AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.84/5 (sur 25 notes)

Nationalité : Inde
Né(e) à : Jhansi , 1969
Biographie :

Pankaj Mishra est écrivain, essayiste et journaliste.

Il est titulaire d'un baccalauréat en commerce décerné par l'Université d'Allahabad et d'un MA en littérature anglaise de l'Université Jawaharlal-Nehru à New Delhi.

Il écrit régulièrement pour le Times Literary Supplement et le New York Review of Books.

Protégé de VS Naipaul, il apparaît comme une figure majeure du renouveau de la littérature de son pays.

Une terrasse sur le Gange (The Romantics, 2000) est le premier roman qui a traduit dans une dizaine de pays.

Il partage son temps entre New Delhi, Shimla et Londres.
Il a été récompensé à de nombreuses reprises notamment " From the Ruins of Empire". En mars 2014, il a obtenu le "Windham–Campbell Literature Prize" de l'Université de Yale.

site de l'auteur:
http://www.pankajmishra.com/
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Pankaj Mishra   (7)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Correspondant du journal le Monde en Bretagne, Nicolas Legendre vient de publier Silence dans les champs (éd. Arthaud). En 331 pages, il résume sept années d'enquête sur le système agro-industriel breton. Une investigation fouillée qui l'a hanté jour et nuit. Dans ce livre, Nicolas Legendre met en lumière l'avènement d'un productivisme acharné en Bretagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui a contraint les petits paysans à s'endetter pour faire toujours plus de volume et enrichir une minorité. Il y décrit l'omerta que peu ont osé briser, sous couvert de progrès économique, les pressions parfois violentes subies par les rares "kamikazes". Il détaille la connivence des banques, des firmes agrochimiques, des fabricants d'équipements, des coopératives, du syndicat majoritaire, de la grande distribution, et de certains élus. Dans cet épisode, Nicolas Legendre décrypte ces mécanismes, leurs causes et leurs conséquences. Il évoque aussi la manière dont il a travaillé pour mener cette enquête au long cours. Après l'entretien avec Nicolas Legendre, Michaël, Mathilde et Romain, libraires à Dialogues, nous conseilleront quelques ouvrages pour compléter la réflexion. Bibliographie : - Silence dans les champs, de Nicolas Legendre (éd. Arthaud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21909519-silence-dans-les-champs-nicolas-legendre-arthaud - Algues vertes, d'Inès Leraud (éd. Delcourt) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15460416-algues-vertes-l-histoire-interdite-ines-leraud-delcourt - L'Âge de la colère, de Pankaj Mishra (éd. Zulma) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20335238-l-age-de-la-colere-une-histoire-du-present-pankaj-mishra-zulma - Plutôt nourrir, de Clément Osé et Noémie Calais (éd. Tana) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20925965-plutot-nourrir-l-appel-d-une-eleveuse-clement-ose-noemie-calais-tana-editions - Paysannes, d'Anne Lecourt (éd. Ouest France) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21910014-paysannes-anne-lecourt-le-breton-editions-ouest-france - Reprendre la terre aux machines, de l'Atelier paysan (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18641948-reprendre-la-terre-aux-machines-manifeste-pour--l-atelier-paysan-seuil - Notre pain est politique, de Mathieu Brier (éd. de la Dernière lettre) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15652892-notre-pain-est-politique-les-bles-paysans-face--mathieu-brier-editions-de-la-derniere-lettre

+ Lire la suite
Podcasts (1)


Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Une violence sauvage se déchaîne depuis quelques années sur une vaste étendue de territoires : guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, attentats-suicides en Belgique, au Xinjiang, au Nigeria, en Turquie, insurrections du Yémen à la Thaïlande, massacres à Paris, en Tunisie, en Floride, à Dacca et à Nice. Les guerres conventionnelles entre États sont éclipsées par les guerres entre terroristes et contre-terroristes, insurgés et contre-insurgés. Il se livre aussi des guerres économiques, financières et cybernétiques, des guerres de l’information et via l’information, des guerres pour le contrôle du marché et du trafic de la drogue et des guerres entre milices urbaines et groupes mafieux. Peut-être les historiens de demain décèleront-ils rétrospectivement dans ces destructions non coordonnées le commencement d’une Troisième Guerre mondiale – la plus étrange, la plus longue de toutes, et qui s’apparente, dans son ubiquité, à une guerre civile mondiale.
Commenter  J’apprécie          120
Mes rencontres avec les autres amis de Catherine ne connurent pas davantage de succès. Une fois franchie la barrière de la langue (...), nos conversations s'enlisaient dans les préjugés et l'artifice. Ces gens étaient incapables de voir l'Inde autrement que comme un foyer plus ou moins pittoresque d'analphabétisme, de pauvreté et de fanatisme religieux : au retour de leurs excursions de Bénarès, ils parlaient avec animation de sadhus debout sur une seule jambe depuis dix ans, d'enfants estropiés mendiant dans les rues et les énormes rats qu'on voyait courir jusqu'à dans la moindre ruelle.
Commenter  J’apprécie          60
Puis les brumes se dissipèrent, et nous eûmes plusieurs jours sans nuages. Le fleuve miroitait et brasillait dans le soleil de l’après-midi. Des cerfs-volants d'un rouge et d'un jaune vifs flottaient très haut, comme suspendus dans le bleu pur du ciel. Des enfants firent leur apparition sur les ghats réservés aux baigneurs : les pav&s disjoints des marches se couvrirent de jeux de marelle tracés à la craie ; des vendeurs de drogues décharnés rôdaient devant l'entrée des temples où des joueurs d’échecs se penchaient sur des plaques de carton écornées ; des pèlerins s'habillaient et se déshabillaient tout le jour dans un lent kaléidoscope de couleurs chatoyantes : Indiens du Sud dans leur saris de soie violette de Kanjeevaram, visiteurs du Rajasthan déroulant les interminables bobines de leur tenue jaune et cramoisi, veuve s du Bengale dans leur tenue austère de coton blanc. L e soir, très loin, au nord de la ville, les bûchers scintillaient comme des vers luisants dans le crépuscule.
Commenter  J’apprécie          10
3. « La plupart d'entre eux [les « radicalisés »] n'appartiennent ni aux plus pauvres des pauvres, ni à la paysannerie, ni à la classe des défavorisés urbains. Ce sont des jeunes gens instruits, souvent sans emploi, émigrés de la campagne vers la ville, ou d'autres membres de la frange inférieure de la classe moyenne. Ils ont abandonné les secteurs les plus traditionnels de leurs sociétés et succombé aux chimères du consumérisme sans parvenir à la satisfaction de leurs désirs. Ils réagissent à leur propre déperdition et à leur sentiment de désorientation par la haine des bénéficiaires supposés de la modernité. Ils clament les mérites de leur culture autochtone ou en revendiquent la supériorité alors même qu'ils en ont été déracinés.
Quels que soient leur culture d'origine et les accents locaux de leur rhétorique, ces hommes marginalisés ciblent ceux qu'ils considèrent comme des élites vénales, intraitables et menteuses. Donald Trump a fait surgir sur le devant de la scène les nationalistes blancs enragés d'avoir été dupés par des libéraux mondialisés. Un même dégoût des technocrates et cosmopolites londoniens a mené la Grande-Bretagne au Brexit. Les nationalistes hindous, le plus souvent issus de l'échelon inférieur de la classe moyenne, instruits, avec une certaine expérience de la mobilité, visent des Indiens anglophones "pseudo-sécularistes" en les accusant de dédain pour l'hindouisme et les traditions vernaculaires. Les nationalistes chinois méprisent la petite minorité de leurs compatriotes technocrates pro-Occidentaux. Les islamistes radicaux, fervents autodidactes de l'islam, passent beaucoup de temps à décrypter les différences entre les vrais musulmans et les musulmans de façade, ceux qui ont sombré dans l'hédonisme et le déracinement de la société de consommation. » (pp. 98-99)
Commenter  J’apprécie          00
En passant sous silence les coûts du « progrès » occidental, on a gravement compromis la possibilité d’expliquer la prolifération d’une politique de violence et d’hystérie dans le monde actuel, sans parler de trouver le moyen de la maîtriser.
Commenter  J’apprécie          20
Les racines de notre personnalité sont aussi nombreuses qu'elles sont enchevêtrées : elles plongent dans le contexte social et affectif de nos jeunes années, dans celui de nos parents et, si l'on remonte plus loin encore, de nos ancêtres.
Commenter  J’apprécie          20
1. « Un fait prête à réflexion : à l'époque où D'Annunzio ouvrait des perspectives à une politique wagnérienne de grand spectacle, environ 20% seulement de l'humanité vivait dans des pays qui pouvaient se revendiquer indépendants. En Asie et en Afrique, les religions et les systèmes philosophiques ancestraux offraient encore à la majorité des populations une interprétation fondamentale et essentielle du monde, susceptible de donner du sens à la vie et de créer des liens sociaux et des croyances partagées ; il existait également une structure familiale très solide ; des institutions intermédiaires, professionnelles et religieuses, définissaient le bien commun de même que l'identité individuelle. Ces attaches traditionnelles – féodales, patriarcales, sociales – pouvaient être très oppressives. Mais elles permettaient aux êtres humains de coexister, très imparfaitement, dans les sociétés au sein desquelles ils étaient nés.
En d'autres termes, en 1919, un nombre relativement limité d'individus pouvaient éprouver de désenchantement à l'égard de la modernité libérale pour la simple raison que seuls quelques-uns d'entre eux y avaient eu accès. Depuis, cependant, des milliards d'autres ont été exposés aux promesses de liberté individuelle dans une économie mondiale néolibérale qui oblige constamment à improviser et à s'ajuster – au rythme de l'obsolescence qu'elle impose. Mais l'avertissement de Tocqueville résonne encore à nos oreilles : "Pour vivre libre, il faut s'habituer à une existence pleine d'agitation, de mouvement, de péril." Faute de quoi, on passe très rapidement de la liberté sans limites à une soif de despotisme sans bornes. » (pp. 39-40)
Commenter  J’apprécie          00
6. « Dans chaque cas humain, l'identité se révèle poreuse et inconsistante et non pas figée et distincte, encline à la confusion et à se perdre dans un jeu de miroirs. Les courants croisés d'idées et d'inspirations – la vénération nazie pour Atatürk, la dénonciation de l'Occident moderne par un philosophe français gay et sa sympathie pour la Révolution iranienne, les diverses sources d'inspiration idéologique de celle-ci (sionisme, existentialisme, bolchevisme et chiisme révolutionnaire) – indiquent que l'image d'une planète définie par des civilisations cloisonnées, elles-mêmes définies par la religion (ou son absence) est un schéma puéril. Ces croisements détruisent l'axe primaire – religieux-séculier, moderne-médiéval, spirituel-matérialiste – à l'aune duquel le monde contemporain se mesure encore, révélant que ses populations, si différent que soit leur passé, avancent sur des chemins convergents qui se recoupent par endroits.
[…]
La clé des comportements de l'imitateur ne réside pas dans un quelconque choc de civilisations, mais, au contraire, dans un désir mimétique irrépressible : logique de fascination, de l'émulation et de l'affirmation vertueuse de soi, qui lie les rivaux de façon inséparable. Cette clé réside dans un 'ressentiment', dans ces jeux de miroirs tourmentés dont l'Occident, ainsi que ses ennemis affichés et, de fait, tous les habitants du monde moderne sont prisonniers. » (pp. 192-193)
Commenter  J’apprécie          00
8. « […] Dans les termes d'al-Awlaqi, "le djihad ne dépend pas d'un moment ou d'un lieu". Il est "mondial […]. Les frontières ni les barrières ne l'arrêtent." Al-Souri, qui a établi Al-Qaida en Europe, et l'a relié aux djihadistes radicaux d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient, des Balkans, de l'ex-Union soviétique et de l'Asie du Sud et de l'Est, prêchait un djihad décentralisé, nomade, presque anarchiste. Les "loups solitaires" de Daech, qui ont tué à l'aveugle en Tunisie, à Paris et à Orlando, ont entendu son appel.
En anticipant ces figures déconnectées et sans lien entre elles, Bakounine, l'un des dévoyés sociaux et exilés volontaires du XIXe siècle, a vu plus loin que ses contemporains : le déclin des idéologies développementaliste et collectiviste, une plus grande latitude d'action pour la volonté de puissance individuelle, une politique existentielle, et des façons toujours drastiques et froidement lucides de faire ou de transcender l'Histoire. Ce révolutionnaire sans patrie entrevit que dans des régions significativement étendues du monde – le nôtre – les idéologies du socialisme, de la démocratie libérale et de l'édification de nations perdraient leur cohérence et leur attrait, laissant place à des acteurs politiques mobiles et dispersés créant des spectacles violents sur la scène mondiale. » (pp. 377-378)
Commenter  J’apprécie          00
2. « Au lieu d'harmoniser des intérêts dépendant de la société, une économie de plus en plus industrialisée créa des antagonismes de classe et de grossières inégalités – résultat qu'aucun des philosophes de salon n'aurait su prévoir à leur époque préindustrielle. D'attentes déçues en conditions de travail déplorables, un nombre croissant de personnes se radicalisèrent. Vers la moitié du XIXe siècle, le bourgeois était devenu une figure honnie et le socialisme, un aimant pour les intelligentias naissantes à travers l'Europe, avant de se répandre dans le monde entier comme la première force motivante de la "révolution" – un mot qui désormais connotait la création d'un ordre entièrement nouveau, œuvre de l'homme, et ouvrait la voie à des solutions radicales totalitaires.
L'attraction de la démocratie, grossièrement définie comme égalité des conditions d'existence et fin des hiérarchies, allait s'exercer avec une force toujours croissante jusqu'au point paradoxal où fascistes, nazis et staliniens purent revendiquer le qualificatif de démocrates authentiques, au motif qu'ils appliquaient un principe plus profond d'égalité et offraient une plus grande participation à la politique que les bourgeois démocrates libéraux se souciaient de le faire. » (pp. 85-86)
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pankaj Mishra (74)Voir plus

Quiz Voir plus

Métro Quiz

🎬 Film français réalisé par François Truffaut sorti en 1980, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, c'est ...

Le premier métro
Le dernier métro
L'ultime métro

10 questions
43 lecteurs ont répondu
Thèmes : métro , chanson , romans policiers et polars , cinema , romanCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..