L'originalité vient à qui ne la cherche pas.
(page 131)
Il est curieux que, placé dans le bouillon de culture catholique, Nicolas Chopin n'ait jamais témoigné du moindre sentiment religieux. Un goût très vif pour l'oeuvre de Voltaire - il en a emporté un volume de Marainville - explique jusqu'à un certain point son indifférence métaphysique. Il faut dire que, jusqu'à l'heure de sa dernière maladie exclusivement, jamais son fils Frédéric ne laissera deviner la moindre préoccupation surnaturelle. Le nom, la pensée de dieu ne vient pas une fois en trente ans sous sa plume.
Note de bas de page : Il est possible - et même probable - que Nicolas Chopin, semblable en cela à tant d'hommes de son temps, ait appartenu à la franc-maçonnerie. Le fait que Frédéric ait fréquenté à Paris des francs-maçons notoires, tels Albert Grzymala et le banquier Léo, a fait croire à son appartenance maçonnique. Aucun fait précis n'est toutefois venu étayer cette thèse.
759 - [p. 24]
La grande originalité de Liszt sera d’avoir étudié les lettres, le théâtre, la philosophie et la science autant que la musique proprement dite, d’avoir détourné au profit de son art toutes les richesses du monde intellectuel.
Je suis né de deux parents roumains, à Liveni, dans le département de Dorohoi, en pleine Moldavie.
Au moment où va paraître ce petit volume, je m'avise que je n'ai point rendu au souvenir de la Princesse Hélène Alexandre-Bibesco l'hommage que méritaient les attentions multiples dont elle n'a cessé de m'entourer. Aussi exprimé-je le désir que toute mon œuvre antérieure à Œdipe (exception faite des pièces qui portent une dédicace précise) soit considérée comme dédiée à sa noble mémoire.
G.E
C'est fini…
Cette histoire commence tout là-bas, dans la plaine moldave, et elle s'achève ici, au cœur de Paris. Pour aller de mon village natal à la grande cité où j'achève ma course, j'ai emprunté une route poudreuse, jalonnée d'arbres qui s'en vont, s'en vont à l'infini. Elle était longue, cette route, assurément. Comme elle m'a paru courte !
(page 148)
Les Français, que j’ai fini par aimer comme les miens.
Frédéric Chopin
De l’avis d’un des meilleurs interprètes contemporains de Liszt, Alfred Brendel : « Il n’a pas encore partout conquis la place qu’il mérite.(…) Nous descendons tous de Liszt. Le type de l’interprète de grand style qu’il a inauguré, notre conception de la sonorité, notre technique, nous les lui devons. Il faut que le public abandonne quelques-uns de ses préjugés. Il est grand temps de réhabiliter Liszt.
À propos de Sand : à l’égard de Chopin, elle éprouve plus de compassion que d’amitié sincère, et elle n’épargne pas les épigrammes : « Chopin ? Une huître, saupoudrée de sucre !- Ou encore : « chez lui, il n’y a que la toux qui soit permanente ». Liszt sourit et laisse dire. Ah ! les femmes !
Car il y a deux Chopin, selon les biographes.
D’un côté, le Polonais à part entière, le poitrinaire de naissance, l’amoureux transi, l’éternel nostalgique, le compositeur qui fait rêver les jeunes filles et déraisonner les musicologues épris d’images héroïques.
De l’autre, le Français, qui retrouve à Paris le climat paternel, l’homme gai, bien portant, robuste, l’amant gaillard qui, vers la fin de sa vie, éprouve quelques ennuis de santé, dont il trépasse sans trop se plaindre.