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4.11/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Priest-en-Murat , le 10/04/1848
Mort(e) à : Paris , le 4/08/1914
Biographie :

Hubertine Auclert, née le 10 avril 1848 à Saint-Priest-en-Murat (Allier) et morte le 4 août 1914 à Paris, est une militante féministe française en faveur du droit de vote des femmes. Née dans une famille de la classe moyenne, elle est mise au couvent par sa mère à la mort de son père. Elle monte à Paris à une époque où l’avènement de la troisième République ouvre la voie à l’activisme des femmes qui exigent des changements dans le code Napoléon en faveur de l’éducation, l’indépendance économique pour les femmes et le divorce.
Inspirée par les activités de Maria Deraismes et de Léon Richer dont elle devient par la suite la secrétaire, Hubertine Auclert s'engage dans le mouvement pour les droits des femmes. Sa vie passée au couvent avait fait d’elle, comme nombre de féministes républicaines de l’époque, une militante anticléricale. Alors que le mouvement féministe français oriente majoritairement son action sur des changements légaux, en 1876, elle fonde la société Le droit des femmes qui soutient le droit de vote pour les femmes et qui devient en 1883 Le suffrage des femmes.
En 1878, le Congrès international sur les droits des femmes tenu à Paris ne soutient pas, à la contrariété d’Hubertine Auclert, le suffrage des femmes. Résolue, elle lance, à partir de 1880, une révolte des contribuables en défendant l’idée que, faute de représentation légale, les femmes ne devraient pas être imposables. Un de ses conseillers juridiques est l’avocat Antonin Lévrier qu’elle a épousé par la suite. Le 13 février 1881, elle lance la Citoyenne, un journal qui, plaidant avec force pour la libération féminine, reçoit le soutien de l’élite du mouvement féministe comme Séverine (Caroline Rémy) et de la mondaine Marie Bashkirtseff qui y écrit plusieurs articles. En 1884, Auclert dénonce la loi sur le divorce en raison de sa polarisation flagrante contre les femmes qui ne leur permettait toujours pas de garder leur salaire. Elle propose l’idée alors radicale d’un contrat de mariage entre conjoints avec séparation de biens.
En 1888, elle s’établit pour quatre ans avec son mari en Algérie avant de revenir à Paris. Contrainte pour des raisons financières de mettre un terme à l'expérience de La Citoyenne, Auclert continue son activisme.
En 1908, les Françaises mariées ont finalement reçu le contrôle de leurs propres salaires mais, à l’âge de 60 ans, Auclert continue de pousser en faveur de l’égalité complète. Existence d'une association Hubertine-Auclert.
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HUBERTINE AUCLERT (1848-1914), "La première suffragette". Présentation par Olivier Duhamel. Née en 1848 à Saint-Priest-en-Murat dans l'Allier, Hubertine Auclert est une féministe "intégrale", une "suffragette" passionnément engagée en faveur du droit de vote des femmes. A treize ans, après la mort de son père, Hubertine Auclert est mise au couvent. Quand elle en sort en 1869, alors qu'elle y a été tentée de devenir nonne, c'est en "militante anticléricale" qu'elle rejoindra Paris. Hubertine Auclert sait que sa revendication d'une égalité civique des femmes ne heurte pas seulement les "bourgeois" mais qu'elle divise les socialistes et les féministes. En 1878, dans : "Le droit politique des femmes, ou question qui n'est pas traitée au Congrès international des femmes", Hubertine Auclert met habilement l'accent sur les raisons d'une telle division : " Vous refusez le vote aux femmes sous prétexte qu'elles voteraient pour les prêtres et les jésuites - ce qui n'est pas prouvé - et vous ne craignez pas de permettre aux jésuites et aux prêtres de voter. Supposez-vous donc que les prêtres et les jésuites ne votent pas pour eux-mêmes ?" "Républicains, qui vous croyez radicaux, socialistes, qui niez le droit politique de la femme ; vous êtes des autocrates, vous niez la liberté, vous niez l'égalité. Pensez-vous pouvoir établir sérieusement un gouvernement républicain en conservant des esclaves qui feront de la France un pays continuellement en état de fermentation ?" Hubertine Auclert voit juste : la tendance dominante des socialistes et des féministes se méfie de l'influence de l'Eglise sur le vote des femmes. Imitant les méthodes des suffragettes anglaises, Hubertine Auclert pratique un art de la provocation et de la désobéissance civile qui fait grand bruit, mais parfois la marginalise : grève des impôts, refus du recensement, inscription sur les listes électorales, subversion des symboles de la République, par l'affiche, le dessin, le timbre ou les banderoles de son groupe « le suffrage des femmes ». En 1908, elle va jusqu'à briser une urne et en 1910 c'est avec Marguerite Durand qu'elle se présente aux élections. Elle poursuit cet activisme jusqu'à sa mort en 1914 : enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris, son tombeau évoque « le Suffrage des Femmes ». En 1914, son combat est loin d'être gagné. En 1919, on pouvait espérer, mais le Sénat bloque le dossier. Comme tant d'autres, Clemenceau craignait l'emprise de l'Eglise sur le vote des femmes, surtout dans les campagnes. Dans les années 30, malgré l'engagement d'une Louise Weiss, c'est toujours la même histoire. Jusqu'à ce qu'enfin, en 1944, De Gaulle et les résistants reconnaissent aux femmes, qui résistèrent aux nazis autant que les hommes, le droit de vote. Électrices, les femmes deviennent en droit éligibles. En droit, mais pas en fait. Leur petit nombre d'élues provoque l'indignation. Commence le combat pour la parité, mené notamment par Françoise Gaspard. Un combat qui se solde par une demi-victoire avec, en 2006, une révision de la Constitution prescrivant de "favoriser l'égal accès..." . En droit, tout est réglé. En pratique, tout reste à faire.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Hubertine Auclert
O ! Prolétaires, si vous voulez être libres, cessez d’être injustes.
Avec la science moderne, avec la conscience qui, elle, n’a pas de préjugés, dites : Egalité entre tous les hommes.
Egalité entre les hommes et les femmes.
Ascension de toute la race humaine, unie dans la justice, vers un avenir meilleur.
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Sur toute la ligne résultats négatifs. Je monte toute seule à l’assaut des préjugés et quand je crois toucher au but, avoir vaincu les plus grandes difficultés, je suis précipitée au-delà du point de départ. Si j’étais riche ce que je fais paraîtrait sublime, étant pauvre, ce n’est que ridicule.
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Hubertine Auclert
Vous refusez le vote aux femmes sous prétexte qu'elles voteraient pour les prêtres et les jésuites - ce qui n'est pas prouvé - et vous ne craignez pas de permettre aux jésuites et aux prêtres de voter. Supposez-vous donc que les prêtres et les jésuites ne votent pas pour eux-mêmes ?
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Hubertine Auclert
Républicains, qui vous croyez radicaux, socialistes, qui niez le droit politique de la femme ; vous êtes des autocrates, vous niez la liberté, vous niez l'égalité. Pensez-vous pouvoir établir sérieusement un gouvernement républicain en conservant des esclaves qui feront de la France un pays continuellement en état de fermentation ?
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En son numéro du 5 septembre 1882, Le Temps en parlant de ma lettre au préfet souligne le mot Féministes : "Mlle Hubertine Auclert a, dit-il, réclamé au profit des femmes, ou plutôt, le mot est joli, des féministes, un droit égal à celui que s'arrogent les libres-penseurs. Pourquoi, en effet, les féministes ne profiteraient-ils pas de ces occasions-là pour prêcher leurs dogmes particuliers?"
Les expressions : Féminisme, Féministes, ont été dès lors employées.
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Hubertine Auclert
Les hommes qui trouvent qu'il est inopportun de permettre aux femmes de sauvegarder leurs intérêts en exerçant leurs droits politiques, ne sont pas eux-mêmes mûrs pour la liberté.
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C’est parce que l’on a posé en principe qu’elle ne devait pas travailler, que dans toutes les professions la femme peine presque gratuitement 
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Hubertine Auclert
Vous riez beaucoup, messieurs les libres-penseurs, vous riez beaucoup du pape infaillible. Mais dans la vie présente, vous tous, vous êtes des papes infaillibles. Vous nous obligez sous peine de condamnation, à nous soumettre sans examen, sans discussion, aux lois que vous nous faites.

Le vote des femmes, 1908
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Hubertine Auclert
Hommes, vous vous croyez le droit de faire tout seuls de la politique, parce que vous allez tuer d'autres hommes sur les champs de bataille.

Le droit politique des femmes, ou question qui n'est pas traitée au Congrès international des femmes, Paris, 1878
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Hubertine Auclert
Avec l'administration des seuls hommes, nous avons de tout seulement l'apparence : les rues sont arrosées pendant que l'eau manque dans les maisons.

La citoyenne, 1881
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QUEL ROMANCIER A ECRIT CES PHRASES: « Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance » ?

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