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3.42/5 (sur 374 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 21/08/1947
Mort(e) à : Paris , le 21/03/2024
Biographie :

Frédéric Mitterrand est un acteur, scénariste, animateur de télévision, écrivain, producteur et réalisateur de documentaires et de films de cinéma français.

Il est le fils de Robert Mitterrand qui épousa Édith Cahier, nièce d’Eugène Deloncle, et le neveu de François Mitterrand, ancien président de la République française, et de Jacques Mitterrand. Il est ouvertement homosexuel

Après avoir suivi des études au lycée Janson-de-Sailly, il sort licencié d'histoire et de géographie de la faculté de Nanterre et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris.

Il enseigne l'économie, l'histoire et la géographie à l'École active bilingue de Paris (1968-1971).

Il paraît pour la première fois à l'écran à douze ans, sous le nom de Frédéric Robert, dans le film Fortunat (aux côtés de Michèle Morgan et Bourvil).

Il dirige de 1971 à 1986 les salles de cinéma d'Art et Essai Olympic Palace, Entrepôt et Olympic-Entrepôt.

Il réalise de nombreuses séries documentaires sur les grands destins du XXe siècle et des films de cinéma .

En 2000, Catherine Tasca, ministre de la Culture, le nomme président de la Commission d'avance sur recette du cinéma français.

Il produit et anime des émissions de télévision dont Etoiles, étoiles (1981-1986), Acteur Studio (1986-1987), Ciné-Fêtes (1984), Permission de minuit (1987-1988), Etoiles (1987-1992), Destins (1987-1988), Etoile Palace (1990), Du Côté de chez Fred (1988-1991)*, C'est votre vie (1993), les Amants du siècle (1993), Caravane de nuit (1994).

Il se passionne pour les grands personnages historiques et notamment les têtes couronnées et est souvent réclamé pour commenter des cérémonies royales.

Devenu en août 2003 directeur général délégué chargé des programmes et de l’antenne de TV5, il est également animateur sur Pink TV.

Le 4 juin 2008, Frédéric Mitterrand est nommé directeur de l'Académie de France à Rome (Villa Médicis) par Nicolas Sarkozy..
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1938, L'Œil du cyclone


Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
Comme souvent dans les régimes de dictature, les esprits rebelles se réconfortent par des plaisanteries : « Quelle est la différence entre une panthère, Morny et l’empereur ?
Réponse : il n'y en a pas. La panthère est tachetée par nature. Morny est acheté par tout le monde. Et l'empereur est à jeter par la fenêtre. »
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Curieusement, l'opinion publique prend parti pour le président qui annonce de sévères économies.

Elle le plaint d'en être réduit à l'extrémité de vendre une partie de son écurie. Il lui en reste quand même assez pour parader dans les revues et promener Miss Howard, dont les parures de bijoux étincellent au bois de Boulogne, où les dames du grand monde affectent toujours de ne pas la saluer.

Louis Napoléon se réconforte aussi à sa manière habituelle en resserrant une fois de plus son gouvernement.

Pas de surprise pour Victor : «II lui faut quelques zéros de plus à son budget, il ne se contente pas des zéros qu'il a ajoutés à son ministère. »
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« On m'a quelquefois demandé de quoi je me mêlais. Je me mêle de mes affaires. Les libertés des peuples, ce sont là mes affaires. »
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Morny sait que la majorité absolue pour la révision n'est plus sure, pour un peu, il jugerait les députés comme le fait ce Victor Hugo au talent détestable mais si lucide : « Ces pauvres êtres effarés, ils n’étaient pas bien sûrs de n'être pas déjà guillotinés, et s'en allaient chercher leurs chapeaux pour voir s'ils avaient encore leurs têtes.»
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Durant toute cette période, Napoléon III a navigué habilement entre toutes les composantes de son pouvoir qui se reflétaient jusque parmi ses proches: «L'impératrice est légitimiste, Morny est orléaniste, le prince Jérôme est républicain, moi, je suis socialiste, le seul bonapartiste, c'est Persigny, mais il est fou ! »
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Tu me considères en souriant à demi, avec au fond des yeux ce je ne sais quoi de vague qui me fait penser que je suis toujours un peu en deçà de toi.

C'est un instant de l'an passé, un instant du temps que tu m'aimais, un instant parmi tous ceux qui m'ont été arrachés et dont je suis maintenant si démuni que seules la nuit, ses rêves et les pensées du demi-sommeil m'en rapportent le souvenir.
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[ La préface de 2006 de la réédition de ce livre de 1983, par l'écrivain Philippe BESSON : ]

Il y a des livres que, pour d’obscures raisons (mais, en définitive, sont-elles si obscures ?), on repère, dans une librairie, au milieu de beaucoup d’autres : un nom sur une couverture, vaguement évocateur, un paysage sur une jaquette, un titre dont la douceur nous plaît.

Des livres qu’on feuillette, au hasard, dans cette même librairie, et dont la course s’interrompt sur une phrase qui nous crucifie : « Parfois, le désespoir est un sentiment calme ».
Des livres qu’on emporte, serrés contre soi, avec l’espoir qu’une fois rentré dans le silence d’une chambre, on y retrouvera cette musique dont une seule note nous a pincé le cœur.
Des livres qu’on ouvre, en tremblant et qu’on referme, quelques heures plus tard, avec la certitude qu’un basculement vient de se produire, dont on ne mesurera pourtant les effets que longtemps après.
Des livres qu’on porte, pendant des années, qui ne nous quittent pas, dont quelques lignes nous obsèdent. On en lit d’autres cependant, on en aime d’autres mais on demeure imprégné de celui-là, comme d’un parfum qui ne s’estomperait jamais tout à fait.


"Lettres d’amour en Somalie" de Frédéric Mitterrand est pour moi, de ces livres.

J’avais dix-huit ans et je ne laisserai personne me faire croire que c’est le plus bel âge. J’avais dix-huit ans et déjà, je cherchais dans la littérature une réponse à mes questions, une issue à mes intuitions, ainsi qu’un baume à mes tristesses. J’avais le pressentiment que je débusquerais dans les mots des autres un écho aux mots que je ne parvenais pas à prononcer, une direction à emprunter peut-être, et l’occasion de ne plus me sentir seul. 

Ces « lettres d’amour » sont arrivées à point nommé, comme s’il n’existait pas de hasard, comme si on finissait toujours par rencontrer ce qui nous ressemble. Elles sont d’un homme quitté, d’un homme rendu à la solitude par la décision d’un autre. Le narrateur a aimé passionnément, aveuglément peut-être, il s’est jeté dans l’amour sans précaution, sans retenue, il a fini par prendre des habitudes, par croire que cela durerait toujours, il s’est niché dans un lit, dans une vie et, un jour, sans qu’il aperçoive les signes avant-coureurs des désastres, il a été jeté hors de ce lit, de cette vie. La confession s’ouvre tandis qu’il y revient par effraction, une dernière fois, en devinant que c’est le geste ultime avant la souffrance pure. 
Et il comprend combien les désastres étaient en marche depuis longtemps.
Alors cet homme cherche un échappatoire à sa douleur, il lui vient l’idée d’un exil, le besoin d’un ailleurs. Mais puisqu’il faut partir, s’éloigner, autant se diriger vers un pays supplicié. Non, il ne choisira pas le soleil, la quiétude d’un voyage d’agrément, des palaces exotiques dans des contrées protégées, il préférera aller se confronter à la misère, à la désolation, à l’âpreté. Voici qu’il embarque pour la Somalie. 
La Somalie, où l’attendent les déshérités, les déclassés, les proscrits, les malchanceux. A-t-il le secret espoir, l’affreux espoir que le malheur des hommes sur notre planète rétrécie pèsera plus lourd que le sien, que le chagrin des autres estompera le sien ? Ou simplement lui faut-il aller jusqu’aux frontières de la désespérance, là où aucune rémission n’est possible ?

Frédéric Mitterrand dit le destin brisé des hommes de là-bas, la folie des nations, l’inconséquence des décideurs du monde, la marche vers le néant d’un peuple vaincu. 
Il dit aussi, comme en un écho amorti, son propre deuil, le chaos de son existence, la certitude tragique qu’il a tourné le dos pour toujours au bonheur.
La voix de l’amoureux et le lamento de la Somalie se mélangent, s’entrecroisent, se répondent. Et nous les entendons, très distinctement. Car ces lettres ne sont pas seulement écrites, elles nous sont lues, murmurées à l’oreille.
Les souvenirs affluent. Tout est prétexte à leur résurgence. Car, dans la tristesse, de partout, on reçoit des signes. Défilent alors les souvenirs de l’intimité perdue, des joies confisquées. Des souvenirs de cinéma aussi puisque les personnages des films nous ressemblent toujours étrangement. Des souvenirs de littérature puisque les livres racontent toujours notre histoire. Des souvenirs de l’homme au genou malade, ce Rimbaud qui flotte comme un fantôme. Des souvenirs d’un roi déchu avant l’effondrement des puissances coloniales. Tout s’entrechoque et nous renvoie immanquablement à notre propre mémoire.

Et l’on mesure soudain que ces lettres ne seront jamais envoyées, qu’elles sont destinées à un être qui ne les lira pas, qu’elles n’existent que pour elles-mêmes et pour atténuer, un peu, et de manière factice, la peine. Oui, elles sont écrites au désert, au vent, au dénuement. Elles ne seront pas enfermées dans des enveloppes, elles ne seront pas glissées sous la porte de l’appartement où un autre a pris la place. Elles auraient pu tout aussi bien finir dans un tiroir, être abandonnées dans une chambre d’hôtel mais Frédéric Mitterrand, à son retour en France, décide de les publier. Non comme une bouteille qu’on jette à la mer mais comme on solde un compte, comme on publie un acte de décès. Il lui faut aller jusqu’au bout de cet amour perdu. Il les offre à ceux qui ont vécu la même histoire, à toutes les femmes et tous les hommes, en somme.

Il m’est arrivé souvent de les lire à voix haute, ces lettres, devant des gens. Et à chaque fois, j’ai surpris dans leur regard un vacillement. Ces gens qui, au commencement de ma lecture, m’écoutaient distraitement se raidissaient tout à coup, devenaient attentifs. Une émotion solennelle s’emparait d’eux. A la fin, ils venaient me voir, ils parlaient bas, tentaient de dissimuler leur commotion, n’y parvenaient pas vraiment. Sans doute s’étaient-ils reconnus dans les mots.
Il m’est arrivé souvent aussi d’offrir ce livre. Je sais qu’il est demeuré longtemps sur des tables de nuit, sur des bureaux, que des pages en sont cornées, que des passages en sont soulignés. Cela n’arrive qu’aux livres qui nous parlent de nous.
Aujourd’hui, en rédigeant cette préface, d’une main tremblante, je sais que je vous convie à un voyage dont vous reviendrez différent. On ne revient jamais indemne d’un texte déchirant. 
Laissez-vous porter par cette voix lancinante, à la fois blessée et étrangement paisible. Laissez-vous envahir par les images terribles d’une Somalie à la dérive. Et puis, quand vous aurez refermé le livre, restez quelques instants dans le silence. C’est saisissant, ce qui tient dans un silence.

Philippe BESSON.
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Tu vis avec un autre et je suis à peine un souvenir. Pourtant, je préfère encore ma blessure à toutes celles que recouvraient si mal les mots du réconfort.
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Ma mère disait à ses amies qu'elle était soulagée que j'aie pu l'oublier sans trop de mal ; elles lui répondaient que c'est le privilège de l'enfance, cette capacité à pouvoir se consoler si vite. Les enfants ne se consolent jamais vite de s'être sentis abandonnés par une femme gentille ; ils font seulement leur premier pas vers la mort et ça leur fait peur.
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Et puis le passé, tu es aussi venu le reprendre. Je t'en redonnais un peu, à chacun de tes reproches. Je n'avais pas beaucoup la force de résister. Je pensais : voilà, je lui rends ces années puisqu'il semble qu'elles n'étaient pas heureuses, mais je garde tout de même, ce moment, ces paroles qui ont été dites ; le sommeil par exemple. Je garde au moins le sommeil.

Mais tu avais besoin de tout pour m'effacer de ta mémoire. Et comme cette démunition de moi, c'était encore un geste de toi, alors, moi, et bien moi je n'ai plus rien dit et je t'ai tout rendu.

Il faut pourtant se méfier des longs voyages : la tendresse, à chaque étape, rapporte des bagages.
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