître.

Pour moi , c'est entendu , je le relis...
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La vie d'un simple

J'aime beaucoup les romans de terroir car ils nous ancrent dans nos racines profondes et permettent de ne pas oublier d'où nous venons. Ce livre raconte la vie d'un paysan dans la deuxième partie du XIXe siècle. Il a un double intérêt : connaître le quotidien de cette partie de la population et s'intéresser à l'Histoire avec un grand H qui constitue le décor. Emile Guillaumin, l'auteur, n'est pas un romancier comme un autre puisqu'il est (ou plutôt "était" puisqu'il est décédé en 1951) un paysan lui-même (et j'utilise ici le terme non pas avec la connotation péjorative qu'il peut malheureusement avoir mais bien avec tout le sens noble qu'on peut lui conférer).



Il ne s'agit pas ici d'une autobiographie. L'auteur écrit la vie du narrateur, Etienne Bertin dit Tiennon, et de sa famille. D'après la préface, ils auraient réellement existé. C'est à travers eux qu'il va dénoncer cette dure vie de labeur, les problèmes entre métayers et propriétaires, le regard des gens du bourg sur cette classe sociale méprisée...



L'écriture est à la fois simple, claire et intéressante, il n'y a aucun temps mort. Ne comptez pas sortir le nez du bouquin avant de l'avoir fini !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La vie d'un simple

Très peu, d’hommes du peuple ont écrit ou dicté leurs mémoires. Le premier à l’avoir fait est généralement considéré comme étant Franz Michael Felder (1839 – 1869), simple paysan autrichien ayant cependant reçu une éducation élémentaire. Nous sommes ici dans un cas un peu similaire : Etienne Bertin naquit en 1823, et fut toute sa vie métayer dans le Bourbonnais. Lui n’avait jamais reçu d’éducation, et resta toute sa vie illettré. C’est Emile Guillaumin, écrivain français et lui-même paysan, qui recueillit ses souvenirs dans les années 1900, et les retranscrivit fidèlement en les relisant plusieurs fois à l’intéressé pour qu’il puisse corriger si besoin.



Nous pénétrons de plein pied dans la vie d’un paysan français du XIXème siècle, et le contraste est d’autant plus violent qu’Etienne Bertin parle avec une telle simplicité et un tel bon sens qu’on a parfois l’impression d’avoir affaire à un contemporain ! Non seulement sa parole est dénuée de ces tournures et manières élégantes qui nous rendent souvent les classiques laborieux, mais çà et là on y trouve quelques véritables pépites qui montrent à quel point le caractère humain, lui, reste inchangé au fil des époques !



Le moins qu’on puisse dire c’est que la vie est dure, très dure. Etienne Bertin fait partie d’une famille de métayer, c’est-à-dire de paysans ne possédant pas de terres et louant une ferme à baille. En tant que tel ils sont soumis au bon vouloir de leur propriétaire… Certains ne se gênent pas pour les arnaquer, d’autres sont incompétents, quelques-uns ne cachent pas leur mépris pour les culs-terreux en sabot qui triment sur leurs terres. Le travail est permanent, éreintant. Douze ou quatorze heures, même quand la neige tombe drue ou qu’il gèle à faire éclater les arbres…



Mais la société qui nous est ici révélée est complexe, bien plus que la simpliste opposition entre bourgeois et travailleur. Une hiérarchie sociale fine existe entre, dans l’ordre, gros propriétaires terriens exploitant de vastes domaines, petits propriétaires terriens (quelques métairies), paysan indépendant propriétaire de sa ferme, chef de famille de métayer, valets et filles de fermes, et petits valets (enfants et adolescents placés). L’auteur lui-même, promis à être valet de ferme de par son statut de cadet, réussit à devenir chef de métairie grâce à un ‘beau’ mariage – en épousant une fille qu’il n’aime pas mais dont les parents ont un peu de biens ; sa dote lui permettra d’acheter le matériel nécessaire pour s’installer. La malchance, et les arnaques des propriétaires ou de leurs régisseurs, entraveront ses efforts, qui sans cela lui auraient sans doute permis d’acquérir sa propre terre. Lui-même et son épouse ne se montreront pas non plus très tendres avec leurs valets – ces derniers finissant même par éviter leur service.



Une certaine mobilité sociale existe donc : le premier patron de sa famille est petit-fils de métayer – ce sera aussi le plus malhonnête avec eux. L’un de ses frères réussit un moment à acquérir sa terre – avant de tout perdre stupidement. L’une de ses sœurs se fera domestique, et son fils deviendra comptable – la visite de ce petit bourgeois parisien chez son oncle paysan est un moment à la fois drôle et triste, tant le décalage est impressionnant et les efforts des uns et des autres touchants.



Plongez dans la vie de ceux qui furent à peu près sûrement VOS ancêtres – à moins que vous n’ayez que du sang bleu. Toute la France vient de cette paysannerie. Ces hommes qui n’ont jamais été plus loin que le village voisin, qui avaient pour principal soucis ce qu’ils mangeraient l’hiver et quel champ faucher en premier, ce sont eux qui ont construit ce pays pierre par pierre, qui en ont labouré chaque champ, construit chaque route. Ils furent la France, ils ont fait la France, ils ne sont plus. Paix à eux, et laissons leur une place dans nos cœurs.
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La vie d'un simple

Emile Guillaumin , agriculteur, au début du vingtième siècle, raconte dans la vie d'un simple, la vie de "Tiennon", de son enfance à sa mort. Cette vie, il ne l'a pas inventé, c'est la vie de son vieux voisin, bavard, qui lui a raconté, petit à petit, à l'aide de multiples anecdotes, son destin de jeune fils de paysan né en 1823.

En filigrane, se dessine,la vie paysanne de l'époque, le labeur, les fêtes, la politique ( le nouveau droit de vote, les républicains contre les conservateurs),l'église, la maladie,les relations au sein de la famille ainsi qu'avec les régisseurs et les grands propriétaires.

Formidable document historique, très agréable à lire.
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La vie d'un simple

La vie d'un simple, c'est celle d'Etienne Bertin dit Tiennon, merveilleusement racontée par son voisin Emile Guillaumin, dont j'ai beaucoup aimé le style un peu suranné.

On le suit, ainsi que sa famille, à tous les stades de sa vie, de sa naissance à son décès.

Une lecture à la fois passionnante et édifiante (j'ai mis en citations plusieurs remarques frappées au coin du bon sens...).
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La vie d'un simple

C'est à reculons que j'ai commencé ce livre... car n'ayant plus rien à lire, j'ai pioché dans le tas de vieux bouquins refilés par ma grand-mère, et voyant celui-ci, j'ai voulu faire un acte régional (ou plutôt, départemental!!!!)

Emile Guillaumin est ici gravé sur le fronton des collèges ou sur des plaques de rue ; je découvre que c'est un auteur, un vrai!!!! et que le plaisir qui a découlé de ma lecture tient à plusieurs choses :

- d'abord c'est bien écrit : le livre conte la vie simple (!!!) d'un paysan du coin, de son plus jeune âge jusqu'à l'aube de sa mort, dans cette fin de 19ème. Etienne Bertin, dit Tiennon, est paysan ; on parcourt avec lui la rude vie d'un campagnard exploité, n'ayant que le travail en ligne de mire, et s'en contentant, même, y trouvant de la satisfaction.

- ensuite c'est un réel plaisir de se "rapprocher" ainsi de nos racines : le travail de la terre, l'entraide générationnelle, le passage des saisons, le sens de l'honneur, l'amour pour ses enfants... Une vie simple mais loin d'être creuse ; riche de générosités et de préceptes évidents, salutaires et surtout, humains. Une belle leçon de vie!

- et puis quel plaisir de lire ces lieux dans lesquels je vis : Ygrande, St Aubin, Bourbon, St Sornin, Souvigny, mon territoire actuel, des forêts dans lesquelles je marche, des rues que je parcours... un autre temps, une autre époque, les lieux se télescopent, on me donne à voir l'envers du décor... c'est beau!



Alors aujourd'hui je comprends (enfin!) tous ces gens adeptes de littérature régionale comme on dit ;-) Et je suis ravie d'avoir fait la connaissance de cet Emile Guillaumin dont je ne savais que le nom, et dont je ne devinais pas l'âme...
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La vie d'un simple

Un vrai et rare témoignage d'une époque pas si lointaine où les paysans français vivaient pauvrement dans les campagnes fertiles, exploités par des propriétaires terriens, loin de tout ce qui existait au delà du chef lieu de Canton et sa foire. Le langage est simple et l'écriture est belle ; conteur exceptionnel, l'auteur nous fait partager avec émotion la vie de cette famille, dans la seconde moitié du XIXeme siècle, dans le Berri profond. Ses réflexions politiques, très à gauche et frappées au coin du bon sens, sont très pertinentes.

J'ai retrouvé mes souvenirs d'ado, quand je passais mes vacances dans le Perche, chez des cousins, à travailler comme un journalier, partageant le pain et la soupe.

Très beau livre, à la fois témoignage indispensable de l'histoire paysanne et profondément humain.

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La vie d'un simple

Si vous ne fréquentez que les librairies où même les médiathèques à jour des dernières nouveautés, vous ne tomberez jamais sur le genre de livre dont je vais vous parler aujourd'hui. Ce roman ne peut se trouver que par hasard, en flânant le long des quais de la Seine ou s'alignent les bouquinistes ou encore à l'occasion d'un vide-grenier en fouillant au fond d'une caisse où s'entremêlent des calendriers des années 1900, quelques cartes postales en noir et blanc et trois ou quatre livres aux couvertures insolées. Même si on l'espère, on ne s'attend pas à trouver ici un chef-d'oeuvre tel que "La vie d'un simple" d'Emile Guillaumin (1873-1951).





 Publié en 1903, en lice pour le prix Goncourt 1904, qui sera finalement décerné à Léon Frappié pour son roman "La maternelle", "La vie d'un simple" a parcouru tout le XXe siècle en conservant jusqu'à aujourd'hui toute sa fraîcheur et son intérêt historique et littéraire.





 Paysan le jour et écrivain la nuit, Emile Guillaumin nous raconte la vie de "Tiennon" l'un de ses amis agriculteurs. C'est à une véritable traversée du siècle à laquelle l'auteur nous invite. Une histoire racontée par le biais des petits et grands évènement d'une famille de paysans enracinés depuis plusieurs générations dans le bourbonnais. On y perçoit l'écho des faits marquants de l'époque, les changements politiques de 1830, la révolution de 1848, les guerres de 1870, le siège de Paris, le développement du chemin de fer et de l'automobile. Ainsi s'écoule une vie dans toute sa banalité et sa singularité où s'égrènent pêle-mêle les plaisirs et les douleurs, les mariages, les naissances, la maladie, les mauvaises récoltes, les querelles familiales, la vieillesse et la mort. Le tableau est plutôt sombre mais se veut le reflet d'une époque.



L'essentiel du récit est concentré sur la vie de tous les jours du héros de l'histoire "Tiennon". Chargé par son père dès l'âge de huit ans de garder les cochons, il s'emploiera ensuite à tous les travaux de la ferme et deviendra métayer. Ce livre est touchant par son authenticité, on ressent avec acuité toutes les misères et les petites joies des hommes de la terre à cette époque. Ils subissaient le joug de l'autorité des propriétaires, les "maîtres" archétypes de l'injustice, exploiteurs sans scrupules. Les métayers étaient accablés par l'impôt colonique, les corvées et devait subir seul les conséquences des intempéries. Lorsqu'ils parvenaient à mettre quelques sous de côté, leur faible instruction faisait d'eux la proie privilégié des escrocs en tout genre. Tiennon perdra en trois mois les quatre mille francs que sa vie de travail lui avait permis d'épargner. Ce livre est non seulement un livre du terroir, de sociologie et d'histoire, mais aussi un livre sur la vieillesse et le temps qui passe. C'est aussi un livre de sagesse, car Tiennon n'est pas un révolté, il est l'opposé d'un Jacquou le Croquant, il subit son sort avec humilité et se bat avec courage et honnêteté malgré l'adversité et les injustices subies. Une partie de la philosophie de l'auteur nous est livrée page 258 ". le vrai devoir de chacun me semble tenir dans cette ligne de conduite toute simple : bien travailler, se comporter honnêtement, ne chagriner personne, s'efforcer de rendre service quand on le peut, en particulier à ceux qui sont dans la misère et dans la peine...En s'y conformant à peu près je ne puis croire qu'on ait quelque chose à craindre ni là, ni ailleurs".





 En matière de politique, son raisonnement ne manque pas de modernité, même si ces lignes ont été écrites en 1901, elles résonnent très juste encore aujourd'hui : "C'est toujours la même histoire. Les opposants, aussi longtemps qu'ils n'ont pas la responsabilité au pouvoir, se disent capables de faire monts et merveilles, après quoi ils s'empressent d'imiter les autres. Que les socialistes arrivent en majorité, vous verrez le peu qu'ils réaliseront de leur programme. Alors surviendront de plus avancés qu'eux qui chercheront à les dégommer, c'est dans l'ordre. La politique, pure foutaise au fond !".





 Un livre émouvant et éclairant sur la condition paysanne d'hier et d'aujourd'hui encore. Il est l'oeuvre d'un authentique écrivain qui se distingue dans l'histoire de la littérature par sa double identité de paysan et d'homme de lettres, il a toute sa vie mené de front ces deux activités. Emile Guillemin a quitté l'école à l'âge de 13 ans après seulement cinq ans d'études dans l'école primaire de son village. L'écriture est belle et au service d'une véritable leçon d'histoire et de vie, ce livre aurait cent fois mérité d'obtenir le prix Goncourt. Peut-être a t-on préféré à l'époque un écrivain plus conventionnel et plus admissible par la bourgeoisie.



En rangeant ce livre dans ma bibliothèque je m'aperçois qu'il s'insère exactement entre Gorki et Louis Guilloux, deux ėcrivains issus du peuple, une place de choix.



"La vie d'un simple", Emile Guillaumin, édition de poche 1972.



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La vie d'un simple

Belle surprise que ce livre. Je craignais une énième version de roman du terroir, mais les qualités tant ethnologiques que littéraires du roman-témoignage d'Emile Guillaumin m'ont profondément touché, et j'ai été peu à peu "capturé" par son récit. Un demi-siècle s'écoule entre le début et la fin de l'histoire (mi XIXème siècle - début XXème). Une période de changements lents mais réguliers dans le mode de vie. On se rend compte des aléas multiples auxquels tenait la survie de ces laboureurs, mais on prend aussi conscience de la cupidité de la majorité des propriétaires. Dans l'esprit de certains de ces bourgeois aisés, la place sociale de celui à qui ils louaient leurs terres n'était pas très éloignée de celle du serf au Moyen-Âge. Emile Guillaumin dénonce toutes les injustices dont il est témoin avec une certaine modération. Son héros est souvent au bord de la révolte, mais le bon sens paysan domine et limite les propos outranciers. Sans être vraiment ni "partageux" ni socialiste, on sent, tout au long des pages, l'espérance de l'auteur en une évolution de la condition paysanne vers plus d'égalité et de justice. Une belle lecture.
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La vie d'un simple

L’auteur est un écrivain-paysan né en 1873 et mort en 1951 en Bourbonnais (Allier).



Son roman est un formidable témoignage de la vie des paysans au 19e siècle (plus précisément des métayers). Il a connu un très grand succès et a même failli obtenir le prix Goncourt de 1904 (soutenu par Octave Mirbeau).



C’était la première fois qu’un paysan devenait écrivain, c'était si exceptionnel que Daniel Halévy décida de faire le voyage… pour savoir si l'auteur était véritablement agriculteur !



D. Halévy écrit : « J'arrive à l'heure de la traite et le surprends dans son étable aidant sa jeune femme qui tire le lait des vaches. Il vient à moi. Quel paysan ! Démarche lente, un rien penchée, visage immuable et grave ».



Quelques vers d'Emile Guillaumin (en quelque sorte sa devise) :



Sans désirs coûteux,

Sans envie

Vivre tout simplement sa vie,

Mais la garder inasservie.



(Source : Wikipedia)
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La vie d'un simple

Il était temps que lui et moi on se croise… qui ? Emile ! Et pourtant, j’ai étudié dans un collège Emile Guillaumin, mais cet ouvrage n’était pas au programme, trop « local » pour l’Education nationale, sans doute. L’auteur est en effet natif d’Ygrande, au nord-ouest de l’Allier.



Ceci dit, pour cette 1ère lecture, je suis contente d’avoir attendu. Adolescente, je n’aurais pas peut-être pas saisi toute la poésie de ce roman.



Emile Guillaumin, paysan lui-même, nous conte l’histoire de Tiennon, depuis sa tendre enfance jusqu’à sa fin de vie.

Métayer des environs d’Ygrande (on dirait aujourd’hui je pense « paysan sans terre »), il en a connu des vertes et des pas mûres. On découvre son quotidien : la dure vie aux champs, le froid, la chaleur, l’alimentation tout sauf nourrissante, les décès parfois précoces de ses proches, les patrons intraitables cherchant uniquement à s’engraisser, les guerres, etc… Des conditions difficiles typiques du 19ème siècle.



Cela ne pourrait être qu’un roman paysan instructif et classique, mais Guillaumin réussit à mettre dans la bouche de son héros quantités de phrases bien senties, dont certaines me paraissent presque des aphorismes !



Son bon sens paysan, la simplicité de sa vie, une résignation face aux soucis (on dit « acceptation », dorénavant…), une grande intelligence de cœur, une envie de regarder toujours le verre à moitié plein, et des idées qui m’ont fait comprendre que Don Miguel Ruiz n’avait rien inventé avec ses accords toltèques, tout cela m’a touchée et beaucoup plu.

Tiennon, malgré les difficultés, avance et cherche à comprendre.



L’écriture est fluide, descriptive sans être barbante, aérée. Optimiste, même !



La préface de l’auteur, d’une grande humilité, donne le ton, (Emile Guillaumin ne se considérant évidemment pas comme un écrivain, il est toujours resté surpris du succès de son bouquin) et j’ai senti dès ses/ces 1ères pages que le bonhomme allait me plaire (l’auteur, comme son personnage d’ailleurs !).



J’ai passé un excellent moment à lire ce roman, et nul doute qu’on se recroisera, lui et moi, mais peut-être aussi l’auteur et moi, à travers ses autres œuvres. En attendant, j’essaierai d’aller voir la maison de l’écrivain, à Ygrande, je sais qu’il s’y trouve ouvert, l’été, un petit musée.

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La vie d'un simple

Un grand merci à l’auteur d’avoir recueilli le témoignage d’un paysan né en pays Bourbon au début du XIXème siècle,et d’en avoir fait une simple histoire dans l’Histoire. On suit Etienne Bertin, dit « Tiennon », tout au long de sa vie. Avec des mots simples, l’auteur fait de ce livre une presque référence aux temps qu’on vécut nos grands-parents. On entend souvent l’expression « comme au bon vieux temps » et je ne crois pas qu’il était aussi bon que ça. Une vie de labeur, sans éducation devait être très dure et le livre transmet bien ce sentiment. Mais pour les gens qui ne connaissaient rien d’autre, c’était normal.

J’ai aimé cette histoire qui nous rattache au monde d’avant et qui fait nous souvenir d’où l’on vient.
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Contre-solitude

Ilarie VORONCA





Un poète demandait,

nous n’avions pas entendu,

les avions nous seulement ouverts

ces livres de poèmes qu‘il nous adressait ?

En faisant notre choix de quelques livres de poésie,

passe-temps bien agréable entre le tennis,

Le golf

et les gens de lettres,

nous n’avions pas vu l’homme,

celui là, oui,

lui,

qui n’avait pour tout vêtement

que la lumière et la pluie,

nous passions à côté de lui,

en lui accordant moins de regard qu’à l’arbre

du bord de ce chemin

des collines des Karpathes,

dans le feu de l’arc en ciel des mots

du poète qui voulait

seulement

être des nôtres,

et dont par hasard, un jour de novembre,

nous avons retrouvé les mots inachevés

dans une malle

abandonnée dans un grenier.







Alors surgira à nouveau le poète oublié, sur l’île fantôme de Patmos où nous l’écouterons dire la justice de l’avenir, en buvant le vin des poètes à s’en désespérer.





Les poèmes dont les mots se mêlent aux miens: la Poésie commune, Contre-solitude, Permis de Séjour, Ulysse dans la Ville (traduction de Roger Vailland), Amitié du Poète.





effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Paysans par eux-mêmes

Ce livre émouvant d'Emile Guillaumin, l'écrivain paysan bourbonnais, est composé de nombreux courriers échangés par l'auteur avec des correspondants paysans de toute la France. Gens simples, autodidactes, volontaires, motivés, idéalistes parlent de leur vie, de leurs convictions, de leur engagement pour améliorer la condition de leurs pairs. Syndicalistes agricoles, impliqués dans le mouvement mutualiste ou coopératif, ils sont en butte à l'individualisme, à la rapacité ou la duplicité des puissants. La première guerre mondiale est souvent en toile de fond dans ces correspondances qui s'étalent pour la plupart entre 1905 et 1930.
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La vie d'un simple

un très beau témoignage social (et qui dit document social dit naturalisme, mais l'est-il ?) sur la vie des métayers, si inféodés à leurs maîtres, du 19ème siècle. Un beau roman qui nous fait passer pour des décadents.
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La vie d'un simple

Un petit bijou à lire absolument!
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La vie d'un simple

Ce livre restera profondément ancré dans ma mémoire. J'ai été réellement bousculée par cette description de la vie paysanne au XIXème siècle, au tournant de toutes les révolutions. Les mots sont simples et clairs, j'avais du mal à lâcher le livre. Une vraie leçon d'humilité, qui rappelle que le seul travail essentiel d'une vie c'est celui qui permet de nourrir et de se nourrir. Le reste n'est qu'illusion de bonheur. Que dirait Tiennon d'aujourd'hui ? Il serait abasourdi et se retirerait sagement à l'abri des tentations.
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La vie d'un simple

Bon, autant le dire de suite pour éviter les déceptions : d'un point de vue narratif, c'est moyen. Il ne faut pas lire ça en s'attendant à un roman avec intrigue, on est à l'opposé complet du polar.

En revanche, d'un point de vue ethnologique, c'est extrêmement riche. Ça plonge le lecteur dans la France profonde au cours du dix-neuvième siècle, et décrit dans le moindre détail comment vivaient les métayers et leurs familles. Travail, moeurs, vie de famille, amitiés, amours, politique, cuisine, rythmes de vie, pratiques agricoles : le narrateur raconte en détail sa vie, de l'aube du dix-neuvième siècle à son crépuscule. Chacun des cinquante-huit chapitres aborde une tranche de vie, autour d'un thème ou d'une anecdote. Ça se prête assez bien à une lecture épisodique, pour "grignoter" un passage par-ci par-là entre deux autres bouquins ou d'autres activités.

J'ai trouvé ça particulièrement intéressant au sujet des rapports de classe, entre métayers, gérants de propriétés, propriétaires, bourgeois, artisans, commerçants, etc. C'est à la fois triste de constater que les gens aient pu considérer ainsi leurs semblables du "bas de l'échelle" (ceux-là même sans lesquels ils n'auraient rien à se mettre sous la dent…), et désolant de se dire que les choses ont si peu évolué en près de deux siècles (les milieux sociaux actuels restant relativement hermétiques les uns avec les autres, même si leurs contours ont changé depuis).
Lien : https://toccacieli.wordpress..
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La vie d'un simple

Une fois achevé, c'est un livre qui permet de réfléchir, de se remettre un peu en question: tant sur les "temps modernes"...tant sur la nature de l'humain.

Le titre déjà révèle tant de vérités....dans la seconde moitié du 19ème siècle où vivait cet "homme simple", métayer dans le Bourbonnais, la vie était ardue: une vie consacrée entièrement au labeur agricole, où les caprices de la nature offrait satisfaction, joie ou malheur...

Ces hommes paysans, aux services de régisseurs souvent profiteurs, nous apprennent l'humilité, la modestie, les valeurs simples, sincères des sentiments, rarement extériorisés...

C'est un livre émouvant, fort "de ressenti"...les descriptions sont sensibles, pleines de finesse et de réalisme...

C'est un auteur, de part son écriture et son parcours d'homme que j'apprécie....il a contribué à rendre la vie de ses descendants, meilleure, de part son action participative paysanne et syndicaliste.

Merci Mr Emile Guillaumin.....un "vrai" écrivain!
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Le Syndicat de Baugignoux

Une belle et instructive histoire de militantisme, pleine d'humanité.



Émile Guillaumin s'inspire de son expérience personnelle pour nous donner à vivre, à travers le personnage de Marcel Salendier, l'expérience d'un engagement militant dans le monde rural. Sans doute historiquement précurseur de ce qui se jouera bien plus tard dans le Larzac.



Un beau voyage, aussi, au temps où ni Réseaux Sociaux, ni télé, ni radio n'existaient. Et pourtant on constate que mis à part les moyens technologiques rien n'a beaucoup changé dans la manière de s'engager et les risques que cela comporte.



Un auteur qui mériterait d'être redécouvert. Un prédécesseur de notre Pierre Rabhi.
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