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Critiques de Éric Adam (200)
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L'abbaye de Clairvaux : Le corps et l'âme

Il est une période historique qui m’a toujours passionnée : le Moyen-âge et son cortège de croyances, l’humanité n’était alors pas si loin de ses premiers pas, la Chrétienté était née et la vie était rythmée par la religion. Qui dit Moyen-âge signifie : pas moyen de passer à côté du fait religieux.



La bande dessinée que je termine à l’instant retrace la vie d’un saint et même plus puisqu’il a été déclaré « docteur de l’église » par la papauté en 1830. Ce n’est pas à ce titre que mon intérêt s’est porté sur ce personnage, mais pour les traces laissées dans le temps son influence et son investissement dans les affaires religieuses voire politiques de son temps.





Bernard de Clairvaux est fils du seigneur Tescelin le roux, et de Sainte Alèthe de Montbard , troisième d’une fratrie de sept enfants dont deux furent canonisés , il faut dire que l’on canonisait à tire-larigot à l’époque, et que les individus répondaient volontiers aux appels à la sainteté.









Bernard entre en 1112 à l’abbaye de Cîteaux, et quelques années plus tard, il reçoit d'Etienne Harding, son abbé, mission de fonder l’abbaye de Clairvaux. Cette belle bande dessinée raconte sa vie à partir de la construction de Clairvaux érigée avec pour fondations la foi inébranlable d’un homme. L’ouvrage montre cet homme déterminé, ayant choisi de vivre dans la pauvreté et l’austérité, s’entourant de gens peu recommandables, qui se convertiront et attribueront leur conversion à quelque miracle du futur saint.





Et Clairvaux, avant même d’être achevée essaimera et donnera naissance à pas moins de soixante-six filles qui accueilleront pas moins de huit cents moines à travers l’Europe, Clairvaux rayonnera ; deviendra un grand centre ou travailleront de nombreux copistes.





Mais Bernard de Clairvaux ne s’arrêtera pas là, secrétaire lors du concile de Troye, il n’est pas étranger à la création de l’ordre du temple, et prêchera la deuxième croisade. Il tentera d’adoucir le sort de juifs en Allemagne, rédigera divers traités, s'illustrera dans la lutte contre "l'hérésie cathare".



Je n’ai pu m’empêcher en lisant de penser que les écrits émanant du personnage où qui sont restés au sujet de cet homme furent rédigés à une époque où l’on ne pouvait qu’encenser un individu qui avait été proclamé saint par l’église… Qu’en fut-il réellement, la foi suffit-elle à ériger des bâtiments, influer sur les comportements, agir en prosélyte, lutter contre le catharisme, élargir son action dans tout le pays et plus loin encore ? Sacré bonhomme considéré comme un doux, un pacifique, prêt à se sacrifier pour son prochain, peut-être pas un enfant de cœur à ce point. J’ai parfois eu l’impression d’être au pays des bisounours dans une époque où la liberté de penser ne s’exprimait pas si facilement.





J’ai tout de même revu quelques notions et appris beaucoup en lisant cette bande dessinée riche et agréable à lire bien que quelques vignettes représentaient des scène confuses à étudier de près afin de mieux comprendre le déroulement de l’histoire.
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Marco Polo, tome 1 : Le garçon qui vit ses rêves

Et de deux ! Deux BD lues dans cette série dédiée aux grands explorateurs et appréciées comme il se doit. Après Magellan, je découvre Marco Polo. Enfin, découvrir est un grand mot puisque je connaissais son Livre des merveilles mais cet album met en lumière un problème de taille : le fantastique dans le récit de ce dernier. Pourquoi "problème ?" me demanderez-vous. Tout simplement parce que la véracité des propos est donc en cause. Et, bien plus, la polémique court sur la réalité des voyages de l'explorateur.



Ce premier tome met en scène l'adolescence de Marco Polo et le tout début de ses aventures. Les auteurs ont respecté ce fantastique en le faisant apparaître. Bien entendu, ils ont aussi fait jouer leur imagination et ceci est bien précisé mais ils se sont basés sur des sources bien réelles. Disons que cet album est le résultat de leur propre vision.



J'ai vraiment apprécié les dessins, les couleurs, le scénario... bref, tout ! Sans compter le dossier se trouvant à la fin, très instructif.



Un grand merci à Babelio et à son opération Masse Critique, aux auteurs de cette BD ainsi qu'aux Éditions Glénat pour ce superbe album.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Ils ont fait l'Histoire, tome 2 : Vercingétorix

Encore un très bon album de la série Ils ont fait l’Histoire.

Comme tout le monde je connais dans les grandes lignes l’histoire de Vercingétorix (et je ne parle pas ici que de sa représentation très « nationale » dans Astérix). Cet album est venu raccommoder un bon petit paquet de trous de la raquette. Je ne savais par exemple pas qu’il avait fait partie des auxiliaires romains, ni ne me souvenais du siège d’Avaricum ou de l’acuité de son talent tactique. Sur ce point il a eu la malchance de tomber sur meilleur que lui.



Je me souvenais cependant de la tactique de la terre brûlée, du mal que cela inflige à ses alliés autant qu’à ses ennemis, qu’il s’agit finalement de savoir ce que l’on est prêt à sacrifier pour obtenir la victoire. Selon les auteurs de l’album, Vercingétorix commet son erreur fatale lorsqu’il décide d’épargner Avaricum à la demande de ses habitants. Une fois prise par César, les ressources de la ville compensent pour les Romains les manques dus à la tactique de la terre brûlée. Si Vercingétorix avait brûlé la ville, César aurait probablement renoncé, au moins temporairement.

En revanche, pour réserver les vivres aux guerriers, Vercingétorix n’hésite pas à envoyer les « bouches inutiles » d’Alésia dans le no man’s land situé entre la ville et les remparts construits par César. Guerriers gaulois et légionnaires romains laisseront crever là les vieillards, les malades, les femmes et les enfants.



Point de vue réalisme, Éric Adam et Didier Convard se sont accordés des licences poétiques en plaçant quelques événements inventés qui renforcent l’effet dramatique. Mais ce n’est pas un problème car ceux-ci sont indiqués dans l’excellent dossier qui suit la bande dessinée. Par moments j’ai trouvé que le récit manquait de vie réelle et imposait trop d’informations techniques dans la bouche des acteurs. Cela est compensé par la qualité de certains dessins particulièrement impressionnants comme l’assaut sur Avaricum ou la vue d’avion du siège d’Alésia. Autre atout du dessin, les tenues gauloises inspirées des dernières recherches renvoient dans les mythes l’idée du barbare chevelu et moustachu à moitié nu. Il est clair que les échanges déjà anciens entre gaulois et romains avaient fait pénétrer de nombreux éléments de civilisation chez les premiers.



Reste-t-il quelque chose du roman national dans cette BD ? Peut-être un fond. Bien que je pense que la civilisation occidentale doit beaucoup à Rome, je n’ai pas pu empêcher une clochette de fierté sonner au fond de moi à la révolte de Vercingétorix. C’est idiot, mais c’est comme ça. Je suis aussi un produit d’une éducation emprunte de roman national.

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Ils ont fait l'Histoire, tome 2 : Vercingétorix

Ce premier tome de la série « Ils ont fait l'histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à une figure incontournable du roman national et véritable Image d'Épinal : le résistant Vercingétorix !





An 697 ab urbe condita, suite à une traîtrise le proconsul Jules César manque de se noyer dans un marécage de Gaule Belgique en combattant Galba le roi des Suessions… An 701 ab urbe condita, après une guerre terrible et meurtrière au cours de laquelle a perdu la meilleure partie de sa population morte, blessée, mutilée ou asservie, la Gaule est en passe d’être totalement soumise… Le chef gaulois vaincu Vercingétorix fait mander César pour lui raconter sa vie, car il a un secret à lui révéler !

Pas facile de raconter l’histoire de ce personnage iconique, placé entre l’enclume la propagande impérialiste romaine et le marteau de l’idéologie nationaliste française. Les auteurs se sont richement documentés avant de se lancer et ils ont décidé de faire un pied de nez à l’Histoire en racontant le récit du point de vue de Vercingétorix alors qu’on ne le connaît que du point de vue de César ! Mieux encore, il a presque un parallèle entre Vercingétorix qui s’est engagé dans la résistance anti-romaine suite à l’exécution politique de son père, et César qui s’est engagé dans le camp populares suite à l’exécution politique de son père : si le destin en avait autrement, quel monde ils auraient pu créer s’ils avaient été alliés plutôt qu’ennemis ? Quant à la chute du récit, SPOILER !

Vercingétorix en France, Caswallon en Angleterre, Arminius en Allemagne, Viriathe au Portugal : les mêmes causes produisent les mêmes effets… Je ne sais pas si Vercingétorix s’est construit comme un héros, s’il a été construit comme un héros par César, ou si les auteurs ont décidé d’en faire un héros, mais dans cette BD il ressemble furieusement à un héros… Je dirais même qu’il correspond à l’archétype même du héros si on suit les travaux de Joseph Campbell sur le Héros aux mille et un visages, ce qui mine de rien fait de lui un véritable héros Fantasy ! (décidément la pensée du peuple travers l'éternité, alors que celle des élites autoproclamées ne va plus loin que ses rentes et ses dividendes de l'année)

On suit donc le récit fidèle de la Guerre des Gaules vue du côté gaulois, et les quelques libertés que se sont accordées les auteurs ne sont absolument pas gênantes mêmes si destinées à apporter du pathos peut-être superfétatoire… Les dessins de Fred Vignaux, assisté aux couleurs de Charlène Tabary (décidément le domaine de la colorisation est dominé à juste titre par les femmes !), ont été pour moi très plaisants car malgré un charadesign perfectible, ils compensent la froideur habituelle du duo Eric Adam / Didier Convard par un découpage fluide et dynamique qui distille carrément ce souffle épique qu’on aime tant !



Faute de sources, les appendices ne sont peut-être pas aussi riches que dans les autres tomes de cette série à concept, mais les différentes auteurs comme Stéphane Bourdin maître de conférences à l’université Jules-Verne de Picardie ont le mérite de clarifier pas mal de choses ! (ah ça, on est loin des gloubi-boulga réalisés par certains prétendus intellectuels dont ne citera pas les noms par pure charité qu’elle soit chrétienne ou laïque…)
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Les contes du 7ème souffle, tome 1 : Aohige

Calme... Rien ne bouge...

Soudain la tempête éclate,

Danse le roseau !

Ramon p48



Samouraï descendu de son cheval d'arçon

Déjà Poney retenaient ses leçons

Un peu Classico-cliché comme une Bd sur le Tibet,

Ninosairosse s'en Lhassa...

Volume 2 peut être pas qu'il le lira...
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Ils ont fait l'Histoire, tome 2 : Vercingétorix

Vercingétorix, voilà un personnage de l'histoire qui m'a fasciné enfant mais qui n'a laissé que peu de « traces » historiques et les rares écrits que j'ai pu lire auparavant m'ont exaspéré tant ils étaient « imbuvables ». Ecrits par des personnes sans doute très érudites mais ne voulant pas « toucher » le plus grand nombre. Alors que le but d'une publication c'est quand même d'être lue non ? Enfin passons... Cette biographie c'est tout le contraire, le scénario est simple et efficace, les faits historiques globalement respectés et le dessin réaliste. Une très bonne bd.
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Roma, tome 1 : La malédiction

A l’heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n’avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s’était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l’œuvre de Denys d’Halicarnasse, réaliser l’histoire totale de la ville éternelle d’Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l’Histoire, de l’Antiquité et de Rome en particulier nous a malheureusement quittés trop tôt pour l’accomplir… Et c’est les éditions Glénat, décidément portées sur l’Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l’expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l’entreprise…





Troie, 1250 avant le Christ. La guerre entre les Troyens et les Achéens ne fait que débuter, et déjà s'illustrent le général Léonidas et grand prêtre Aquilon, deux larrons en foire dont la bravoure n'a d'égale que l'inconscience. Ce qu'ignorent leurs compatriotes, c'est qu'en raison du lourd secret qu'ils portent conjointement, ils ne cherchent que la mort… C'est alors que débarque dans la cité aux les jeunes soeurs Thaïs et Athénea qui confie aux Troyens une idole aux pouvoirs magique avant de vamper les deux héros de la Cité.

9 ans plus tard, malgré les avertissements de Cassandre une terrible malédiction se met à l'oeuvre… La colère des dieux s'abat sur Léonidas, Aquilon et leurs enfants aux cheveux blonds (Hélène et Hélénos) et aux cheveux noirs (Aquila et Aquilon Junior) qui gravitent autour du jeune Enée. Devenus frères ennemis, c'est en essayant de sauver la cité qu'ils vont cause sa perte !



Complots, vengeances, trahisons, viols, incestes, meurtres violents remplis de parricides et d'infanticides… Un habitué des tragédies antiques sera ici en terrain connu ! blink

Je trouve les histoires d'Eric Adam très (trop ?) froides dans leur ton, mais ici cela convient très bien au propos. Les dessins fins et réalistes de Régis Penet sont très agréables, et le travail sur les couleurs de Nicolas Bastide décidément très doué participe pleinement à l'ambiance dure, froide et parfois aux frontières du réel qui mine de rien empreinte aux péplums fantastiques du réalisateur italien Mario Bava !

J'étais parti pour mettre 5 étoiles mais j'ai trouvé que le sort d'Aquila et de ses enfants, persuadée d'être Rhea Silva avant l'heure, était too much… Déjà que les épisodes de la Chute de Troie, l'ellipse sur Didon et Enée et le flashfordward sur Rémus et Romulus étaient assez durs, là les pères fondateurs des la civilisation latine donc romaine spectateurs passifs d'une folle condamnant ses bébés et elle-même à une mort horrible, c'était à la limite du supportable… Mais cela n'enlève rien à la qualité de l'ensemble, qui s'avère de très haute tenue (à part ce putain de casque à cornes d'un chef mercenaire achéen ^^).



Pour rien gâcher le cahier réalisé par Bertrand Lançon, historien et professeur d'Histoire romain à l'université de Limoges, est une mine d'informations historiques et artistiques, en plus de rappeler que les récits ici réinterprétés étaient des lieux de mémoires primordiaux pour les Anciens…





PS : j'ai mis longtemps à poster mon avis, car je me suis fâché tout rouge devant une critique presse ci-dessous…

Une critique trop pisse-froide pour ne pas être, mais le pire c'était que le journaliste n'avait clairement rien compris au projet du défunt et regretté Gilles Chaillet… Depuis ladite critique a été remplacée par une autre trop élogieuse pour ne pas sentir la compensation. Vu qu'actuellement un produit culturel qui ne rencontre pas son public dès ses trois premiers mois d'exploitation est catalogué échec commercial, c'est vraiment de la méchanceté de ne pas laisser leur chance aux tomes 1, surtout quand ils essaient de faire quelque chose de nouveau (par contre on continue de d'extasier sur les productions des gardiens du temple de l'école belgo-belge qui tournent en rond depuis bien longtemps maintenant)... Franchement j'en ai la chaque des prescripteurs d'opinion qui jouent les fines bouches alors qu'ils n'ont ni culture ni jugeote ! (je vous reparlerai un jour de cet autre critique qui trouvaient clichée et relevant de grosses ficelles la fidèle reconstitution d'événements historiques… mdr ou vdm ?)
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Marco Polo, tome 1 : Le garçon qui vit ses rêves

Une fois n'est pas coutume, j'ai joint l'utile à l'agréable en lisant "Marco Polo, le garçon qui vit ses rêves" premier tome de ce diptyque relatant les aventures du plus célèbre de nos voyageurs explorateurs européens.

Je suis impressionnée par les qualités de cet album, à la fois historiques mais aussi littéraires et graphiques. Christian Clot a supervisé un remarquable travail d'équipe. L'ouvrage débute par une préface qui pose bien les écueils à éviter: peut-on se fier à la biographie romancée de Marco Polo: "Le devisement du monde, le livre des merveilles"? La réponse est sans appel: Marco Polo a bien existé et on ne peut douter qu'il soit allé jusqu'en Chine à la cour du grand roi mongol Kubilaï Khan. Par contre, on ne peut reprocher à Marco Polo d'avoir omis certains détails: comment se souvenir presque 25 ans après du chemin emprunté? Il est possible aussi que sous la plume de Rustichello, l'écrivain avec qui il a été emprisonné et qui a recueilli les témoignages de Marco Polo, certains traits aient été grossis et certains faits romancés!

De Venise à la cour du grand Khan, laissez-vous porter par la magie des paysages somptueusement dessinés par Fabio Bono et colorisés par Dimitri Fogolin. Sur les pas du mythique Marco Polo,bercez-vous au rythme des dromadaires, fermez les yeux et endormez-vous au creux du caravansérail.

Un ouvrage qui laisse sa part au rêve tout en instruisant, moi j'en redemande, et vous?
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Marco Polo, tome 1 : Le garçon qui vit ses rêves

De temps en temps (et de plus en plus souvent), la collection Explora de chez Glénat nous sort un nouvel épisode sous l’impulsion de l’explorateur Christian Clot. Avec ce premier tome sur Marco Polo, il s’agit de s’intéresser au « Garçon qui vit ses rêves ».



Christian Clot s’est, ce coup-ci, associé à Didier Convard et Éric Adam pour produire le scénario de cet album sur Marco Polo, en confiant les dessins à Fabio Bono. Si le scénario est largement fondé, évidemment, sur le fameux Livre des Merveilles du jeune héros, au point même de trop souvent se rapprocher du copier-coller sur certaines descriptions du narrateur, nous suivons pour autant un road-trip émérite, à la fois commercial et aventurier. Dans ce flot d’actions et de réflexions sur la jeunesse et le commerce, injecter un semblant de romance n’est pas un mal, d’autant que, comme dans chaque tome, les auteurs précisent bien que leur version n’a pas vocation à être prise pour argent comptant mais bien pour une version d’auteur » ; en revanche, j’aurais aimé voir davantage se développer la relation entre père, fils et oncle, notamment sur l’organisation du voyage et les connaissances à en retirer : un semblant de psychologie des personnages en plus gagnerait à être mis en avant dans le tome suivant, car il y aura bien une suite aux aventures de Marco Polo depuis la Chine où l’a emmené son voyage aller.

Même si les explorations passent toujours par des connaissances de personne à personne, cette collection s’attache par des biographies à nous faire découvrir des points de vue, des lieux magiques et surtout des scènes empreintes d’exotisme latent. Ainsi, ce – déjà – septième tome de la collection nous fait vivre un véritable périple de milliers de kilomètres et c’est dans cette perspective que le dessin de Fabio Bono devient agréable. En effet, même si nous pouvons toujours pinailler sur certains visages, l’important est ailleurs et réside surtout dans l’enchaînement de lieux magiques et surtout de différents biomes allant du désert sableux aux toundras en passant par la côté méditerranéenne et les contre-escarpes tibétaines. C’est, je pense, ce qui plaira le plus dans le travail de ce dessinateur sur Marco Polo.



Un bon opus donc que ce Marco Polo. L’aspect « Le garçon qui vit ses rêves » est bien rendu dans le dessin comme dans la narration, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus dans l’histoire de cet explorateur, ce qui me fait préférer dans cette collection des albums comme Magellan qui mise davantage sur la difficulté de l’exploration et les relations tendues entre les personnages en conséquence.



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Gudesonn, tome 2 : La poussière des Dieux

Avec ce tome 2 intitulé "La Poussière des dieux", l'uchronie religieuse continue de tracer sa route entre polar scandinave et dystopie vintage !

Dans un monde dominé par le Veau d'Or occidental, la Fédération Scandinave ne veut pas d'un messie qui prêcherait l'amour de son prochain au sein d'un nouvelle religion monothéiste... Mais tandis que le scientifique révolutionnaire Amenhotep Chirazi couvre ses traces après avoir trompé la Guilde sur toute la ligne, la Team Gudesonn qui a réchappé à un nouveau massacre croise tous les indices et remonte toutes les pistes. Suspension d'incrédulité quand les proies deviennent chasseurs, mais après tout on passe ainsi joliment du polar à l'actioner ! ^^

La 1ère moitié du tome est excellente, mais la 2ème moitié est un peu en dessous : les enjeux mondiaux et les enjeux personnels se mélangent, on nage entre les réalités alternatives, les oracles et les augures du coup on ne sait plus qui vrai et qui dit faux... (et si les analyses quantiques réclamant la mort du futur messie pour empêcher l'avènement du monothéisme avaient été truqués justement pour provoquer sa venu et son triomphe ?) Est-ce que les autorités intriguent pour sauver leur dictature économique ou pour empêcher une dictature religieuse de naître ? Est-ce que les rebelles intriguent pour abattre une dictature économique ou pour faire naître une dictature religieuse ? On touche aux limites du trio Didier Convard / Pierre Boisserie / Eric Adam qui excelle à mettre en place des mystères, mais qui ne tiennent pas toujours toutes les belles qu'ils ont laissées entrevoir au moment de les résoudre... Par contre il connaissent par cœur les tragédies antiques, et on voit bien qu'ils mettent en parallèle le policier qui en perdant son frère a perdu la foi et la policière qui en perdant ses parents a trouvé la foi, et en voulant empêcher le drame tous ses protagonistes ne font que le précipiter : tandis que rient les dieux, qui est le nouveau Thésée qui en voulant prouver sa valeur aux siens ne trouve que le chagrin, qui est le nouveau Jason qui en voulant se faire justice provoque de nouvelles injustices, et qui est le nouvel Oedipe qui en voulant échapper à son destin en fait que courir vers lui ??? Que signifie étymologiquement le nom Gudessonn ? Fils de Dieu ! ^^



Tout cela est appelé à être développé et à se décanter, mais malédiction éditoriale oblige on n'a droit ni au mot « fin » ni à la mention « à suivre »...
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Gudesonn, tome 1 : La Nuit de Walpurgis

Lors de la Nuit de Walpurgis 18 enfants sont massacrés à Vörstorp (un nouveau massacre des innocents ?), et on sort de sa cellule de dégrisement l'inspecteur Martin Gudesonn pour qu'il trouve un coupable d'ici la fin de la semaine et que les médias ne fasse pas trop de vagues et passent rapidement à autre chose. Alors que tous les indices relient les tueurs professionnels au pouvoir en place, ledit pouvoir en place accuse les enquêteurs de collusion avec des trafiquants d'organes de la mafia balte... Car les nettoyeurs n'ont pas finit le travail, et il faut faire place nette pour tuer dans l'oeuf un avenir dont la Président la Guilde Jar Hal ne veut pas !

Nous sommes dans un univers parallèle qui n'a connu ni Dieu unique, ni prophétie ni messie : l'Asie est partagée entre les Japonais, les Mongols et les Khmers, l'Afrique entre Romains, Égyptiens et l'Union des peuples animistes, l'Amérique entre l'Empire Inca et la Coalition des premiers hommes. Et la Fédération Scandinave qui contrôle la moitié de l'Europe et qui un pied sur chaque continent comme naguère le Commonwealth anglo-saxon semble se la jouer colonialisme économique des familles...



Le cliffhanger de fin ouvre plusieurs pistes :





Les biens connus Didier Convard, Pierre Boisserie et Eric Adam confient les clés de leur camion à Mr Fab, qui par expérience dans le monde apporte vraiment quelque chose de différents. le décalage entre le côté très froid du polar scandinave et le côté chaleureux du polar français avec un Jean Gabin barbu et un Jean-Paul Belmondo blond aux yeux bleus peut faire tiquer, mais personnellement j'ai bien aimé. Et j'en encore plus aimé l'ambiance graphique où toute la panoplie des i-machins s'invitent dans une ambiance seventies qui rend hommage à tous ces films dystopiques cultes : "La Planète des singes", "L'Âge de Cristal", "THX 1138", "Soleil Vert", "Silent Running", "Rollerball", "Zardoz", "Mondwest", "Orange Mécanique", "La Course à la mort de l'an 2000"...
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Marco Polo, tome 1 : Le garçon qui vit ses rêves

Un petit peu de détente entre des lectures plus "sévères". J'ai hésité à lire un ouvrage que la quatrième vante comme le comique de l'année...mais non , j'ai déjà perdu à ce petit jeu.

Alors je suis tombé subrepticement sur cette BD narrant la vie de Marco Polo.

L'auteur nous met à l'aise. S'il se base sur des faits historiques, sa sensibilité d'auteur peut faire légèrement bifurquer l'Histoire. Cela tombe bien parce que la vie de Marco Polo est sujette à caution . Certains historiens doutant même qu'il ait quitté un jour la Sérénissime , comme on le comprendrait !



Ici, il est question du voyage aller de Venise à Chang-Tou, capitale de l'empire mongol qui à la fin du XIII ème comprend la Chine, le moyen Orient, le sud de la Russie, s'étend jusqu'à la méditerranée. Le plus grand empire jamais connu.

Le but du voyage est officiellement de présenter à Kubilaï , le grand khan, la religion catholique . Les Polo vont en profiter pour faire un peu de commerce aussi.

Sur le trajet, des déserts, des peuples accueillants, d'autre moins , des mahométans, un peu de fantastique, le tombeau présumé du fils du prophète...

Des dessins agréables, des textes sympas . A la fin de l'ouvrage , le trajet présumé sur une carte et des notes historiques claires, concises , plaçant ce voyage dans son contexte historique . Une petite bio de Kubilaï, petit fils de Gengis Khan finit de donner son dû au lecteur !

Le tome 2 ne va pas trader à s'intercaler entre deux lectures "sérieuses".

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Roma, tome 4 : La chair de mon sang

A l'heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n'avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s'était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l'oeuvre de Denys d'Halicarnasse, réaliser l'histoire totale de la ville éternelle d'Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l'Histoire, de l'Antiquité et de Rome en particulier, nous a malheureusement quitté trop tôt pour l'accomplir… Et c'est les éditions Glénat, décidément portées sur l'Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l'expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l'entreprise…





Ce tome 4 de la saga "Roma" est consacré au personnage de Caligula, empereur fou objet de tous les fantasmes. Je l'attendais celui-là et je ne le l'ai pas aimé, non qu'il soit mauvais ou même véritablement déméritant mais…

- je ne suis pas fan des dessins de Christian Gine, c'est une pure affaire de goût (mais comme il a su agréablement me surprendre dans le tome final de la série "Les Boucliers de Mars", j'ai tendance à lui laisser le bénéfice du doute)

- je n'ai pas aimé la représentation du personnage de Caligula qui finalement n'est pas éloignée de la légende noire élaborée par les classes dirigeantes qu'il avait rudement secouées (qui n'ont pas eu trop à se forcer en projetant sur leur seigneur leurs propres déviances car les vices et les crimes qu'elles lui ont attribué étaient choses courant en leur sein)

On se retrouve donc avec un bisexuel travesti tantôt charmeur tantôt violeur, à la fois mégalomane et paranoïaque, atteint d'hallucination chroniques et d'épisodes psychotiques… (j'imagine bien que son médecin Furius Leo qui semble le fournir en LSD, PCP et crack pour amoindrir ses maux de tête n'a pas dû améliorer sa santé mentale ^^)

Une histoire d'inceste en remplace une autre, et après les scènes de sexes et de viols, on n'hésite par aborder la nécrophilie… J'ai bien compris que le master plan de Ker était de transférer sa propre noirceur en celle de l'empereur fou, mais il a avait autrement mieux à faire avec un autocrate schizophrène alternant extase sanguinaire et triste lucidité… C'était quand même vachement mieux fait dans "La Sinistre Reine de Versailles" de Go Nagai, avec Marie-Antoinette possédé par le Malin, et dans "Le Lion de Macédoine" de David Gemmell, avec Alexandre le Grand possédé par l'Esprit du Chaos !

Il y a toutefois deux moments magnifiquement tragiques dans ce tome :



- les tenants et aboutissant de ce tome sont un peu flous

Oui Ker veut châtier les descendants d'Enée, n'hésitant pas à cruellement frapper à travers les siècles ses geôliers des familles Leo et Aquila, mais elle veut aussi s'échapper, Caligula étant le moyen de s'échapper de sa statue d'orichalque mais aussi celui d'apporter à nouveau le chaos et la désolation… Mais elle insiste pourtant bien qu'elle a tout le temps du monde, projetant déjà de profiter du triomphe du christianisme pour échapper à sa propre malédiction… Tout ça pour ça ? Un tome pour rien ou un tome de transition ???



Il y avait tellement à creuser avec Laena prête à tout pour sauver Rome, Aquilina prête à tout pour sauver tant son père adoptif que son père biologique, sur Chaerea hanté par ce qu'il doit accomplir au nom de l'empereur, sur les conjuré divers et variés piégés entre la peur et l'honneur, sur les membres des familles Leo et Aquila incapables de protéger les leurs… le pire c'est que dans les appendices de Bertrand Langlois, très intéressants pas ailleurs, il semblerait qu'on le fasse bien sentir en s'attardant sur le destin du film de Tinto Brass, tragédie shakespearienne transformée en film « classé x » par une production pornocrate !

J'espère que les auteurs seront mieux inspirés pour le tome 5 consacré à Constantin, le premier empereur chrétien certes, mais aussi un terrible meurtrier des siens (avant de passer au Cycle II, puisque la saga est prévue en 13 tomes !)
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Gudesonn, tome 1 : La Nuit de Walpurgis

Dans cette uchronie religieuse, seuls les polythéismes anciens sont pratiqués. La puissance économique de la Fédération scandinave fait de Stockholm le centre d'influence majeur du monde moderne. C'est alors qu'un massacre de nourrissons est perpétré la nuit de Walpurgis dans la crèche d'un village isolé. Le capitaine de police Martin Gudesonn se voit confier l'enquête, qui va le mener au cœur même du pouvoir...(bd gest).

Histoire en cour 2 tomes actuellement.
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Roma, tome 1 : La malédiction

Un début intéressant !



Gilles Chaillet a imaginé une série au long cours retraçant l’histoire de la ville de Rome à travers les âges, en l’appuyant sur une malédiction qui pèse sur elle. Ce premier tome du premier cycle dit « antique » s’enfonce dans la légende. Il nous conte l’origine de cette malédiction, proférée longtemps avant la naissance de la ville, alors que Troie défendait âprement sa peau de pierre et de chair contre les Achéens. La malédiction apparaît liée à la statue sacrée de Pallas Athénée dite Palladion, qui selon la tradition romaine fut emportée par Énée lors de la chute des troyens et placée plus tard à Rome dans le temple de Vesta.



Les auteurs réécrivent l’histoire de la guerre de Troie dans laquelle les Dieux de l’Olympe sont effacés et les héros Achéens et Troyens (exception faite de Cassandre et d’Énée) maintenus au second plan. Au niveau divin, c’est Nyx, la Nuit, qui gère. Vue son origine qui confine à la Création, pas étonnant que les autres dieux la laisse faire ce qu’elle veut. Et elle ne rigole pas. Ce récit est sombre et aucun des trois grands tragédiens grecs ne l’aurait renié. Les éléments légendaires de la construction de Rome lus chez Tite-Live ou Virgile sont là, réinterprétés. La revisite de la guerre de Troie interfère cependant avec la « légende officielle » contée par ce porte-drapeau littéraire qu’est l’Iliade. J’ai eu un peu de mal à l’avaler, et puis j’ai haussé les épaules et je me suis laissé porter.



Le dessin de Régis Penet m’a bien plu, même s’il se révèle trop statique dans les scènes d’action. J’ai cependant été surpris par le design des guerriers achéens. Bon, probablement qu’à tort je m’attends à voir des phalanges d’hoplites se rentrer dans le lard (choix de Nicolas Jarry dans sa BD Troie ou des films hollywoodiens), mais de là à imaginer des casques munis de cornes « à la viking »…



Quelle que soit la force de cette malédiction qui va peser sur Rome, elle ne s’oppose pas à l’impact que cette ville aura sur les hommes de tout horizon à travers les âges. Peut-être même va-t-elle la favoriser. De même que dans la Genèse, une malédiction est force de création.



Une nouvelle fois, je remercie tchouk-tchouk-nougat et Alfaric pour cette découverte.

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Neige - Fondation, tome 1 : Le sang des inn..

Un Europe post-apocalyptique, désormais éternellement sous une épaisse couche de neige. Les restants d'une humanité pitoyable essaient de survivre au froid et à la faim. Ceux qui ne sont pas atteints par le mal d'Orion se sont regroupés en petits clans de nomades ou ont intégré un des rares sites fortifiés et armés où on dispose encore de l'électricité, de serres pour les végétaux et de quelques médicaments.

Dans le clan "Vol-ce-l'est" d'une dizaine d'individus (dont un ado, un enfant et un vieillard), les deux femmes sont sur le point d'accoucher. Si elles ne veulent pas perdre leurs bébés, une fois de plus, le groupe a intérêt à rejoindre rapidement la forteresse des Hospitaliers à Chartres... en s'efforçant d'éviter les rampants...et avant que l'Echarneur et sa horde leur tombe dessus. Parce que le sang frais et pur est devenu une denrée rare....



Ce 1e tome du cycle "Neige fondation", qui explique dans quelles circonstances Neige-Emmanuel a vu le jour, a été scénarisé après les 13 albums de la série "Neige" des années 1980, mais la précède dans l'ordre chronologique. (Deux autres tomes de "Neige fondation" ont paru en 2011 et 2012).



Les dessins dans les teints sombres, neutres (en concordance avec l'absence de soleil) et sur fond de neige sont très élaborés, précis, parfois très détaillés. D'où cette impression d'un monde concevable, existant déjà même, qui joint à l'intrigue sans temps morts, fait oublier que nous n'y sommes pas...encore...



Un futur sombre, écrit rouge-sang sur blanc.
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Roma, tome 5 : La peur ou l'illusion

A l'heure où les études antiques étaient menacées par des bobos hispters persuadés que les vieux et les morts n'avaient plus leur place dans le monde moderne compétitif (sic), le regretté Gilles Chaillet s'était lancé dans une entreprise démesurée : sur le modèle de l'oeuvre de Denys d'Halicarnasse, réaliser l'histoire totale de la ville éternelle d'Enée à Mussolini ! Cet amoureux de l'Histoire, de l'Antiquité et de Rome en particulier, nous a malheureusement quitté trop tôt pour l'accomplir… Et c'est les éditions Glénat, décidément portées sur l'Histoire ces temps-ci, qui ont confié la tâche à l'expérimenté trio Eric Adam, Pierre Boisserie et Didier Convard qui ont fait du Palladium le Faucon Maltais de l'entreprise…





Dans ce tome 5, intitulé "La Peur ou l’illusion", je suis un peu déçu que la figure de Constantin le premier auteur chrétien soit plus une guest star qu’un personnage à part entière de l’histoire qui nous est ici contée…

A Rome et dans tout l’empire romain, le christianisme est désormais toléré et cela ne plaît pas à moult néocons à la con. Plusieurs romains de souche sont brûlés vifs par un mystérieux assassin, et le chrétien Furius Léo comme le païen Marcus Aquilia qui a détruit sa vie pensent qu’ils peuvent tirer les marrons du feu pour faire triompher leur cause. Pour arbitrer leur différent l’honorable adjudicateur Nautius Aquilia, protecteur repentant du premier et fils prodigue du second, est choisi par Constantin pour apaiser les tensions entre les communautés religieuses désormais presque irréconciliables (les païens craignent d’êtres victimes de persécutions comme naguère l’on été les chrétiens, mais cela arrivera plus tard sous le règne de Théodose à la fin du IVe siècle : décidemment pouvoir et religion entretiennent des rapports tout aussi dangereux qu’incestueux, du coup personnellement je suis bien content d’être athée !!!). Au final les uns et les autres sont tous les pions de Ker qui de sa prison d’orichalque prépare sa vengeance : enterrer le souvenir des Olympiens tout en préparant son passage dans le monde chrétien, le tout avec la bénédiction de l’évêque Sylvestre persuadé d’y trouver son compte car Dieu a besoin du Diable…

Personnellement j’ai trouvé la partie policière bien plus réussie que la partie fantastique qui lorgne du côté du giallo… Un peu plus de pages n’aurait pas été de refus pour passer plus sereinement du peplum policier au remake de "La Malédiction" avec un épilogue noir c’est noir il n’y a plus d’espoir…



Chaque tome de cycle antique de cette série aura don été un éternel recommencement : à chaque génération les familles Léo et Aquilia s’opposent avant de se réunir, et quand ce n’est pas les parents qui trahissent leurs enfants c’est les enfants qui trahissent leurs parents… Nous sommes donc bien dans la tragédie antique !



Je suis bien content de retrouver les graphismes soignés de Régis Penet, même si je suis un peu gêné par la froideur qui se dégage de ses planches… Les appendices historiques de Bertrand Lançon sont ici plus courts qu’à l’accoutumée car le personnage de Constantin est moins controversé et moins fascinant que César ou Caligula (encore qu’il y aurait à dire), et on nous précise bien que cette phase du récit a été un crève cœur pour Gilles Chaillet créateur du projet mort avant son heure car il était attaché à Rome que Constantin a voulu quitter à tout prix pour fonder sa propre cité de Constantinople à l’emplacement de la Byzance grecque… Que nous réserve la suite de la série en sachant que l’Histoire de la ville de Rome est loin de s’arrêter à celle l’Antiquité ?
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Ils ont fait l'Histoire, tome 2 : Vercingétorix

C'est un très chouette moment de lecture que de suivre cet épisode crucial de la Guerre des Gaules du point de vue de Vercingétorix ! Après avoir lu à la fois "La Guerre des Gaules" du Jules, et le bouquin de Brunaux "Les Gaulois, vérités et légendes" que je viens de finir, dans lequel j'ai pour ma part appris plein de choses, qui sont reprises ici, preuve s'il en fallait que les auteurs se sont très bien documentés.



Les dessins "en vue élargie", paysages et en perspective sont magnifiques. Les personnages ne sont pas forcément très réussis mais sont au moins bien reconnaissables.



C'est en outre très instructif puisque la bande dessinée suit scrupuleusement le déroulé des événements...

Bref, nous aimons beaucoup cette série de bande dessinée dans la famille, on s'instruit "facilement" avec ! :)
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L'assassinat du père Noël

Le père Noël est une ordure, tout le monde le sait !



Depuis un certain film et aussi, par expérience personnelle : qui n’a pas, un matin du 25 décembre, été déçu par les cadeaux du père Noël, regrettant que le cadeau le plus coûteux ne se trouve pas au pied du sapin, que l’homme en rouge se soit planté alors que vous aviez bien précisé ce que vous vouliez…



Moi j’ai déjà eu des envies de meurtre, lorsque j’étais petite et que je n’étais pas dans le secret de l’affaire… Alors, ce titre, il m’a tout de suite parlé !



Lorraine, années 30, dans le petit village paumé (mais qui a tout de même une gare desservie !) nommé Mortefond, la nuit du 24 décembre est festive, tout le monde se déguise en personnages de contes de fées et l’un d’eux est déguisé en père Noël.



Qui a osé assassiner le père Noël après sa tournée de cadeau et de beuverie à toutes les maisons ? Qui a osé voler la relique de Saint-Nicolas ? Prosper Lepicq (mais pas Youpla Boum), jeune étranger en vacances au village, va se transformer en Sherlock Holmes Hercule Poirot et enquêter.



On sent que cette bédé est une adaptation d’un roman ancien, notamment dans certains dialogues et comportements horriblement romanesque (un homme aime une femme qui en aime un autre et tout cela reste très gentleman, très fleur bleue, bref, années 30). Cela prête à sourire, en effet, mais au moins, c’est d’époque.



De prime abord, les dessins ne m’ont pas emballés, ce qui ne m’a pas empêché de profiter de cette lecture rafraichissante et amusante.



Nous sommes face à une véritable enquête menée par Prosper Lepicq, avec indices visibles (il faut les voir, je les ai loupés) et le suspense est gardé jusqu’au bout puisque ce n’est qu’une fois le procès entamé que nous découvrirons la trombine de la personne coupable de ce crime immonde.



Cette histoire est pourvue de quelques surprises, que je ne dévoilerai pas afin de ne pas divulgâcher. Surprises qui, bien entendu, ajoutent du piment à cette histoire qui n’en manque pas.



La plaidoirie de l’avocat, au procès, sera grandiloquente, faite d’effet de manche, dans le but d'attendrir tout le monde, mais elle est très belle à écouter, à regarder et on se surprend à pencher d’un côté de la balance, plus que de l’autre. Je ne dirai rien de plus.



Ça m’a fait plaisir d’assassiner le Père Noël et d’enquêter sur son meurtre avec Prosper.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Marco Polo, tome 1 : Le garçon qui vit ses rêves

Le début du périple de Marco Polo accompagné de son père et de son oncle pour aller rejoindre le grand Khan. Quelques passages sont instructifs tel que celui expliquant le tissage de l'amiante pour avoir des habits à l'épreuve du feu. L'approche de cet album est plutôt destinée à la jeunesse.

Les 10 dernières pages sont un peu plus sérieuses et décrivent certains faits supposément empreints de réalité concernant cette première partie du voyage.
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