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Critiques de Étienne de Montety (169)
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La grande épreuve

La décapitation de Samuel Paty m’a incité à lire « La grande épreuve » inspirée de l’assassinat du Père Hamel le 26 juillet 2016 en l’église Saint Etienne de Rouvray.



Ouvrage remarquable (fort bien commenté par Doralex72 et Verdure35), qui décrit comment David, fils adoptif des Berteau, une famille « bien sous tous rapports » et Hicham, « issu de la diversité », formé à l’islamisme en prison, en arrivent à égorger leur cible.



Journaliste, Etienne de Montety, livre les résultats de son enquête sur l’idéologie, les médias inféodés à Daesh et les modes d’actions des islamistes et montre comment des jeunes se trouvent entrainés dans une spirale suicidaire davantage par rejet d’une société occidentale orpheline de ses repères et ses valeurs civilisatrices que par adhésion à un Islam dont ils ont une connaissance aussi superficielle que criminelle.



Cette enquête dépasse donc l’égorgement de Jacques Hamel et recoupe ce que l’on sait du tchétchène qui a décapité Samuel Paty, ou de Mohamed Merah qui le 19 mars 2012 abattit l’enseignant Jonathan Sandler et ses enfants Gabriel et Arieh, âgés de 4 et 5 ans et souvenons nous que quatre vingt onze professeurs furent assassinés dans nos départements algériens entre la Toussaint 1954 et 1962, (un chaque mois).



David, alias Daoud, et Hicham m’ont remis en mémoire Khalil, terroriste ambigu de Yasmin Khadra, et surtout Brenden, héros du chef d’oeuvre de Gabriel de Beauchesne « je voudrais exister » car la question qui se pose à chacun d’entre nous est de savoir comment éduquer nos enfants afin qu’ils répondent à leur vocation … le sort de la civilisation face à la barbarie dépend plus de l’éducation que de l’instruction !
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La douceur

Elle commence invariablement ainsi son propos : « Bonjour, je m'appelle May de Caux. Mais entre 1944 et 1945, je n'ai été que 55104. Ce n'était pas un code d'agent secret comme James Bond, mais - elle montre alors un triangle de tissu rouge portant ces chiffres - mon matricule de déportée politique à Ravensbrück. ».



Comment l'octogénaire, témoignant dans des écoles au début du XXI siècle, en est-elle arrivée là ?



C'est à Constantia, en Australie, lors de la « World rose convention » qu'un journaliste croise May qui préside la fédération mondiale de la rose. Son autorité, sa douceur, sa majesté subjuguent les participants et interpellent le reporter qui parcourt le monde pour la presse people, commet des publi-reportages touristiques chargés de provoquer un « effet waouh » en respectant la consigne éditoriale « pas de nuage sur les photos ». Son épouse l'a libéré en lui laissant un mot « moi aussi, j'aime voyager ». A Constantia notre homme rencontre Barbara une journaliste allemande.



Quelques mois après, à Paris, lors de la Panthéonisation de Valentine Royer, résistante qui fit passer la ligne de démarcation à des centaines de proscrits en étant fidèle au mot d'ordre « Les nazis, j'en veux pas », le journaliste reconnait May dans les rangs réservés aux déportés. Il se rend au siège de l'AEDF (Association d'Entraide des Déportées de France) où il apprend que la déportée à Ravensbrück le 10 juillet 1944 est née May du Bois de Saint-Rémens.



Le journaliste se rend à Saint-Rémens, dans l'Ain, près de Lyon, pour rencontrer May et Paul, son mari, ancien aviateur de l'escadrille Normandie Niémen, qui expliquent l'action du « réseau des châteaux » (romancée par Malaren dans « le sacre des impostures »), puis l'arrestation de May alors qu'elle convoyait un émetteur, sa déportation et son sauvetage en avril 1945 grâce au médecin d'Himmler qui négocie un accord avec la Suède.



Les rencontres se prolongent au fil des mois, Barbara s'y associe, et May transmet progressivement ses notes et confesse à Barbara les souffrances endurées par ces femmes irrégulières. « Ces textes sont importants, tu sais, ils racontent que la rose n'a pas été la seule cause du retour de May à la vie. Il y a eu autre chose : l'amour. Je les trouve magnifiques. Rédigés sur le vif, ils humanisent Paul et May, ils les dépouillent de - comment dis-tu ? - leur côté « grand genre », héros de la guerre, châtelains, etc. »



Nait alors l'idée d'écrire un livre, la recherche d'un éditeur, qui accepte en demandant au journaliste et à Barbara de s'effacer derrière May, puis le choix déterminant du titre de l'ouvrage … ainsi La Douceur parait et May capte l'attention des médias avant d'être sollicitée pour témoigner devant les écoliers.



Inspiré par la vie de Lily de Gerlache de Gomery, ce roman honore les sacrifices des résistantes et déportées et analyse leur difficile reconstruction physique et psychologique après les épreuves des camps. Il témoigne de la difficulté de témoigner car raconter c'est revivre l'horreur.



Etienne de Montety, en insérant Barbara, une allemande, dans la trame du roman, évoque « La rose blanche » et le sacrifice de Christopher Probst, Hans & Sophie Scholl qui furent victimes aussi du nazisme.



Paul de Caux en demandant au commandant Jean de Pikkendorff d'être son témoin de mariage ressuscite un instant Jean Raspail pour le plus grand bonheur des lecteurs et permet au romancier de montrer la genèse d'une oeuvre (archives, bibliothèques, enquêtes, témoignages).



Récompensé du Prix Jean d'Ormesson 2023, « La Douceur » poursuit une oeuvre dont j'ai déjà apprécié « Honoré d'Estienne d'Orves. Un héros français », « Des hommes irréguliers » et « La grande épreuve ».
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Des hommes irréguliers

Etonnant de constater que l'ouvrage « des hommes irréguliers » n'a pas encore été commenté, alors que ces treize portraits de légionnaires illustrent la diversité des engagés et la variété de leurs carrières au service de la France.



De Simon Murray, un anglais fortuné, qui rejoint la légion en 1960 pour défendre l'Algérie française, puis entre en affaires à Hong Kong, devient administrateur de la Deutsche Bank, Hermès, Vivendi, Usinor, patron de Glencore puis écrivain auteur de « Légionnaire : un anglais à la Légion étrangère. » et scénariste, à Emmanuel Peuchot, en passant par un prêtre, un aquarelliste, un expert en lavandes, un restaurateur chinois, l'échantillon est vaste et démontre que la Légion est une école extraordinaire, un ascenseur social efficace, un vecteur d'intégration avéré.



« Legio, patria nostra » … la légion enracine des hommes, leur apprend notre langue et souvent un métier utile lors de leur retour au civil …et leur offre parfois une seconde chance après un début d'existence un peu « border line » car la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille mais est un extraordinaire roman.



Etienne de Montety, journaliste au Figaro, a su écouter ses hommes irréguliers, et nous transmettre simplement leurs témoignages en faisant souvent abstraction de leurs opérations militaires pour sonder leurs coeurs et leurs tripes.



Un ouvrage passionnant et riche de leçons en notre époque qui doit intégrer des milliers de jeunes d'origines les plus variées et souvent les plus défavorisées.
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La grande épreuve

L'église Saint-Michel, dans un quartier de Brandes. A l'intérieur, le père George Tellier donne la messe devant un petit groupe de religieuses et quelques fidèles. Soudain Daoud et Hicham, deux hommes en djellabas, surgissent.



Le préambule rappelle évidemment l'assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016.

L'originalité du roman est de chercher à reconstituer le parcours des principaux acteurs du drame : David, enfant adopté par une famille chrétienne, qui deviendra Daoud le révolté, converti à l'Islam ; Frédéric, petit-fils d'un migrant vietnamien, enfant sans père qui a choisi la police ; Agnès, la jeune fille libérée, qui inexplicablement a choisi de devenir nonne ; Georges, l'instituteur devenu prêtre après la guerre d'Algérie ; Hicham, petit délinquant, enfant rebelle d'une famille marocaine plutôt bien intégrée...

L'auteur nous fait pénétrer dans ces vies par les faits, sans porter de jugement. Il n'explique pas, mais fournit les clés pour que chacun essaie de comprendre. Le sujet est sensible, mais il est traité avec pudeur pour ne pas risquer de blesser le lecteur.

C'est écrit simplement, sans recherche de fioriture ou d'effet de manche. L'alternance des personnages donne du rythme, de l'élan, à une narration qui aurait pu être monotone. Le livre, relativement court, se lit donc facilement.

Une très belle découverte.




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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13 à table ! 2022

Je ne sais pas à quel tome de 13 à table nous sommes arrivés, mais c'est pour ma part le cinquième que je lis (2018-2022).

Cette année, les auteurs devaient plancher sur le thème des souvenirs de vacances. Et je dois reconnaître que c'est plutôt réussi. Pour moi, sans doute le meilleur recueil de ces cinq dernières années.

Et puis, pour l'achat d'un livre à cinq Euros, vous vous faites plaisir en permettant aux Restaurants de financer quatre repas. Vraiment aucune raison d'hésiter !



- J'ai adoré : "Petite vacance" de François Morel ;

- J'ai beaucoup aimé : "Souvenirs d'enfance", de Marina Carrère d'Encausse ; "L'Ascention", de Karine Giebel ; "L'abat-jour cramoisi du vieux sémaphore", de Alexandra Lapierre ; "Le coup de folie des vacances", de Agnès Martin-Lugand ; "La nuit de juillet", de Étienne de Montety ; "Martine", de Romain Puértolas ;

- J'ai bien aimé : "On ne joue plus", de François d'Epenoux ; "Poulet rôti à l'origan frais et au citron", de Cyril Lignac ; "La chambre verte", de Leïla Slimani ;

- J'ai moins aimé : "Le fugitif", de Tonino Benacquista ; "Un faire valoir", de Françoise Bourdin ; "Dag Hammarskjöld", de Jean-Paul Dubois ; "Les étés", de Marie-Hélène Lafon ; "Génie et Magnificent", de Tatiana de Rosnay.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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13 à table ! 2022

le cru 2022 a pris pour thème les vacances, on pense à une période libératrice, festive... Ce qui ne sera évidemment pas le cas dans certaines des nouvelles présentées.



Je ne vais pas faire un inventaire de mon ressenti concernant chacune d'entre elles, c'est pénible à lire et peu intéressant. Comme pour les autres parutions, certains textes se détachent, quelques-uns seront vite oubliés.



Sur mon podium personnel , qui n'engage bien sûr que moi, la médaille d'or revient à " Génie et Magnificent" de Tatiana de Rosnay, les deux vieilles dames indignes qui se retrouvent et retrouvent aussi le goût de la vie , notamment en évoquant des vacances communes, alors qu'elles étaient adolescentes, m'ont beaucoup plu. La médaille d'argent , je l'attribue au " Fugitif" de Tonino Benaquista, ce rôle de figuration qui se révèle un symbole est fort émouvant...Enfin, médaille de bronze à " La nuit de juillet" d'un auteur que je découvre, Étienne de Montety. Il fait référence à l'été 1982, et mes souvenirs très forts s'associent à ceux de la jeune fille , personnage principal: coupe du monde de football, Genghini ( j'étais fan...) , alors que je passais l'oral du CAPES à Paris, dans une ambiance électrique, et en plus il est question d'Elisabeth Barbier, dont j ai adoré " Les gens de Mogador" et de " J'ai quinze ans et ne veux pas mourir" de Christine Arnorthy. Je me suis reconnue dans cette période...Vous voyez, très subjectif, mon podium!



Romain Puertolas amuse et inquiète avec son speed-dating .Karine Giebel fait dans l'horrible, Leila Slimani dans l'ambigu et le cruel. Marie-Hélène Lafon présente des étés inoubliables à la campagne...mais arrêtons-nous là.



Ce qui est essentiel, c'est cette solidarité toujours présente, à laquelle, nous, lecteurs, pouvons nous associer. Alors, achetez ce recueil ! Il mérite toute votre attention!
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La grande épreuve

Il arrive qu’un roman exprime mieux qu’une thèse le malaise d’une société. C’est le cas du roman d’Étienne de Montety que l’Académie française a eu la lumineuse idée de récompenser.

Un terroriste, « made in France », n’est pas issu d’une génération spontanée mais d’un environnement qui l’a stigmatisé à force d’insultes et de regards mauvais. Pas besoin d’être islamo-gauchiste pour s’en alarmer. Mais cela ne suffit pas à l’absoudre, le bourreau n’est pas la victime de son vécu, ce serait trop facile, comme une plaidoirie d’avocat. Contre tout déterminisme, les personnages de ce roman font des libres choix.

L’Islam n’est pas soluble dans la République. La laïcité est née avec et contre l’Église catholique. L’Islam est étranger à ce compromis de départ, d’où les malentendus. Il a ses lois et sa résilience. L’auteur le montre bien en retraçant le parcours de deux gosses conduit à la radicalisation par leur trouble identitaire.

Étienne de Montety nous parle de foi. Foi en le Christ (Agnès et George), foi en l’Islam (Daoud et Hicham) ou foi en la Nation (Frédéric). Il le fait avec pertinence, sans tomber dans la caricature (malgré quelques dialogues un peu didactiques). Ce livre est un état des lieux des incompréhensions. Certains Français n’admettent pas que l’Islam puisse faire partie du quotidien (savez-vous que Jésus, Issa, est un prophète de l’Islam ?). Certains musulmans n’ont pas compris que la République a ses principes et qu’ils doivent s’y soumettre (savez-vous que la laïcité doit protéger les cultes ?). De ces minorités nait le conflit.

C’est un roman sur la connaissance de soi et sur l’acceptation du prochain. Mais toi, en quoi tu crois ? Est-il possible qu’un jour on se respecte, qu’elle que soit la réponse à cette question ?

Bilan : 🌹🌹

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13 à table ! 2022

Un petit recueil agréable à lire, ce sont en principe des auteurs que j'apprécie. Ce que j'apprécie moins ce sont les nouvelles, trop court j'ai à peine le temps d'entrer dans l'histoire qu'elle est terminée et j'en redemande !

Ma préférée fut celle de Karine Giebel.

Je m'y suis mal prise j'aurais dû en lire une de temps en temps sans m'acharner sur le livre complet, je saurai pour une prochaine fois.

Un conseil aux futurs lecteurs, quelque soit l'année, lisez une nouvelle, digérez la avant d'entamer la suivante, c'est la meilleure façon de les apprécier.

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La grande épreuve



C'est un beau roman , réfléchi, intelligent, sans idéologie,que propose l'auteur , romancier et critique E.de Montety. Le cheminement de quatre hommes et une femme qui ont voulu donner un sens à leur vie, et parfois pour certains jusqu'à la folie.

Un prêtre, une soeur, un policier, un jeune homme adopté très tôt, natif de l'autre côté de la Méditerranée, et un autre, fils d'une famille digne arrivée en France pour une vie meilleure.

Les chapitres s'articulent autour de ces hommes et femme ; leur cheminement spirituel, leur quête de sens, leurs manques,leurs doutes , sont finement explicités, jusqu'au don de soi pour le bien et parfois pour l'horreur.

On ne peut que penser à l'année 2016 et à l'assassinat du prêtre de St Etienne du Rouvray.

Avec une belle écriture, ce livre décrit les dérives de notre époque facilitées par Internet.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture et remercie les Edts Stock ainsi que NetGalley pour leur confiance renouvelée. Sortie en librairie le 19/8/2020.
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La grande épreuve

Cinq itinéraires qui convergent vers un instantané dramatique, inspiré des faits connus de notre récente actualité. (Décès du père Hamel en 2016, avec une étrange résonance en 2020)



Dans ce roman choral contemporain, dénué de tout manichéisme et prosélytisme, se raconte la trajectoire de chacun, dans leurs choix, leurs origines sociales ou familiales, leurs expériences de vie. Des croyants catholiques et musulmans, des jeunes en révolte ou en recherche, des policiers qui affrontent la violence sociale au quotidien...

Chaque parcours ouvre à réflexion sur ce que sont la foi et l’idéologie, posées par l’auteur en nombreuses formes interrogatives dans sa narration.



L’Histoire n’en aura jamais fini avec la confrontation des religions. L’Islam vient bousculer un christianisme essoufflé et moins directif sur les comportements. Les dissensions s’illustrent dans des formes différentes, souvent plus individuelles.



Où prennent racines les dérives actuelles, où la tolérance est mise à rude épreuve et où le corporatisme social ou spirituel remplace souvent le désir d’assimilation ? Comment comprendre l’engagement de jeunes dans un Islam radical?



Un roman intelligent en radiographie sombre et complexe de notre temps, qui liste les symptômes d’un paradoxe: une société de contradictions, et qui reste aussi pétrie d’humanité.

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13 à table ! 2022

15 histoires sur le thème des vacances.

15 auteurs que j'apprécie.

15 petits moments de plaisir.

Pas un texte ne m'a déplu.

J'en ai bien sûr préféré certains, mais le choix des auteurs était à la base un gage de qualité.

Je vois que c'est la 8ème édition de 13 à table, dommage que je n'aie pas percuté pour les précédentes.

Parce qu'en plus, l'initiative est super.

Un grand bravo et un grand merci aux restos du cœur.

Et à Coluche bien sûr.

A l'année prochaine sans aucun doute.
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13 à table ! 2022

Le thème choisi cette année et sur lequel quatorze écrivains (et un cuisinier) se sont penchés pour aider les Restos du cœur : Souvenirs de vacances. Voici mes brèves impressions :

1) Tonino Banacquista : Le Fugitif : 5 étoiles : une histoire familial pleine d’émotion et teintée d'humour ;

2) Françoise Bourdin : Un faire-valoir : 3 étoiles : une histoire d'amour et de revanche sociale ;

3) Marina Carrère d'Encausses : Souvenirs d'enfance : 4 étoiles : une histoire féministe surprenante et bien amenée ;

4) Jean-Paul Dubois : Dag Hammarskjöld : 5 étoiles : cette histoire commence comme des souvenirs tristes d'un enfant unique puis finit par nous prendre aux tripes en soulignant le pouvoir des coïncidences ;

5) François d'Epenoux : On ne joue plus : 4 étoiles : d'abord de l'humour, puis de la tristesse et enfin le drame

6) Karine Giebel : L'Ascension : 4 1/2 étoiles : dur, dur, dramatique ! moi qui voulait une nouvelle plus gaie que la précédente, je suis servie !

7) Marie-Hélène Lafon : Les Étés : 3 1/2 étoiles : petite nouvelle très simple, bien écrite mais sans fioritures et il s'agit encore d'un souvenir d'enfance ;

8) Alexandra Lapierre : L'Abat-jour cramoisi du Vieux Sémaphore : 4 étoiles : deux sœurs ont un point de vue différent sur leur enfance ; l'une d'entre elles se venge. L'histoire est glaçante avec un coup de théâtre à la fin ;

9) Cyril Lignac : Poulet rôti à l'origan frais et au citron : 2 1/2 étoiles : on aurait pu se passer de cette contribution bien que la recette soit alléchante !

10) Agnès Martin-Lugand : Le Coup de folie des vacances : 4 étoiles : simple mais efficace hitoire d'emprise ;

11) Étienne de Montety : La Nuit de Juillet : 3 étoiles : histoire à l'eau de rose d'une jeune fille ;

12) François Morel : Petite vacance : 4 étoiles : j'ai bien ri - mais je n'en attendais pas moins de François Morel ;

13) Romain Puertolas : Martine : 3 1/2 étoiles : encore un thriller sous forme de speed dating, avec une fin humoristique ;

14) Tatiana de Rosnay : Génie et Magnificent : 4 étoiles : histoire à la fois émouvante et rafraîchissante - la retraite n'est-elle pas une très grande vacances, du moins on l'espère ?

15) Leïla Slimani : La Chambre verte : 5étoiles : une histoire d'inceste bouleversante.
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La grande épreuve

Etienne de Montety réussit à nous livrer un instantané d’une France qui se cherche, dans cet excellent roman choral (d’actualité), qui m’a littéralement captivée.

L’histoire est librement inspirée par l’assassinat du Père Hamel en juillet 2016.

L’auteur met habilement en scène 5 personnages, confrontés chacun à des interrogations (Deux jeunes hommes, un prêtre, une religieuse et un policier) et qui vont tragiquement être amenés à se retrouver dans une église...

Ce roman, magnifiquement écrit (et documenté) élabore la genèse d’un événement tragique à travers la vision de ces 5 protagonistes.

On assiste, impuissant, à ce point de bascule d’un esprit «qui se cherche » vers le fanatisme meurtrier.

Brillant et captivant, ce livre a été récompensé par le prestigieux Grand Prix du Roman de l’Académie 2020.

Amplement mérité!
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La grande épreuve

Le livre est inspiré par le drame de l’assassinat du Père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016.

Le récit s’orchestre autour de cinq personnages principaux qui ici habitent la région de Brandes dans le sud-ouest, s’éloignant ainsi du lieu d’origine du drame (la Normandie).



Un prêtre de paroisse, Georges Tellier, quelque peu désemparé par la perte d’audience de l’Eglise, une religieuse des Petites Sœurs de Jésus, Agnès, un jeune homme, David, qui a été adopté jeune et né d’une mère maghrébine, un policier d’origine vietnamienne, Frédéric, tout fier d’appartenir à la célèbre BRI, Brigade de Recherche et d’Intervention. Et enfin Hicham, jeune délinquant des cités, qui ne trouve pas sa place.



L’épreuve va attendre chacun de ces personnages.

Le prêtre Tellier a du mal à maintenir sa vocation face à une église qui se vide peu à peu. David, va se retrouver confronté à ses origines arabes et donc musulmanes en devenant adolescent, même s’il est élevé dans une famille « française de souche » et de la classe moyenne. Agnès va intervenir dans un institut et sympathisera avec des musulmanes qui l’impressionneront par leur foi. Hicham va connaître la prison et l’endoctrinement islamiste auquel il ne pourra résister.

Et Frédéric interviendra avec la police lorsque le drame va éclater.



Il est donc question d’islamisme et d’endoctrinement par des procédés qui font frémir : matraquage psychologique et idéologique, tout est bon pour manipuler ces jeunes en perte de repères.

Partant de là, l’auteur nous livre une vision très sombre de la société française, fragile et impuissante face à cette logique de conquête.



Etienne de Montety nous donne un récit percutant et poignant. Il a réalisé une enquête très poussée sur l’idéologie et les méthodes des islamistes.

Qu’est-ce qui a pu pousser ces jeunes à haïr notre société, eux qui se réclament de l’islam sans le connaître vraiment ?

Un récit poignant et qui pose les vraies questions.

L’auteur a obtenu récemment le grand prix de l’Académie Française pour ce livre.

Un récit à méditer…



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13 à table ! 2022

Comme chaque année, j’ai acheté et lu le dernier 13 à table : cette édition promettait d’être légère puisque le thème portait sur les vacances. Curieusement, pas mal d’auteurs les ont associées à des souvenirs d’enfance, vrais pour la plupart à mon avis et du coup, j’ai trouvé plus de ressemblances entre les nouvelles. Les vacances ne sont pas forcément synonymes de légèreté mais quasiment toutes les histoires se passent en famille.



Ma préférée est celle de Jean-Paul Dubois sur cet enfant qui découvre plus ou moins la politique mais j’ai passé un bon moment en lisant De Rosnay (pour le baume au cœur), Benacquista, Morel (nouvelle originale : le Président de la République décide de voyager incognito avec son masque sur la ligne Paris-St Lazare/Ermont-Eaubonne).

La nouvelle de Giébel et de Puertolas m’ont mise un peu mal à l’aise, mais pour des raisons totalement différentes : description d’une corrida d’un côté puis folie d’un homme de l’autre. D’Epenoux a choisi également de décrire une société de plus en plus violente.

Il n’y a pas une seule histoire que je n’ai pas aimée du tout.



La couverture, signée cette année encore Riad Sattouf, est belle et même si vous ne lisez pas ce recueil, achetez-le pour l’offrir à quelqu’un en plus de faire une bonne action pour les Restos du Coeur. Comme dirait Coluche (et plein d’autres encore aujourd’hui malheureusement) : « on compte sur vous ! »
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13 à table ! 2022

Est-ce une petite fille aux allures d'Esther, ou le champ de marguerites dessiné par Riad Sattouf qui a attiré mon attention ? Ou peut-être le logo des Restaurants du Coeur ? Quelle est belle l'idée de transformer la lecture de quinze nouvelles inédites, en repas distribués par les Restaurants du Coeur !

Depuis huit ans, des autrices, des auteurs offrent une nouvelle et des partenaire solidaires permettent la réalisation d'un recueil dénommé "13 à table".

Les souvenirs de vacances, tel est le thème retenu pour cette édition 2022.

J'ai beaucoup aimé lire l'ensemble du recueil, m'évader pendant quelques heures, partir en vacances, retrouver des images du passé... J'ai particulièrement aimé le jeune figurant, qui, pendant quelques heures, incarne un jeune soldat qui revient de la guerre ; et Millicent et Imogen qui se retrouvent dans une maison de retraite et montent un spectacle. L'escapade, le temps d'un aller-retour Saint-Lazare Ermont-Eaubonne d'un homme célèbre s'offrant "une petite vacance" et se frottant à la vraie vie, m'a beaucoup fait fait rire.

Merci à Tonino Benacquista, Françoise Bourdin, Martine Carrère d'Encausse, Jean-Paul Dubois, François d'Epenoux, Karine Giebel, Marie-Hélène Lafon, Alexandra Lapierre, Agnès Martin-Lugand, Etienne de Montety, François Morel, Romain Puértolas, Tatiana de Rosnay et Leïla Slimani pour des textes bien écrits, des images qu'on n'oubliera pas. Merci à Cyril Lignac pour son Poulet au Citron, qui malgré son titre n'est pas une nouvelle policière. Une bise à Esther !

Je n'oublie pas de souhaiter de Belles lectures 2022 à toutes et tous les Babeliotes.



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13 à table ! 2022

En général, j'achète ce volume de nouvelles ou je l'offre, car cela permet de financer 4 repas.

Le thème général cette année était de raconter des souvenirs de vacances.

Cela donne lieu à des nouvelles très variées où les souvenirs peuvent être heureux ou tragiques. Chaque auteur laisse libre court à son imagination.

C'est inégal, bien sûr. Certaines nouvelles sont très réussies (avec une belle chute qu'on ne voit pas venir), d'autres sont plus banales ou moyennes.

L'important c'est plutôt de faire une bonne action en achetant ce livre.

Cette année, on notera la présence de ... Cyril Lignac.
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La grande épreuve

Hisham et Daoud. C’est ce duo improbable qui, dans un village du sud-ouest de la France niché au milieu de nulle-part, va semer l’effroi en commettant l’irréparable.

Le sujet de La grande épreuve est un fait divers qui a touché la France en juillet 2016 : l’assassinat du Père Hamel en l’église Saint-Etienne-du-Rouvray par deux jeunes hommes radicalisés.

Au fil des pages nous remontons à la genèse du drame. Toute la diversité de la France y est présente, tant sociale que religieuse. Un couple sans histoire et terriblement lisse, les Berteau. Leur fils adoptif David qui s’interroge sur ses origines et qui prendra rapidement le prénom de Daoud. Agnès Mauconduit, aujourd’hui Petite Sœur Agnès, qui après des missions en Afrique est revenu dans son village et prône sans relâche le dialogue entre les communautés. Frédéric N’Guyen, d’origine vietnamienne, qui a trouvé le sens de sa vie au sein de la BRI. Hicham, le fils d’une famille d’origine algérienne qui passera par la prison avant de glisser progressivement vers l’embrigadement intégriste. Et enfin, le Père Georges Tellier, un prêtre exerçant son sacerdoce avec passion et ténacité dans une société qui s’éloigne toujours davantage de la foi catholique.

Ce livre nous amène à nous interroger sur ce qui fait une nation, sur ses valeurs, religieuses ou non. Le vivre ensemble est si fragile.

Les questions de religion sont bien sûr traitées, décortiquées et analysées subtilement et avec justesse par un talentueux Etienne de Montety. Mais au-delà, c’est la place de chacun dans la société, celle qu’il s’attribue ou bien celle qui lui est attribué, qui est abordé. On ne trouve aucun jugement de valeur dans ce récit, personne n’est pointé du doigt. Le lecteur est simplement mis face aux contradictions des êtres humains et de la société.

C’est un roman profond sur le monde actuel dans lequel nous vivons, écrit par un auteur qui maitrise parfaitement son sujet et sa trame. Il n’y a pas de pathos, il n’y a pas de raccourcis hasardeux, il n’y a pas de facilités de langage. Non, tout y est très juste, pesé et soupesé, jusqu’à l’issue que tout le monde connait.

Cette lecture m’a emporté et je fais rarement cette expérience qui veut qu’on lise un livre quasiment d’une traite tant il est passionnant. Peut-être est-ce en raison d’une sensibilité particulière pour le sujet traité, mais en tout cas, vous ne serez pas déçu(e) en vous y plongeant car il est terriblement d’actualité.



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13 à table ! 2022

J'écris cette critique alors que je n'ai même pas encore fini ma lecture... J'avoue avoir bien du mal à terminer ce recueil, dont la promesse était de nous faire de passer de belles vacances... C'est loin d'être le cas, je trouve les sujets traités assez durs, et peut-être que ce n'est pas le bon moment pour moi. Mention spéciale toutefois pour Tonino Benacquista, toujours, et pour François d'Epenoux, un auteur que je découvre ici, dont la nouvelle me donne envie d'en savoir davantage. Et pour la bonne cause aussi bien entendu.
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13 à table ! 2022

Je ne sais pas si c'est le thème de cette année qui m'a mieux plu, mais en tout cas, je trouve ce recueil de nouvelles particulièrement réussi. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ces petites histoires de vacances. Je trouve que l'idée d'intégrer la recette de Lignac au milieu du livre est pas mal du tout. C'est original.
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