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3.09/5 (sur 228 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Tübingen , le 02/02/1971
Biographie :

Sébastien Lapaque est un romancier, essayiste et gastronome français.

Il est élève du lycée militaire de Saint-Cyr (1986-1988), avec lequel il a joué, en scolaires, la finale du championnat de France de rugby contre le lycée Bellevue de Toulouse. En 1988, il a été renvoyé pour indiscipline. Ensuite, il fut élève de première et terminale au lycée Hoche à Versailles, époque à laquelle il a commencé à écrire. Il fait des études d'histoire et de philosophie à l'université Paris IV-Sorbonne.

En 1998, il publie un premier essai, "Georges Bernanos encore une fois", et un premier roman, "Les Barricades mystérieuses".

Après avoir signé occasionnellement dans l'hebdomadaire "Marianne", il entre au "Figaro littéraire" à la fin des années 1990, fait paraître un deuxième roman ("Les idées heureuses", Actes Sud, 1999, prix François Mauriac de l’Académie française) et des anthologies littéraires.

Au printemps 2002, il reçoit le prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil "Mythologie française".
En novembre 2004, le prix James-Hennessy, décerné chaque année à un critique littéraire, lui est remis à l’occasion du Festival des littératures européennes de Cognac.

Il publie ensuite un carnet de voyage en Amazonie intitulé "Court voyage équinoxial" (Sabine Wespieser, 2005), "Des Tripes et des Lettres" (Éditions de l’Épure, 2007) avec son ami le cuisinier béarnais Yves Camdeborde.

De 2009 à 2012, l'hebdomadaire de gauche "Témoignage chrétien" lui ouvre ses colonnes. Il y publie un "contre-journal" recueilli dans "Au hasard et souvent" (Actes Sud, 2010) et "Autrement et encore" (Actes Sud, 2013).

Sébastien Lapaque nous entraîne dans une flânerie au cœur de Paris, avec son opuscule sur l'art d'écrire des cartes postales dans "Théorie de la carte postale" paru en 2014.

page Facebook : https://www.facebook.com/S%C3%A9bastien-Lapaque-201776526616342/
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Citations et extraits (144) Voir plus Ajouter une citation
Dans l'ancien temps, on installait une bibliothèque lorsqu’on ne savait plus où ranger tous les livres qu'on avait lus. Mais désormais, on se donnait bonne conscience en remplissant des bibliothèques de livres qu'on n’ouvrirait jamais. Malgré les apparences. Ie slogan d'lkea préparait ce renoncement. "Billy, la plus ingénieure des bibliothèques ! Peut-être le début d'une riche collection de livres, tous bien protégés et qui donnent envie de les lire." Cette formule était caractéristique de l'Immonde, elle permettait d'en ressentir l'amertume. Dans un monde encore vivant, plus ou mains humanisé, on aurait dit Ie début d'une riche collection de livres, tous lus et qui donnent envie de bien les protéger"
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Car sur ce monde tellement beau s'en est glissé un autre, un monde injuste, atroce, agité, capricieux, narcissique, infernal, cruel, infantile, cupide, un monde criblé par l'angoisse et par Ie malheur, un monde qui n’en est plus tout a fait un,un monde malade de l'avoir, un monde qui mérite un autre nom : l'Immonde.

Je me souviens parfaitement quel jour et dans quelles circonstances ces pensées me sont venues, sans que j’y songe vraiment, ni même que je Ie veuille, et de quelle manière ce mot atroce s'est imposé dans mon esprit, lorsque ses sept lettres se sont allumées une à une en capitales de feu au tréfonds de moi : I'IMMONDE.
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Le refus a toujours constitué un geste essentiel. Les saints, les ermites, mais aussi les intellectuels. Le petit nombre d'hommes qui ont fait l'Histoire sont ceux qui ont dit non, jamais les courtisans et les valets des cardinaux. ( extr. ultime interview de P. P. Pasolini, le 8 novembre 1975)
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Je me souviens des premières pages d’un roman de Balzac proposant une description fascinante de l'univers des typographes, Illusions perdues, je crois. Lesquels typographes, si j'ai bonne mémoire, tenaient le cordon du poêle à l'enterrement du romancier.

Quelques années plus tard, les mêmes pleuraient en composant Les Misérables de Victor Hugo, qu'ils lisaient page après page, à l'imprimerie, en levant la lettre et en exécutant les corrections - une histoire trop belle pour être fausse. Les ouvriers d'imprimerie étaient des poètes. Durant la révolution de 1848, ils tiraient sur les horloges pour faire cesser le temps bourgeois, le temps des cadences productives, le temps de l'Immonde.

Lors de la répression de la Commune, ils ont été fusilles en premier. Ils étaient les plus menaçants : non seulement ils savaient lire, mais ils avaient des idées dangereuses.

Des aspirations, comme on disait.
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L'important n'était pas de tout savoir sur les cartes postales, mais d'en envoyer et d'en recevoir, aujourd'hui, demain et tous les autres jours. Pour écrire de bons livres, il ne s'agissait pas d'être bien documenté, comme on l'imaginait naïvement, mais d'avoir bien vécu, de s'être souvent perdu et toujours retrouvé.
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Tous ces mots, toutes ces cartes postales, c'étaient les rites des vacances, les timbres, les crayons jetés en désordre sur la table. C'étaient l'improvisation, l'ombre fraîche derrière les persiennes, les fous rires. On n'est pas sérieux quand on écrit des cartes postales. Ce n'est pas un devoir, c'est un jeu ; ce n'est pas un emploi, c'est un passe-temps. À force de chercher des mots plus amples, plus moelleux, on improvise des exercices de style.
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C'est une chose que j'avais souvent remarquée. Contrairement aux théories pédagogiques dominantes, les enfants ne se plaignaient pas qu'on leur enseignât trop de choses. Ça, c’était le discours des docteurs Folamour de l'Inspection générale de l'Êducation nationale et des associations de parents d'élèves. Les élèves, eux, se désespéraient plutôt de voir leurs professeurs leur servir année après année un brouet pédagogique dilué, accompagné d'un savoir émietté. Le rabâchage les accablait. C'était pour tuer le temps qu’ils s'envoyaient des messages sur leur téiéphone portable pendant les cours. Je ne perdais pas mon calme, je leur parlais des nuages.

C'était suffisant pour que la classe écoute. Victoire et Fatoumata, Pierre, Chloé et Cameron, Thomas et Matiss, Antoine-Alexandre et Quoc-han. La terminale L1, ma classe préférée au cours de l'année scolaire 2013-2014. Les garçons et les filles qui la composaient m'avaient souvent donné l'occasion de vérifier ma théorie sur les élèves : tout ce qui était nouveau les attirait, tout ce qui était rebouilli les écœurait. Leur esprit critique devait être stimulé. Aimais-je encore mon métier ? Peut-être pas tous les jours, mais j'aimais mes élèves. Et je n'affectionnais pas cet enseignement qui semblait conçu pour les faire bâiller. Tout cela ne devait probablement rien au hasard. Le capitalisme total avait tout intérêt à ce que l'école devienne une fabrique de crétins. Une vérité que la plupart de mes collègues ne voulaient pas entendre.
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Le ciel était très bleu, par la fenêtre, c'était une belle journée en Bretagne. "Il paraît que tu es un intellectuel ?" souffla brusquement Xavier Kildéa en se tournant vers moi. Je ne sus quoi lui répondre. Un intellectuel ? "Walter m'a parlé de toi. Il m'a dit qu'il fallait que je t'arrache à tes pensées trop nombreuses pour t'emmener en forêt. Ensemble, nous allons parler aux arbres. Leur parler et les écouter. Il y a plein de belles choses à voir et de belles choses à apprendre dans une forêt. Autant que dans une bibliothèque ! Et parfois plus. Ce n’est pas à toi, le professeur d'hîstoire, que j'apprendrai que le mot livre vient du latin liber, qui désigne la pellicule située entre le bois de l'arbre et son écorce. Au temps des papyrus, les habitants des forêts européennes, qui n’étaient pas plus bêtes que les Égyptiens, avaient trouvé de quoi écrire avec cette pellicule prélevée sur le tronc du bouleau. Un arbre sacré ! Mais je n ai pas besoin de t'en raconter plus. Tu sais tout cela mieux que moi.'

Xavier se trompait. Je connaissais un peu l'histoire du livre, je savais que le passage des anciens rouleaux au volumen, le livre tel que nous le connaissons aujourd'hui, s'était produite aux alentours du IVe siècle, dans les derniers temps de l'Antiquité et de la Gaule romaine, mais j'ignorais cette affaire d'écorce de bouleau. Nous n'avions plus pour mission d'enseigner des choses aussi simples et aussi concrètes à nos élèves. Les manuels scolaires étaient emplis d'une matière atrocement cérébrale. Surtout ceux de géographie. C'était de la propagande pour l'unification du monde autour d'une morale planétaire, citoyenne et écoresponsable.
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On sentait que ces deux êtres si différents par ailleurs écrivaient le chapitre d'une histoire. Il y avait un avant, il y aurait un après, cette certitude les rendait constants. Vivre, pour ces deux-là, consistait à honorer leur destin. Ce mélange de force et d'humilité, dont je commençais à comprendre qu'il caractérisait les âmes supérieurement qualifiées, était frappant dans la façon qu’avait Xavier de me parler des arbres, révoquant tout orgueil possible lorsqu'il s'aventurait dans ses parcelles. « Ces arbres étaient plantés en profondeur dans la terre de Bretagne longtemps avant moi, ils le seront encore longtemps après que mon souvenir aura disparu, à la quatrième ou à la cinquième génération de mes petits-neveux. En aucun cas la mesure de ma vie n a le droit de servir de mesure à la leur. »

Son intérêt pour les méthodes culturales anciennes de l’habitat rural traditionnel et son goût pour des gestes tombés en désuétude me permettaient de comprendre qu’un passé, ce n’était pas tant un patrimoine dont on héritait qu'une histoire qu’on s'appropriait.
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La carte postale, c'étaient donc les mots alliés avec la vie. Dans l'empire de la marchandise, c'étaient l'amour et l'amitié tracés en belles lettres avec la main ; le bonheur et la beauté racontés avec de l'encre et du papier.
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