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Critiques de Éric Liberge (209)
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Le Suaire : Lirey, 1357

Lirey, 1357.

Lucie, jeune nonnes qui doit bientôt prononcer ses vœux, est éperdument éprise de son cousin Henri, évêque de Troyes en sa personne. Un amour réciproque mais interdit, qui pousse la jeune fille à se réfugier dans les bras de Dieu. Quitte à ce que son engagement mette en péril la situation précaire de sa famille, elle préfère voler au secours des lépreux et autres nécessiteux, fuyant ainsi le destin tragique auquel elle se croit destinée.

C’est sous la protection de Thomas, prieur de Lirey qu’elle trouve le repos. L’abbaye qui l’accueille, encore inachevée, doit recueillir en son sein, un morceau de la "vraie croix", que Thomas a ramené de Palestine. Mais, cette relique est-elle la seule que celui-ci a rapporté de son long pèlerinage pédestre ?

En effet, un linge étrange est également en sa possession... L’on peut y distinguer le visage d’un homme gravé dans ses fibres, mais qui plus est, en présence de ce tissu magique, des miracles se sont produits... Serait-ce le visage de Jésus-Christ ? Prouvant à tous l’existence des pouvoirs divins de celui-ci, et par là-même l’existence de Dieu ?

Ou bien, ne serait-ce qu’une macabre supercherie du moine afin de tromper ses ouailles et faire tinter les pièces de monnaie dans son écuelle – un miracle n’est pas gratuit – pour finir de construire son abbaye ? Un sorte d’opération commerciale avant l’heure ?

Ce récit captivant, sur un scénario de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, connus, entre autres, pour leurs travaux écrits et télévisuels sur le christianisme, est sublimé par le dessin tout en subtiles nuances de noir et de blanc d’Éric Liberge.

Premier tome d’une trilogie sur l’histoire de ce linceul hautement symbolique pour les chrétien. Trois tomes pour trois époques et trois lieux : le XIVe siècle, en France pour le premier, suivront le XIXe siècle, en Italie, et enfin le XXIe, au Texas... On attend la suite de cette « trilogie à travers le temps et l’espace » !



Lu en janvier 2018.
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Le cas Alan Turing

Alan Turing est un paradoxe, père de l’informatique, son travail est peu connu alors que ses applications sont constantes dans la vie quotidienne. Recruté par les services secrets britanniques après que les Allemands ont franchi la frontière austro-hongroise, ce mathématicien hors pair et forte tête est chargé avec une équipe de décrypter les communications nazies qui passent par Enigma, une machine à chiffrer.



Alan Turing pense que pour lutter contre une machine, il faut une autre machine. Et après de longues recherches et expérimentations infructueuses, contesté par les uns mais soutenu par les autres, il met en place le premier calculateur qui permet de décoder les messages allemands, sauvant ainsi de nombreuses vies. Mais s’il est remercié pour sa contribution majeure à l’effort de guerre, Alan Turing inspire la défiance à cause de son homosexualité, et quelques années après la fin des hostilités, il est contraint à une castration chimique et se suicide…



…en croquant une pomme empoisonnée. Une vie extraordinaire et tragique d’un génie qui a souffert de l’obscurantisme d’une époque qui considérait l’homosexualité comme un crime, remarquablement racontée dans cet album aux dessins et aux textes soignés auxquels est adjoint un dossier passionnant sur la guerre cryptographique.

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Le corps est un vêtement que l'on quitte

Julien, quinze ans, un mètre quatre-vingt-deux pour cent deux kilos, fait un essai dans un club de rugby professionnel. Sur le terrain, observé par sa mère des tribunes, il est victime d'un accident grave et est transporté d'urgence par hélicoptère à l'hôpital de Bordeaux. Il a été en arrêt cardiaque pendant seize minutes. Miraculeusement, il se réveille sans aucune séquelle, mais dit à son entourage qu'il était dans un lieu splendide, accueilli par sa grand-mère rayonnante et son oncle Paul, tous deux décédés, et qu'il aurait bien voulu y rester. Cet épisode va fortement le marquer et bouleverser sa vie. ● Ce riche album entremêle plusieurs thématiques, la plupart du temps avec bonheur ; pour les principales : les expériences de mort imminente (EMI ou NDE en anglais), le rugby, les secrets de famille et l'Inde. Peut-être peut-on voir là une surabondance. ● Je suis très intéressé par les EMI et cette composante-là de l'album m'a absolument passionné. Pour les autres aspects, j'ai été moins convaincu. En particulier, l'alliance du secret de famille et de l'EMI donne son dynamisme au scénario mais m'a paru assez artificiel. ● Il y a aussi quelques problèmes de vraisemblance, notamment dans ce qui est la source du secret. le personnage du père est vraiment caricatural. ● Les dessins sont absolument somptueux, j'ai souvent fait une pause pour les admirer en détail. le traitement de la lumière et des reflets, notamment, est remarquable. Les portraits des personnages sont également magnifiques. Chaque case est une merveille. J'ai aussi beaucoup admiré la façon magistrale dont Éric Liberge a repris les esquisses et les tableaux de Jérôme Bosch. ● Merci à Totophe17 de m’avoir fait découvrir cet album qu’à mon tour je recommande.
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La guerre des paysans

Club N°49 : BD sélectionnée

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Une excellente histoire, un dessin surprenant, une thématique complexe et pourtant limpide par le support...



Une réussite Futuropolis.



VT

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BD illustrant les inégalités sociales de l'Allemagne du 16e siècle.



Très bien illustré.

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La narration est très claire, intelligente et permet une approche 'pédagogique' de cette période sans pour autant être pesante.



Gwen

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, tome 2 : Le..

Dans ce deuxième tome, Mardi-Gras Descendre, notre jeune nouveau-mort, protagoniste de cette histoire, est enlevé in-extremis avant son transfert pour la prison de Saint-Luc pour avoir osé quoi ? Poser des questions qui dérangent ! A savoir où ils se trouvent et pourquoi et tant d'autres encore. Aidé par un groupe de résistants et mystiques par-dessus le marché se faisant appeler La Corniche, ces derniers proposent un marché à Mardi-Gras : qu'il accomplisse sa mission, à savoir celle de cartographier enfin le monde obscur dans lequel ils sont tous plus ou moins prisonniers contre quoi ils lui rendront son âme, prisonnière d'une fiole qu'ils détiennent. Pétronille, l'un des membres de la Corniche, lui-même qui avait jeté cette fiole dans un puits afin d'avoir de quoi marchander avec Descendres va lui proposer bien plus que son aide en lui fournissant le matériel adéquat et en l'accompagnant dans son aventure, pas sans risques il faut l'avouer car certains personnages hautement placés ont tout intérêt à ce que notre héros ne parvienne jamais à ses fins mais pourquoi ? Mystère et le peuple quant à lui, qui voit en Descendres une sorte de messie avec ses engins de cartographie commence lui aussi à se révolter contre les forces de l'ordre mises en place, à se détourner de la religion existant dans ce monde d'outre-tombe et à placer toutes ses croyances et espérances dans notre jeune nouvellement arrivé dans ce pays des ombres. Qui plus est, pour parvenir à convaincre ce dernier que sa tâche est primordiale, Pétronille et ses acolytes ont trouvé une monnaie d'échange qui ne se refuse pas : le nectar divin "café".



Mardi-Gras-Descendres, de son nom terrestre Victor Tourterelle, arrivera-t-il à ses fins ? Rien n'est moins sûr mais il est plus que convaincu que ceux qui veulent l'empêcher de cartographier ce monde d'outre-tombe ont de bonnes raisons pour qu'il n'y arrive pas. Quelles sont-elles ? Notre jeune héros est bien décidé à faire tomber le voile...



Un graphisme, toujours aussi noir que noir, uniquement en noir et blanc avec quelques couleur de rouille de temps à autre mais extrêmement bien travaillé et qui aide grandement à mettre notre lecteur dans cette ambiance cauchemardesque et drôle à la fois, si l'on accepte de se plonger dans le jeu et que l'on adhère à l'humour noir d'Eric Liberge ! Quant à moi, je le suis à fond, avec cependant quelques zones d'ombre qui ne m'ont malheureusement pas permis de me plonger pleinement dans cette série et qu'à mon grad regret je ne terminerai probablement jamais étant donné que nous ne disposons pas des deux derniers tomes à la médiathèque pour laquelle je travaille (ce qui explique que je n'ai pas mis la note probablement méritée pour cet ouvrage). Un graphisme à couper le souffle et une histoire de plus en plus intrigante...Remarque, pour avoir le fin mot de l'histoire, l'on pourrait presque dire que je suis moi-aussi en télétravail et non pas en simple confinement (j'exagère bien sûr) puisque dès mon retour, je compte bien mettre les deux derniers tomes sur la liste d'acquisition des ouvrages à prévoir pour la médiathèque, qui sait, sur un malentendu, cela pourrait passer, non ? En attendant, si vous n'avez pas trop le cafard, je ne peux que vous conseiller la lecture de cette série !
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La jeunesse de Staline, tome 1 : Sosso

Contrairement à d'autres qui auraient été anéantis par tant d'adversité, les épreuves subies pendant sa jeunesse vont faire de Staline un être combatif et impitoyable, déterminé à s'imposer coûte que coûte.



Un pied palmé, un bras abîmé, la vérole, un père alcoolique violent, on ne peut pas dire que les jeunes années de Staline soient pavées de roses. Heureusement, l'enfant peut compter sur une mère aimante, qui réussit à le faire entrer au séminaire de Tiflis, malgré leur grande pauvreté. Mais Sosso est un rebelle dans l'âme et après cinq ans à subir le mépris de ses camarades fortunés et la dictature des pères, mais aussi à lire des auteurs interdits, il en est renvoyé pour propagation du marxisme.



En réalité, Koba (le nouveau surnom de Staline) ne s'est pas présenté aux examens, car il souhaite être libre pour poursuivre l'activité révolutionnaire débutée au séminaire.

Organisation de grèves, vols, attentats, meurtres, la bataille est intense et sanglante, il alterne prison et clandestinité, constamment poursuivi par l'okrana qui finit par le capturer et l'envoyer en Sibérie.



Un excellent album aux dessins soignés et expressifs qui livre beaucoup d'informations sur la jeunesse, plus que tumultueuse, d'un des plus grands dictateurs du XXe siècle. Un tueur de masse qui a été aussi un enfant de chœur convaincu et un brillant élève - doué en autres pour la poésie - qui se destinait à la prêtrise !

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Camille Claudel

On connaît l’histoire de cette artiste, éprise de son art et de Rodin… On connaît sa fin, bien malheureuse, dans un asile, et toutes les polémiques à ce sujet. Cet album retrace, à travers le récit de son frère, l’écrivain Paul Claudel, cette vie passionnée et dissolue qui la fera se tenir à l’écart de tous.

Je tire mon chapeau à Eric Liberge et Vincent Gravé pour avoir rendu un si bel hommage à cette femme haute en couleur, au mérite incomparable. On plonge dans la fin du XIXe siècle, on suit les tourments des guerres et, avec elles, ceux de Camille. J’ai aimé les dessins. Quant au scénario, il est riche et bien documenté.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, Tome 1 : Bi..

Nom : Mardi-Gras Descendres

Date du décès : dans la nuit du 11 au 12 février 1997 entre Mari-Gras et le mercredi des Cendres

Cause du décès ... Voilà en gros le nouvel état civil de notre pauvre héros, , anciennement prénommé au cours de sa vie terrestre Victor Tourterelle et ancien cartographe de son métier. Sauf que voilà, il n'existe plus rien de sa vie d'avant et maintenant, on veut l'estampiller comme une pauvre lettre que l'on envoie par la poste. C'est ce que le facteur lui a dit. Pourquoi ? Pour régulariser sa situation ? Mais quelle situation exactement ? Ce que souhaite savoir notre protagoniste, c'est où il se trouve et pourquoi on l'a envoyé là ? Qu'est-ce que tout ce fatras qui ne correspond ni aux images de l'enfer que l'on lui a décrit durant sa vie et encore mois sa vision du paradis alors où est-il et pourquoi ? Ce dernier veut des réponses et pose apparemment des questions qui dérangent. Lui, tout ce qu'il veut, c'est un bon vieux café comme avant mais même cela lui est interdit et même si il sait qu'un marché parallèle existe concernant ce nectar dont il salive d'avance, on le regarde avec ds yeux qui sortent des orbites lorsqu'il ose en faire la demande. Non, il devra s'y faire sauf que Mardi--Gras est loin de s'arrêter là : il veut essayer de comprendre ce qui se passe mais même cela lui est interdit. Non, rien à y faire, notre jeune nouveau-né squelette (parmi tant d'autres est bien décidé à obtenir des réponses à ses questions sauf que les forces de l'ordre ne voient pas tout cela d'un bon œil ! Arrêté par ces dernières pour cause de troubles à l'ordre public, celui-ci doit se taire et arrêter de poser des questions mais dans cet endroit que l'on peut pour l'instant qualifier d'eau-delà, il y en a d'autres, comme lui, qui se posent ces mêmes questions et travaillent dans l'ombre et vont recruter notre protagoniste pour qu'il établisse une carte de ce territoire étrange et inconnu. Quelles en sont les limites ? Jusqu'où s'étend ce territoire ? Après tout, Mardi-Gras était bien cartographe avant d'arriver ici et si il veut enfin qu'on mette un brin de lumière dans toute cette part d'obscurité, il devra collaborer ! Acceptera-t-il cette mission qui paraît assez périlleuse et comment travailler dans de telles conditions, sans ses précieux instruments de cartographe qui lui étaient si cher ?



Un ouvrage complètement délirant malgré le thème on ne peut guère plus joyeux (c'est justement le but recherche) et cette fois-ci, je ne me suis pas faite avoir, j'ai pensé à emprunter les deux premiers tomes que nous avions dans ma précieuse "médiathèque" avant de partir pour ce que je ne m'imaginais pas encore, serait un long mois de confinement en encore ce n'est pas fini. Malheureusement pour moi, je sais que je n'y trouverai pas, une fois que la situation sera redevenue à la normale, les deux derniers tomes de cette tétralogie mais au moins, pour un temps, je ne resterai pas sur ma faim ! A découvrir si vous n'avez pas peu de vous plonger dans un univers noir, très noir, uniquement dessinée en noir et blanc mais avec un graphisme exceptionnel, extrêmement bien travaillé et un scénario très original !
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Camille Claudel

Voilà une BD que je souhaitais lire depuis un petit moment...



Hélas quelle déception ! ...Quand on pense à la beauté de Camille Claudel, à l'esthétisme exceptionnel de ses oeuvres ! Cette superbe femme artiste, libre, un génie de la sculpture !.. je feuillette cet album constitué de personnages aux traits brouillons et grossiers, qui rendent les personnages grotesques..de textes "style manuscrits" illisibles ...quel hommage affligeant !



Le parti pris des auteurs est de camper un journaliste qui interroge Paul Claudel sur sa soeur...soit...quand on connait les rapports familiaux de cette famille, l'admiration de Paul Claudel qu'il lui portait pour son talent certes mais cette jalousie plus tard qu'il l'animait tellement! Camille avait une passion pour son frère "son petit Paul"...Cette relation fusionnelle " frère et soeur" et leurs influences sur leur travail réciproque a fait couler beaucoup d'encre...



On peut s'interroger toute fois sur le détachement qu'il affiche envers elle, sur la situation tragique de Camille lors de son internement le 10 mars 1913 signée par leur mère.

(Il ne viendra la voir que douze fois en trente ans d'enfermement...)... Au regard de sa situation d'écrivain et de diplomate, il ne viendra que rarement en France. ainsi sa soeur "fait tache".. les amours illicites de Camille, sa vie de bohème,.. et il était bien plus simple de la laisser dans l'ombre...et le sort des femmes d'autant plus artiste de surcroît, à cette époque importait peu.



Voilà comme vous le remarquerez ce destin incroyable de cette femme sublime artiste bâillonnée me passionne ..alors passez votre chemin pour cet album !



Au lendemain de la mort de Camille, dans une lettre à son beau-frère, Paul Claudel écrira : "Camille a terminé sa longue vie de déceptions et de souffrances. le poids du génie est lourd à porter pour une femme !... Ma consolation est que ces trente ans de souffrance lui ont certainement valu l'accès d'un séjour meilleur. L'aumônier m'a dit qu'elle communiait souvent dans des sentiments de grande piété."

Une "longue vie de déceptions et de souffrances".

La phrase est exacte.



Sur mon profil, Je vous invite à consulter la liste d'ouvrages que j'ai créer concernant cette chère Camille Claudel.





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Camille Claudel

"Que tremblent les familles chez qui se déclare cet affreux malheur qu'est la vocation artistique...et surtout dans la sculpture"



Affirmation choc attribué à Paul Claudel concernant sa soeur Camille, dans la Bande Dessinée d'Eric Liberge et Vincent Gravé.



En utilisant la voix et les souvenirs du dramaturge et poète, cette biographie retrace la vie créatrice et tourmentée de l'artiste, élève de Gustave Rodin avec qui elle vivra une passion tumultueuse. Les rapports difficiles avec la famille Claudel sont aussi au coeur du récit, la rivalité artistique avec un frère à la fois attentif et exaspéré par un tempérament immaîtrisable jusqu'à la folie et l'internement.



Eric Liberge en fait donc un récit vivant et énergique, à défaut d'être nouveau. Il replace aussi l'artiste dans son époque, dans le Paris de l'exposition universelle de 1889, des salons artistiques dominés par la gente masculine, de la mentalité du tournant du 20ème siècle encore si peu favorable à l'émancipation des femmes.

J'ai été moins conquise par les planches de dessin de Vincent Gravé, proches de la caricature. Elles sont en revanche très travaillées, fourmillent de détails, vibrent de couleurs. Elles s'adaptent en cela parfaitement au propos.
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La guerre des paysans

En 1525, en Allemagne, le moine Martin Luther s'insurge contre la vente des indulgences par l'Église pour financer la construction de la Basilique Saint-Pierre de Rome. le prêtre Thomas Müntzer le suit et appelle au soulèvement contre les seigneurs qui exploitent les paysans. Alors que châteaux et monastères sont pillés et incendiés, le premier se range du côté des princes tandis que le second prend la tête de la révolte et lance le mot d'ordre : Omnia sunt communia.

Luca Ponti, fils illégitime de Jules Médicis et apprenti dans l'atelier de maître Raphaël, est envoyé par le Pape Léon X pour être ses yeux et ses oreilles, observer les transactions et les événements, lui adresser des rapports, et après deux mois de voyage il arrive à Wittenberg, sur les bords de l'Elbe. Son savoir, pour les Écritures notamment, et son talent de dessinateur attirent l'attention, lui permettent de gagner la confiance des différents protagonistes et de les accompagner.

Ce parti pris incarné permet de donner chair à ce récit historique. le scénario de Gérard Mordillat qui a longtemps porté cette histoire pour un projet de long métrage avec Roberto Rosselini, est superbement mis en images par Éric Liberge : son trait, fort classique, convient parfaitement à cette fresque historique. Il a su donner vie à ces foules populaires, des visages à ces multiples anonymes, s'inspirant en toute discrétion des scènes de liesses peintes par Brueghel comme des danses macabres.

Les ambiguïtés de cette Réforme qui pactise avec le pouvoir sans jamais menacer l'ordre établi, sont finalement intemporelles : dès que le peuple veut se mêler de ses affaires et de son avenir, exige plus d'équité, il sera toujours et aussitôt violemment réprimé.



Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Le cas Alan Turing

Après Imitation Game, cette bande dessinée retrace une partie de la vie d'Alan turing, et plus particulièrement son rôle déterminant dans les services secrets britanniques en 1940.

On s'en souvient, c'est grâce à lui que les Britanniques ont déchiffré les codes des nazis (Enigma), ce qui a valu à Turing... d'être traité comme un malpropre pendant la guerre froide à cause de ses moeurs jugées déviantes.



Cette BD présente de nombreux mérites, au-delà d'exposer un moment déterminant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, le scénariste fait aussi des parallèles entre la fin de Turing, les moments décisifs qui l'ont construit. Cela passe notamment par des scènes avec du vocabulaire complexe (même vulgarisé pour être compris par un grand nombre!) ; cela m'a permis de faire marcher mes neurones dans un domaine que je m'étais empressée d'oublier en sortant de l'école ! D'ailleurs j'ai même poussé le vice jusqu'à lire le dossier de fin d'ouvrage pour prolonger l'exercice. Dire que je réalise seulement maintenant (après toutes ces années!) à quel point les sciences peuvent être passionantes.



Le dessinateur met également en valeur le balancement constant entre ombre et lumière de cet homme qui a cherché à percer les mystères codés des maths, faute de pouvoir se comprendre.



Un bel hommage et un très beau travail qui montre une fois de plus la triste façon dont le gouvernement pense les individus en termes "utilitaires" et les jette à l'opprobe opulaire ou judiciaire dès que ceux-ci deviennent (ou pourraient devenir) trop encombrants...
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La guerre des paysans

Omnia sunt communia.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, relatant un épisode historique se déroulant en 1525. Il a été réalisé par Gérard Mordillat pour le scénario, et par Éric Liberge pour les dessins en noir & blanc, avec des nuances de gris, avec une tache de couleur en page 105 et une en page 110, la dernière page du récit. Le tome se termine avec une postface de trois pages, rédigée par Mordillat, à l’attention de Liberge, présentant la nature du récit, ainsi que par une page de chronologie de la guerre des paysans, de 1490 avec la naissance de Thomas Müntzer, à juillet 1525 avec la parution de Missive sur le dur opuscule contre les paysans, de Martin Luther.



Rome, chantier de la basilique Saint Pierre, 1514. Il s’appelle Luca Ponti, mais il est un Médicis comme le saint père Léon X. Sa mère – dont la beauté excite encore la jalousie de toutes les romaines – travaillait comme chambrière au service des Médicis. Il est le fils de Jules de Médicis. Le prince ne pouvait pas le reconnaître, mais il s’est chargé de lui faire donner une éducation chez les dominicains à Santa Sabina où il a appris le latin et le grec, le français et l’allemand. Il a été présenté à maître Raphaël par Margherita Luti, la fille d’un boulanger, sa maîtresse qui est une amie d’enfance de sa mère, et sa voisine dans le Trastevere. Dieu lui a donné un don et il peut presque recopier la nature à s’y tromper, y compris les visages. À quinze ans, il est entré en apprentissage dans son atelier pour y apprendre l’art de peindre. Il y travaille avec maître Raphaël depuis qu’il est le seul architecte à Saint Pierre. Aujourd’hui, avec Enrico Labate et Bernardo Tofoletti, maîtres charpentier et carrier du chantier, ils accompagnent le saint-père pour visiter les travaux de la basilique Saint Pierre que son maître doit reprendre après la mort de Bramante, l’architecte.



Luca Ponti observe les ouvriers au travail sur la fresque, et il écoute Raphaël rendre compte de l’avancement du chantier, au pape. Celui-ci lui demande de finir le chantier avant que le Seigneur ne le rappelle à lui. Raphaël l’informe qu’avant de reprendre la construction, il doit corriger ce qui a été mal fait, ce qui se fissure, ce que Bramante a laissé inachevé. Leur conversation est interrompue par une sœur venue informer le pape que Albert de Bandebourg et le banquier Fugger l’attendent pour l’audience qu’ils ont demandée. Le premier demande l’archevêché de de Mayence, le second se déclare prêt à consentir la somme nécessaire au premier pour acquérir ledit archevêché, car il sait que les indulgences garantiront un remboursement facile. L’accord est conclu. Plus tard, le pape confie une mission à Luca Ponti : suivre Tettzel qui va lever l’indulgence pour faire des rapports sur ce qu’il fait, sur l’argent qu’il ramasse, sur tout. Luca Ponti devient l’envoyé du pape. Il part pour l’Allemagne, malgré les cris et les pleurs de sa mère. Il lui faut près de deux mois pour arriver à Wittenberg, allant de monastère en monastère.



Dans la postface, le scénariste évoque la genèse de ce récit : des lectures, le rêve inaccompli d’un film avec Roberto Rossellini et enfin cette œuvre graphique. C’est la troisième collaboration entre les deux créateurs, après la trilogie de Le Suaire : Lirey, 1357 et Notre part des ténèbres (BD). Ils ont appris à travailler ensemble et il ne reste rien de la forme cinématographique : il s’agit bien d’une bande dessinée utilisant les spécificités de cette forme d’expression. Le titre annonce clairement l’enjeu : une reconstitution historique d’une révolution paysanne en 1525. Le récit commence à Rome et passe rapidement en Allemagne, où Martin Luther (1483-1546) joue un rôle de premier plan. En effet, le récit met en scène l’affichage de ses quatre-vingt-quinze thèses le 31 octobre 1517, le temps d’une page, puis la manière dont elles sont reprises par d’autres prêtres allemands, ainsi que les actions de l’Église, ou plutôt du pape et de ses envoyés, pour faire rentrer Luther dans le rang et protéger leurs intérêts financiers. S’il a déjà lu Le suaire, le lecteur connaît déjà clairement la position du scénariste sur l’Église catholique et sa hiérarchie : une véritable haine. Il n’est donc pas surpris par la condamnation des indulgences, ni par l’angle d’attaque sur l’hypocrisie d’une institution dont les responsables se gavent, alors que leurs fidèles se privent pour payer les divers impôts. Il peut même trouver que Mordillat fait presque preuve de retenue.



Les deux auteurs font preuve d’une implication totale pour réaliser une reconstitution historique tangible et plausible. Pour commencer, le scénariste situe les principales figures religieuses : Martin Luther, Thomas Müntzer (1489-1525), Jean Huss, (1372-1415), le pape Léon X (1475-1521), Andreas Rudolf Bodenstein (1486-1541), Philipp Melanchton (1497-1560). Les personnages développent l’avancement du chantier de la basilique Saint Pierre à Rome et son financement, les conditions de vie des paysans, la violence des révoltes, les enjeux d’une traduction de la Bible en langue commune, dire la messe en allemand, l’excommunication de Martin Luther, son mariage, les conditions de travail dans une mine, le nombre de soldats (40.000) face aux paysans (8.000), etc. Le lecteur constate l’habileté élégante avec laquelle le scénariste sait distiller un grand nombre d’informations historiques et religieuses dans les dialogues, et quelques cartouches d’exposition. Il apprécie qu’il sache expliquer les enjeux théologiques dans un langage accessible, sans en sacrifier l’importance, et évitant toute formulation moqueuse, sarcastique ou agressive. Le récit du déroulement des faits historiques parle de lui-même et le scénariste n’a pas besoin d’en rajouter.



Ensuite, l’artiste épate le lecteur du début à la fin par sa capacité à insuffler de la vie dans chaque séquence, même les passages de prêche ou de discussions statiques, avec un soin remarquable dans le détail. L’album s’ouvre avec un dessin en pleine page : une vue de Rome, avec le chantier de la basilique en arrière-plan, et il ne maque aucune maison, aucune façade, aucune toiture. Par la suite, plusieurs scènes se déroulent dans des églises, ou des abbayes, des monastères, dont l’architecture est à chaque fois représentée de manière à bien montrer le style correspondant, qu’il s’agisse des façades de ces monuments, ou des arches, des ogives, des piliers à l’intérieur, attestant du goût de Liberge pour ces monuments. Les cases avec des décors de village, de milieux plus modestes ou pauvres, ou des étendues naturelles offrent à chaque fois une tangibilité assurant une visite de grande qualité au lecteur, une remarquable immersion, passant par une étable, les Enfers, le pied de remparts, l’arrière d’un chariot, une grange avec du foin, le champ de bataille, une presse à imprimer, un bûcher. Le soin apporté aux personnages relève du même niveau : les tenues vestimentaires (robe de bure, habits religieux, vêtements simples de paysans, riches atours des nobles et des hommes d’église de rang élevé), les coiffures (naturelles, ou tonsures), les accessoires que ce soient des outils agricoles, des accessoires du culte, la vaisselle des banquets, etc. À chaque séquence, le dessinateur conçoit un plan de prises de vue spécifique, que ce soit une succession rapide de cases pour un échange énervé ou une joute verbale, ou des plans larges pour rendre compte du nombre de personnes et l’ampleur d’un mouvement.



La coordination entre scénariste et dessinateur apparaît très rapidement : page 9 une demi-page sous forme d’un dessin simple accompagnant un texte sur un parchemin, pages 12 & 13 des dessins de la largeur de la page pour évoquer les tourments en enfer, pages 16, 21 et 24 des dessins sans nuance de gris avec le personnage au centre et des évocations de sa vie autour, pour présenter respectivement la vie de Martin Luther, celle de Thomas Müntzer, Jean de Médicis. Puis les pages 36, 37 et 38 forment une séquence dépourvue de tout texte, de tout mot, attestant de la confiance totale que le scénariste accorde au dessinateur pour raconter l’histoire, et il y en aura d’autres par la suite. Les deux auteurs ont à cœur de présenter une reconstitution dépourvue d’exagérations romantiques, que ce soit côté clergé et noblesse, ou côté paysans et prêtres réformateurs. Le peuple souffre sous le joug des puissants, et lorsqu’ils se révoltent, ils tuent et massacrent. Gérard Mordillat ne fait d’aucun personnage, un héros au cœur pur. Il met en scène une guerre, dans tout ce qu’elle a de brutal, avec ses déchainements de violence meurtrière, ses tueries sur le champ de bataille, et ses mises à mort de boucs émissaires par la foule vengeresse, des boucheries inhumaines.



En fonction de sa familiarité avec cette époque en Allemagne, le lecteur découvre plus ou moins de choses. S’il est familier de l’œuvre récente du scénariste, il constate à nouveau qu’il fait preuve de retenue dans sa présentation des faits. Par exemple, il ne matraque pas l’antisémitisme dont fera montre Martin Luther à la fin de sa vie. Il s’attache à l’évolution des positions et des actes de Thomas Müntzer, par le biais de la vision que Luca Ponti en a. Il parvient avec une élégance remarquable à montrer comment la dénonciation des indulgences induit une remise en cause de l’ordre social établi, comment Martin Luther envisage cette rébellion contre la papauté et son clergé, et comment Thomas Müntzer développe une attitude plus cohérente avec la logique interne des quatre-vingt-quinze thèses. Le scénariste se montre honnête dans sa façon de présenter les faits, ne se limitant pas à une dénonciation pleine de fiel, montrant ce qui aurait pu être, sans rien occulter des réalités mortelles d’une révolution, sans angélisme quant aux conséquences pour les paysans qui ont suivi Thomas Müntzer dans cette guerre.



S’il a lu Le suaire des mêmes auteurs, le lecteur peut craindre que la présentation des faits ne tourne à la diatribe par moments. Dès les premières pages, il se retrouve subjugué par la qualité de la narration visuelle, sa générosité et sa consistance, appréciant son naturel grâce à une vraie collaboration entre scénariste et dessinateur. Au fil des pages, il constate que le scénariste a conçu une structure qui fait la part belle aux personnages et à leurs émotions, leur engagement, à la présentation organique des informations nécessaires à la compréhension et à l’établissement des enjeux, pour un tableau saisissant et nuancé des paramètres politiques et religieux de la société de l’époque en Allemagne. À plusieurs reprises, le lecteur est frappé par le parallèle qui s’établit de lui-même entre cette situation et l’époque contemporaine. Page 82, un paysan résume la situation : tout augmente, les dîmes, les redevances, les impôts pèsent de façon insupportable sur nous tous. Le lecteur se prend à rêver d’une bande dessinée de même qualité sur le mouvement de Niveleurs (Levellers) pendant la guerre civile anglaise (1642-1651) demandant des réformes constitutionnelles et une égalité des droits devant la loi.
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Le cas Alan Turing

Alan Turing est l'homme qui a cassé le code secret des allemands nazis, le code "Enigma", pendant la seconde guerre mondiale.

Je me suis passionné pour cette histoire, ayant lu le livre de Robert Harris, "Enigma", le film éponyme ainsi que le film "Imitation game" avec l'excellent Benedict Cumberbatch. Il ne manquait plus que cette BD pour boucler la boucle. Ainsi fait.

Cet homme était un génie des mathématiques, cryptologue de talent, solitaire et incompris pendant une bonne partie de sa vie.

Recruté pour faire sauter "Enigma" qui coûtait des pertes inestimables en vie humaines et en marchandises destinées à L'Europe envahie où sous les bombes allemandes.

Après du temps et, nécessairement de l'argent, beaucoup d'argent, la réussite de Turing modifiera le cours de cette guerre et permettre la victoire des alliés contre ces nazis.

Malheureusement ne pouvant , systématiquement, déjouer les attaques ennemies de peur d'être démasqués, les alliés laissèrent plusieurs bateaux se faire couler sciemment par les nazis.

Turing, homosexuel, se suicidera pour éviter la castration chimique.

Réhabilité par la reine d'Angleterre en 2013 ça lui fera une belle jambe. Le monde pourrait se souvenir de ce bonhomme de temps en temps, lequel aura été un artisan au fait que nous ne parlions pas tous allemand par ici.

L'album, par lui même, est fidèle à la réalité, du moins ce que j'en sais. Les dessins sont assez bien réalisés, ligne franche, harmonieux, en revanche la couleur est parfois inadaptée notamment certains passages et vignettes difficiles à lire, le noir de l'écriture dans la couleur trop sombre de la planche. C'est dommage d'autant que l'histoire est dense.

A noter en fin d'album un, court, dossier sur la cryptologie.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Le cas Alan Turing

Cette BD est une biographie d’Alan Thuring, l’inventeur des ordinateurs. Il est l’homme qui a permis de decoder Enigma et a fait basculer la seconde guerre mondiale. Et pourtant après guerre, il a été interné pour cause d’homosexualité et soumis à de terribles traitements.

Cette BD raconte son histoire, mais je dois bien avouer avoir été déçue si je la compare au film An imitation game, qui est beaucoup plus réussi je trouve.

Je n’ai pas trop aimé l'omniprésence dans la BD de l’image de la pomme empoisonnée notamment.

La lecture de cet album reste néanmoins très intéressante et le dossier final sur la cryptographie est passionnant.

Une mention particulière enfin pour la couverture qui est magnifique, avec un fond composé de lignes de code informatique
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Musée du Louvre, tome 3 : Aux heures impaires

Dès les premières pages, j'ai été frappé par la beauté des dessins d'Éric Liberge. Les expressions des personnages sont confondantes de réalisme. Le défît de représenter des personnes sourdes était osé et il a été relevé avec brio. On ressent la rage de son personnage principal, les difficultés qu'il doit surmonter à cause de son handicap et l'incompréhension des valides face à un univers qu'ils ne comprennent pas.

Le thème, quant à lui, est prenant et ce nouvel opus de la série du Louvres est une réussite. Bastien, un jeune malentendant, attend son rendez-vous pour un stage au musée. Personnage un peu en marge, il n'est guère au fait des règlements du musée. Il sort un sandwich au beau milieu de la salle de l'aile Denon, face à l'œuvre de "Le radeau de la Méduse". Apostrophé par un gardien, un mur d'incompréhension se dresse bientôt entre-eux. C'est alors qu'apparaît Fu Zhi Ha sourd comme l'est Bastien et lui propose de faire son stage comme gardien de nuit. Un gardiennage bien spécial : celui des heures impaires...
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Le suaire

Le recit dessiné, imposant de 214 pages, est divisée en 3 périodes distinctes, moyen âge, fin 19ème siècle et actuelle, et recoupe les difficiles relations amoureuses entre 3 "mêmes" protagonistes implantés dans chaque époque, le tout en relation avec le saint suaire : sa possible élaboration au moyen-âge, son authentification fin 19ème, son exploitation actuelle.

Une trilogie à travers le temps et l'espace, comme l'indique le titre.

Précisons d'emblée qu'il ne s'agit pas d'une monographie historique du saint suaire, mais de variations romanesques autour.

Le dessin, noir et blanc,sur de larges planches, est superbe, et ce travail mérite d'être mis en exergue.

Par contre l'appréciation des histoires dans lesquelles explosent la sauvagerie humaine, est plus contrasté.

Le récit se déroulant au moyen âge, avec quelques planches quasi sans paroles dans des paysages glacés, est très prenant et expose les luttes religieuses.

Celui du 19ème siècle met en scène les tentatives d'authentification du saint suaire avec en filigrane les luttes politiques et la difficile émancipation féminine.

Ces deux premières parties sont très bien ficelées et tiennent le route.

Par contre la partie moderne, brumeuse, dérape sur des digressions politico-sociales stéréotypées et très convenues, avec un rapport au sujet plutôt ténu.

Bref une très bonne idée laissant un goût de gâché.
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La jeunesse de Staline, tome 2 : Koba

Brillant ! Un album qui nous entraîne plus loin dans la violence et dans l'horreur... Bref une histoire pas tendre ! On apprend des tonnes de détails sur Staline et son ascension aux plus hautes sphères de l'État... On sent chez lui aucune pitié, aucun amour, aucune empathie... C'est noir très noir...



On ne peut qu'aimer ! Je le conseille !!!
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Camille Claudel

"Comment n'exister que pour son art dans un monde d'hommes, quand on était une femme au caractère difficile et au talent si effrayant?" C'est l'enjeu que se sont donné Eric Liberge et Vincent Gravé dans cette BD sur la vie de Camille Claudel, dont le génie a dû se débattre, aux prises avec un autre génie et non des moindres : Rodin. Son défaut aura-t-il été d'égaler le maître ?

Le scénario est intéressant, puisque qu'il propose de partir d'une interview du frère de Camille, Paul Claudel, qui retrace les débuts prometteurs d'une soeur au caractère tranché, puis sa liaison houleuse avec Rodin, pour finir par évoquer comment Camille a peu à peu sombré dans la paranoïa, internée et oubliée.

Les dessins sont plutôt sombres, inspirent une certaine violence par le jeu des traits. Certaines vignettes particulièrement réussies occupent une demie page, expriment les angoisses de Camille, telle cette vague qui s'apprête à ensevelir Camille, seule et toute petite, référence implicite à la vague d'Hokusaï.

Il y a de la recherche donc, mais l'ensemble n'emporte pas une adhésion enthousiaste, sans doute parce que la part obscure du personnage occupe un peu trop de place.
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Monsieur Mardi-Gras Descendres, Tome 1 : Bi..

Mardi gras descendres, voilà le nouveau nom de Victor Tourterelle depuis qu'il a rejoint le purgatoire. Il aura fallu qu'il glisse sur une voiturette appartenant à son fils pour se retrouver squelette parmi les squelettes .



Commencent les questions sur sa présence en ces lieux mais aussi la rébellion qui le conduiront en cellule.

Bien d autres aventures attendent notre personnage pour enfin savoir ce qu'il fait parmi toutes ces carcasses .



Des planches en noir et blanc pour souligner les ténèbres.

Des dessins pleine page parfois, des dialogues enlevés font de cet album un agréable moment de lecture même si le thème abordé n'est pas "conventionnel".
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