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4.31/5 (sur 85 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) à : Bnin , le 02/07/1923
Mort(e) à : Cracovie , le 01/02/2012
Biographie :

Wisława Szymborska est une poétesse polonaise.

En 1931 sa famille déménage à Cracovie où elle suivra des études de littérature et de sociologie à l'Université Jagellonne.

Membre du parti ouvrier unifié polonais (communiste) au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Wisława Szymborska s'en éloigne au cours des années 1950 en fréquentant certains milieux dissidents, comme ceux de la revue Kultura, éditée à Paris. Elle quitte finalement le parti en 1966.

Ses deux premiers recueils sont d'inspiration communiste, les suivants sont plus personnels. Elle a rejeté ses textes de jeunesse trop assujettis, selon elle, aux impératifs du réalisme socialiste.

Ses ouvrages à venir : "Sel" (1962), "Mille Consolations" (1967), "Poèmes" (1970) et "Tarsus et autres poèmes" (1976) montrent l'étendu de son registre, mêlant plusieurs considérations philosophiques à un humour raffiné dans l'évocation détaillée et lucide du quotidien. Le recueil considéré comme son chef-d'œuvre est "Cas où", paru en 1972, qui entraîne la consécration littéraire dans son pays. Chacun des recueils suivants a rencontré le même écho.

En dehors de la Pologne, son œuvre est particulièrement connue et appréciée en Allemagne où elle reçoit en 1991, le Prix Goethe. Elle a par ailleurs traduit en polonais de nombreux ouvrages français de l'époque baroque, en particulier des extraits d'Agrippa d'Aubigné. En 1993 paraît "Fin et Début".

En 1996, Wisława Szymborska est couronnée du prix Nobel de littérature, décerné selon la motivation exprimée par l'Académie suédoise, « pour une poésie qui, avec une précision ironique, permet au contexte historique et biologique de se manifester en fragments de vérité humaine. ». Cette reconnaissance a permis de mettre en lumière, sur le plan international, une œuvre poétique relativement méconnue en dehors de la scène germano-polonaise.

D'autres recueils vont paraître après cette récompense comme "Vue avec un grain de sable", "L'Instant", "Bout rimés pour les grands enfants", "Deux points", "Un amour heureux", "Le Silence des plantes".
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Wislawa Szymborska
L’imperfection est plus facile à supporter à petites dose.
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Wislawa Szymborska
QUEL GRAND BONHEUR

Quel grand bonheur

de ne pas savoir

dans quel monde on vit.

Il aurait fallu

exister longtemps

assurément plus longtemps

qu’il n’existe lui-même.

Juste pour comparer,

connaître d’autres mondes.

Se soulever au dessus du corps

qui ne sait rien mieux faire

que limiter

et dresser des obstacles.

Pour le bien de la recherche,

pour la clarté de l’image

au nom des conclusions dernières,

s’envoler au dessus du temps

au fond duquel tout cela virevolte et cavalcade.

Depuis cette perspective,

adieu à jamais

détails et épisodes.

Compter les jours de la semaine

apparaîtrait assez vite

dépourvu de sens.

Jeter une lettre dans la boîte –

une erreur de jeunesse sans cervelle.

L’écriteau : « Ne pas marcher sur la pelouse » –

pure folie.
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VUE D'EN HAUT

Sur un petit sentier gît un hanneton mort.
Ses trois paires de pattes soigneusement pliées.
Au lieu du mortel gachis - ordre et netteté.
L'horreur de cette vision reste modérée,
et sa portée locale, du chiendent à la menthe.
La tristesse ne se partage guère. Le ciel est bleu.

Pour notre tranquillité, les animaux ne meurent pas,
mais crèvent d'une mort que l'on dit moins profonde,
en y perdant-nous voulons le croire - moins de sens et de monde,
quittant, comme il nous semble, une scène moins tragique.
Leurs âmes humbles et soumises ne hantent pas nos nuits, gardent toutes leurs distances, restent à leur place.

Ainsi donc, le hanneton, gisant mort sur le sable,
brille au soleil dans son état nullement déplorable.
Il suffit de penser à lui d'un seul regard:
non, rien de capital ne lui est arrivé.
Ce qui est capital ne s'accorde qu'à nous.
A notre vie, à notre mort uniquement, notre mort qui, à tout instant, impose sa priorité.
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QUATRE HEURES DU MATIN

Heure de la nuit au jour
Heure du flanc droit au gauche
Heure pour avant la trentaine.

Heure balayée sous le chant des coqs.
Heure où la terre semble nous chasser.
Heure où nous glace le souffle des étoiles éteintes.
Heure de qu'est-ce qui-restera-bien-de-nous.

Heure vide,
sourde, aride.
Fond du fond de toutes les autres heures.

Personne n'est vraiment bien à quatre heures du matin.
Si les fourmis sont bien à quatre heures du matin
Bravo les fourmis.
Mais que viennent vite cinq heures
Si tant est que nous devons survivre.
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Nous pas lire

Pour le Proust, à la librairie,
te donnent pas de télécommande,
pas moyen de zapper
pour un match de football
ou un jeu où on gagne des Volvo.

Nous vivons plus longtemps,
mais moins scrupuleusement,
et en phrases beaucoup plus courtes.

Nous voyageons plus vite, plus souvent et plus loin,
et rentrons sans souvenirs, mais avec cartes mémoire..
C’est moi avec mon mec.
Là c’est mon ex je crois.
Et là tout le monde à poil,
donc à la plage, mais où.

Sept volumes, pitié.
Y a pas ça en plus court ?
Ou alors, encore mieux, en images ?
Y avait à la télé un truc, Marius, Fanny...
Mais ma belle-sœur me dit que c’est un autre Marcel P.

Et d’ailleurs, entre nous, c’est qui, votre Marcel.
Il a passé sa vie au lit, à gribouiller.
Une feuille après l’autre,
à pied, clopin-clopant.
Et nous , en cinquième vitesse,
touchons du bois, bien portants.
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Trois mots étranges

Quand je prononce le mot Avenir,
sa première syllabe appartient déjà au passé.

Quand je prononce le mot Silence,
je le détruis.

Quand je prononce le mot Rien,
je crée une chose qui ne tiendrait dans aucun néant.
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FIN DE SIÈCLE

Il devait être mieux que les précédents, notre XXe siècle.
Il n'aura plus le temps de le prouver,
ses années sont comptées,
son pas chancelant,
courte sa respiration.

Trop de choses se sont passées
qui n'auraient pas dû,
et ce qui devait advenir,
n'est pas advenu.

Ce devait être la promesse du printemps
et du bonheur, entre autres.

La peur devait quitter les montagnes et les vallées,
la vérité, plus vite que le mensonge
devait atteindre le but.

Quelques malheurs ne devaient
plus arriver du tout,
comme par exemple la guerre,
et la faim, et cætera.

On devait vraiment respecter
la vulnérabilité des vulnérables
la foi, et ainsi de suite.

Qui voulait se réjouir de ce monde
se retrouve face à un défi
impossible à relever.

La stupidité n'est pas drôle.
La sagesse n'est pas gaie.
L'espoir
n'est plus cette jeune fille
et caetera, hélas.

Dieu devait enfin croire en l'homme
un homme bon et fort
mais bon et fort
ça fait toujours deux hommes.

Comment vivre, me demande dans une lettre
quelqu'un que je voulais justement
interroger sur le même sujet.

À nouveau, et comme toujours,
comme il s'ensuit de ce qui précède,
il n'est pas de questions plus urgentes
que les questions naïves.
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"Curriculum Vitae

Que faut-il?
Il faut écrire une requête
et joindre son curriculum vitae.

Quelle que soit la longueur de la vie,
le C.V. se doit d’être court.

On est prié d’être succinct et de trier les faits.
Transformer les paysages en adresses.
Et souvenirs confus en dates sûres et certaines.

De toutes les amours, suffit le conjugal.
Et parmi les enfants, ceux qui sont nés vraiment.

Seuls ceux qui te connaissent, pas ceux que tu connais.
Voyages, si à l’étranger.
Appartenance à quoi, sans pourquoi.
Distinctions, sans à quel titre.

Écris comme si tu ne t’étais jamais
adressé la parole,
et t’évitais plutôt.

Tu peux omettre chiens, chats, oiseaux,
souvenirs de pacotille, amis et rêves.

Prix plutôt que valeur,
Titre plutôt que teneur.
Pointure de chaussures plutôt que où il va,
celui pour qui tu passes.
Joindre une photo avec une oreille bien visible.
C’est sa forme qui compte, non pas ce qu’elle entend.
Et qu’entend-elle au juste?
Le ronflement des machines à broyer du papier."
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"Quatre heures du matin

Heure de la nuit au jour
Heure du flanc droit au gauche
Heure pour avant la trentaine

(...)

Heure de qu'est-ce qui-restera-bien-de-nous.

heure vide,
sourde, aride.
Fond du fond de toutes les autres heures.

Personne n'est vraiment bien à quatre heures du matin.
Si les fourmis sont bien à quatre heures du matin
Bravo les fourmis. (...)"
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D'un regard il me fit plus belle,
et je pris cette beauté sans remords.
Heureuse, j'avalai une étoile.

S'il veut bien, qu'il me réinvente
à l'image de mon reflet
dans ses yeux. Je danse, je danse
dans les flots de mes ailes soudaines.
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