AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.72/5 (sur 1336 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Baltimore, Maryland , le 27/05/1894
Mort(e) à : New York , le 10/01/1961
Biographie :

Dashiell Hammett est un écrivain et scénariste américain.

Né dans une famille pauvre, il passe sa jeunesse à Philadelphie où, après plusieurs petits boulots, il devient détective privé pendant six ans au sein de la célèbre agence Pinkerton. De cette expérience, il tire ensuite son inspiration pour le "Roman noir" (terme consacré seulement en 1944 par des intellectuels français).

Au début des années 1920, Hammett révolutionne le roman par son écriture sèche, visuelle, et des histoires dans lesquelles les notions de bien et de mal n'ont plus cours. Comme Agatha Christie, il donne place à une justice non-officielle.

Ses premières nouvelles paraissent en 1922 dans les collections de romans populaires appelées Pulp (pour « pulpe » : nom donné au mauvais papier imprégné de morceaux de bois sur lesquels ces ouvrages étaient imprimés), puis viennent "La Moisson rouge", "Le Faucon de Malte" et "La Clé de verre", dont les adaptations cinématographiques connaîtront le succès.

Sa brève carrière d'écrivain se termine en 1934. La seconde partie de la vie de Dashiell Hammett est dominée par l'alcool et le harcèlement dont il fait l'objet pendant la Chasse aux Sorcières maccarthyste. Accusé de communisme, mouvement pour lequel il n'a jamais caché sa sympathie, il est envoyé en prison. Ses ouvrages sont retirés des bibliothèques publiques à cette période et n'y retrouveront jamais leur place.

Alcoolique et malade de la tuberculose, Dashiell Hammett meurt laissant un roman non policier inachevé, "Tulip".
+ Voir plus
Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Dashiell Hammett   (53)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Lecture de "Un trône pour le ver de terre" / "Le chasseur et autres histoires" de Dashiell Hammet (éditions Gallimard, 2016) Par Michel Olivier, libraire à la librairie La Boîte à Livres Traducteur : Natalie Beunat Jusqu'ici le nom de Dashiell Hammett restait associé au roman noir américain, dont il a posé les bases au milieu des années 1920 à travers une soixantaine de nouvelles policières et cinq romans fondateurs, dont le faucon maltais, symbole s'il en est de la mythologie du privé coriace et taciturne. Le chasseur et autres histoires réunit ses nouvelles littéraires inédites et trois scénarios. Plus qu'une curiosité, ce recueil donne pour la première fois l'étendue de son talent d'écrivain. Une occasion rare, par ailleurs, de revenir sur la vie de Dashiell Hammett. Si, par leur qualité, ces fictions attestent ses ambitions littéraires, elles expriment également ses préoccupations sur la place de l'homme et de la femme dans une société en mutation. le courage et l'altruisme, la cupidité et le cynisme traversent ces textes non dénués de légèreté, grâce à l'humour caustique de leur auteur.

+ Lire la suite
Podcasts (3) Voir tous


Citations et extraits (220) Voir plus Ajouter une citation
Flitcraft avait été un bon citoyen, un bon mari et un bon père, non pas en raison de contraintes imposées de l'extérieur mais simplement parce que c'était quelqu'un qui se sentait mieux s'il était en phase avec son environnement. Il avait été élevé comme ça. Les gens qu'il connaissait étaient comme lui. La vie telle qu'il la connaissait était un édifice stable, solide, responsable et organisé. Et voilà qu'une poutrelle, en tombant, lui avait révélé que rien de tout cela n'était fondamentalement vrai. Lui, le bon citoyen-mari-père pouvait être anéanti entre son bureau et le restaurant à la suite d'un accident engendré par la chute d'une poutrelle. Il avait alors compris que les hommes meurent sans raison, comme ça, et qu'ils restent en vie tant que le hasard aveugle les épargne.
Ce n'était pas essentiellement l'injustice de cette constatation qui l'avait déstabilisé : cela, il l'avait accepté après le choc initial. Ce qui l'avait révolté, c'était de découvrir qu'en ordonnant ses affaires selon des principes raisonnables, il n'était plus en phase, mais déphasé par rapport à la vie. Il m'a confié qu'avant même de s'être éloigné de cinq mètres de l'endroit où gisait la poutrelle, il avait compris qu'il ne connaîtrait plus la paix tant qu'il ne se serait pas adapté à cette nouvelle vision de l'existence. Le temps de terminer son repas, il avait trouvé le moyen de s'adapter. La vie pouvait s'arrêter pour lui du jour au lendemain à cause de la chute d'une poutrelle : il allait changer de vie du jour au lendemain en quittant tout, purement et simplement.

Chapitre VII : Un G dans les airs.
Commenter  J’apprécie          550
La chambre était aussi sombre que les perspectives d'avenir d'un politicien honnête.
Commenter  J’apprécie          571
La boîte était à peu près vide à l'arrivée de la fille. Vers dix heures, elle s'était considérablement remplie, et dix heures, c'est bien tôt pour les clients de Larrouy. Je commençais à m'intéresser moins à la fille de Red — même si elle était jolie — et davantage à mes voisins. Ce qui me frappa, ce fut le petit nombre de femmes en vue. Vérifiant avec plus d'attention, je constatai qu'en effet la proportion des femmes par rapport aux hommes était fichtrement faible. Des hommes — des hommes au visage de rat, des hommes au visage en lame de couteau, des hommes à la mâchoire carrée, des hommes au menton veule, des hommes pâles, des hommes efflanqués, des hommes à l'air bizarre, à l'air coriace, des hommes à l'air ordinaire — assis à deux par table, quatre par table, et d'autres qui arrivaient, mais bougrement peu de femmes.

LE GRAND BRAQUAGE.
Commenter  J’apprécie          521
Si le Vieux disait qu'une chose était ci ou ça, il avait sans doute raison, car c'était un des zèbres circonspects qui, regardant par la fenêtre tomber des trombes d'eau, déclarent : « Il me semble qu'il pleut », au cas où, par hasard, quelqu'un renverserait un seau d'eau depuis le toit.

LE GRAND BRAQUAGE.
Commenter  J’apprécie          480
« Ned, tu ne m'as pas bien compris. Je ne t'ai pas demandé ce que tu en pensais. Je t'ai juste demandé quel genre de cadeau je devrais offrir à Miss Henry. »
Le visage de Ned Beaumont perdit sa vivacité et se changea en un masque un peu maussade. « Tu en es où, avec elle ? » demanda-t-il d'une voix qui ne laissait rien deviner de ses pensées.
« Nulle part. Je suis allé chez eux une demi-douzaine de fois peut-être pour discuter avec le sénateur. Parfois je la vois, parfois non, mais juste le temps de dire " Comment allez-vous ? ", ou quelque chose de ce genre en présence d'autres personnes. Je n'ai pas encore eu l'occasion de lui parler vraiment, tu sais. »
Une lueur amusée brilla un instant dans les yeux de Nad Beaumont, puis disparut. Il lissa un coin de sa moustache avec l'ongle de son pouce. « Demain, c'est ton premier dîner chez eux ?
— Oui, même si j'espère bien que ce ne sera pas le dernier.
— Et tu n'es pas invité à la soirée d'anniversaire ?
— Non. » Madvig hésita. « Pas encore.
— Alors ma réponse ne va pas te plaire. »
Madvig resta de marbre. « Mais encore ?
— Ne lui offre rien.
— Enfin, quoi, Ned ! »
Ned Beaumont haussa les épaules. « Fais ce que tu veux. Tu m'as demandé.
— Mais pourquoi ?
— Ça ne se fait pas d'offrir un cadeau à quelqu'un si on n'est pas certain que cette personne le désire.
— Mais tout le monde aime…
— Sans doute, mais ça ne va pas plus loin. Quand tu offres quelque chose à quelqu'un, c'est une manière explicite de dire que ton geste va être apprécié et…
— Pigé » fit Madvig. Il se frotta le menton de la main droite. Puis il fronça les sourcils et dit : «Tu as sans doute raison. » Son visage s'illumina. « Mais laisser passer l'occasion, c'est hors de question !
— Des fleurs, dans ce cas, ou ce genre de chose, proposa rapidement Ned Beaumont. Ça pourrait aller.
— Des fleurs ! Merde ! Moi, je pensais à…
— C'est ça ! Tu pensais lui offrir un coupé décapotable ou trois kilomètres de perles. Tu en auras l'occasion plus tard. Commence modestement, tu feras mieux après. »

Chapitre I : Le cadavre dans China Street, II.
Commenter  J’apprécie          460
Un meurtre n'est fatal que pour une personne : la victime, et quelquefois pour l'assassin !

Chapitre XXXI.
Commenter  J’apprécie          440
Cogner à droite, cogner à gauche, un coup de pied, cogner à droite, cogner à gauche, un coup de pied. Ne pas hésiter une seconde, ne pas chercher de cible. Dieu veillera à ce qu'il y ait toujours une gueule sur laquelle abattre votre matraque ou votre flingue, un bide pour votre tatane.

LE GRAND BRAQUAGE.
Commenter  J’apprécie          400
Il se tenait sur le seuil, son chapeau mou à demi écrasé entre sa tête et l'encadrement de la porte : il mesurait dans les deux mètres dix. Un long manteau noir à la coupe droite et tubulaire, boutonné depuis le cou jusqu'aux genoux, accentuait sa maigreur. Ses épaules pointaient, hautes, fines, anguleuses. Son visage décharné, ridé par l'âge, creusé par les intempéries, avait la couleur du sable humide et luisait de sueur sur les joues et le menton. Ses yeux étaient sombres, égarés et injectés de sang au-dessus de paupières inférieures si affaissées qu'elles dévoilaient leur membrane rose. Serré contre le côté gauche de sa poitrine par un bras recouvert d'une manche noire et terminé par une main crochue et jaunâtre, se trouvait un paquet.

Chapitre XVI : Le troisième meurtre.
Commenter  J’apprécie          390
« Pourquoi n'aimiez-vous pas père ? demanda-t-elle.
— Parce que, s'enflamma-t-il, je n'aime pas les maquereaux. »
Elle rougit et la honte gagna son regard. D'une petite voix sèche, étranglée, elle demanda : « Et vous ne m'aimez pas parce que… ? »
Il ne répondit rien.
Elle se mordit la lèvre et s'écria : « Répondez-moi !
— Vous, ça va, sauf en ce qui concerne Paul, la façon dont vous vous êtes servie de lui. L'un comme l'autre, vous étiez extrêmement nuisibles pour lui. J'ai essayé de le lui dire. J'ai essayé de lui dire qu'aussi bien l'un que l'autre, vous le considériez comme le représentant d'une espèce inférieure du monde animal et comme la proie rêvée que vous pouviez soumettre à n'importe quel traitement. J'ai essayé de lui dire que votre père était quelqu'un qui, toute sa vie, a eu pour habitude de gagner sans rencontrer de vrais obstacles et que s'il se retrouvait dans une situation critique, soit il perdrait la tête, soit il dévorerait les autres. Mais il était amoureux de vous, alors… »
Il fit craquer ses mâchoires l'une contre l'autre et s'approcha du piano.
« Vous me méprisez, accusa-t-elle d'une voix basse et dure. Vous me considérez comme une putain.
— Je ne vous méprise pas, répondit-il d'un ton irrité sans se retourner. Quoi que vous ayez pu faire, vous l'avez payé et vous avez été payée pour ça, et cela vaut pour chacun d'entre nous. »

Chapitre X : La clé brisée, II.
Commenter  J’apprécie          360
Il se tient en ce moment, là-bas, une réunion de businessmen étouffés d'indignation, des actionnaires qui roulent des yeux fous et se dressent sur leurs pattes de derrière pour réclamer à cor et à cris la peau du chef de la police. La police n'a pas fait de miracles, c'est évident, mais aucune police n'est équipée pour encaisser un coup de ce calibre, même si elle est persuadée du contraire. Toute l'affaire a duré moins de vingt minutes. Il y avait, disons, cent cinquante truands sur le coup, armés jusqu'aux dents, et dont chaque geste était minuté à la seconde près. Comment voulez-vous masser suffisamment de flics là-bas, évaluer l'importance du coup, dresser votre plan de bataille et le mettre à exécution en si peu de temps ? C'est facile de dire que la police devrait prendre ses précautions à l'avance et prévoir des effectifs suffisants pour tous les cas d'urgence, mais ces mêmes zèbres qui braillent « Pourriture ! » là-bas seraient les premiers à glapir « Au vol ! » si leurs impôts étaient augmentés de deux dollars pour payer plus de policiers et de matériel.
Commenter  J’apprécie          360

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dashiell Hammett (1985)Voir plus

¤¤

{* *} .._..