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4.52/5 (sur 21 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 28/03/1861
Mort(e) à : Paris , le 24/12/1929
Biographie :

Alphonse-Étienne Dinet, devenu plus tard Nasreddine Dinet après sa conversion à l'Islam, est un peintre orientaliste français.

Il est né dans la bourgeoisie parisienne du Second empire.

Après avoir obtenu son baccalauréat, en 1881, il s'inscrit à l'École des beaux-arts de Paris et entre dans l'atelier de Victor Galland.

Élève de William Bouguereau et Tony Robert-Fleury à l'Académie Julian, il expose pour la première fois au Salon des artistes français en 1882.

En 1884, Dinet fait son premier voyage dans le Sud algérien avec une équipe de savants entomologistes, dans la région de Bou-Saâda.

L'année suivante un second voyage le conduit à Laghouat et au Mzab. Il peint ses deux premiers tableaux algériens, Les Terrasses de Laghouat et L'Oued M'Sila après l'orage.

En 1900, il installe son premier atelier algérien à Biskra et obtient la médaille d'or à l'exposition universelle de Munich.

Il achète une maison à Bou-Saâda, dans une oasis saharienne, en 1905. Le musée national de Bou-Saâda a été créé et dédié à sa mémoire et à son œuvre en 1993.

Avec l'aide de son ami Slimane Ben Brahim Baâmar, il parcourt le désert et se familiarise avec les tribus nomades et bédouines, découvrant la tradition arabo-berbère. Ce qui le poussera à aimer puis à se convertir à l'Islam en devenant Nasreddine Dinet.

L’artiste a pour sujet favori les Ouled Naïl de Bou Saada, communauté de danseuses nues qui vendent leurs corps à qui il consacre des tableaux d’un érotisme exotique.

Le même style imprègne ses premières œuvres littéraires. Étienne Dinet publie des contes sahariens, un roman, Khadra danseuse Ouled Naïl (1910). Il les cosigne avec Sliman ben Ibrahim, le fils de ses logeurs.

En 1918, il est le premier auteur d’une biographie en français du Prophète de l’islam. Un récit écrit à la demande de la République, pour honorer les soldats musulmans tués au combat pendant la Grande guerre.

En 1929, il effectuera, en compagnie de Sliman ben Ibrahim, le pèlerinage à La Mecque. Le 24 décembre il décède d'une crise cardiaque devant son domicile parisien.

Il est enterré selon ses vœux à Bou-Saâda.

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Présentation du livre par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah "Quelques Rayons de la Lumière de l'Islam" de Etienne Dinet aux Editions Héritage.


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
«Le cortège était immense et le rassemblement impressionnant. La miséricorde était descendue sur les cœurs des croyants, si bien que l’on ne voyait que des visages graves, exprimant la crainte révérencielle, l’humilité, le respect et la considération (…) Il était là, en haut de la colline, entourée des palmiers dont les verts ramages se mélangeaient au bleu du ciel, traversée par l’oued dont les eaux s’écoulaient limpides et douces, c’était comme si elles pleuraient le généreux disparu qu’elles avaient séduit, gagnant son amour et son respect, car il ne voyait en elles que beauté, repos et paix. Ici, sur ces hauteurs, reposait Dinet en son sommeil éternel. Sur cette colline, nous avons stationné et déclaré : “Que Dieu te soit miséricordieux, ô Dinet !” Sur le défunt, nous avons repris nos prières. Car par sa mort, il nous avait montré un signe divin que nous n’aurions pas vu sans lui. Nous avons, en effet, vu dans la foule immense, dans les milliers de musulmans tournés dans la direction de La Mecque (qibla) et élevant leurs prières à la gloire de Dieu (…)

Les orateurs avaient parlé : le cheikh de l’institut d’al-Hâmil, Ahmed Taoufik El Madani, al-Amin al- ‘Ammûdi et al-Tayyib al-‘Uqbi. D’une voix douce et triste, le poète Mufdi Zakariya déclama ensuite des vers de circonstance. À leur tour, l’administrateur et le préfet prononcèrent des oraisons. Tout ce qui avait été dit ce jour-là reflétait exactement le noble défunt qui semblait être là, devant nous, avec sa foi, sa pureté, son art, ses bonnes actions, son combat par la plume au service de l’Islam.

Quand nous vîmes cette manifestation, écoutâmes les orateurs et observâmes autour du cercueil les délégations algériennes arabo-musulmanes, nous dîmes : “Ceci est un autre miracle de Dieu”.

C’était l’Algérie qui s’assemblait ce jour-là. Elle s’était réunie autour d’une idée et non autour d’un corps. Elle s’était réunie pour affirmer dans une langue claire, compréhensible à quiconque, qu’elle demeurait après tout et malgré tout. L’Algérie restera arabe et musulmane ; elle ne perdra pas sa sensibilité, ne se séparera pas de sa conscience de soi, n’oubliera pas sa religion, n’abandonnera pas sa langue arabe et ne se divisera pas. Car elle demeure, malgré les vicissitudes, une communauté (umma) vivante et éternelle.

Nasreddine Dinet, notre grand disparu, a inscrit pour toujours son nom sur le livre de l’histoire islamique par trois actes mémorables. Le premier est d’avoir écrit une vie du Prophète ﷺ (…) Le deuxième est son livre L’Orient vu de l’Occident (…) Le troisième est le récit récemment sorti de l’imprimerie intitulé : Le Pèlerinage à la Maison sacrée d’Allah (…)

Je ne peux clore mon propos sans citer les derniers mots de l’oraison que j’ai prononcée sur sa pure et noble dépouille: “Dinet n’était pas un simple musulman; il était un musulman au-dessus de beaucoup d’autres musulmans. Il ne trichait ni avec Dieu ni avec les hommes. Il était musulman, car il respectait les autres. D’autant qu’il avait embrassé l’Islam après étude, enquête et recherche des preuves probantes. Son Islam, il ne l’avait pas hérité de ses pères. C’est pourquoi, s’il était musulman, il ne se contentait pas de l’être communément. Il était au contraire un musulman actif, par sa plume et sa langue, dans la défense de Dieu et de l’Islam. Il n’était pas en outre de ces musulmans qui pervertissent leur foi par des innovations blâmables (bida‘), ces fables et sornettes que l’on a associées à l’Islam par ignorance. Il était enfin un musulman qui s’était élevé au-dessus des divergences entre écoles doctrinales (madhâhib) et confréries reli- gieuses (turuq) par lesquelles on a cherché à défaire le lien solide de l’Islam. Al-Hajj Nasreddine était un musulman authentique et complet.

Dieu m’est témoin de ce que je dis, bien que de l’homme, nous avons perdu la vie, il reste en nous vivant par des traces éternelles”».

« Un jour de Dinet à Bou Saâda » par Taoufik El Madani ech-Chihab, du 20 janvier 1930

Etienne Dinet Quelques rayons de la lumière de l’islam éditions Héritage 2022 p.85-86-87-89
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« Il suffit, pour prouver la grandeur d’un homme, que cet homme s’incline, après études et réflexions, devant les grandes vérités. Parmi ces hommes, on peut compter le célèbre peintre et philosophe qui était hier M. Étienne Dinet, et qui est aujourd’hui le cheikh Nasreddine Dinet. C’est un homme qui a proclamé publiquement sa conversion à l’Islam, après quarante années d’études assidues et de comparaison entre les différentes religions. Il s’est inspiré de ses longs voyages et de son installation au milieu de la vie arabe à Bou Saâda, et il a comparé ce qu’il avait étudié dans les livres avec les mœurs et les coutumes religieuses qu’il avait devant les yeux. C’est après tant d’études et de méditations qu’il a fini par satis- faire son âme assoiffée par la connaissance de la vérité, en découvrant les preuves de l’unité absolue de Dieu. Les trois cents millions de musulmans, et en premier lieu les musulmans de l’Algérie, ont tous le droit de proclamer leur joie et leur satisfaction ; car ce nouveau membre de la famille musulmane a une valeur personnelle inestimable, valeur par laquelle notre frère s’est acquis une célébrité mondiale. M. Dinet fut admirable à cette assemblée du 8 Djoumada el Oula, au milieu de laquelle il proclama solennellement sa conversion à l’Islam après avoir pro- clamé pendant quatorze ans les préceptes du Coran.

Au cours de cette réunion mémorable, le célèbre écrivain Si Ahmed Taoufik El Madani fit, sur la demande de Si Omar Bouderba, l’éloge d’Étienne Dinet. Son discours “qui fut en réalité une vibration de son âme” commença par ces mots tirés d’un verset du Coran : “Si Dieu veut le bonheur de quelqu’un, il guide son cœur vers l’Islam”. Ahmed Taoufik El Madani examina ensuite l’islamisme du cheikh Dinet. Il en prouva logiquement la haute portée, la valeur et souligna l’heureuse réper- cussion que ce geste très significatif ne manquerait pas d’avoir dans le monde musulman.

Enfin l’orateur donna quatre preuves éclatantes de la sincérité de M. Dinet : “La société musulmane de nos jours ne possède actuellement ni influence ni considération (dans le monde dominé par l’Europe); ce n’est donc pas pour se servir de notre influence qu’il s’est fait musulman.

Il n’est pas pauvre ; la vente annuelle de ses œuvres d’art lui rapporte des sommes plus considérables que tous les appointements touchés par les ministres du culte musulman à Alger. Donc on ne peut pas penser que c’est avec l’arrière-pensée de tirer un profit pécuniaire de son islamisme qu’il s’est converti.

Il est actuellement sur le seuil de sa soixante-dixième année et celui qui a atteint cet âge n’aspire plus aux folles imaginations de la jeunesse.

Il a présenté sur l’Islam un travail magnifique qui prouve une sincérité sans égale ; je cite, entre autres, sa Vie de Muhammad et L’Orient vu de l’Occident. Si ces deux livres étaient traduits en arabe, ils contribueraient gran- dement à ramener tous nos jeunes gens à l’Islam”.

M. Dinet prononça ensuite la chehada entre les mains du muphti et le cheikh muphti proclama que l’Islam acceptait avec joie la conversion du cheikh Nasreddine Dinet; il ajouta qu’il considérait cette journée comme une journée de fête.

Si Sliman Ben Brahim, ami intime de M. Dinet depuis quarante ans, se leva les larmes aux yeux et remer- cia tous les assistants de cette heureuse réunion. Quant à Si Sliman lui-même, nous savons qu’il a toujours été le bras droit et le guide précieux de M. Dinet ».

Par Mohammed El-Asini, l’article est paru dans sa livraison du 17 novembre 1927. Il a été traduit par Arnaudiés dans sa monographie de Dinet (Alger, Soubiron, 1933, pp. 43-46).

Etienne Dinet Quelques rayons de la lumière de l’islam Héritage 2022 p.75-76-77
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La nuit est venue et nous sommes violemment émus à l’idée de nous trouver en face de la «Maison Sacrée d’Allah» vers laquelle, comme les trois cents millions de musulmans du monde, nous dirigions chaque jour nos prières. Nous entrons par la Bab Es Salam, en disant : « J’implore le secours d’Allah contre le Cheïtane lapidé. Ô Allah ! Tu es le Salam, et de Toi vient le Salam, fais-moi vivre avec le Salam et entrer dans le Paradis, demeure du Salam, par Ta Clémence, ô Seigneur de la majesté et de la générosité ! » Après une prière à deux prosternations en l’honneur de la mosquée, nous nous dirigeons vers le centre de l’immense cour, pour accomplir le thouaf, c’est-à-dire les circuits rituels autour de la Kâaba. Mais où est-elle? Au premier moment, nos regards éblouis par les lampes électriques qui étincellent de tous côtés ne parviennent pas à la découvrir. Et pourtant, nous sentons qu’elle est là ; c’est vers elle que se tournent tous ces fidèles en prière ; bien mieux, c’est autour d’elle que ces nombreux pèlerins accomplissent les sept circuits du thouaf, en psalmodiant des invocations.
Nous avançons et, tout à coup, nous la devinons, mystérieuse dans son invisibilité presque complète et provenant de ce que sa kisoua noire, âgée d’un an, a perdu de son éclat et se confond entièrement avec les pentes sombres du Djebel Abi Koubeïs et avec le ciel nocturne. Elle dresse sa masse imposante au-dessus de nos têtes, et l’inscription d’or qui la ceinture aux deux tiers de sa hauteur, scintillant sous les rayons des lampes, semble une écriture surnaturelle, suspendue dans le vide ou gravée dans le ciel, au milieu des étoiles. Cette apparition, si différente de celle que nous attendions, nous secoue profondément, et c’est avec une palpitante émotion que nous approchons de ce «Cœur de l’Islam » vers lequel, comme le sang dans les veines, affluent toutes les prières de tous les coins de l’horizon pour le vivifier.
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Ô livre !
Couronne de deux vies consacrées au culte des belles lettres et des arts, aux bienfaits de l’Islam, de la France et de l’humanité.
Fils de deux âmes, dont l’une est maintenant l’hôtesse d’Allah dans son Éden.
Étoile du soir de la fin d’un printemps, va éclairer de tes rayons les vastes horizons du monde. Que Dieu t’accompagne vers les buts que mon cher Nasred-Dine et moi nous nous étions proposés. Et, si sur cette terre, en attendant mon tour, je serai seul à suivre ta marche victorieuse, je suis sûr que, là-haut, l’âme du cher disparu aussi partagera avec moi ce bonheur.
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Le vin est le mal le plus ravageur auquel est confrontée l'humanité, et une des maladies sociales les plus destructives de notre époque.
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Ce qu’il y a de plus agaçant, ce sont les exagérations de cet officier britannique jouant au «Bonaparte en Orient»; ce sont les proclamations et les promesses dénuées de toute sincérité qu’il fait aux mal- heureux Arabes pour les jeter sur leurs frères et sur les Turcs, ce à quoi il réussit avec l’aide encore plus efficace de la «Cavalerie de Saint-Georges».
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Certes, la voix de l’homme est une voix naturelle, et elle est plus à même de porter les sentiments humains qui proviennent du cœur du croyant à ses frères croyants afin qu’ils mettent en application le pilier le plus important de l’islam, que tout autre objet mécanique. C’est un appel de cœur à cœur.
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Étienne Nâsr ad-Dîn Dinet
Testament de Etienne Nasr ad-Dîn Dinet:
"Mes obsèques devront être musulmanes, car depuis plusieurs années, je suis sincèrement converti à l’islam, à la glorification duquel j’ai consacré toute mon œuvre et tous mes efforts."
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Les tombeaux des Califes sont les seules ruines célèbres devant lesquelles j'ai été tellement ému. C'est que, lorsque je les vis, aucune main d'archéologue sacrilège ne les avaient touchées.
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Le spectacle de la prière musulmane est d’une grande fascination et son influence est au dessus de tout ce que peut imaginer l’esprit humain.
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