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3.58/5 (sur 78 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin , le 06/02/1905
Mort(e) à : Cologne , le 05/05/1982
Biographie :

Irmgard Keun est une écrivaine allemande.

Après une école protestante de jeunes filles, en 1921, elle fréquenta une école de commerce dans le Harz, puis elle prit des leçons de sténographie et de dactylographie à l’École Berlitz. Elle travailla ensuite comme sténodactylo. De 1925 à 1927 Irmgard Keun fréquenta l’École de théâtre de Cologne.

Quelques engagements s’en suivirent à Greifswald et Hambourg, mais avec un succès modéré. Pour cette raison elle mit fin en 1929 à sa carrière théâtrale et commença à écrire, encouragé par Alfred Döblin. En 1932 elle épousa l’auteur et metteur en scène Johannes Tralow mais le couple divorça dès 1937.

En 1931, son premier roman, Gilgi – eine von uns (Gilgi, l’une de nous) rendit Irmgard Keun célèbre d’un jour à l'autre. De même, Das kunstseidene Mädchen (La fille de soie artificielle, 1932) fut immédiatement un succès commercial.

En 1933-1934 ses livres furent confisqués et interdits. Sa demande d'adhésion à la Reichsschrifttumskammer fut définitivement refusée en 1936. Keun s’exila (1936 jusqu'à 1940), d’abord à Ostende en Belgique puis en Hollande. Elle voyagea alors avec son amant Joseph Roth.

C’est pendant cette période que parurent les romans Das Mädchen, mit dem die Kinder nicht verkehren durften (La fille que les enfants ne pouvaient pas fréquenter, 1936), Nach Mitternacht (Après minuit, 1937), D-zug drifter Klasse (L’express de troisième classe, 1938), Kind aller Länder (Enfants de tous les pays, 1938) dans les maisons d’édition qui publiaient la “littérature d’exil” germanophone en Hollande.

En 1938 Irmgard Keun se sépare de Roth. Après l'entrée des forces armées allemandes aux Pays-Bas, elle retourne en 1940 en Allemagne et y vit jusqu'à 1945 dans l'illégalité et la clandestinité.

Après la guerre Irmgard Keun tente de renouer les contacts perdus, rencontre Döblin et commence une correspondance de plusieurs années avec Hermann Kesten. Elle travaille comme journaliste et écrivant de petits textes pour la radio, le cabaret et des feuilletons.

En 1951 naquit sa fille Martina dont elle tint le nom du père secret. À partir des années 1960 les publications firent défaut et Irmgard Keun souffrant d’alcoolisme et appauvrie, elle fut mise sous tutelle, en 1966, et soignée dans le service psychiatrique de l’hôpital de Bonn, où elle resta jusqu’à 1972.

Ensuite elle vécut retirée à Bonn puis, à partir de 1977, dans un petit appartement de la Trajanstraße de Cologne.

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Source : Wikipedia,télérama n°3358
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Interview with Martina Keun-Geburtig, daughter of late Weimar author Irmgard Keun. Produced in 2011 by the German Book Office New York.


Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
[Le personnage de Heini est un peu, beaucoup, un portrait grincant de Joseph Roth, avec qui l'auteure avait une liaison quand elle ecrivait ce livre. Dandine]

Heini a passe son bras autour de moi. Sa voix un peu rauque est si enveloppante… Je pourrais l’ecouter pendant des heures, il m’arrive meme de comprendre ce qu’il a voulu dire.

Heini n’a-t-il pas dit : « La chair des femmes et la viande de boucherie ont besoin d’une lumiere savante. L’eclairage, c’est tout dans la boucherie et dans les boites de nuit. »

Heini est venu.« Bonsoir, madame, dit-il en lui baisant la main. Que vous etes belle, un peu barbare. Tiens, vous avez du sang aux oreilles… Ah ! ce sont des rubis. Splendides. »

Heini: -- Un ecrivain ne doit avoir peur de rien quand il ecrit, ni de ses propres phrases, ni de Dieu, ni du monde. Un ecrivain qui a peur n’est pas un ecrivain.
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Les Juifs de la bonne societe restent le plus souvent chez eux. S’ils veulent sortir et se montrer, et voir d’autres gens, ils ont encore trois cafes a Francfort. Ce sont les plus beaux et c’est bien dommage pour les Aryens de ne pas oser s’y montrer. Ils ont tout lieu de craindre, s’ils y vont, de voir imprimer dans le Sturmer qu’ils sont aux gages des Juifs. S’ils sont fonctionnaires, c’est pour eux la mise a pied. Il y a tout juste quelques Aryens assez braves pour s’y risquer, quand ils n’ont pas de situation a perdre. Au café du Rossmarkt, quelques Juifs courageux osent entrer. Ils boivent de la biere claire qu’ils n’aiment pas, pour ne point attirer l’attention et pour se donner l’air d’etre des Aryens. Du coup, dans ce cafe, les Aryens ne boivent pas de biere.
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Betty Raff s’occupe de tout ce qui ne la regarde pas ; c’est une belle ame. Elle veut venir en aide aux gens, les reconcilier. Par grandeur d’ame elle se mele de tout et met partout la discorde. Heini la connait bien: il l’appelle « le coin empoisonne ».Deux personnes ont une dispute; ce ne serait rien et elles se raccommoderaient la minute d’apres si Betty Raff n’intervenait pas pour leur faire faire la paix. Les gens que Betty Raff veut reconcilier sont brouilles pour la vie. « La banquise », disait Heini en parlant d’elle.
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Algin est venu nous rejoindre. Pâle et sombre, il est assis là, les yeux creusés, les mains blêmes à plat sur la table. Il a encore reçu une lettre de l'Office de contrôle des gens de lettres. On va procéder à une nouvelle épuration des écrivains: on va le passer au crible; cette fois-ci, sans doute, il va être sacqué. Il pourrait peut-être se tirer d'affaire en écrivant un long poème sur le Führer: il n'a pas encore pu s'y résoudre.
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Parfois, je me dis vraiment qu'en ce monde il n'y a pas de joies pour les adultes. Quand je serai adulte, aucun jouet ne me fera plus plaisir et je n'aurais plus envie de patins à roulettes, de toupie, de cerceaux, de poupées, ni de rien. Comment vivrai-je alors, quand rien ne me fera plus plaisir ? Parfois, j'ai envie de pleurer parce que je vais devenir une adulte et parfois j'aimerais que ça arrive tout de suite.
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Je suis si triste que c'est comme si j'étais morte. Je cours au cimetière, il est déjà tard dans la soirée, je suis calme et angoissée et l'air est comme un voile de brouillard chaud.
Je voulais retrouver la tombe de ma grand-mère, car au moment de disparaître ma grand-mère m'aimait, et maintenant qu'elle est morte et enterrée, elle continue de m'aimer. M. Kleinerz a dit qu'on ne pouvait faire confiance qu'aux morts.
(...)
Je ne veux pas pleurer. Les adultes rient quand je pleure. Et quand je ris, ça ne leur plaît pas non plus, parce que j'ai fait quelque chose qui ne leur convient pas. Il paraît que je dois apprendre à saisir le sérieux de la vie. Qu'est-ce que ça peut bien être ?
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Après le discours des politiciens français et allemands, les gens se sont dispersés peu à peu, et j’ai senti monter en moi de grandes pensées et un désir pressant d’obtenir des renseignements sur la politique, sur ce que veulent les hommes d’État et tout et tout. Les journaux m’ennuient affreusement et en plus je ne les comprends pas bien. J’avais besoin de quelqu’un qui m’éclaire et l’énorme vague d’enthousiasme, en se retirant, a déposé sur mon rivage un homme (…)
Nous sommes allés dans un café. Il était pâle et portait un complet bleu marine, il avait un petit air de Nouvel An — comme s’il venait de partager ses derniers sous entre le facteur et le ramoneur. Mais ce n’était pas le cas. Il était employé municipal et marié. J’ai bu du café et mangé trois parts de tarte aux noix— dont une avec de la crème, car j’avais sacrément faim — et j’étais très avide d’explications politiques. J’ai donc demandé au monsieur bleu marine et marié pourquoi ces hommes d’Etat étaient venus. Là-dessus, il se met à me raconter que sa femme a cinq ans de plus que lui. Je lui demande pourquoi on a poussé des cris en faveur de la paix, alors que nous sommes justement en temps de paix, ou du moins pas en guerre. Il me répond que j’ai des yeux comme des mûres. J’avais peur de paraître idiote mais j’ai demandé prudemment pourquoi les hommes politiques français nous avaient tellement émus du haut de leur balcon— si ça voulait dire que les gens étaient d’accord quand il y avait partout un tel enthousiasme, et si c’était bien certain qu’il n’y aurait plus jamais la guerre. Alors le monsieur bleu marine et marié me répond qu’il vient du Nord et que c’est pour ça qu’il est terriblement renfermé. Je sais d’expérience que tous ceux qui commencent par vous dire : « Moi, vous savez, je suis un être terriblement renfermé », ne le sont justement pas du tout et qu’ils vont tout vous déballer, ça ne fait jamais un pli. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que la cloche à fromage de la fraternité, au-dessus de nos têtes, se soulevait peu à peu et s’éloignait de nous.
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Je suis en général très fatiguée le matin, je mets du temps à m'habiller et je fais couler l'eau très fort dans la salle de bains pour faire croire que je me lave. Je m'assieds sur le rebord de la baignoire pour dormir encore un peu. C'est pour ça que j'arrive souvent en retard à l'école. Hans Lachs dit aussi qu'il est injuste d'atteler les enfants à la roue folle du temps, ce qu'il sait pour l'avoir lu dans de vrais livres d'adultes.
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Etre saoûl, c’est le seul moyen de ne pas être vieux.
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L'été, à l'heure de la sieste, ma mère, Tante Millie et d'autres femmes ont régulièrement poussé de grands cris apeurés et agité les mains dans tous les sens quand les guêpes bourdonnaient au-dessus des tartes aux prunes, avec leurs longs corps annelés et dangereux. Elles trouvaient les abeilles encore plus dangereuses. Et mille fois plus dangereux encore les bourdons, qui ressemblent à de gros coussins confortables et ronfleurs. Alors, une fois, je suis allée voir un arbre de la forêt municipale dans la discrétion la plus totale, j'ai pris une abeille sur une feuille et je l'ai gardée dans ma main jusqu'à ce qu'elle me pique. Ca n'a pas trop mal tourné pour moi, mais pour l'abeille, si. Elle avait perdu son aiguillon, sans aucun moyen de le remplacer. Ma main a un peu gonflé mais il ne s'est rien passé d'autre. Moi qui pensais qu'avec une simple piqûre d'abeille, le monde ne serait plus jamais le même.
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