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Critiques de Éric Plamondon (353)
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Taqawan

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre lorsque j'ai ouvert ce livre . Et , bien , au final , en tournant la dernière page après l'avoir lu d'une traite, force est de reconnaître qu'il s'agit là d'une très bonne pioche .

Le voyage est long jusqu'en Gaspésie et , en longeant les rives du Saint Laurent , le touriste que j'étais pensait plus à guetter l'hypothétique apparition des baleines qu'à réviser l'histoire bien chahutée de ce nouveau monde . Cette histoire , elle sera abordée de façon extrêmement intelligente au travers de courtes légendes , de récits politiques présents ou passés qui montrent que Canada et Québec ...et ,bien , oui , c'est parfois une idylle compliquée. A ce sujet , je dois dire que tous ces " documents " insérés de facon très originale dans un récit plutôt noir est un choix d'auteur vraiment brillant , dans la mesure où, en s'entremelant , les genres , non seulement se marient parfaitement bien mais donnent à l'ouvrage une grande profondeur , un superbe éclairage. Et que dire de la rencontre fortuite mais extraordinaire de quatre personnages si différents , deux noirs et deux blancs dont les destins vont se confondre l'espace d'une aventure , mais quelle aventure.... Les indiens , dans ce récit , jouent leur survie alors que leur vie réside tout bêtement sur la nourriture fournie dans la nature que des règlements s'empressent de contrôler....C'est un ouvrage de réflexions , un ouvrage qui met en opposition l'avidité , la cupidité , la stupidité de certains , dits civilisés et la sagesse et l'envie de vivre humblement de populations minoritaires et opprimées à qui , toutefois , l'auteur s'efforcera bien de " ne pas donner le bon Dieu sans confession." Ça aussi , c'est un bon point...

J'ai adoré aussi toutes les images de " nature " et je vous invite à suivre la voie tracée par taqawan et remonter vers la source....Bienvenue chez les Indiens mi'gmaq , nos lointains cousins qui , comme tous les humains , sont des descendants du singe....
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Taqawan

Quelle liberté ! Taqawan est un roman total qui refuse de se laisser figer dans un genre.



Sa mise en scène est remarquable, alternant des chapitres courts et variés, empruntant tour à tour au polar, à l'histoire, à la légende indienne, au pamphlet politique, pour nous emporter dans un récit romanesque enlevé inscrit dans un événement historique québécois : la répression brutale en juin 1981 des forces de sécurité québécoise contre les Indiens Mi'gmaq sur la réserve de Restigouche, en Gaspésie, pour interdire la pêche ancestrale du saumon.

La partie « fiction » est puissamment incarnée par quatre personnages : au centre, une jeune indienne dont le père a été brutalisé et arreté, violée par des policiers, secourue par deux blancs et un vieil indien, recherchée, à protéger et à venger peut-être …



Cette toile tissée de mille strates compte sur l'intelligence du lecteur pour appréhender la réalité profonde de la question indienne au Québéc en toute liberté.

C'est en revêtant les habits de la fiction que le pamphlet prend toute son ampleur pour dénoncer subtilement les contradictions identitaires de ce pays qui refuse de donner aux Mi'gmaq ce qu'il demande au Canada, l'indépendance. Ce même pays qui revendique le droit à la culture et à la langue françaises à l'intérieur du Canada tout en n'accordant pas ces mêmes droits aux Amérindiens à l'intérieur du Québec. Des Mi'gmaq à qui on a pris les terres, à qui on a imposé des lois spéciales, qu'on a infantilisé par l'arsenal juridique et enfermé dans des réserves pour tenter d'effacer 10.000 de nomadisme.



Passionnant mais beaucoup trop court ! j'avais tellement envie d'apprendre plus sur cet angle mort de l'histoire du Québec, j'avais tellement envie de vibrer et de m'attacher à ces personnages que je sors de cette lecture tout de même très frustrée.

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Taqawan

« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains ».



Tabarnak, quel crève-coeur, cette histoire...



Le 11 juin 1981, les Indiens Mi'gmaq de la réserve de Restigouche en Gaspésie subissent un raid brutal de 300 policiers de la Sûreté du Québec, qui ont ordre de confisquer leurs filets de pêche. L'opération déclenche une émeute, qui elle-même provoque une répression policière disproportionnée, et une crise politique. Parce qu'il ne s'agit pas seulement d'imposer des quotas de pêche de saumon aux Indiens, mais surtout, pour le Premier Ministre du Québec, de « faire chier Ottawa ». En effet, si la pêche est une compétence gérée par la province, les réserves indiennes relèvent, quant à elles, du gouvernement fédéral canadien. S'en prendre aux droits de pêche des Indiens revient donc à empiéter sur un territoire et une compétence qui sont la chasse gardée du fédéral, et à rappeler ainsi les velléités souverainistes du Québec.

C'est au coeur de ce pan d'Histoire (authentique) que se retrouvent coincés les personnages (fictifs) d'Eric Plamondon : Océane, une jeune Mi'gmaq de 15 ans qui disparaît le jour du raid et est retrouvée par hasard quelques jours plus tard, blessée et prostrée, par un agent de la faune qui vient de démissionner, écoeuré par la violence gratuite des policiers lors de ce même raid. Il recueille la jeune fille dans sa cabane et tente de la remettre sur pieds avec l'aide d'une institutrice française en stage dans la région, et un Indien mi'gmaq qui vit à l'écart de la tribu. Les quatre protagonistes auront bien du mal à échapper à la vengeance des agresseurs d'Océane, imbus de leur supériorité d'hommes blancs et de leur impunité.

Pour comprendre l'origine de cette violence, l'auteur, tel un saumon qui revient dans sa rivière natale (un taqawan, en langue mi'gmaq), remonte le fil de l'Histoire sur quelques siècles, jusqu'aux conflits de territoire entre autochtones, colons anglais et colons français, qui ont abouti, peu ou prou, à ce gouvernement québécois un brin schizophrène, rêvant d'indépendance tout en privant sa population indienne de toute autonomie.



A la fois polar, roman historique et politique, document ethnographique émaillé de légendes indiennes, et parsemé, en fil rouge, d'informations sur la vie des saumons, ce récit très riche parle de colons et d'autochtones, d'Anglais et de Français, de minorités et de majorités, d'indépendance et de mise sous tutelle, de l'Humain pour ou contre la Nature, de l'Humain pour ou contre l'Humain.

Taqawan est un roman très rythmé, à la construction éclatée mais facile à suivre, un texte ambitieux et intense qui marque par des personnages touchants d'humanité et une Histoire criante d'injustice.
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Oyana

Ils se sont rencontrés à Mexico et vivent depuis vingt-trois ans à Montréal. Lui est médecin, elle dit s’appeler Nahua Sanchez, être née en France et, orpheline, avoir été élevée par ses oncle et tante au Mexique. Pourtant, lorsque les media annoncent la dissolution de l’ETA en 2018, la digue construite par Oyana pour tenir éloigné son passé rompt brutalement : elle décide enfin d’affronter la culpabilité qui la ronge depuis près d’un quart de siècle, un secret qui la tient éloignée de son pays basque natal sous une fausse identité. Elle va d’abord tenter de s’expliquer, par écrit, à travers un récit à l’intention de son compagnon, avant d’entamer son retour, chez elle, en Euskadi, pour tenter d’y exorciser ses fantômes.





L’histoire que dévoile peu à peu Oyana est l’occasion d’intéressants et parfois étonnants rappels historiques, quasi documentaires, sur le nationalisme basque et le rôle de l’ETA, mais aussi sur les liens entre pays basque et Québec, initiés par une longue tradition de chasse à la baleine qui amena les Basques à s’établir parmi les premiers à Saint-Pierre-et-Miquelon, et entretenus plus tard par une fraternité indépendantiste. C’est tout l’attachement de l’auteur pour son pays natal, le Québec, et pour la région de Bordeaux où il vit maintenant, qui transparaît ici, dans une véritable ode à ces deux coins du monde où il fait voyager le lecteur.





L’installation de ce cadre s’accompagne de la montée d’une tension savamment entretenue, qui finit par rendre la lecture proprement haletante, jusqu’à un dénouement aussi inattendu que magistral. L’on en sort pantelant et admiratif, songeur quant à la violence de l’histoire politique du pays basque, à ce qui fait l’identité d’un peuple, aux différentes formes d’engagement pour faire évoluer une cause, à commencer par la guerre et le terrorisme, et, enfin, à l’impossibilité de réparer certaines erreurs.





Court et intense, ce texte aussi addictif qu’instructif réussit, en cent cinquante pages, à livrer une réflexion sensible et intelligente sur des sujets complexes. Sa mécanique implacable et bien huilée m’a laissée sonnée et éblouie. Coup de coeur.


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Taqawan

Beaucoup d'éléments positifs dans ce livre que j'ai bien aimé, où le roman quasiment policier alterne avec des informations historiques, politiques et de civilisation à propos des indiens du Québec.



Il y manque toutefois ce qui en ferait une véritable oeuvre littéraire ce qui n'est pas gênant en soi pour une lecture assez rapide qui accepte la pauvreté des dialogues et peut admettre l'insuffisance d'installation des personnages pour leur conférer la dimension qu'ils pourraient mériter.



Mais, l'auteur a fait sans doute un autre choix, celui d'insérer un roman policier avec angoisse et suspense, dans un récit qui se déploie autour de la répression de juin 1981 à l'encontre des indiens de la réserve de Restigouche qui ne demandaient qu'à continuer de pêcher paisiblement les saumons remontant le cours de la rivière. De ce point de vue, le plaidoyer est réussi et génére admiration et compassion envers ces malheureux indiens parqués dans des réserves jusqu'où l'on vient même leur arracher le fruit de leur subsistance.



L'intrigue policière tourne autour d'une jeune indienne victime de certains hommes considérant la femme, indienne ou blanche peu importe, comme un objet de distraction sexuelle. Quelques scènes sont bien réussies même si elles se perdent un peu parmi les autres propos du texte.



Les saumons et la pêche sont aussi les héros de ce livre, ils s'inscrivent très bien dans l'histoire et apportent au lecteur d'intéressantes informations sur les moeurs extraordinaires de ces magnifiques poissons.



Ils ont leur nom indien en guise de titre du livre et sont donc omniprésents dans cette belle et tragique histoire porteuse d'émotions.
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Aller aux fraises

Ce mince volume est un recueil de trois nouvelles.





La première, Aller aux fraises, nous renvoie aux dix-sept ans de l'auteur, à l'insouciance d'une jeunesse pressée de vivre l'amour, la fête, l'alcool, et qui, tout entière tournée vers l'aube de ce qui lui semble encore la liberté parfaite, ne réalise pas encore tout ce qui finit aussi à cette saison de la vie. "Il faudra quitter la maison sans savoir qu'on n'y reviendra jamais vraiment. C'est la fin de l'enfance, la fin d'une vie, le moment où on quitte ses parents et le début d'une autre." La nostalgie point dans les souvenirs de l'auteur, à son tour à l'âge qu'avait son père à l'époque. Elle se fait poignante, alors que se dessine toute la portée du constat paternel, si pudique et si poétique dans son laconisme, d'un fils parvenu au temps d'aller aux fraises.





La deuxième, Cendres, poursuit l'hommage de l'auteur à son père en rapportant une de ses anecdotes, dans une évocation révélatrice du puissant lien filial de l'écrivain. La narration se déploie autour de quelques personnages modestes, prompts à venir oublier leurs pénibles professions ouvrières autour du billard et au fond des bouteilles du bar local. Leurs légendaires et flamboyantes parties auront un prix, mais cimenteront une amitié touchante de sincérité et de maladresse. D'une irrévérencieuse drôlerie, le texte s'égaye de dialogues savoureux, aux accents profondément authentiques.





Enfin, Thetford Mines évoque les longues et parfois aventureuses allées et venues de l'auteur, encore étudiant, entre le domicile de sa mère et celui de sa blonde : "deux heures de route aller, deux heures de route retour, beau temps mauvais temps", une tempête de neige n'arrêtant pas un Québécois pour si peu. La nouvelle nous emmène sur les grandes routes rectilignes qui, en traversant les forêts, se mettent à jouer aux montagnes russes à l'approche des Appalaches. le décor varie du blanc neigeux au gris pierreux des terrils, la ville désormais économiquement sinistrée de Thetford Mines se prêtant au passage à l'évocation des mines d'amiante, de la grande grève de 1949 et du bouleversement politique et social qu'elle provoqua au Québec.





On ne se lasse pas du talent de conteur et de la finesse d'évocation d'Eric Plamondon, qui, au travers de l'ordinaire, sait si bien exprimer la fragilité des hommes, du temps qui passe et de la vie. Chacun de ces trois courts textes est un trésor d'émotions pudiquement suggérées, en même temps qu'un régal des mots et de la langue, alors qu'y chantent pour notre plus grand plaisir l'accent et les expressions québécoises. Sous le charme, le lecteur referme ce livre avec au coeur l'envie de faire encore, dès que possible, un p'tit boute en compagnie de cet auteur.

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Taqawan

Ce que j’ai ressenti:…Une très bonne pêche…



"En langue mi’gmaq, on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois. "



J’ai remonté la rivière du temps, tel un taqawan pour m’imprégner d’un conflit qui a fait de moult remous sanguinolents, dans les années 80 au Québec. Avec cette lecture, j’ai redécouvert la culture indienne, ressenti la puissance de ses transes, entendu la Nature me parler à travers leurs traditions, mais plus que tout, j’ai vu tout ce sang versé et des droits bafoués…A frétiller ainsi dans ses eaux troubles, on ressent tellement d’injustices, tellement de violences, elles nous frappent aussi sûrement que des flèches en plein coeur. L’Homme Blanc encore et toujours dans sa folle conquête en vient à vouloir rayer toute une communauté de ses terres, à bannir tout un savoir générationnel, à tuer envers et contre toute logique. Un peuple parqué, déraciné, humilié: les Indiens d’Amérique. Des lois biscornues, des ordres incohérents, des actes impardonnables…Eric Plamondon redessine la toile de cet affrontement en un patchwork de textes, et d’histoires qui nous explique les causes et les conséquences des émeutes de la réserve de Restigouche.



"Avec elle, Océane avait commencé à comprendre que le pouvoir des uns reposait sur la résignation des autres."



Ce polar original dans sa forme est aussi une très belle histoire humaine avec des personnages en marge de ces deux cultures qui s’affrontent…J’ai trouvé ce quatuor touchant, avec chacun leurs passés, leurs failles, leurs différences mais qui choisissent l’Essentiel avant leurs cultures, les valeurs de la Vie avant le sang dans les veines, la Protection avant les batailles…Derrière tous les points de vues politiques et sociaux, l’auteur nous montre que les frontières entre les deux opposants sont parfois floues, et c’est ce qui rend ce récit si bouleversant : il laisse le lecteur, se faire sa propre opinion, tout en lui faisant ressentir une flopée d’émotions…



« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n’est pas dans les veines, c’est sur les mains. »



J’ai lu cette nouveauté quasiment d’une traite, tellement le sujet était passionnant! J’ai adoré partir en ces lieux, découvrir les petites habitudes et astuces de la pêche aux saumons, m’enivrer encore de ses grands espaces de nature, comprendre ce conflit. Instructif et à la fois sensible, Eric Plamondon a su m’emporter dans ses filets de pages!







Ma note Plaisir de lecture 9/10
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Taqawan

Ce que j'aime par dessus tout dans une oeuvre littéraire, c'est quand elle me permet à la fois d'entrer en résonance avec des êtres, des intimités, des natures humaines riches et variées, mais aussi lorsque ma lecture me permet d'apprendre plein de choses. A ce titre, Taqawan a largement rempli sa mission !



Le récit se déroule pendant les violences policières du 11 juin 1981, lors desquelles la police québécoise s'en prit aux Indiens Mi'gmaq de la réserve Restigouche, en Gaspésie.



Le récit, qui se construit autour de paragraphes de longueurs très inégales, croise le destin de plusieurs personnages : indiens, garde-chasse, policiers, enseignante, ministres... Chacun d'entre eux a une consistance incroyable qui lui donne vie instantanément.



Sans aucun doute l'écriture d'Eric Plamondon y est pour quelque chose : il réalise de très beaux portraits intimistes dans lesquels les voix de ses personnages s'expriment en toute liberté, la plupart en langue québécoise (quel bonheur que cette musicalité !).

L'auteur navigue résolument dans le temps, il construit des ponts entre le passé et le présent, et entre les présents des uns et des autres, le tout avec une plume très fine et très poétique.



On apprend beaucoup sur les conditions de vie des Indiens Mi'gmaq, sur leurs us et coutumes, sur la pêche au saumon, sur la politique canadienne des années 80.



Taqawan est un petit bijou littéraire qui nous fait entrer dans l'intimité du temps et des êtres. Un message de tolérance et d'acceptation de la différence qui enrichit. Une lecture émouvante qui sonne juste et vrai et qui laissera ses traces en moi encore longtemps.
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Oyana

La lettre d'une épouse à son mari.

Une lettre en forme de journal intime où notre narratrice admet que tout était faux.



Une vie subie plus que vécue.

Il y a plus de vingt ans, Oyana a été complice de l'horreur. Contre sa volonté mais persuadée d'aller dans le bon sens, elle a participé à commettre l'irréparable.



Aujourd'hui, l' ETA vient d'annoncer sa dissolution et pour Oyana, c'est sa vie en suspens qui peut reprendre.



Faux nom, histoire familiale inventée, mariage d'amour mais de convenance et plus de vingt années qui passent dans un pays qui n'est pas le sien, dans le mensonge et les secrets.

Il est temps de tout avouer, à soi-même et aux autres, il est temps de rentrer et d'affronter son passé.

De ce père inconnu qu'elle a toujours rejeté elle en a finalement copié inconsciemment les erreurs. De ce père adoptif, elle a tiré l'amour de la mer et l'apprentissage de la mort.



Le pays basque, son ocean et ses montagnes, sont à eux seuls un personnage que l'on découvre à travers à travers les yeux d'Oyana durant sa jeunesse.

Un territoire épris d'indépendance, ancré dans ses terres avec ces bergers et pourtant fier de ses marins, de ses découvreurs de nouveaux territoires par delà les mers.



Une ode d'amour à cette terre, douce et tranquille, bariolée et colorée, vivante et puissante où la violence a pourtant régnée durant des décennies.



L'histoire d'une victime qui a commis le pire et qui a subi son exil forcé.

Un format original, une histoire triste et pleine d'ironie.
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Taqawan

Taqawan, c'est le petit saumon qui après avoir passé quelques temps en mer revient frayer dans l'eau douce de la rivière qui l'a vu naître. Eric Plamondon utilise ce petit saumon pour nous conter l'histoire du peuple Amérindien du Canada, celui qui vivait essentiellement de la pêche au saumon.



C'est un livre sur l'amour et le respect de la nature, pratiqués dans un bon sens proche du génie par les Amérindiens depuis des millénaires.

C'est un livre sur la haine, celle des Blancs arrivés d'Europe, les français puis les anglais qui ce sont donnés pour mission de sauver ce continent de "sauvages" qui ne tondent même pas leur pelouse.

C'est un livre polar quand le héros Yves Leclerc se retrouve avec un acte criminel sur la conscience et un autre dans ses bras.



C'est donc un livre aux multiples facettes, plein d'humour, beaucoup d'ironie et un peu de cynisme. Il est aussi plein d'amour pour la terre qui nous accueille et nous nourrit mais sans concessions pour l'espèce humaine. Enfin, ce roman réussit le triplé gagnant en nous donnant une belle part d'action bien sombre dans un pays où la rudesse du climat n'a rien a envier à celle de ses habitants.



Au final, pour moi, ce n'est pas vraiment un livre qui se raconte, c'est un livre qui se lit et qui pour ma part est plutôt essentiel.

En effet, Yves Plamondon part du postulat qui, d'après les plus récentes études, prouve que tous les Hommes sont nés de la même Mère (théorie de l'Ève mitochondriale) en Afrique orientale il y a –150 000 ans (ADNmt * nommé L par les scientifiques). Il faut donc ajouter à notre palmarès de conquérants, nous les européens issus de la souche d'ADNmt W (qui est partie de L), le massacre des Amérindiens et la tentative de leur extinction, eux qui viennent également de la souche L (pour faire court) mais de celle qui est partie vers l'Asie (et non vers l'Europe) pour devenir la souche A, celle qui a traversé le Détroit de Béring pour s'établir en Amérique et a engendré le peuple Amérindien.

Autrement dit ce roman est une illustration réelle et génialement amenée de l'histoire de Caïn et Abel qui se poursuit telle une malédiction sans fin où les frères voudront toujours tuer leurs frères dans une apothéose de l'absurdité humaine.



* ADNmt = ADN mitochondrial

Confiné à l'intérieur des mitochondries, organites qui produisent l'énergie cellulaire, le génome mitochondrial (ADNmt) est distinct de l'ADN contenu dans le noyau. La transmission de cet ADN est généralement dite non mendélienne car il est uniquement transmis par la mère. (source Wikipédia)
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Oyana

En mai 2018, l'ETA, organisation séparatiste basque, annonce sa dissolution et la fin de la lutte armée. Pour Oyana, la nouvelle n'est pas forcément bonne. En tout cas, elle fait remonter d'un coup tout son passé à la surface. Car la vie d'Oyana semble indéfectiblement liée à l'ETA. La jeune femme est née le 20 décembre 1973, le jour où un attentat fracassant envoyait dans les nuages le Premier ministre de Franco, Luis Carrero Blanco. Un attentat dans lequel était impliqué le père d'Oyana. Mais celle-ci grandit insouciante, sans se préoccuper d'engagement politique ou de lutte nationaliste, jusqu'au jour où, à peine adulte, elle se trouve elle-même impliquée, bien malgré elle, dans un autre attentat, qui tua une mère et son jeune enfant. Sommée par l'organisation de disparaître, elle s'exile au Mexique, sous une fausse identité et un faux passé. C'est là qu'elle rencontre Xavier, un Québécois qui l'emmène dans sa Belle Province.

Mais ce soir de 2018, le sentiment de culpabilité d'Oyana resurgit, et avec lui tous les mensonges et les non-dits enfouis depuis 23 ans qu'elle vit avec Xavier à Montréal. Débordée par ses émotions, elle sent qu'elle doit prendre le large, retourner en France. Elle entreprend alors d'écrire une lettre de rupture à son compagnon, dans laquelle elle tente de s'expliquer sur son silence, son passé trop lourd, sa fuite.



"Oyana" adopte donc la forme épistolaire, mais pas uniquement, puisque le roman est entrecoupé de chapitres plus documentaires sur l'histoire de l'ETA. Avec simplicité, il pose des questions insolubles sur la culpabilité, l'engagement, la lâcheté, le hasard qui fait mal les choses, la légitimité de la violence née de l'injustice, le terrorisme séparatiste contre le terrorisme d'Etat, la lutte armée dans laquelle, à la fin, il n'y a que des victimes, des deux côtés.

Des thèmes très intéressants, mais le roman ne m'a pas convaincue pour autant. Je n'ai ressenti que peu d'empathie pour Oyana, et le virage pris vers le thriller dans les derniers chapitres ne m'a pas paru très vraisemblable. Et j'ai eu la drôle d'impression que l'auteur réadaptait à la sauce basque la formule qui avait si bien fonctionné avec "Taqawan" : avec le même type de construction éclatée, on remplace les saumons par les baleines, en y incrustant, non plus des informations et légendes sur le saumon, mais des passages historiques sur l'installation de pêcheurs basques au Québec quelques siècles plus tôt, ce qui permet de tracer un parallèle entre ces deux peuples frères en volonté indépendantiste, en y mêlant un épisode contemporain dramatique.

Intéressant et bien amené, donc, mais pour moi moins prenant et surprenant que "Taqawan".
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Taqawan

Le « Taqawan » est un saumon qui revient pour la première fois dans sa rivière natale pour se reproduire.

Océane est amérindienne. Elle fête son anniversaire, elle a quinze ans, on est le 11 juin, c’est aussi la journée où elle devient une femme. Des émeutes se déroulent entre sa tribu, celle des Mi’gmaqs, et les forces de police canadienne. La rivière Ristigouche sert de toile fond au drame qui se prépare.

Très beau roman d’Eric Plamondon où nous est fait, une fois de plus, la démonstration probante de l’inhumanité de l’humanité.

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Taqawan

Gespegeoag : la Gaspésie en langue micmaque.

La Baie des Châleurs.

Restigouche.

La Réserve indienne.



Quand s'ouvrent les premières pages, les policiers ont investi la Réserve indienne Micmaque pour empêcher les hommes de poser leurs filets, de pêcher le saumon. Alors que c'est là l'essentiel de leur économie et de leur source alimentaire et que de tout temps, ils ont été pour une part de leur vie, pêcheurs.

Taqawan, le saumon, celui qui revient toujours , celui qui se souvient.



Et le récit s'envole...



C'est un roman qui contient tellement de choses, tellement de thèmes qu'on ne peut tout dire et qu'on ne doit pas tout dire car il faut comprendre comment tous ces hommes sont arrivés à vivre ensemble ou plus évidemment à côté les uns des autres, sur cette péninsule.



C'est un récit puzzle dans lequel s'enchevêtrent les évocations de l'Histoire de cette province et surtout ce qu'il advint des indiens en regard des colonisations successives. On redécouvre ce qu'était la vie loin de l'idée d'un homme blanc qui viendrait tout revendiquer et celle qui sera la leur, une fois les colons arrivés et installés.



C'est un récit qui donne à essayer d'en savoir davantage sur les enjeux de cette région, les conflits latents…







Un récit pour comprendre, s'il en est besoin, que l'indien est l'éternel perdant de cette luttes dans l'appropriation des terres. Terrible, ce moment où il est question des bisons abattus et laissés sur place juste pour ôter la ressource alimentaire d'un peuple qu'on veut chasser par tous les moyens...







Merci à Babélio et aux éditions Audiolib ( c'était mon premier essai d'un livre "lu" !) pour cette lecture hors de mes horizons habituels.
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Aller aux fraises



Eric Plamondon évoque l’année de ses dix-sept ans. Les virées avec les copains. Les saouleries à la bière. Glander. Regarder le soleil se coucher. Embrasser sa petite amie. Célébrer la fin du lycée avec tous ses potes, ce moment où l’on sait bien que chacun va partir étudier de son côté, faire sa vie. Partir étudier dans une autre région du Québec, un endroit autrefois prospère désormais complètement sinistré. Quel que soit le temps, faire le trajet tous les week-ends ou presque pour retrouver sa blonde. Se remémorer la vie à Saint Basile racontée par son père, celle de gens simples qui n’avaient d’autre horizon à la fin de la journée de travail que le bar où l’on ne dessoulait jamais et sa table de billard. L’auteur partage ses émotions avec pudeur sur une bande-son tout droit sortie des cassettes de son auto-radio. Tous ces moments sans importance mis bout à bout et qui constituent une adolescence évanouie, ce moment où l’on croit qu’être parti de chez ses parents va procurer enfin la liberté.



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Taqawan

Beaucoup a déjà été dit sur ce livre surprenant : la plupart du temps en bien, avec surenchère de superlatifs… C’est probablement mérité mais de mon côté, le « big waouh » attendu n'a pas été au rendez-vous.



Les trois angles traités – l’événement répressif de 1981 ; les rappels historiques sur la place des indiens entre Anglais et Français puis entre Canada et Québec ; l’intrigue polardeuse – fonctionnent inégalement, mais avec chacun un goût de trop peu.



L’analyse historique et politique m’a passionné, et j’ai apprécié - tel un Taqawan humain - de remonter à contre-courant l’histoire de ces Mi’gmaq qui m’était jusque-là inconnue, et de découvrir les privations et injustices qu’ils subissaient depuis tant d’années. J’en aurais bien repris quelques pages de plus…



Quant à l’histoire noire en toile de fond, elle souffre elle aussi de sa brièveté qui empêche le développement de ses personnages et crée de fait des incohérences dommageables.



Cela n’enlève rien au talent d’écriture et de conteur d’Eric Plamondon et cela ne m’empêchera donc pas de me précipiter sur Oyana pour me refaire très vite une deuxième impression.
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Taqawan

Je me prélasse dans la baie des Chaleurs, la panse pleine et la queue frétillante. Je remonte la rivière me faufilant entre les roches et les pattes d’ours affamés, les mouches volent dans la brillance des reflets du clair de lune. Entre ombres et lumières d’une forêt ancestrale, je voltige vers mes racines ancestrales. Je suis #Taqawan et fier de l’être. Chacun ses penchants, moi la queue frétillante du saumon, ça m’émeut.



Pow-wow d’un autre temps, les festivités indiennes ne sont plus de joie. Elles deviennent émeutes, répressions, assassinats. La Police distille ses lacrymos, ferme les ponts qui mènent à la réserve, viole des jeunes indiennes… La violence en somme, une autre génération de lutteurs, mais toujours cette incompréhension entre les peuples. Je suis #Mi’gmaq et fier de l’être, une eau-de-feu pour laver la poussière en bouche. Chacun ses penchants, moi le whisky poussiéreux, ça m’émeut.



Taqawan, c’est une histoire de pêches et de lois qui virent à l’affrontement. C’est une sombre histoire, noire et triste, qui se mêle de l’Histoire des Amérindiens et de Céline Dion. C’est une promenade dans la nature, sur les rives de la Ristigouche. C’est comprendre un peuple, des bisons et des saumons, une forêt des rivières. C’est affronter le maudit anglais et le colonisateur français. Taqawan c’est à la fois être saumon et mi’qmaq. C’est tremper sa « tartine » dans du sirop d’érable et la lécher de gourmandise comme on se nourrit de légendes d’antan d’un peuple millénaire venu jusqu'en Gaspésie, qui remonte comme le saumon la rivière juste pour continuer à vivre, mais même là, les droits lui sont barrés par une réalité plus mercantile.

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Oyana

Oyana née en décembre 1973 dans le Pays basque pensait son passé derrière elle. Exilée au Canada, mariée avec un médecin depuis de nombreuses années…elle pensait avoir cloisonnée sa vie et pourtant en mai en 2018, tout remonte, elle ne peut plus rien garder, elle veut expliquer à cet homme qu’elle aime qui elle est vraiment et veut revenir à ses origines.

Livre lu dans le cadre du prix des lecteurs sélection 2021 (livre de poche) catégorie polar. Je ne suis pas d’accord avec la classification dans « polar », je dirais plutôt noir car on parler de secret, d’exil, d’ETA, cette organisation armée indépendantiste basque qui réalisait des attentats spectaculaires. L’originalité du livre est dans sa forme, son style, différent de ce que l’on peut voir habituellement. Le personnage aurait du me toucher, me faire ressentir plus d’émotion mais j’ai eu une grande distance avec elle, du mal à m’accrocher pourtant le thème est très intéressant. Je ne serais pas vous dire pourquoi,…

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Oyana

Ce que j’ai ressenti:

Et s’échouer sur la page…

Oyana se livre et se délivre pour écrire une lettre d’adieu à l’homme qui a partagé sa vie pendant plus de 23 ans. Entre roman épistolaire et documentaire , Eric Plamondon nous emmène dans les remous politiques de l’ETA et les eaux troubles du cœur d’une femme. De par sa forme originale, j’ai été surprise par cette proposition de roman, peut être encore plus intime que Taqawan avec cette femme qui cherche à trouver les mots pour raconter ce passé trop lourd, les fautes et les erreurs de jeunesse. Une femme déboussolée qui essaye de se pardonner un peu, sur le papier, afin d’apaiser la culpabilité mordante…



« J’ai simplement besoin de t’écrire, d’écrire, de parler avec quelqu’un. Maintenant que je t’ai quitté, il ne reste plus que toi. »



Vivre en apnée…

Suite à la dissolution de l’ETA, Oyana revient sur ses souvenirs, ses origines et cette partie sombre qui la lie à ce groupe révolutionnaire. Parler de terrorisme et d’idéologies, souffrir d’appartenance et de fuites, ressentir l’exil et les amours perdus…C’est très sensible de par son sujet, et aussi parce que c’est vécu de l’intérieur, par une femme qui s’est noyée dans un océan de remords…En apprenant cette nouvelle, Oyana ressent comme une puissante envie de remonter à la surface, de faire jaillir celle qui s’est cachée trop longtemps dans les profondeurs… Elle brûle d’un besoin de reprendre son souffle, quitte à se mettre à nue sur ses agissements…



« A chacune son séisme. »







Et voir, le cycle de la vie…

Ce qui est extraordinaire avec cet auteur, c’est qu’avec une simplicité étonnante mais une intelligence fine, il nous parle des tourments de la vie, de la douleur du deuil et de la beauté de la nature. J’adore sa manière de présenter ses sujets, avec des chapitres courts et intenses, certains instructifs et d’autres plus romancés. Avec Oyana, Eric Plamondon nous sensibilise sur un phénomène dramatique de l’environnement: la pêche et l’exploitation des cachalots. En faisant un parallèle avec la violence faite à ses animaux et ces actes de terrorismes, c’est toute une vague d’émotions qui viennent nous submerger. Un très joli moment de lecture!



« Il y a des moments dans la vie où la question du choix ne se pose pas. On ne choisit pas: on agit. »



Le petit plus: La couverture est superbe!







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Taqawan

Fortement intriguée par le titre de ce roman à la couverture déroutante, j'ai voulu rassasier ma curiosité et en savoir plus sur ce mystérieux "taqawan".

L'intrigue du récit se déroule en Gaspésie, région où vit le peuple mi'gmaq, une tribu amérindienne du Canada. Chez les mi'gmaq, le "taqawan" est un jeune saumon qui après un périple en mer rejoint pour la toute première fois les eaux douces qui furent son berceau.

Un saumon qui sera source de discorde entre les autochtones et le gouvernement en juin 1981, quand trois cent policiers de la sûreté du Quebec envahiront la réserve de Restigouche pour saisir leurs filets afin de les contraindre à limiter leurs quotas de pêche. Cette "guerre du saumon" donnera lieu a de violents affrontements entre les amérindiens et les forces de l'ordre.

C'est dans ce climat explosif que va se dérouler le drame tissé dans ce sombre et passionnant récit. Suite au viol d'une jeune indienne, un garde-pêche démissionnaire, une institutrice française et un vieux mi'gmaq fuyant la société vont se retrouver piégés dans des eaux troubles en voulant porter secours à la jeune fille. Sortiront-ils tous indemnes d'un traquenard mortel qu'ils étaient à mille lieux d'imaginer ?



Roman patchwork à multiples tiroirs et facettes, "taqawan" est à la fois un récit politico-historique et une intrigue policière. La narration est entrecoupée de pauses revenant sur l'histoire de la colonisation des autochtones, les étapes de la vie d'un saumon mais également les dissensions politiques récurrentes entre la province et le gouvernement fédéral d'Ottawa.

Mêlant fiction et faits authentiques, ce polar haletant et dérangeant nous plonge avec autant d'effroi que de délices dans un récit qui rend hommage à la mémoire d'un peuple aux droits trop souvent bafoués.

Mais qui sont réellement les sauvages ? A méditer...
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Taqawan

Un poisson sur la couverture, je ne m'attarde pas. Refroidie par quelques épisodes de pêche à la mouche dans des Gallmeister ou autres romans de nature writing.

Apik' insiste pour que j'essaie : ça ressemble à 'Sauvages', de Nathalie Bernard. Non merci, toujours pas, trop d'action.

J'avance quand même un orteil frileux dans la rivière Restigouche, et je m'immerge rapidement dans l'histoire d'Océane, jeune mi'gmaq, du garde-forestier Yves Leclerc, de l'Indien William qui a quitté la réserve, et de quelques autres.



Nous sommes en 1981 (c'était hier), la Québecoise Céline Dion fait ses premières apparitions TV (avant retouches), les policiers débarquent en masse sur la réserve de Restigouche sous le prétexte fallacieux de contrôler la surpêche de saumon par les Mi'gmaq. Emeutes & répressions.



Cette lecture est d'autant plus agréable que l'auteur parsème son intrigue de rappels historiques (sur le Canada, les Indiens, la colonisation...) et biologiques (sur le saumon, sur l'homme).

On s'y (re)convainc de l'ineptie du droit du sol/du sang, de la prétendue supériorité de l'homme blanc et de tous les dégâts sur les populations autochtones.



Plus j'avance, plus je me dis que c'est un livre génial que je vais beaucoup prêter et offrir autour de moi.

Et puis arrive cette drôle de fin, en déphasage avec ce qui précède, on en rirait tellement c'est ridicule, non pas sur le fond mais sur la forme. On entend presque arriver Strasky et Hutch, gyrophare hurlant, roulant des mécaniques, jean moule-burn3s... Et là encore, on peut se demander si l'auteur ou l'éditeur espère une adaptation ciné ? Quel gâchis !



A lire malgré tout, pour réfléchir sur la colonisation, l'acculturation, les conquêtes meurtrières de territoires - c'est à dire l'histoire de l'humanité, au Canada et partout ailleurs, hier, aujourd'hui, demain.
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