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3.71/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , le 13/06/1920
Mort(e) à : PARIS , le 22/11/2014
Biographie :

Émile Poulat est un historien et sociologue français.
Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, il est également directeur de recherche au CNRS et historien de l'Église contemporaine.
Il est l'un des membres fondateur du Groupe de sociologie des religions, directeur et membre des comités de rédaction de plusieurs revues dont Politica hermetica. Ses recherches portent surtout sur le conflit entre culture catholique et culture moderne dans l'histoire du catholicisme contemporain. Il est spécialisé sur la question de la crise moderniste et s'est également intéressé à l'antimaçonnisme et la laïcité. La plupart de ses derniers ouvrages ont été édités chez Berg International.

Son œuvre est marquée par la volonté constante de traverser les commentaires et de remonter à la source. En cela, il est aussi juriste. Sa démarche refuse l'enfermement des catégories grâce à sa curiosité interdisciplinaire. En dehors des modes de l'instant, son considérable et incessant travail atteste d'une sagacité intemporelle.
Il est considéré par ceux qui l'ont rencontré, écouté et étudié comme « un grand éveilleur de conscience » selon la formule de Valentine Zuber dans son avant-propos de l'ouvrage dédié à Émile Poulat et intitulé Un objet de science, le catholicisme (Bayard, 2001).

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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Qu’est-ce alors que l’intégrisme ? En son sens strict et premier, un parti politique espagnol fondé vers 1890 sous l’invocation du Syllabus, avec lequel, cependant, Benigni ne veut avoir aucun lien (…). Au début du siècle, du temps même de Léon XIII, le mot s’oppose en France à progressisme en matière d’exégèse biblique ; dans les dernières années de Pie X, il désignera tous ceux qui combattent l’ouverture politique et sociale du catholicisme par n’importe quel moyen, y compris la délation ; plus tard, les adversaires de toute ouverture, qui confondent « la dévotion au passé avec la fidélité à l’éternel ». En Espagne, ce sont les intégristes eux-mêmes qui se sont choisis ce nom ; en France, il ne s’applique jamais qu’à des adversaires ; hors de ces deux pays, on l’ignore, bien qu’il commence à faire ça et là son apparition, et par exemple en Italie. Ceux qu’il vise se présentaient sous pie X comme des « catholiques intégraux » ou en Autiche-Hongrie, des « inconditionnels »
...............

La banalité du phénomène l’a longtemps dissimulé. En réalité, il correspond à cette longue période de l’Eglise en état de siège, qui s’étend entre l’Eglise en état de mission dont on parle tant aujourd’hui et l’Eglise en état de chrétienté dont commence seulement à disparaître la nostalgie. L’image de deux camps opposés, tirant chacun de son côté depuis plus d’un siècle, les uns pour
« réconcilier l’Eglise et la société moderne », les autres pour « défendre l’héritage du passé », n’est pas seulement simpliste : plus encore, elle est fausse et gravement déformante. (…)
Il faut en revenir à Pie IX : « Ce qui afflige votre pays et l’empêche de mériter les bénédictions de Dieu, c’est ce mélange de principes. Je dirai le mot et je ne le tairai pas : ce que je crains, ce ne sont pas tous ces misérables de la Commune, vrais démons de l’enfer qui se promènent sur la terre. Non ce n’est pas cela ; ce que je crains, c’est cette malheureuse politique, ce libéralisme catholique qui est le véritable fléau », déclarait-il le 18 juin 1871 à une députation de catholiques français venus lui remettre une adresse qui portait plus de deux millions de signatures. Au catholicisme libéral s’oppose dès lors le catholicisme intégral, qui, par nature, ne peut être qu’un catholicisme social ; à la tentation du compromis, le devoir d’intransigeance ; au refus d’une société condamnée par ses propres erreurs, la vision d’une Eglise porteuse de la société à instaurer ; à l’athéisme social du laïcisme, l’ordre social chrétien du Christ-roi.

............

Comment catholicisme social et catholicisme intégral en vinrent-ils donc à s’opposer après n’avoir été qu’un ? Voilà bien le cœur de l’affaire. Chacune de ces deux lignées divergentes s’affirme seule fidèle à l’héritage et reproche à l’autre d’avoir changé de camp.
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La crise moderniste, à l'aube de ce siècle, a été dans le catholicisme le grand accident de parcours de l'Eglise dans son rapport conflictuel avec ce qu'on nomme la modernité, mais n'était-ce qu'un accident ? Tout y concourait et l'annonçait. Et tout s'en est suivi comme on pouvait le penser, de l'université libérale à l'école primaire. Même le catéchisme a donné des signes de désarroi et n'a pu échapper à une nécessaire mise à jour.
De la vie de Jésus (1863) d'Ernest Renan, on a ainsi glissé au Jésus (1994) de Jacques Duquesne, par une pente peut-être naturelle, mais avec cette rupture de pente -une "chute du Niagara"- dont la personne et l'oeuvre d'Alfred Loisy resteront le dramatique symbole.
Renan avait fait contre lui l'unanimité catholique : trois cent réfutations pour le moins à développer la même argumentation, qui reposait moins sur la discussion serrée de ses vues que sur l'historicité du surnaturel. A cette évidence massive, il opposait le principe de a positivité de la science, où ses détracteurs voyaient une négation gratuite des données les mieux établies de la doctrine chrétienne. Le gouvernement impérial jugea bon de le révoquer et transforma sa chaire au Collège de France. Il reçut pourtant une centaine de lettres (à ce jour encore inédite), où des ecclésiastiques lui manifestaient une sensibilité plus inquiète ou une intelligence plus ouverte.

Avant-propos à la 3e édition
2. Du modernisme savant au modernisme commun
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Loisy, lui aussi, pensa d'abord réfuter Renan, avant de défendre l' "exégèse historique" contre l '"exégèse dogmatique". La situation était pourtant déjà beaucoup plus complexe : les exégètes "progressiste" (dont le P.Lagrange, dominicain, reste la grand nom) s'opposaient aux exégètes "modernistes" derrière Loisy, lui-même hostile aux exégètes "rationalistes", tandis que les exégètes "conservateurs" combattaient tout ce qui s'écartait de la tradition catholique. Sous Pie XII encore, et même sous Jean XXIII, plusieurs auteurs moins audacieux que J.Desquenes seront condamnés (Robert Morel, La Mère. Vie de Marie, 1944) ou inquiétés (Arthur Nisin, Histoire de Jésus, 1961).

Avant-Propos à la 3e édition
2. Du modernisme savant au modernisme commun.
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Permettre que s'établisse entre tous une conversation civile et honnête, fût-ce sur un terrain miné et sur des sujets explosifs, telle a toujours été l'âme de ma sociologie et l'esprit de mes travaux. j'en accepte les limites et j'en cultive les ressources, dans la voie qu'indiquait Georges Dumézil en 1953, au moment où je débutais : en science des religions, "c'est sous le signe du logos et non sous celui du mana que se place aujourd'hui la recherche". (Georges Dumézil, préface au Traité d'histoire des religions de Mircea Eliade, Paris, Payot, 1953, p.5.)

Avant-Propos à la 3e édition
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Comment ne pas évoquer ici deux écrivains, antimodernistes notoires, chacun dans son ordre : Péguy d'une part -Clio, suivi de Veronique-, Claudel d'autre part par exemple en 1937 dans sa préface au Louis Veuillot du neveu de celui-ci, François Veuillot : " Objectif ! Voilà le grand mot ! Avant tout, il s'agit d'être objectif!" Ce n'est pas par hasard que Claudel, contre le littéralisme de Renan et de Loisy, se fera le champion d'une lecture spirituelle de la Bible qui aura le don d'irriter les exégètes catholiques.

Avant-propos à la 3e édition
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En son sens le plus général, le modernisme peut se définir comme la rencontre et la confrontation actuelles d'un passé religieux depuis longtemps fixé, avec un présent qui a trouvé ailleurs qu'en lui les sources vives de son inspiration.

Préface
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