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3.67/5 (sur 18 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Saratov , le 30/06/1828
Mort(e) à : Saratov , le 17/10/1889
Biographie :

Nikolaï Gavrilovitch Tchernychevski (en russe : Николай Гаврилович Чернышевский) est un écrivain, philosophe et révolutionnaire russe.

Son père était prêtre orthodoxe à Saratov. Nikolaï commence des études au séminaire de Saratov avant de poursuivre ses études à l'université de Saint-Pétersbourg en 1846. Il sort diplômé en 1850 et revient enseigner la littérature dans un lycée de sa ville natale.

Il retourne à Pétersbourg en 1852 pour prendre le poste d'éditeur en chef de la revue Sovremennik (Le Contemporain). Cette revue lui sert à publier ses premiers essais politiques et philosophiques ainsi que ses critiques littéraires.

Le 7 juillet 1862, il est arrêté et enfermé à la forteresse Pierre-et-Paul de Pétersbourg.

Il y écrit son roman le plus connu Que faire ? qui marquera quantité de révolutionnaires dans l'histoire de la Russie, de Lénine à Emma Goldman. Le roman paraît dans les pages du Contemporain en 1863.

Après deux ans d'emprisonnement, il est jugé, reconnu coupable et condamné au bagne à vie en mai 1864.

Jusqu'en 1872, il est emprisonné en travaillant dans une mine, et, de 1872 à 1883, il est exilé à Viliouïsk, en Iakoutie, puis à Astrakhan, une ville plus clémente sur les bords de la mer Caspienne.

Tchernychevski obtient le droit de revenir à Saratov en 1889.

Socialiste utopique, communiste, nihiliste ou encore libertaire, Tchernychevski est un parfait représentant de la génération des "hommes des années 60".
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Nikolaï Tchernychevski   (3)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je ne conçois pas le repos hors de la solitude. Pour moi, être avec les autres, c'est déjà forcément m'occuper, travailler ou prendre du plaisir. Je ne me sens parfaitement à l'aise que lorsque je suis seul. Comment appeler cela? D'où cela vient-il? Chez certains, c'est dû à la dissimulation, chez d'autres à la timidité, d'autres encore, enclins à la mélancolie, s'isolent pour se plonger dans leurs réflexions, certaines personnes enfin éprouvent trop peu de sympathie pour leurs semblables pour souhaiter se joindre à eux. Rien de tout cela ne me paraît s'appliquer à moi. Je suis ouvert et franc, volontiers enjoué, et point du tout mélancolique. J'apprécie la compagnie des autres, mais leur présence est liée pour moi au travail ou au plaisir, deux choses qui doivent être suivies de repos, c'est-à-dire, pour moi, de solitude. Pour autant que je puisse le comprendre, cette particularité de mon caractère est due à mon amour de l'indépendance et de la liberté.
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La première période qui suivit sa transformation, il la passa presque entièrement à lire, mais cela ne dura guère qu'un peu plus de six mois. Quand il vit qu'il s'était constitué un système de pensée cohérent selon les principes qui lui semblaient justes, il se dit: "A présent la lecture devient secondaire, ce que j'ai lu me suffit pour la vie." il n'accorda plus désormais à la lecture que son temps libre, et il lui en restait peu. Mais il réussissait cependant à parfaire ses connaissances avec une rapidité étonnante: à vingt-deux ans, c'était déjà un homme d'une érudition remarquable. C'est qu'il s'était, là aussi, posé le principe suivant: rien de superflu, rien d'accessoire, de l'utile uniquement. Et qu'est ce qui était utile? " Sur chaque sujet, disait-il, on trouve fort peu d’œuvres capitales, tous les autres ouvrages ne font que répéter, délayer, gâter ce que ces œuvres, elles, présentent d'une manière infiniment plus complète et plus claire. Ce sont elles qu'il faut lire, toute autre lecture n'est qu'une perte de temps. Prenons, par exemple, la littérature russe. Je dis qu'il convient de lire, avant tout, Gogol. Si je prends de milliers d'autres romans, je constate aisément, en lisant cinq lignes prises sur cinq pages au hasard, que je n'y trouverai que du mauvais Gogol, pourquoi donc irai-je les lire? Il en va de même pour les sciences, où cette frontière est même plus nette. Si j'ai lu Adam Smith; Malthus, Ricardo et Mill, je connais l'alpha et l'oméga de cette branche de la science et il m'est inutile de m’intéresser à n'importe lequel des centaines d'économistes existants, le plus connu soi-t-il. En lisant cinq lignes prises sur cinq pages au hasard, je vois que je ne trouverai chez eux aucune idée neuve leur appartenant en propre, mais la répétition et la déformation des idées des autres. Je ne lis que des œuvres originales,jute autant qu'il m'est nécessaire de connaître cette originalité."
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Les personnes insuffisamment évoluées respectent fort peu l'inviolabilité du monde intérieur de leur prochain...Votre âme est une rue dans laquelle tout le monde regarde de sa fenêtre, non parce qu'on doit y voir quelque chose, non, on ne s'attend même pas à y voir quoi que ce soit d'utile ou de curieux, mais on a rien d'autre à faire. ça ne gène personne, pourquoi ne pas regarder? La rue, certes, cela ne la gène pas, mais l'homme n'éprouve pas grand plaisir à se faire ainsi importuner.
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Dans le travail comme dans le plaisir, les être humains sont entraînés ensemble par une force commune et irrésistible, plus puissante que toutes les particularités: dans le travail, c'est le calcul et le profit; dans le plaisir, les besoins de l'organisme, qui sont les mêmes pour tous. Il en va autrement pour le repos. Là, point de force commune effaçant toute particularité: le loisir est une chose beaucoup plus personnelle, la nature veut s'y exprimer pleinement, l'homme s'y individualise beaucoup plus et son caractère apparaît plus nettement qu'ailleurs dans le choix du délassement le plus doux et le plus agréable.
A cette occasion, les hommes se divisent en deux catégories principales: ceux qui appartiennent à la première préfèrent se reposer ou se distraire en la compagnie des autres. Tout le monde a besoin de solitude. Mais pour ces gens-là, elle doit être l'exception, la règle étant la vie en société. Ce groupe est numériquement beaucoup plus important que le second, dont les goûts sont opposés: ceux qui en font partie se sentent plus à l'aise dans la solitude qu'en société. Cette différence est même entérinée par l'opinion publique, qui la consacre par les expressions suivantes: "être sociable" ou "être renfermé". J'appartiens à la seconde catégorie, et elle à la première.
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A ces mots, le plus tranquillement du monde, il entra dans le bureau, tira de sa poche une belle tranche de jambon et un morceau de pain noir (le tout pesait environ quatre livres), s'assit, mangea ses provisions en s'efforçant de bien mastiquer, but la moitié d'une carafe d'eau, puis s'approcha des étagères et se mit à considérer s'il pouvait trouver une livre à lire. "Trop connu", "banal", "banal", "banal", "banal"... Ce "banal" s'appliquait à des ouvrages de Macaulay, Guizot, Thiers, Ranke, Gervinus. "Ah, ça, c'est bien", fit-il en lisant sur une tranche de plusieurs gros volumes Œuvres complètes de Newton. Il se mit à feuilleter rapidement les différents tomes, trouva enfin ce qu'il cherchait et prononça dans un sourire attendri: "Voilà, voilà. Observations on the Prophecies of Daniel and the Apocalypse of St. John. Oui, je n'avais pas jusqu'à présent de renseignements conséquents concernat cet aspect de la science. Newton a écrit ce commentaire sur son vieil âge, alors qu'il était moitié sain d'esprit, moitié dérangé. Un classique de l'action conjointe de la folie et de la raison. C'est une question d'un intérêt historique universel: on trouve le même mélange dans tous les événements sans exception, dans presque tous les livres, dans presque toutes les têtes. Mais nous en avons là, bien certainement, un exemple idéal: d'une part l'esprit le plus génial et le plus sain de tous ceux qui nous soient connus, de l'autre la folie qui l'atteint, une folie reconnue, indiscutable. C'est donc un livre capital dans sa partie. Les traits les plus infimes du phénomène général doivent s'y dessiner avec plus de netteté que nulle part ailleurs, et il ne fait aucun doute qu'il s'agit précisément du phénomène auquel appartient ce mélange de raison et de folie. Oui, ce livre mérite qu'on s'y arrête. Il se plongea avec une délectation studieuse dans la lecture de cet ouvrage que personne sans doute, sinon ses correcteurs, n'avait lu depuis cent ans: pour tout autre que Rakhmetov, lire ce livre ou manger du sable ou de la sciure, c'eût été pareil. Lui, il trouvait ça bon.
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Nous sommes surtout poussés au travail par des exigences extérieures et rationnelles, nous le sommes au plaisir par d'autres exigences, elles aussi communes à tout le genre humain. Quant au repos ou délassement, c'est l'élément par lequel l'individu cherche à restaurer ses forces après une activité qui avait entamé sa puissance vitale.
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La gymnastique, les exercices de force et la lecture, telles étaient les occupations privées de Rakhmetov. Mais, à son retour de Petersbourg, elles n'occupaient guère plus que le quart de son temps, le reste étant consacré aux affaires des autres, ou à des affaires qui n'étaient à personne en particulier. Il respectait en cela les mêmes principes que pour la lecture: ne pas perdre son temps à des affaires de seconde importance ou avec des gens de second ordre, ne s'occuper que des affaires capitales, car ce sont elles qui peuvent , sans qu'il y soit pour rien, le règlement des affaires de seconde importance et le sort des gens concernés. Par exemple, hors de son cercle, il ne fréquentait que ceux qui exerçaient quelque influence sur les autres. si l'on n'était pas considéré comme une autorité par un certain nombre de personnes, on n'avait aucune chance de nouer, fut-ce une simple conversation avec lui.
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Mais l'homme essaie toujours de faire durer le plus longtemps possible les situations auxquelles il s'est habitué. L'élément conservateur est fondamental dans notre nature, nous n'y dérogeons que par une nécessité impérative.
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[...] nul ne peut lutter contre sa propre nature. [...] C'est qu'un changement de caractère implique violence, cassure, or la cassure tue, la violence étouffe bien des choses.
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Le plaisir, comme le travail, exige le repos. Dans le travail comme dans le plaisir, les traits communs à toute l'humanité prennent le pas sur les particularités de chacun.
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