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3.65/5 (sur 248 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boulogne-Billancourt , 1984
Biographie :

Éric Metzger est titulaire d'un Master Lettres à l'Université Paris Sorbonne (Paris IV) (2004-2007).

En 2007, il commence a travailler au Petit Journal de Canal Plus où il a été d’abord auteur pour le SAV (Service après-vente des émissions) de Fred et Omar.

Depuis 2011, Éric Metzger et Quentin Margot produisent des sketchs pour alimenter Le Petit Journal.

"La nuit des trente" (2015) est son premier roman.

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Eric Metzger - Les écailles de l'amer Léthé


Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Soyons très clair, le monde est fou. Pour vous le prouver, ces trois faits imparables :
- les guerres
- les colorants et les additifs
- les gens qui passent en moyenne par jour trois heures par jour, la tête penchée sur un écran de téléphone.
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Les années ont défilé. Alors, trente ans ? Trente ans déjà ? Que s’est-il passé durant tout ce temps ?
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Soudain, on sonna à ma porte.
Je posai mon verre ; je n'attendais personne. Peut-être était -ce Godot ? Oh, ç'aurait été drôle ! Ou bien les souvenirs qui remontaient afin de reprendre leur place dans le placard ? Ah non, ça, non merci !
Rempli de colère et prêt à en découdre, j'avalai la fin de mon verre et virevoltai jusqu'à la porte sans même prononcer l'usuel "cékicékoi ? ". Un jeune homme, les yeux noirs sous des sourcils froncés, expira de colère : "Ca va pas, la tête ? Vous avez vu l'heure ?"
Je ne portais pas de montre, je n'avais pas la notion du temps. Le temps est une matière moite, je l'ai déjà expliqué, je me répète, pardon. Je répondis avec une sincérité alcoolisée : " Non, désolé...
- Deux heures du matin ! On n'arrive pas à dormir avec vos cris de forcené !
- Désolé. Pardon, mais vous êtes Godot ?
- Je suis le copain de votre voisine du dessous ! Faut vous faire piquer !
- Impossible, le vétérinaire m'a assuré que je n'étais pas un animal.
- Vous êtes bourré ou quoi ?
La question était mal posée. Il aurait fallu demander : " Vous êtes bourré de quoi ?" et j'aurais pu lui répondre de rouge, de blanc, de lectures, de nostalgie, de peur, de culpabilité. Je lui suggérai de reposer la question, ce qui ne lui plut pas : " Ecoutez, soit vous arrêtez, soit j'appelle les flics.
- Je suis désolé, je faisais un peu de lecture à...
- Ouais, elle m'a dit, vous faites la lecture à votre poisson ! Vous feriez surtout mieux d'aller vous coucher et de consulter un psy.
- C'est dingue, tout le monde me dit ça...
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Incise : l'adverbe "peut-être" est essentiel à ma vie. J'admire ce trait d'union conçu comme un petit pont entre la rive du possible et celle de l'être. Il me permet la nuance, l'incertitude, l'hésitation, et surtout de ne rien affirmer. Je suis terriblement trouillard lorsqu'il s'agit d'affirmer quoi que ce soit. Sauf pour dire que le monde est fou parce que trois raisons précises le prouvent, mais on ne va pas revenir là-dessus, le débat est clos. Fin de l'incise.
Dernière précision : les goûts de Cookie étaient exclusivement littéraires. Comme en témoigne cet après-midi où j'entrepris de lui lire à voix haute la notice d'un chauffe-eau :
Si le chauffe-eau doit rester sans fonctionner pendant plus d'une semaine (dans une habitation secondaire, par exemple,) et s'il se trouve dans un lieu soumis au gel, il est indispensable de le vidanger afin de le protéger contre la corrosion. Une fois le chauffe-eau vidangé, purger l'ensemble de la tuyauterie de votre habitation (ouvrir l'ensemble des robinets d'eau froide et d'eau chaude de l'habitation afin que tous les tuyaux soient vidés).
Ce fut un échec. Il n'y prêta aucune attention, son regard globuleux m'ignorant avec superbe. Je tentai aussi l'expérience avec un guide touristique de la ville de Rome et lui lus un descriptif de la basilique Saint-Pierre.
L'un des éléments qui attirent le plus l'oeil des visiteurs dans la basilique est indubitablement son dôme. Celui-ci a été commencé par Michel-Ange et achevé par Giacomo Della Porta et Domenico Fontana. Carlo Maderno a terminé la nef et la façade en 1614. Le dôme de la basilique Saint-Pierre a inspiré d'autres projets par la suite, tels que la cathédrale Saint-Paul de Londres et le Capitole de Washington.
Cookie disparut aussitôt dans son amphore. Je refermai le guide et poursuivis mon investigation en m'emparant des Promenade dans Rome de Stendhal :
Lorsqu'il travaillait à cette église, Michel-Ange, déjà très vieux, fut trouvé, un jour d'hiver, après la chute d'une grande quantité de neige, errant au milieu des ruines du Colisée. Il venait monter son âme au ton qu'il fallait pour pouvoir sentir les beautés et les défauts de son propre dessin de la coupole Saint-Pierre. Tel est l'empire de la beauté sublime; un théâtre donne des idées pour une église.
Et le combattant réapparut, attentif aux mots. Résultat de l'expérience : ce qui interpellait Cookie appartenait au domaine de la littérature littéralement littéraire. Ça ne me déplaisait pas parce que lire des notices de chauffe-eau a moins d'intérêt que parcourir un roman. Ce n'est pas forcément une question de style, il y a des notices de chauffe-eau qui se défendent drôlement bien et qui n'ont pas à rougir de la comparaison avec certains romans, mais en revanche, en ce qui concerne l'intrigue, ça reste un peu plat. La fin est toujours la même avec les conditions générales de garantie.
Une révélation. Grâce à Cookie, je compris la différence entre ce qui appartient au littéraire et ce qui n'en fait pas partie : la garantie. Un objet littéraire n'en propose aucune: il ne faut rien en attendre, il n'y a pas à être satisfait ou remboursé. il est là, on le lit ou pas, jusqu'au bout ou non, on l'apprécie ou on le déteste, ainsi va la vie.
Leçon valable pour ce que vous tenez entre vos mains.
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Parce que le deuil est une guerre secrète, avec son armée de souvenirs coupable de raids multiples : elle vous harasse à chaque instant, sans répit, utilise vos faiblesses en prenant la forme d'un bruit, d'un lieu ou d'une photographie ; elle se glisse dans la bouche de vos proches, fait le siège de vos habitudes, brûle vos nuits et dévaste chaque sourire. Pour la combattre, on peut que se ranger sous la bannière du temps. Il s'occupera d'user las armures, d'émousser le tranchant des armes, il enfantera de nouveaux souvenirs, alors c'est long, d'accord, mais je suis sûr que grâce à lui, un jour, on obtient la paix. Enfin j'espère.
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Il me fallait me confronter à ses yeux défunts d'amour.Si j 'avais pu convoquer un huissier afin d'établir le constat de décès de notre amour, je l'aurais fait : "Plus de flamme dans les yeux...Évidemment, elle ne vous embrasse plus et garde la distance rigoureuse d'un pas et demi entre vos deux corps. Je vous le confirme, votre histoire est bien terminée. Vous me devez cent cinquante-deux euros"
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Les années ont défilé. Alors, trente ans? Trente ans déjà? Que s'est-il passé durant tout ce temps? Il se souvient de l'enfance, de l'école, du collège, puis du lycée. Ensuite tout est allé trop vite. Il s'agit non pas d'une succession d'images, mais plutôt d'une superposition, mécanique, du quotidien. Le fameux métro, boulot, dodo prend tout son sens. Quelle différence entre la semaine dernière et celle-ci? Entre cette année et la précédente? La table qu'il occupe dans l'open-space. C'est tout. Le reste s'articule autour d'une répétition. Arriver au travail le matin, toujours à la même heure, le quitter le soir, là encore, à la même heure. Trajet en scooter multirépété, prendre la rue Vivienne, remonté Trinité, Saint-Lazare, rue de Londres et se garer près du bureau. Puis, à la fin de la journée, sens inverse. Même pas le temps d'un tour de cadran complet, qu'il doit déjà reproduire à rebours le trajet bouclé.
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"Je me retournai vers le bocal et mon regard bascula sur mon bureau à la recherche d'une idée. Au milieu des livres trônait l'une de mes faiblesses les plus idiotes : un paquet de cookies aux pépites de chocolat. La bouche molle pleine d'indécision, je prononçai alors : « Cookie. »
(...) Sur mon bureau s'entassaient des livres sur les couvertures desquels dansaient d'épatants noms d'auteurs. et pourtant, c'était le bisyllabique Cookie qui le premier m'était venu aux lèvres."
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Grâce à Cookie, je redécouvrais des textes oubliés, des textes aimés, ou encore des passages surlignés des années auparavant. Je relisais de nombreuses oeuvres, et cela me permit aussi d'en apprivoiser de nouvelles. Nous voyagions beaucoup, de phrase en phrase, comme un navire explore de minuscules archipels sans autre but que le plaisir de la découverte. Jamais Cookie ne montrait d'inclination pour une oeuvre plutôt qu'une autre, il écoutait à goût égal chacune d'entre elles, sans jamais s'accorder la moindre pause. Il me faisait penser à ces serpents qui se dressent au son d'une flûte, hypnotisés par la musicalité d'un rythme. Après tout, les pages ont la forme des partitions, les mots celle des notes, et la grammaire vaut un solfège. J'étais un musicien raté accompli.
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Le lendemain au bureau, les gens ont bien vu que ça n’allait pas. Et moi de m’empresser de raconter pourquoi. Besoin d’être plaint, sans doute. Je restais suspendu à son invention : « Elle m’aime, mais n’est pas amoureuse? C’est n’importe quoi ce truc!» Durant l’après-midi, je lui ai écrit une lettre, envoyée par mail. Elle commençait comme ça : «C’est l’histoire d’un garçon paumé dans une grande ville nordafricaine. Il tombe sur une jolie fille dans un bar avec laquelle il flirte. Il flirte pour s’amuser, pour s’éviter de penser, parce qu’elle lui plaît. Elle aussi est paumée: elle s’est séparée d’un type avec qui elle devait se marier. Alors, pour s’amuser, éviter de penser, et parce qu’il lui plaît, elle flirte le temps de quelques soirées.» Derniers mots: «Je veux faire ma vie avec toi. Je t’aime.» Bien sûr, ça n’a servi à rien. Les belles lettres d’amour sont des lettres d’adieux. Je ne l’avais pas compris, elle si. Pour toute réponse, elle m’a envoyé un texto lapidaire: « Désolée», contre lequel mes espoirs se sont brisés.
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