En France, a été ouverte, en 2013, l'École 42. Ses salles ne sont garnies que de rangées répétées de longues tables, sur lesquelles les étudiants, installées les uns à côté des autres, « tapent du code » jour et nuit face à leurs écrans de façon quasi autiste. Apprentissage de la programmation façon Les Temps Modernes. Ici nul professeur, seulement un « encadrement pédagogique » , nul livre, ni bibliothèque, seules prévalent l'illumination des pixels et l’« idée » de chacun que « l’école » va permettre de développer. Modèle éducatif qui, selon son fondateur, Xavier Niel, procède d'une « rupture » et vise tout autant à favoriser la « rupture » : « Que sortent de l'École 42 dix ou vingt king coders qui vont cracker le système ». Telle est l'ambition ouvertement déclarée, d'esprit anarcho-capitaliste donc, entendant « former » de jeunes individus affranchis de toute limite : « 42, c'est no-limit! » On mesure l'écart abyssal avec l'Université humaniste qui, elle, ne cherchait pas à « cracker » quoi que ce soit, mais à ériger patiemment, par la réflexion, l'échange, les livres, le savoir et la culture, une civilisation fondée sur la responsabilité, la politique et le droit.