À part quelques esprits sérieux, notre époque vit au
jour le jour de faits plus que d’idées, et de faits sans grandeur. Les commérages auxquels est réduite la politique actuelle, les nouvelles du monde artistique et des salons, et ce triste bilan qui sous le titre de faits divers, expose les misères, les crimes et les aberrations de chaque jour, là se borne la nourriture intellectuelle et morale du plus grand nombre. Ce n’est pas qu’elle soit vide d’enseignements ; mais la moelle n’en est pas extraite et ces faits n’offrent à ceux qui en vivent qu’un intérêt passager, pris à part de leurs conséquences et de leurs causes : le simple appétit de l’incident, l’amour de l’enfant pour le conte ; dans l’esprit comme dans le journal, ils restent sans lien, sans ordre, séparés par des tirés. On réfléchit peu ; le temps manque ; le goût surtout. La vie, consacrée tout entière à la poursuite du but personnel, immédiat, harcelée par la concurrence sociale, est si haletante ! Tout s’y produit en hâte et sous forme de compétition : l’action, la pensée. Remonter aux sources est trop long.
Jules vallés : « Quand les femmes s'en mêlent, quand la ménagère pousse son homme, quand elle arrache le drapeau noir qui flotte sur la marmite pour le planter entre deux pavés, c'est que le soleil se lèvera sur une ville en révolte »
Le privilège a toujours été l'immoralité ; mais de plus en plus il se sent l'être et est reconnu comme tel. Que faire dans ce danger, sinon parler de morale, en parler beaucoup, s'en faire le professeur et l'arbitre.
Par la dépendance matérielle où (la femme) est tenue, écartée de presque toutes les fonctions sociales autres que serviles, et réduite à un salaire insuffisant, écrit la journaliste féministe André Léo, on la force ou de se vendre dans le mariage en échange d’une protection souvent illusoire, ou de se louer dans des unions temporaires : on en a fait un objet. Par la servitude morale qu’on lui impose en la déclarant faite pour l’homme, et non pour elle-même, née pour le dévouement annexe, accessoire du principal, en lui ordonnant la soumission, en la privant par conséquent d’initiative et de responsabilité, on l’a frappé d’incapacité morale – on en a fait un objet
Il ne s’agit plus aujourd’hui de la défense nationale, mais au lieu de se rétrécir, le champ de bataille s’est agrandit. Il s’agit de défense humanitaire des droits de la liberté
« Il y avait, dans un pays près d’ici, mais fort petit et qui ne se voit pas sur la carte, une commune indépendante de tous les peuples voisins, qui se gouvernait à sa guise, en raison de vieilles chartes qu’elle avait. » quand tout à coup, à cause de l’avidité de quelques-uns la royauté s’installe avec son lot d’injustices et de misères. Comment la population va-t-elle réagir ? »
Par la dépendance matérielle où elle est tenue, écartée de presque toutes les fonctions sociales autres que serviles, et réduite à un salaire insuffisant, on la force, ou à se vendre dans le mariage en échange d’une protection souvent illusoire, ou à sa louer dans des unions temporaires : – On en a fait un objet
Pourquoi cette peur insensée, illogique, de la connaissance, de la réflexion, du libre développement de l’être ? Parce que de la connaissance dérive la volonté, comme de l’ignorance l’incertitude. Qui pense et qui sait veut ; tous les despotes sentent cela
Son droit, dont s’irrite le pouvoir de l’homme, est en question ; l’inquiétude et la défiance éveillées mettent de coté l’ancienne courtoisie, et sans vouloir la traiter en égale, déjà on la traite en adversaire »
Le trône n’est autre chose qu’une barricade à l’usage des aristocraties