AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Éric Borg (27)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Pandora beach

J'avoue avoir acheté ce livre en même temps que Sidi Bouzid Kids uniquement pour le lien du dessinateur avec la Roumanie dont il est originaire, information confirmée par ailleurs par plusieurs sources, dont un article intitulé "Salon du livre de Paris 2013: La bande dessinée roumaine à l'honneur". Force est cependant de déclarer simplement que je ne le trouve pas conforme à mes goûts. Ma démarche se voulait bienveillante, mais pour le plaisir de lecture cela ne suffit de tout évidence pas. Les jeunes protagonistes sont très peu vêtus, et encore c'est un euphémisme, et il y a beaucoup de gros chiens noirs, mais encore? Puisse-t-il trouver vite son public.

Commenter  J’apprécie          240
Pandora beach

La couverture de cette bd est intrigante, l'histoire bien écrite et l' atmosphère flippant.

Dans un pays qui pourrait être la Gréce, deux couples d'amis plutôt mignons et sympathiques s'offrent des vacances au bord de la mer. le guide trouvé chez les parents n'est pas récent et ils se retrouvent dans une pension où la vieille femme qui les accueille est plutôt désagréable et inquiétante. Dans cet endroit un drame terrible a eu lieu sans doute.

Finalement on ne saura pas grand chose. Une suite était prévue pour 2016 qui n'est pas encore parue....

C'est assez frustrant de ne pas avoir le fin mot de l'histoire. Un thriller bien mené, aux personnages attachants et bien campés. Il manque juste un fil à dénouer pour comprendre.... dommage.

Commenter  J’apprécie          150
Sidi Bouzid Kids

Une lecture vraiment intéressante.

Alors oui, il y a un choix de point de vue sur cet événement éminemment politique et médiatique. Mais ce choix est expliqué et assumé : "la vérité des faits, souvent impossible à établir, m'importait moins que la possibilité d'exercer mon esprit critique et d'aiguiser l'intensité dramatique de mon récit". Et, oui, il était certainement mieux pour l'intrigue que le peuple soit innocent, révolté et mette à bas un dictateur. Je ne me prononce absolument pas sur la véracité des faits, je ne suis pas informée sur le sujet, à part ce qu'on a pu voir aux journaux télévisés. Il ne faut pas lire cette bd comme un reportage, mais comme une oeuvre de fiction inspirée de faits réels. Et vu comme ça, c'est une très bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          70
Sidi Bouzid Kids

Cette bande-dessinée retrace la récente révolution tunisienne depuis ses prémices jusqu'au départ du Président Ben Ali. Dans des notes à la fin du volume, l'auteur précise que cette BD ne se veut pas totalement réaliste : certains faits ont été modifiés pour l'intérêt dramatique de l'histoire. La postface replace ainsi les faits dans la réalité. On sent de l'engagement, bien sûr, mais il y a surtout le talent de l'auteur pour faire graviter autour de son personnage principal, Foued, tout ce qui a caractérisé cette période : le rôle primordial des réseaux sociaux et des téléphones portables, la violence et l'horreur des affrontements, mais aussi la présence de taupes un peu partout, enrôlées par les services de Ben Ali. Un récit percutant et bien mené, un découpage dynamique et un dessin convaincant. A découvrir.
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
Commenter  J’apprécie          60
Pandora beach

Des vacances à prix cassés ... ça cache forcément quelque chose de pas très clair ...



Et quand les embrouilles commence dès avant le départ, on sent bien que ça ne va pas s'arranger ! 



Car la mésaventure qui attend ces deux couples d'amis ; jamais ils ne l'auraient imaginée ! 



Déjà, le sandwich semi-avarié de la compagnie aérienne, la voiture hors d'âge proposée par l'agence de location, et le guide hors d'âge emporté par l'un des protagonistes ne semblaient pas augurer des vacances idylliques ...



L'Eden Beach Hotel était bien délabré, sa propriétaire, décrépite et un brin sorcière intrusive (jamais un hôtelier ne s'est chargé de la lessive de mon linge sale !) ...



Bref tout y est réuni pour alimenter les plus gros cauchemars, et faire de ces vacances un cauchemar éveillé !



Des dessins qui reflètent bien l'ambiance, mais la différence n'est pas assez nette entre la réalité de ce pays où sévit la misère et les cauchemars qui amplifient le sentiment de vacances ratées.  
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
Commenter  J’apprécie          50
Crematorium

Après Rocher Rouge et récemment Sidi Bouzid Kids, Eric Borg nous entraîne dans une histoire de vengeance assez sordide qui aura un rythme endiablé. Cependant, on perdra vite le fil sans tout réellement saisir sans doute à cause de scènes flash-back mal référencées. C'est dommage car cela nuit un peu à l'ensemble. On se doute cependant d'un drame antérieur sur fond d'abus sexuel.



On retrouve les scènes de tuerie dans l'horreur que témoignait déjà le fameux Rocher Rouge. Bref, nos deux jeunes gens Clara et Théo vont mener un pèlerinage assez particulier et ils ne feront pas dans la dentelle. Ames sensibles, s'abstenir !



Rien à redire sur le dessin et sur le découpage assez cinématographique ce qui donne du dynamisme au récit. Les couleurs semblent également choisies avec goût pour donner du relief. Le dessinateur est connu pour son Kirkenes et Catalyse avec un trait épais et des jeux d'ombres.



Au final, un polar campagnard assez percutant qui possède toutes les qualités du genre mais également quelques inconvénients.
Commenter  J’apprécie          50
Sidi Bouzid Kids

La révolution tunisienne est encore dans toute les mémoires puisqu'elle a commencé vers la mi-Décembre pour se terminer vers la Mi-Janvier. Ce récit reste une fiction qui s'inspire et gravite autour d'évènements et de personnages réels ayant participé à la révolution tunisienne qui allait devenir le point de départ de ce qu'on va appelé communément le Printemps arabe. Après Ben Ali, des dictateurs tel que Kadhafi ou Moubarak sont tombés. Il en manque encore un mais avec le temps, on pense qu'il va tomber. Il faut savoir que ces dictateurs ont réellement du sang entre les mains car les policiers n'hésitent pas à tirer sur le peuple et de ter des enfants, des bébés, des vieillards. Je ne pensais pas que cette révolution tunisienne avait été aussi dure. Les images ne nous seront pas épargnées.



Tout a commencé avec l'acte désespéré d'un jeune kid de la ville de Sidi Bouzid qui s'est immolé par le feu. Pour faire subsister sa mère et ses six frères, il vendait depuis plusieurs années des fruits et légumes dans la rue, avec sa petite charrette, sans autorisation, se mettant ainsi à la merci du harcèlement et du racket de la police et de l'administration ce qu'ils ne manqueront pas de faire en lui confisquant son matériel. Cette immolation allait déclencher à travers tout le pays une vague de protestation. Encore une fois, il y a ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien. Ceux qui ont tout possède une puissante police pour les protéger et matraquer le peuple.



Il est fait référence à cette fameuse scène où une ministre française des affaires étrangères anciennement à l'intérieur, venue passé des vacances dans une station balnéaire dans un pays en crise grave, propose le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier des forces de sécurité pour régler des situations sécuritaire. Le manque de clairvoyance de ce gouvernement a fait honte à notre pays. Bon, il s'est rattrapé par la suite en Libye. Cependant, l'auteur de cette bd n'a pas oublié et raconte en détail les faits.



La scène qui m'a le plus marqué est celle de la visite du président dans l'hôpital où était soigné celui qui s'était immolé par désespoir. Devant les caméras de TV et les médias, il a fait un beau discours plein de compassion. Le médecin-chef est tellement ému qu'il lui dira en aparté à la fin de sa visite qu'il fera tout pour le sauver. Réponse cinglante du président à vie: "qu'il crève !". On est quelque fois beaucoup trop naïf !



J'admire pour ma part le courage du peuple tunisien qui s'est soulevé contre l'injustice en prenant les armes. Il n'y a de toute façon que ce langage qui est possible face à des régimes de terreur et de privation de liberté. J'ai moi-même été dans ce pays alors que j'avais 18 ans et j'en ai gardé de précieux souvenirs avec des habitants très gentils. La question maintenant est de savoir si la révolution n'a pas été volée par des gens qui sont pareilles au fond. Bref, j'ai beaucoup aimé cette bd qui a le courage de montrer les choses telles qu'elles sont ou qu'elles auraient pu être avec toute la crédibilité qui soit. C'est une oeuvre à lire absolument ! Bravo à l'auteur !
Commenter  J’apprécie          50
Rocher rouge

Il est vrai que la morbide couverture choc ne me donnait pas du tout envie de lire ce genre d'histoire. Mais bon, je me laisse parfois tenter par des sentiments un peu contradictoires. On a envie de savoir à qui appartient ce corps sans tête et pourquoi en est-il arrivé là ? Et cela a été une vraie surprise que cette lecture revigorante et angoissante à la fois ...



On est embarqué avec un groupe de jeunes un peu favorisés et insouciants qui débarquent sur une île paradisiaque du genre l'île de la tentation. Or, il va se passer des choses pour le moins horribles sur cette île tropicale maudite. On a le temps de faire connaissance avec tous les protagonistes. Cela ajoute du piment à l'histoire. On a réellement peur pour chacun d'entre eux à la manière d'un film comme Scream ou Souviens-toi l'été dernier. D'ailleurs, c'est trop cinématographique dans la mise en scène. Je ne serai pas étonné de l'adaptation d'un film un jour.



Les auteurs sont parvenus à nous tromper de manière très subtile. En cela, je dois bien avouer avoir éprouvé beaucoup de plaisir à cette lecture. Un huis clos cauchemardesque à ne pas louper si vous êtes également amateur de frissons et de sensations fortes.



Il est vrai qu'il vaut mieux s'arrêter au premier tome car le second sera dès lors une grosse déception. C'était pourtant bien parti. Que s'est-il passé ?
Commenter  J’apprécie          40
Crematorium

Deux jeunes gens, Théo et Clara, se retrouvent, après un temps de séparation, dans le midi de la France. La nature de ce qui les relie ne se révèlera que progressivement, au fil d'une intrigue tortueuse et dont les tenants et aboutissants ne seront jamais vraiment clairs. Ce qui est sûr, c'est qu'une vengeance anime ces deux-là et qu'ils sont décidés à aller jusqu'au bout. Leur rancoeur, qu'ils vont exprimer de la plus sanglante des façons, semble trouver sa source dans leur enfance, un jour de fête d'anniversaire. Il y a là des adultes, émmechés, et une jeune fille, déjà presque femme. Il y a aussi un photographe.

Le temps passé n'a rien effacé, au contraire.

Même si elle se révèle globalement compréhensible, l'intrigue de « Crématorium » laisse un petit goût d'inachevé en bouche. Si Clara et Théo ne manquent pas de profondeur psychologique, d'autres personnages pêchent par manque de définition, et l'on éprouve certaines difficultés à capter pleinement leur rôle. Subsiste également une carence de fluidité et de liens entre les différentes scènes, ainsi qu'un manque de clarté dans les dialogues, pour que la fin nous apporte toutes les réponses. Au final, une demi-réussite, regrettable vu la qualité par ailleurs du dessin de Gomont, parfait dans le rendu des différents états d'esprit de ses deux personnages principaux.
Commenter  J’apprécie          40
Sidi Bouzid Kids

Superbe rencontre d'un scénariste et d'un dessinatreur pour retracer avec brio et clarté la révolutions tunisienne.

BD dévorée à toute allure, au rythme du récit. Non ce n'est pas la réalité, mais c'est clair, étayé sur le réel sans prétendre à aucun témoignage, reportage. Percutant et passionnant.



Véritable performance graphique depuis la couverture (la cape-drapeau d'un rouge éclatant !) . Une palette chromatique , des jeux de lumière, des visages ciselés, des contre-plongées qui donnent de la force au texte et du rythme. C'est vif et percutant, tonique comme cette révolution tunisienne.



Et puis j'ai apprécié que l'auteur ait fait des choix et les assume. Bravo pour la postface qui replace les faits dans la réalité.



Et j'espère bien que M. Talamba produira bientôt d'autres aussi belles BD !



Commenter  J’apprécie          40
Sidi Bouzid Kids

Cet album, malheureusement trop vite lu, retrace l'origine du printemps arabe en Tunisie. Et cela fait dix ans que tout ceci a commencé, et pourtant c'est déjà lointain, semble-t-il. Les évènements sont troubles et flous, et j'avoue ne pas trop savoir les tenants et aboutissants de cette fameuse révolution.



Ici, la BD raconte de manière très factuelle les faits (légèrement romancés sans doute) du lancement de ce mouvement de révolte de grande ampleur qui fit tomber le gouvernement de Ben Ali. Ce qui m'a surpris, réellement, c'est le fait de base de tout ceci, presque anodin : un marchand qui s'immole après avoir vu ses marchandises être saisies par la police. De ce simple "fait divers", la grogne monte et la colère éclate.

La BD retrace, au regard de simples gens mais aussi un peu de Ben Ali et sa famille, semble-t-il très à l'aise dans son gouvernement autoritaire et corrompu, le déroulé des jours. C'est une BD vite lue et qui se contente de tracer les grandes lignes des évènements, mais en peu de pages on sent tout l'impact du déroulé. Il y a quelques petites phrases qui font mouche à la lecture, mais c'est globalement une lecture rapide, et c'est trop peu pour moi qui adore les développements.

Mais c'est le parti pris des auteurs et je peux le comprendre. La BD est sortie peu de temps après les évènements, et c'est simplement un rappel de ce qui s'est passé. En ce sens, la BD est très réussie et permet de mieux comprendre comment le Maghreb s'est enflammé en quelques mois.



Bref, la BD n'est pas parfaite, elle aurait mérité plus de développements selon moi, mais elle remplit très bien son office et sera contenter ceux qui cherchent à retracer l'origine du mouvement Tunisien du Printemps arabe. Une découverte sympathique, au graphisme qui corresponds assez bien d'ailleurs. J'ai beaucoup aimé la lecture !
Commenter  J’apprécie          30
Mémel

Entre Rabelais et le petit Spirou, Mémel est prêt à faire l’éducation des jeunes lecteurs, dès 10 ans.
Lien : http://bdzoom.com/95896/inte..
Commenter  J’apprécie          30
Sidi Bouzid Kids

Cet album publié chez Casterman (KSTR) raconte la récente révolution tunisienne… telle que les Occidentaux aimeraient qu’elle se soit déroulée: une poignée de jeunes Tunisiens, épris de liberté et inspirés par les idéaux de la révolution française, renverse le tyran Ben Ali grâce à Facebook et Twitter. Pas besoin d’être abonné au «Monde diplomatique» pour deviner que ce récit est cousu de fil blanc, le décalque presque parfait des journaux télévisés servis par TF1 ou France 2.



Sans être aussi réactionnaire ou conservateur que Nietzsche, ennemi de tout ce qui fait bouger la société, on peut affirmer que cette manière de raconter le processus révolutionnaire est la plus débile possible. Elle fait fi de l’histoire ; or l’histoire est le seul terrain où les tyrans ne dominent pas les peuples. L’historien doit toujours lutter contre la légende dorée. Shakespeare contre la légende médiévale arthurienne, Marx contre les contes pour enfants des Républiques libérales à base de grand architecte de l'univers, etc.



En l’occurrence, la légende dorée en filigrane de cette BD est celle de la révolution bourgeoise et de la souveraineté populaire/droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.



L’idée que le régime bourgeois libéral constitue un progrès, dont nous, Occidentaux, bénéficions, tandis que le reste du monde demeure largement soumis à la tyrannie est une idéologie : - primo, contestée par bon nombre d’historiens ; - deuxio, d’une arrogance sous-jacente à l’entreprise colonialiste ou impérialiste depuis le XVIIe siècle, dont les émeutes contre Ben Ali, et le renversement de son gouvernement ne sont qu’un épisode sanglant parmi d’autres. Non pas une "avancée", mais une "secousse".



La «souveraineté populaire», du moins dans son dispositif électoral moderne, est une invention occidentale, inculquée comme le catéchisme au reste du monde. C’est-à-dire que, comme certains athées arguent que dieu demeure obstinément invisible, on peut aussi bien en dire autant de la démocratie. En réalité, ne tarde-t-elle pas aussi à se montrer, ailleurs que dans les discours ronflants des politiciens, ou dans le désir inassouvi du peuple tunisien d’être libéré de son joug ? La formule englobe tous les eldorados et les edens truqués depuis que la religion existe : "la possibilité d'un île", dit untel.



On constate que cette promesse de démocratie réelle consolide aussi bien l’ordre public tyrannique, qu’elle joue un rôle dans le déclenchement de la rébellion ou de la révolution.



L’histoire nous enseigne en outre que c’est exactement le rôle que «dieu» a pu jouer sur le plan social auparavant – le plus souvent mis au service de l’ordre public, parfois brandi «a contrario» comme un argument révolutionnaire, y compris par certains artisans de la Révolutionnaires de 1789. De même, encore aujourd'hui, Allah et la révolution sont confondus dans les revendications de certains révolutionnaires musulmans. Ajouter "allah" est même sans doute une façon de dire pour les Maghrébins qu'ils ne copient pas l'Occident.



L’idée de démocratie moderne n’a rien à voir avec Platon : elle est entièrement tributaire de la façon dont dieu a été défini par le clergé dans l’Occident moderne. Platon émet des hypothèses pour 200.000 Athéniens.



La démocratie n’est donc qu’une version laïcisée ou populiste de dieu. «Populiste», dans la mesure où les élites des nations dites «démocratiques» agissent sciemment à l'écart, ou en dépit des principes égalitaires ou de fraternité requis.



Bien qu’il ne perçoive pas tout le profit pour l’élite d’une telle métamorphose du dieu de l’ancien régime en démocratie, ou le caractère inévitable de cette métamorphose, Nietzsche a raison de ne voir dans ce processus qu’un simple désordre, et non un progrès. L’idée de progrès est martelée par la propagande libérale, à laquelle cet album de BD sur la révolution tunisienne contribue, sans que ses auteurs aient fait le moindre effort de synthèse, écrivant un récit aussi naïf que les images d'Epinal sur Jeanne d'Arc ou Napoléon.



Michèle Alliot-Marie joue dans cette BD le rôle de la méchante Occidentale conservatrice, de mèche avec le tyran Ben Ali : ce procédé manichéen permet d’éviter de poser le problème dans les termes réels où il se pose, depuis le début de l’aventure coloniale : à savoir, non pas de l’intérêt privé de ladite Alliot-Marie, exécutante de basses-œuvres parmi tant d’autres, voire de Ben Ali, mais en termes d’intérêt pour la société civile française dans son ensemble, luttant pour le maintien de l’influence de la France en Afrique.



Que font aujourd’hui les troupes françaises au Mali, mandatées par un gouvernement de gauche, si ce n’est rétablir l’ordre à la demande du gouvernement malien, répondant à une sollicitation que Mme Alliot-Marie n’a pas eu le temps de satisfaire en Tunisie ? Ce qu’il faut remarquer, puisque l’ingérence coloniale sous divers prétexte n’est pas un fait nouveau, c'est qu'elle obéit à une tactique extrêmement hasardeuse, la plus propice à installer le chaos et la zizanie, en lieu et place de la liberté rêvée ou promise. Un plan de pénétration-retrait. Ce que la BD rappelle quand même, c'est que l'intervention française, si elle avait eu lieu, sous une forme ou une autre, aurait été justifiée par la lutte contre le terrorisme par le régime de Ben Ali. Ainsi que la répression à l'aide de snipers qui fut brièvement mise en place. Le régime de Ben Ali est tombé pour des raisons économiques. As usual. Il est tombé très vite de n'avoir pas pris la mesure de son extrême faiblesse économique.



Sans doute la meilleure raison de faire du reportage en BD est pour inverser ce type de discours simpliste, véhiculé par «Sidi Bouzid Kids», qui prend surtout ses lecteurs pour des "kids", répétant ce qu’on entend dans les journaux télévisés, et qui est conçu pour entraver le moins la digestion du téléspectateur.



Deux ou trois dépêches recopiées des journaux en fin d’album, sont plus intéressantes que le scénario précédent, mis en image par Alex Tambala, dessinateur roumain, dont je ne nie pas l’habileté.



Notamment l’une de ces dépêches suggère que le suicide de Mohamed Bouazizi, qui s’immola par le feu en décembre 2010 après avoir été giflé par une policière, pourrait n’être qu’une légende. C’est-à-dire l’immolation, avérée, mais la cause du suicide demeurant mystérieuse. Ce genre d’anecdote ou de détail, de même que la perversité de l’épouse de Ben Ali, sont montés en épingle pour deux raisons : d’abord parce que la propagande se nourrit de détails, et consiste à focaliser l’attention du public dessus, ensuite parce qu’il est flatteur et confortable pour l’homme de croire que tel ou tel peut peser par une action, isolée ou collective, sur le cours des événements : ce qui revient à une conception climatique ou phénoménologique de l’histoire, dépassée depuis des milliers d’années… au moins depuis Homère.
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
Commenter  J’apprécie          23
Crematorium

Je sors de cette BD avec un avis plus mitigé que certain. L'auteur, dont j'avais adoré le fameux Malaterre, a déjà, ici, son coup de crayon incroyable. Il retransmet à merveille les atmosphères, les moments d'actions et tout le côté délirant de cette affaire.



Car le côté délirant est ce qui me semble ressortir le plus, actuellement. Au sortir de cette histoire, il me semble que c'est un peu trop nébuleux. L'idée de vengeance sur fond de problèmes psychologiques et de viols sur mineurs, c'est pas jojo du tout. Mais pour autant, la fin ne donne pas toutes les clés même si une des tendances semble se dessiner plus certainement que l'autre. Cela dit, je regrette un peu le côté nébuleux de toute cette affaire. Les deux incartades du début ont sans doute un sens, ne serait-ce que pour nous présenter le caractère des protagonistes, mais la fin est trop différente, justement. L'auteur semble vouloir nous indiquer une direction pour ensuite la dévier vers une autre. Et c'est un peu trop confus pour moi.



Cela dit, le polar est prenant et accélère brutalement en milieu de course, passant d'un simple roman graphique sur deux jeunes qui reviennent au pays à une vengeance froide et implacable. Mais les tenants et aboutissants n'en sont pas très clairs, et c'est bien dommage. J'aurais aimé, je pense, avoir un peu plus de contexte et de développement, ou quelques points d'accroches plus net. En dehors de ça, le dessin et l'histoire se complètent parfaitement bien et livrent une histoire tout à fait prenante et lisible. Pas mon polar préféré, mais une bonne lecture qui en appelle d'autre pour bien tout comprendre, je suppose.
Commenter  J’apprécie          10
Rocher rouge

Ce one-shot débute par la mise en place du Maboukou, une créature qui a pour mauvaise habitude de décapiter ses proies et qui alimente les légendes de la région.



Passée cette introduction nécessaire à la mise en place d’une ambiance angoissante, le lecteur se retrouve en compagnie de jeunes insouciants à l’abri du besoin, qui décident de passer trois jours en aventuriers sur un îlot aussi paradisiaque que sauvage ...



Une fois le huis clos en place, Eric Borg va actionner toutes les ficelles du film d’horreur, transformant ce séjour de rêve en véritable cauchemar sanglant. Le dessin dynamique de Mickaël Sanlaville et la narration moderne d’Eric Borg contribuent à accrocher le lecteur au fil des pages. De plus, le retournement de situation en fin d’album est très réussi.



Un excellent one-shot qui, excepté un léger manque d’empathie envers des jeunes riches assez superficiels, a vraiment toutes les qualités.

Commenter  J’apprécie          10
Sidi Bouzid Kids

Ayant vécu en Tunisie beaucoup de petit détail dans cette B.D me l'on rappelé, cette B.D est très bien faite mais bien trop courte.

Commenter  J’apprécie          10
Pandora beach

L'histoire sous-jacente à celle des jeunes aventuriers d'un pays ressemblant à uen Europe post-crise est merveilleusement dépeinte.
Commenter  J’apprécie          10
Sidi Bouzid Kids

Un document fiction en bande dessinée très réussi.
Lien : http://www.auracan.com/album..
Commenter  J’apprécie          10
Rocher rouge

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Une joyeuse bande de vacanciers accoste sur une île paradisiaque, sous les Tropiques. Ils sont jeunes, ils sont beaux et ils sont déterminés à laisser libre cours à leurs pulsions et à leurs envies. Le début prend des allures de vaudeville ; l'ambiance est légère, propice à la séduction et à la sensualité exacerbée... Mais le lecteur n'est pas dupe : à peine les héros ont-ils posé le pied sur l'île que le lecteur retient sa respiration. Une légende ancestrale veut que ce petit coin de paradis abrite un monstre ! Le terrible Maboukou qui décapite ses victimes et leur dévore le crâne. Mais la menace n'est pas nécessairement là où l'on croit. On entre d'emblée dans l'intrigue magistralement construite. Le lecteur se laisse porter par un rythme effréné, un ton de narration cru et violent et un graphisme saisissant. Le scénario pioche sans modération dans les codes des « teen movies» et les adapte avec énergie à la bande dessinée. Comme dans les pastiches de films d'horreur façon Scream, le lecteur assiste le coeur battant et la mine réjouie, à un véritable massacre. À noter également les références aux émissions de télé-réalité comme Koh-Lanta et L'île de la tentation. L'auteur et le dessinateur assument pleinement ces emprunts et les clichés qui les accompagnent, grossissant le trait avec jubilation. Ainsi les scènes d'horreur et de sexe se répondent, l'adrénaline grimpe en flèche ! Une lecture aisée, mais pour lecteurs très avertis. Marie-Lys de Cerval
Commenter  J’apprécie          10
Les sortilèges du pope

Ce roman ludique aux multiples références littéraires et à la culture pop adopte un ton léger, parfois coquin, en se nourrissant de l’air parisien du temps.
Lien : http://bdzoom.com/115041/int..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Éric Borg (65)Voir plus

Quiz Voir plus

Viviane Moore, Le seigneur sans visage

Quel est l'animal de compagnie de Michel ?

une hermine
un chat
une salamandre
un chien

15 questions
810 lecteurs ont répondu
Thème : Le Seigneur sans visage de Viviane MooreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}