"Par la fenêtre, la ville paraissait si paisible, si douce. Et pourtant le mal coulait dans ses artères, s’infiltrait dans les pierres et les esprits, empoisonnait jusqu’à l’air. Il n’osait même plus tourner son regard sur la droite car, au-delà de la première ligne d’immeubles, on apercevait la silhouette massive de l’édifice de style néo-classique du quartier général de la Gestapo sur la Prinz-Albrecht- Straβe. L’oriflamme gigantesque frappée de la croix gammée était illuminée toutes les nuits par des projecteurs verticaux. La ténébreuse swastika. Noire comme une araignée venimeuse et trapue avec ses quatre pattes bien grasses. Une araignée devenue drapeau."