" Ce qui rend l'atmosphère de cette ville (Paris) unique en son genre, c'est son humanité."
Kurt Tucholsky en juin 1924, page 53.
Tu sais, leur truc de patries, ça peut marcher seulement à condition qu'ils aient des ennemis et des frontières. Sinon, on ne saurait jamais ou commence l'une et où finit l'autre.
Nul d'entre nous ne semble avoir le temps ,on devrait cependant le prendre.
..... Si la politique d'urbanisme des Parisiens, une vraie calamité et un fiasco complet, ne repoussait massivement les gens vers ce qu'on appelle la banlieue, le grand Paris ressemblerait peut-être plus à un tout organique.
.......Mais les proches banlieues sont une horreur, une abomination - un chaos de maisons mal conçues et sans aucun goût, d'avenues sans aucun sens, un ratage sur toute la ligne. [1924]
Dans mes débuts, j'ai découvert les choses de la vie. Après, j'ai compris pourquoi elles sont ce qu'elles sont − et après, pourquoi il ne peut pas en être autrement. Et je voudrais pourtant qu'elles changent. C'est une question de force. En restant fidèle à soi-même...
Ça, une histoire d’amour… eh, mon colon, comment imaginez-vous cela ? L’amour, par le temps qui court ? Vous aimez, vous ? Y en a-t-il donc qui aiment encore de nos jour ? Tant qu’à faire, plutôt un, petit conte d’été. La chose n’est guère aisée. Vous connaissez ma grande répugnance à embêter le public avec mes histoires personnelles – voilà qui est hors de question. De plus, je trompe n’importe qu’elle femme avec ma machine à écrire, voilà pourquoi je ne je ne vis rien de romantique. Vous voudriez peut-être que j’invente une telle histoire de toutes pièces ? L’imagination ? Chasse réservée aux commerçants en difficultés de paiement. Alors ils ont plein d’idées. Quant à nous autres…
Nous avons le long de 225 pages dit « non », non par pitié et non par amour, non par haine et non par passion – maintenant nous voulons une fois dire oui. Oui : aux paysages et à la terre allemande. Cette terre sur laquelle nous sommes nés et dont nous parlons la langue. Et maintenant je voudrais ajouter quelque chose : il est faux que ceux qui prétendent représenter le sentiment national et qui ne sont que des bourgeois militaristes aient accaparé à leur profit ce pays et sa langue. Ni ces Messieurs du gouvernement en redingote, ni ces professeurs, ni ces Messieurs Dames du Stahlhelm ne sont à eux seuls l'Allemagne. Nous sommes là aussi. (…) L'Allemagne est un pays divisé. Nous en sommes une partie. Et malgré toutes les contradictions, nous exprimons avec constance notre amour serein pour notre patrie, sans drapeaux, sans orgue de Barbarie, sans tirer l'épée.
Les femmes d'amis
Les femmes d'amis détruisent l'amitié.
Timidement d'abord elles en investissent un petit coin,
s'y nichent,
attendent,
observent, et font semblant de prendre part à votre lien.
C'était un morceau de l'ami qui ne nous appartenait pas,
et nous n'avions rien remarqué.
Mais les choses évoluent vite :
elles s'installent dans une aile, et puis dans l'autre.
pénètrent dans le bâtiment
et l'occupent bientôt tout entier.
Il a changé, l'ami; comme s'il avait honte de cette vieille amitié,
Comme il avait honte autrefois, devant nous, de l'amour
il a honte aujourd'hui, devant elle, de l'amitié.
Il ne nous appartient plus.
Elle ne s'est pas mise entre nous - non, elle l'a emporté.
Ce n'est plus notre ami :
c'est son mari.
Il nous reste comme un endroit très sensible.
Nous le regardons tristement partir.
La raison du lit est toujours la meilleure.
21 juillet 1925.
Celui qui est trop ouvert d'esprit, sa cervelle fout le camp (Wer nach allen Seiten offen ist, der kann nicht ganz dicht sein.)
On est en Europe une fois citoyen et 22 fois étranger. Celui qui est intelligent, 23 fois.