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3.46/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Aillevillers (Haute-Saône) , le 21/12/1920
Mort(e) à : Paris , le 05/10/2016
Biographie :

Georges Balandier est un ethnologue et sociologue français.

Il commence par des études de philosophie, mais la guerre et l'occupation le font réfractaire au STO (Service du Travail Obligatoire) puis résistant.

Membre de la SFIO de 1946 à 1951, il devient ethnologue tout en participant de l'intérieur à la libération de l'Afrique. Dès 1952, il prend parti pour l'indépendance dans les Cahiers de sociologie. Il conduit ensuite des recherches sous l'administration de Pierre Mendès France, mais rompt avec la politique quand De Gaulle met la Guinée de Sékou Touré hors de l'Union française.

Il inaugure, en 1962, la première chaire de sociologie africaine à la Sorbonne.

En 1982, il fonde avec Michel Maffesoli le Centre d'études sur l'actuel et le quotidien.

Balandier était directeur des Cahiers internationaux de sociologie avec Michel Wieviorka.

Il était professeur émérite de la Sorbonne (Université Paris Descartes), Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et collaborateur au Centre d'études africaines.
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Vidéo de

Le Cercle littéraire de la BnF - Entretien du 23 mars 2012 .
Le Cercle litteraire de la BnF, 23 mars 2012, avec Gabrielle Mass, Michaël Ferrier et Georges Balandier. Présenté par Laure Adler et Bruno Racine


Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Expliquer des peuples étrangers chez qui l’on a vécu, et que l’on a aimé, c’est inévitablement s’expliquer soi –même .

Il y a , aux origines d’une telle vocation (ethnologue) une insatisfaction, le besoin de s’accrocher à des modes d’existence radicalement différents.
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La nuit vient de s’abattre sur le village… Sous les tropiques plus qu’ailleurs, c’est le moment où toute vie paraît s’étouffer. Les bruits cessent. Les chauves-souris n’ont pas encore pris leur vol piaillant et les lucioles n’ont pas encore pris leur vol ….. Les hommes, un court instant, aiment à se laisser envahir par l’obscurité et le calme ; ils retrouvent la quiétude des choses. Seul, l’océan, qui bat sur le sable, impose sa puissance monotone.
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ce livre reprend, à un plus haut niveau de généralité, les préoccupations définies au cours de nos recherches effectuées dans le domaine africaniste. Il considère les sociétés politiques non seulement sous l’aspect des principes qui régissent leur organisation, mais aussi en fonction des pratiques, des stratégies et des manipulations qu’elles provoquent. Il tient compte du décalage existant entre les théories que les sociétés produisent et la réalité sociale, toute approximative et vulnérable, qui résulte de l’action des hommes – de leur politique. Par la nature même de l’objet auquel elle s’applique, par les problèmes qu’elle envisage, l’anthropologie politique a acquis une incontestable efficacité critique. Nous le rappelons en conclusion : cette discipline possède maintenant une vertu corrosive dont certaines des théories établies commencent à subir les effets. Elle contribue ainsi à un renouvellement de la pensée sociologique, rendu nécessaire par la force des choses autant que par le devenir des sciences sociales.
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Ce temps n’est pas identifiable ; au regard rapide, il se donne à voir en creux. Il paraît être celui des effacements, des formes en voie de se faire, mais encore instables. Le sens commun affirme que rien n’est plus comme avant, sans savoir où situer ce moment du passé, il manque de repères et découvre surtout des raisons d’incertitude. La crise tient lieu d’explication et de jugement – ce qui est d’ailleurs sa signification première ; elle bouleverse, elle révèle des transformations longtemps masquées, elle menace en détruisant. Elle offre la commodité de désigner ce qui est indésignable si l’on s’en remet aux interprétations reçues, non renouvelées sous la contrainte de l’actuel. Le vécu quotidien fonctionne selon le régime de la surprise, il est désorienté, à tout le moins déconcerté. Et pourtant, la généalogie de la pensée occidentale depuis l’époque des Lumières manifeste à la fois l’affirmation et la négation, l’avancée conquérante et la critique ravageuse. L’initiative est restituée à l’homme, il devient l’artisan du progrès et non plus le sujet du destin ; les sciences, les techniques, la démocratie, le socialisme, l’expansion civilisatrice (celle de la rationalité) et le commerce (dans son acception la plus générale) tracent les nouveaux horizons. Ce cheminement est jalonné de morts effectives ou proclamées, celles de la représentation théologique de l’ordre du monde et de l’ordre des hommes, de Dieu, de l’homme en tant que référent privilégié et demeurant un dans sa diversité, et, pour finir, celle du sens.
Aujourd’hui, les promesses sont moins assurées, bien que les réussites scientifiques et techniques multiplient vite les conquêtes de la matière, du vivant, du social réduit à la communication et à l’information, bien que des messianismes naissent de l’œuvre du techno-imaginaire. Ce qui est aussi ou davantage significatif, c’est une sorte d’abandon morose au charme des ruines, comme naguère lorsque les romantiques attendaient que se lèvent les « orages désirés ». Mais les ruines sont moins monumentales que sociales, sociétales, institutionnelles. Tous les discours, les plus communs et les plus savants, s’inscrivent dans un temps des fins, des achèvements : fin d’une époque, d’une civilisation, d’une idéologie dominante – celle du progrès. Les recensements plus minutieux donnent l’impression fascinante d’un temps devenu nécrologue, inépuisable dans son compte des disparitions. En l’espace de deux décennies, la liste s’allonge et elle reste ouverte, voici proclamées la fin des paysans et celle des villes, la fin de la famille, celle des groupes (effacés par les relations en réseaux) et des classes sociales, la fin du politique, la fin de l’écrit (mort de la galaxie Gutenberg), la fin des codages sociaux transmis en longue durée (dont ceux gouvernant le corps et le sexuel), celle des valeurs et des croyances, celle de l’individu en tant que sujet porteur de liberté. Fin ultime dans la série des fins, voici que s’annonce celle du réel, il est estimé avili par l’image et le bavardage médiatiques, puis aboli par l’effet de nombreuses simulations ; il n’y aurait donc plus aucun sens à le penser en ce qu’il est toujours. C’est donc le creux, l’absence ; la métaphore de la mutation sert à désigner ce moment où les formes s’effacent sans que d’autres aient pu encore les remplacer et imposer leur propre évidence. Temps de la transition accélérée, sinon soudaine et totalement imprévisible, durant lequel tout se montre sous l’aspect du mouvement, de la décomposition et de la recomposition aléatoire, de la disparition et de l’irruption soudaine de l’inédit.
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Après le détour, le retour. Dans les sociétés de la modernité, dans la nôtre, la rationalité semble avoir conquis le territoire du politique. Les techniciens sont aux affaires, les décideurs tentent d’optimaliser les choix, les planificateurs orientent, les données sont mises en banque et les ordinateurs calculent, la politique devient plus explicative afin de montrer les limites du raisonnable ; et pourtant la représentation continue. Le mystère par lequel un pouvoir se constitue et subordonne reste entier ; des opérateurs le forment, des effets l’entretiennent et le maintiennent, des pratiques ritualisées marquent sa place – à part – et le rendent spectaculaire. Comme au temps des sociétés de la tradition. La revendication de rationalité, la technicisation des moyens de pouvoir ne modifient guère ce champ d’action où la raison et la science ont peu à voir et à faire. Parce que la relation politique demeure d’une autre nature, qu’elle s’établit sur d’autres assises : les dispositifs symboliques, les pratiques fortement codées conduites selon les règles du rituel, l’imaginaire et ses projections dramatisées. C’est par ces artifices que s’effectue en partie la maîtrise de la société, alors que celle de la nature se réalise selon des conventions et des procédés différents.
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Pour s'accorder à ce siècle, il faut l'explorer afin de connaître ce qui préfigure des changements rapides de manière à être ensemble. La répétition des formules du passé, des savoir-faire d'hier, ne suffit plus. Pour accéder à une démocratie partagée, il est surtout nécessaire de l'ouvrir aux différences afin de la fermer à la dynamique des dominations exclusives, puis funeste.
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