Marcel Pagnol La prière aux étoiles 2
C'est souvent qu'un paysan devient bossu, c'est rare qu'un bossu devienne paysan.
D'immenses pinèdes couvraient la longue chaîne de montagnes qui borde notre Méditerranée, et l'on disait, sans trop exagérer, qu'il était possible, en partant d'Aix, d'aller à pied jusqu'à Nice, "sans passer au soleil".
Les Bastides Blanches, c'était une paroisse de cent cinquante habitants, perchée sur la proue de l'un des derniers contreforts du massif de l'Étoile, à deux lieues d'Aubagne…
Une route de terre y conduisait par une montée si abrupte que de loin elle paraissait verticale : mais du côté des collines il n'en sortait qu'un chemin muletier d'où partaient quelques sentiers qui menaient au ciel.
Pour éviter les confusions possibles, on ajoutait souvent aux prénoms, non pas le nom de famille, mais le prénom de la mère : Pamphile de Fortunette, Louis d'Etiennette, Clarius de Reine, etc.
- Goûte, c'est une infusion ayurvédique qui protège de tous les virus... sauf des virus informatiques, hélas ! Mais c'est radical pour trouver la paix dans le sommeil...
Je bouche les sources, je plante des ronces, je greffe les gratte-culs, je suis le paysan du diable !.
[...] une femme, il faudrait la nourrir, l'habiller, elle me parlerait tout le temps, et elle prendrait toute la place dans mon lit !
- Puisque tant de gens sont assez couillons pour acheter des fleurs plus cher que le bisteck...
Je le connais, moi, le caractère des sources. C'est comme une belle fille. Quand on les oublie, elles s'en vont et c'est fini.
- Qu'est-ce qu'il veut planter ?
- Des légumes, de la vigne, du blé, et surtout, il dit qu'il va cultiver des lotantiques ! Des lotantiques partout ! Qu'est-ce que c'est ?
- Ça doit être une plante qui pousse dans les livres... Je vois ça d'ici.