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4.64/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 7 mars 1764
Mort(e) à : Paris , le 15 février 1830
Biographie :

Pierre-Marc-Gaston de Lévis, second duc de Lévis, pair de France, né à Paris le 7 mars 1764 et mort le 15 février 1830 est un homme politique, , fils du maréchal de France François Gaston de Lévis, premier duc de Lévis.

Il épouse en 1784 Pauline Charpentier d'Ennery, dont il aura une fille, Adèle Charlotte Augustine (1785-1848) comtesse de Nicolaÿ, et un fils, Gaston-François (1794-1863), 3e duc de Lévis.

Grand bailli d'épée du bailliage de Senlis et député de la noblesse aux États Généraux de 1789, député à la Constituante, il émigre en 1792, prend part à l'expédition de Quiberon, au cours de laquelle il est blessé. Il rentre en France au 18 Brumaire
Ministre d'Etat
Il fut appelé à la chambre des pairs le 4 juin 1814 et fait duc et pair le 31 août 1817 (sans majorat).

Auteur d'ouvrages de littérature et d'économie politique.

Il est nommé à l'Académie par l'ordonnance de 1816 au fauteuil (6) de Pierre-Louis Roederer (exclu par la même ordonnance), où il aura pour successeur son neveu Philippe-Paul de Ségur. Il reçoit en 1817 Jean-François Laya (fauteuil 25) et François Roger (fauteuil 26).

Le duc de Lévis fut décoré de l'Ordre du Saint-Esprit le 30 septembre 1820.

Oeuvres :
1808 : Voyage de Kang-Hi, ou nouvelles lettres chinoises, 2 vol.
1808 : Maximes et réflexions sur différents sujets
1812 : Suite des quatre Fiercadins
1814 : L'Angleterre au commencement du XIXe siècle
1814 : Souvenirs et portraits
1816 : Considérations morales sur les finances
1818 : Des emprunts
1819 : De l'autorité des chambres sur leurs membres
1824 : Considérations sur la situation financière de la France
1828 : La conspiration de 1821 ou les jumeaux de Chevreuse, 2 vol.
1829 : Lettre sur la méthode Jacotot



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Source : Mercure de France
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Vidéo sur les lettres de Gaston de Levis à son épouse, Pauline.


Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Gaston de Lévis
Rien n'assure mieux le repos du cœur que le travail de l'esprit.
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Extrait de l'introduction de Claudine Pailhès :

Les lettres de duc de Lévis à sa femme sont toutes des lettres intimes. Il écrit quand ils sont séparés mais la distance et la durée influent sur le contenu. Quand la distance est courte – entre Paris et Versailles ou entre Paris et un des châteaux d'Île-de-France où ils séjournent – ce sont des mots brefs, touchant la vie quotidienne ou les affaires, parfois des digressions plus longues sur les choses de l'amour. Quand la séparation est plus longue – les temps de garnison –, les lettres s'allongent elles aussi et le duc décrit à sa jeune femme son environnement du moment, lui offrant des tableaux souvent pittoresques des lieux et des gens. Quand la distance et la durée de la séparation sortent vraiment du temps ordinaire de la vie, le duc, tout en continuant à s'épancher sentimentalement, transforme ses lettres en de véritables reportages à l'intention de sa femme, devenant ainsi un témoin de premier plan de l'Histoire. Son talent littéraire fait alors de sa correspondance un document exceptionnel.

En 1784 déjà, il nous transporte au cœur de la mosaïque des États allemands, à la cour de Prusse et même dans la chambre de Frédéric II, à Berlin, à Prague et sur les bords de la Néva et du Dniepr au long de pages remplies de vie, d'intelligence et d'humour.

Mais la correspondance atteint des sommets dans le temps de la Révolution. Pauline est partie aux Pays-Bas dès la fin de l'année 1790, elle gagnera l'Angleterre au début de l'été suivant, Gaston reste à Paris. Un an plus tard, il émigrera à son tour, il participera à la campagne de Champagne, puis il ira rejoindre sa femme en Angleterre. Il la quittera encore, et reprendra donc la plume, lors de l'expédition manquée de l'île de Wight puis lors du débarquement de Quiberon. Durant ces longues, très longues séparations, d'autant plus longues qu'on peut toujours les craindre définitives, Gaston de Lévis écrit beaucoup. Il écrit parce que l'écriture est son refuge dans la solitude, parce qu'elle est le lien qui le rattache à celle qu'il aime et parce que c'est le seul moyen de lui faire partager ses états d'âme, sa perception des événements révolutionnaires et ses interrogations, ses doutes sur l'attitude à prendre, de lui faire partager aussi son quotidien, un partage dont ils ont besoin tous les deux. Il l'informe au jour le jour des petits événements de sa vie et des grands événements de l'Histoire. D'où un très vivant tableau du Paris des années 1791-1792, des séances de l'Assemblée nationale aux émeutes en passant par les soirées de théâtre, et d'extraordinaires récits du retour de Varennes, de la fête de proclamation de la Constitution, de l'invasion des Tuileries, de la bataille de Valmy, du désastre de Quiberon...

Ce n'était pas l'objet premier de ces lettres, mais elles se révèlent un remarquable témoignage de première main sur la période révolutionnaire, rédigé sans les arrière-pensées d'un auteur, sans la distorsion du défenseur d'une cause, sans la recomposition qui préside aux "mémoires". Bref, un magnifique cadeau fait à l'Histoire.
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(...) Voilà des nouvelles de famille. Vous prétendez que je n’en sais ou plutôt que je n’en dis pas de société. En voici une qu’heureusement l’on vient de me raconter chez ma sœur. Le petit Gravescure, votre ami, était ce soir au théâtre de Monsieur dans une loge fermée de colonnes seulement, excepté du côté du théâtre où la séparation est une grande glace, sa vue est à peu près aussi longue que sa taille ; en arrivant dans cette loge, il voit sa ridicule figure dans la glace, se salue, et dit au duc de Laval tout bas : « Quel est donc ce seigneur qui vient de me faire la révérence, il a l’air bien noble ». Cela vous divertira d’autant plus que la dernière réflexion n’est partie, à ce que l’on présume, que lorsqu’il a reconnu la méprise. (...)
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Quand un jeune homme quitte les plaisirs et le séjour enchanté de la capitale pour l’insipide uniformité de la vie de garnison, les regrets l’empêchent de faire beaucoup de remarques sur la route qu’il parcourt. Ainsi, quand on quitte une personne à laquelle on est véritablement attaché, qui réunit les qualités du cœur à tant d’autres, enfin, vous, Pauline, jugez s’il est possible de faire un journal bien exact. Pour moi, je sais bien que sur le chemin de Paris à Metz, j’ai vu des arbres, des maisons, la Marne, de mauvais chevaux et voilà tout. N’attendez donc pas une relation de mon voyage jusqu’en Lorraine. Je l’ai fait avec aussi peu d’attention que celui de Paris à Versailles. Cependant, quand je suis arrivé à Metz, il a bien fallu sortir de cette espèce d’apathie pour faire les visites d’usage, présenter partout mon jeune camarade, l’installer dans son appartement, aller ensuite au chapitre, à Frescati, voir madame l’abbesse qui a toujours pour moi trop de bontés pour mon mérite, mais pas trop pour ma reconnaissance ; au bout de trois jours, refaire sa malle et repartir ; n’avoir dans ce temps qu’un malheureux quart d’heure pour écrire à sa Pauline ; en vérité, ce n’est pas la peine d’en avoir une comme la mienne pour aussi peu en profiter.
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Nous sommes arrivés ici, comme vous savez, en cabriolet et nos deux gens ou nous même à cheval. En Allemagne, on a peu ou même point de bidets, d’ailleurs, l’économie est une belle chose et les maîtres de poste mènent un chariot à quatre places avec trois chevaux. Il valait donc mieux changer de voiture, c’est ce que nous avons fait et, moyennant la somme modique de dix louis, nous avons acquis une viennoise ou un chariot de poste. J’ai été bien tenté de donner le cabriolet pour une partie du paiement, mais mon père a une passion incompréhensible pour cette dure et étroite voiture. Je crois, entre nous, que cela vient d’un certain goût de propriété qui lui fait trouver bon tout ce qu’il possède et qui s’étend même jusqu’à son cabriolet et moi.
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Me voici à plus de cent lieues de vous, ma chère amie, il y a bien du temps que je vous ai quittée et je n’ai pas encore de vos nouvelles. Jugez si je suis content : des chemins raboteux, de mauvais chevaux, une poussière aveuglante, une chaleur étouffante et point de Pauline, pas même une petite lettre à relire et à baiser ; pour toute ressource, quelques cheveux sous glace. Encore, j’ai été obligé de les serrer ; avant-hier j’ai pensé perdre ma bague, je ne veux plus la compromettre, elle est dans ma cassette au moins pour trois jours. Il faut bien se punir de son étourderie, c’est cependant la seule que j’aie à me reprocher depuis mon départ. J’ai presque toujours été aussi grave que je l’étais avec monsieur Lefebvre sous les platanes d’Ennery ; pour cette fois, c’est bien une gravité de tristesse. Je n’ai rien trouvé d’intéressant sur une route que j’ai faite plusieurs fois et le journal ne commencera, s’il a lieu, qu’en sortant d’ici. Je n’ai point trouvé à Metz le Chabot de votre amie, il est resté apparemment avec elle, qu’il est heureux et qu’il le serait davantage s’il fût resté pour Pauline, mais elle est à moi et je ne dis même qu’aux gens bien sûrs tout ce que je pense d’elle, car il faut faire le moins d’envieux qu’on peut.
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« Mon amour, tu me plais par toutes tes qualités, sous tous les points de vue et je ne troquerais pas tes moments d’humeur contre les caresses d’une autre. Après cela, ais-les, si tu oses. Tu vois que tu ne risques rien, tu tiens mon secret, je serai fâché mais toujours amoureux et jamais rien n’aura la force de rompre le lien qui attache nos cœurs. Seulement, quand ils sont absents, ils sont plus susceptibles, et sais-tu pourquoi ? C’est que le lien qui les unit est plus tendu et par conséquent est prêt à leur communiquer aussitôt les moindres impressions dont il est frappé. »
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Les Alsaciennes sont en général jolies, sans être d’une figure bien régulière ; leur manière de se mettre est assez piquante, elles ont des justes lacés par devant et leurs cheveux partagés en tresses reviennent former une espèce de toque. Cette coiffure vient sans doute de l’usage où elle sont de porter sur la tête les fardeaux les plus lourds et les plus embarrassants. J’ai souvent vu une laitière porter ainsi une douzaine de petits pots de crème dans un grand panier et tout cela de la meilleure grâce du monde. Cependant, cette habitude contractée de trop bonne heure fait que presque toutes ont le col trop court et peut-être, Pauline, nos petits enfants verront-ils ces paysannes d’Alsace comme ces peuples dont parle Gulliver, qui avaient les yeux aux épaules. En attendant, vous saurez que la société est ici fort agréable ; c’est la franchise allemande égayée par la vivacité française, mais la mauvaise compagnie est bien plus commune que la bonne. En revanche trouve-t-on une quantité de professeurs, de maîtres en tout genre, de pensions pour contenir les jeunes gens de tous les pays qui viennent y finir leur éducation. Les professeurs de droit public d’Allemagne, qui sont ordinairement chanoines de St Thomas, sont fort estimés, mais j’aime encore mieux mesdames les chanoinesses leurs femmes et je me rappelle avec plaisir madame Reiseisesness qui était aussi aimable que son nom l’est peu.
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Gaston de Lévis
L'argent, c'est comme le temps : n'en perdez pas, vous en aurez toujours assez.
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« Pauvre peuple, tu te réjouis, tu danses et des maux innombrables sont près de fondre sur toi, des forces étrangères s’apprêtent à ravager tes campagnes et à noyer tes villes dans le sang, à eux des Français ne craindront point de joindre leurs coupables efforts et ce seront tes plus cruels ennemis. L’hydre de la fiscalité s’apprête à te dévorer et, pour comble d’horreur, la famine hideuse te menace de sa gueule affamée. Tremble, peuple insensé, et vois l’abîme ouvert sous tes pas. Mais non, danse, la prévoyance du malheur est un malheur de plus. »
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