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3.17/5 (sur 3 notes)

Biographie :

Émile Montégut est un essayiste, journaliste et critique français, né le 14 juin 1825 à Limoges, mort le 10 décembre 1895 dans le 7e arrondissement de Paris.
Il reçoit une éducation toute classique à Limoges d’abord, puis à Paris. En 1847, la Revue des Deux Mondes de François Buloz accueille son premier article, une étude sur l’écrivain américain Emerson, inaugurant une collaboration qui devait durer plus de quarante ans. Il s’intéresse aussi au romancier Nathaniel Hawthorne, l’auteur de La Lettre écarlate et de La Maison aux sept pignons auquel, près d’un siècle plus tard, Julien Green rendra également hommage

Source : wikipedia
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L'homme qui reconnaît les vertus de son adversaire semble se désarmer volontairement et celui qui s'avoue ses défauts est déjà à demi vaincu. Cet amour aveugle de la vérité, cette persuasion chimérique, mais noble, que cette mystérieuse et libre souveraine a consenti à se remettre prisonnière entre nos mains, est la raison d'être des partis, l'excuse de leurs emportements, la justification de leurs excès. Les exagérations de l'esprit de parti sont donc fort naturelles et jusqu'à un certain point légitimes, et la mort même des adversaires ne les diminue pas toujours.
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Le musée de Bruxelles est le premier que l'on visite quand on passe de France en Belgique, et cela est vraiment heureux pour lui, car il paraîtrait bien insignifiant et bien pâle, si on le visitait après le musée d'Anvers, l'église de Saint-Bavon de Gand et l'hôpital de Saint -Jean de Bruges. Cependant il mérite que le curieux lui consacre une longue journée de son temps, car c'est là qu'il fera pour la première fois connaissance intime avec un artiste dont nous ne possédons que de trop rares échantillons, et qui est pour nous singulièrement attachant et sympathique, l'intelligent, le chaste Gaspard de Crayer.
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La haine des méchants est un sentiment fort légitime, mais c'est surtout au citoyen, à l'homme social qu'il appartient de la nourrir en lui et de la manifester par ses actes et ses paroles. Les droits de l'homme religieux à ce redoutable sentiment sont plus contestables. Ce qui excite l'étonnement des critiques, ce qui donne prise à la sagacité malveillante du scepticisme et de l'incrédulité, c'est l'embarras qu'on éprouve à concilier cet appel incessant et formidable à la justice divine avec l'inspiration sacrée du psalmiste. Disons donc tout simplement que cette sainte et implacable colère ne sert qu'à faire mieux ressortir la différence qui sépare l'ancienne loi religieuse de la nouvelle, qui nous faire mieux sentir l'excellence des doctrines chrétiennes.
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Lorsque dans le cours d'un grand mouvement d'art on voit apparaître des hommes comme Gaspard de Crayer et Mendelssohn, on peut se tenir pour sûr que ce mouvement est achevé. Grands artistes venus quelques instants trop tard, leur rôle est celui de glaneurs sur un champ complètement moissonné. Studieusement ils ramassent les épis tombés inaperçus des moissonneurs qui ont précédé, ou dédaignés par eux dans la fougue de leur travail. Cependant ces épis appartenaient à la riche moisson qui a été récoltée ; c'est la même paille, le même grain. Aussi celui qui contemple leur gerbe à distance peut-il aisément les confondre avec leurs prédécesseurs ; mais ce n'est là qu'une illusion. Ce sont des puissances et des facultés autrement hautes que l'intelligence , qui donnent naissance aux grandes époques d'art ; c'est le travail des siècles arrivé à maturité , c'est l'esprit universel qui, trop longtemps errant et muet, demande à se fixer et à parler, et qui s'abat sur d'innocents interprètes, heureuses victimes passives qui expriment des pensées plus grandes qu'elles-mêmes; c'est la vie générale contenue dans de nobles individualités qui arrive à faire explosion.
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Les souvenirs classiques, comme il arrive trop souvent, n'ont pas caché aux yeux de l'artiste la réalité toujours vivante; l'archaïsme inévitable en tel sujet n'a pas fait oublier la nature. Léopold Burthe ne s'est pas mis l'imagination à la torture pour lutter avec ces peintures d'après lesquelles Longus prétend avoir écrit sa pastorale ; il semble s'être dit que cette pastorale, avant de tomber dans le domaine de l'art, avait appartenu à la nature; qu'il y avait eu un moment où l'on peut supposer qu'elle avait été vraie d'une vérité extérieure, matérielle, concrète, et faisant effort pour ressaisir cette réalité lointaine, il a cherché, autant que cela était possible, à rendre l'éternelle jeunesse de cette douce histoire plutôt que les formes du temps où elle se passa. Aussi son interprétation n'a-t-elle rien de servile ni de glacé, et n'est-elle ni plus classique ni plus noble qu'il ne faut. Ses compositions font songer librement aux peintures décoratives de Pompeï et d'Herculanum sans contraindre l'imagination à retourner à ses souvenirs. Les jolis mouvements abondent, les expressions que j'appellerais volontiers modernes et récentes
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La morale dans les drames de M. Barrière n'a pas toujours raison. L'indignation contre le mal est d'autant plus sincère qu'elle est plus spontanée, je le reconnais; cependant, si spontanée qu'elle soit, elle ne doit jamais être intempestive. Or la morale de M. Barrière est trop souvent intempestive et flagelle avec une fureur aveugle, sans prudence et sans discernement.
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Mme Desbordes-Valmore est morte, dis-je, presque oubliée; elle n'était guère plus qu'un souvenir, que cette chose légère que le poète latin appelle si mélancoliquement l'ombre d'un nom. Elle n'avait jamais eu auprès de ses contemporains la renommée qu'elle méritait, et c'est à peine si les nouvelles générations la connaissaient. On peut dire que la malencontreuse destinée qui l'avait poursuivie et blessée a été implacable à son égard. Elle qui avait tant pleuré, tant souffert, elle n'a pas eu la dernière consolation des poètes malheureux : celle de pouvoir communiquer à un vaste public la contagion de ses tristesses. Les jeunes gens et les femmes, qui d'ordinaire forment le cortège des poètes rêveurs et mélancoliques, lui ont manqué, ou ne se sont pas sentis attirés vers elle, soit qu'on ne l'ait pas suffisamment désignée à leur attention, soit que les sentiments exprimés par le poète fussent trop excessifs ou trop personnels pour leur inspirer l'enthousiasme ou l'admiration.
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Nous avons dit que la Légende des Siècles était pour ainsi dire une médaille à double face portant sur un côté l'effigie du méchant, sur l'autre l'effigie du justicier ; mais hélas ! le mal l'emporte sur le bien, et dans le livre de Victor Hugo nous avons dix tyrans pour un justicier. La justice est représentée dans ces poèmes par deux chevaliers errants , Roland et Eviradnus. Victor Hugo s'est efforcé de tracer de ces personnages un portrait qui fût en rapport à la fois avec la barbarie des temps où ils vécurent et l'idéal de la chevalerie. Roland et Eviradnus ne répondent en rien à l'idée vulgaire que le commun des lecteurs se fait des chevaliers errants d'après les traductions de la Jérusalem délivrée et du Roland furieux. Ils laissent bien loin derrière eux les beaux damoiseaux de l'Arioste et du Tasse. Ce ne sont pas des coureurs d'aventures galantes, des chercheurs de brillants exploits, mais de véritables redresseurs de torts et de sincères justiciers.
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Personne, je crois, et dans aucun art, n'a exprimé avec autant de puissance et de charme les sentiments qui sont doux au cœur de l'homme. Rossini est par excellence le chantre du bonheur. On a tout dit en vérité sur sa musique, lorsqu'on a dit que son caractère est d'être radieuse et de porter l'allégresse dans les âmes de ses auditeurs. Ne lui cherchez aucun point de ressemblance, même éloignée, avec l'autre Italie, l'Italie douloureuse et sombre. Le bonheur est tellement l'essence de sa nature et la pente nécessaire et instinctive de son génie, que, même lorsqu'il exprime les passions les plus cruelles ou les sentiments les plus graves, — la jalousie, l'amour tragique, le patriotisme et la passion de la liberté, la terreur religieuse et l'élévation de l'âme vers Dieu, — je ne sais quelle joie et quelle ivresse découlent de ses chants.
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Dieu, selon le mot de l'Écriture, a livré le monde aux disputes; c'est pourquoi, dans sa sagesse et sa prévoyance infinies, il a bien soin de ne jamais laisser la terre manquer trop longtemps d'éléments de controverse. A chaque génération , il envoie cinq ou six hommes auxquels il confère le privilège de l'antique Jupiter, et qu'on pourrait nommer comme lui amasseurs de nuages. Quoi qu'ils fassent ou qu'ils touchent, ces hommes déchaînent les tempêtes et soulèvent les orages. Leurs paroles les plus inoffensives résonnent d'un bruit de guerre, comme les mouvements d'un guerrier au repos rendent involontairement un cliquetis d'acier. Victor Hugo est peut-être, de tous les hommes de notre époque, celui qui a reçu le plus pleinement ce privilège glorieux et parfois embarrassant
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