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3.92/5 (sur 98 notes)

Nationalité : République tchèque
Né(e) à : Prague , le 23/04/1957
Biographie :

Patrik (Patrick) Ouředník est un écrivain tchèque et français.

Né d'une mère française et d'un père tchèque, il a passé sa jeunesse en Tchécoslovaquie. En 1984, il s'est exilé à Paris où il vit depuis.

En 1988, il a écrit son dictionnaire du tchèque non conventionnel et, en 1994, il récidive avec un recueil de locutions bibliques et apocryphes.

Bilingue, Patrik Ourednik a traduit de nombreux livres français en tchèque (Rabelais, Jarry, Vaché, Queneau, Becket, Béalu, Michaux, Vian, Simon, Butor) et de livres tchèques en français (Vancura, Hrabal, Holan, Skacel, Holub, Grusa, Wernisch).

Dès 1992 il publie aussi ses propres textes. Il commence par la poésie et passe à la prose.

Il est l’auteur de dictionnaires, essais, récits, recueils de poésie, pièces de théâtre.

Il publie en 2001 un livre inclassable, "Europeana. Une brève histoire du XXe siècle", qui fera le tour du monde. Une œuvre originale traduite dans de nombreuses langues.

son site : http://www.nllg.eu/
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Bibliographie de Patrik Ourednik   (15)Voir plus

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Le 17.03, Patrik Ourednik était l'invité de l'émission italienne Fahreinheit pour évoquer Europeana.


Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Le communisme et le capitalisme prévoyaient l'un et l'autre un futur toujours plus enviable. Ils ne se distinguaient que dans la forme : le capitalisme promettait le bonheur aux riches tout en laissant espérer aux pauvres d'en faire un jour partie ; le communisme promettait le bonheur à tous à condition qu'ils restent pauvres un bon bout de temps.
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La religion peut être utile si elle est pratiquée avec discernement. Dieu n'existe pas mais le Mystère de l'Univers reste entier. La science découvrit que l'Univers est dépourvu de centre. Cela est une bonne chose, pense l'instituteur, car ainsi il n'y a pas, dans l'Univers entier, d'observateur privilégié de la voûte céleste. Y a-t-il d'autres républiques dans les astres ? Leurs citoyens jouissent-ils des mêmes droits que nous ? Que de mystères !
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Je me souviens qu'un peu partout, dans les entreprises et dans les administrations, on faisait signer aux gens des lettres de protestation collectives. Je me souviens d'un titre de journal : notre coopérative agricole proteste contre les renégats.

Je me souviens que deux de mes amis ont été licenciés pour avoir refusé de signer la lettre de protestation. Je me souviens qu'ils avaient demandé à d'abord lire le texte contre lequel ils devaient protester.

Je me souviens d'un autre titre : Notre République a les pieds bien sur terre.

Je me souviens que plusieurs signataires de la Charte* se sont rétractés. Je me souviens que l'un d'entre eux a expliqué à la télévision que sur le coup, il ne savait pas de quoi il retournait et qui se cachait derrière tout ça.

[*Il s'agit de la "Charte 77" signée par 242 intellectuels tchécoslovaques et publiée le 1er janvier 1977. Celle-ci s'appuie, entre autre, sur la déclaration des droits de l'homme de l'ONU. Plusieurs de ces intellectuels connaîtront la prison - c'est le cas du futur président Vaclav Havel -, la plupart perdront leur emploi, seront déclassés, subiront de multiples vexations, de même que leurs proches.]
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Je me souviens d'une affichette sur laquelle était dessiné un carré rouge. La légende disait : «À Moscou, l'accord est unanime pour considérer que ce cercle est vert.»
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Mais peu à peu, dans les démocraties aussi les gens se sont mis à penser les mêmes choses, démocratiquement. La seule différence avec les régimes totalitaires consistait dès lors à ce que les individus restaient persuadés qu'il s'agissait de pensées propres et originales, d'opinions authentiques. De temps à autres, ils dénonçaient les atteintes à la liberté d'opinion dans les pays non démocratiques, tout en ignorant, superbement, qu'ils avaient perdu la faculté de s'en forger une depuis belle lurette, si tant est qu'ils en eussent jamais eue.
Quoi qu'il en soit, les régimes autoritaires se gaussaient des démocraties en pointant leur incapacité à proposer à leur population une politique visionnaire et conquérante.
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Je me souviens des funérailles de Jan Patočka [*].

Je me souviens que le long des voies d'accès, des policiers munis de talkies-walkies faisaient des contrôles d'identité. Je me souviens que des lignes de bus et de trams étaient déviées, et qu'un hélicoptère tournait au-dessus du cimetière. Je me souviens que dans un stade avoisinant, des flics faisaient gueuler le moteur de leurs motos. Je me souviens que le stade s'appelait l'Étoile rouge.

Je me souviens qu'on disait que les flics avaient empêché que les faire-ârt soient imprimés à temps, qu'ils avaient interdit aux fleuristes d'accepter les commandes de couronnes funéraires et que le seul atelier de Prague qui confectionnait des rubans imprimés avait été fermé à la va-vite pour cause d'inventaire [**].

Je me souviens qu'à une époque, les flics faisaient régulièrement des descentes chez les signataires de la Charte : ils débarquaient chez eux en pleine nuit, les embarquaient et les déposaient en pyjama à 50 kilomètres de Prague, en plein champ. Je me souviens que des "voyous non identifiés" cassaient leurs voitures et cambriolaient leurs appartements. Je me souviens que de temps en temps, des voyous non identifiés tabassaient un signataire quand il rentrait chez lui. Je me souviens que parmi les signataires, on appelait les voyous non identifiés "la bande à Duchač", en référence à un flic de la sûreté.

Je me souviens qu'une nuit, des voyous non identifiés sont entrés dans l'appartement d'un de mes amis en défonçant la porte pendant qu'il faisait les trois-huit. Je me souviens qu'ils ont obligé sa femme à se déshabiller, et qu'ils l'ont ruée de coups de pied.

Je me souviens que le lendemain, les policiers ont refusé d'enregistrer la déposition. Je me souviens qu'ils lui ont dit de faire plus attention, à l'avenir, aux fréquentations de sa femme.

[...]

[*] Jan Patočka, philosophe, signataire et l'un des porte-parole de la Charte 77. À l'issue d'un interrogatoire, il doit être hospitalisé et meurt d'une hémorragie cérébrale. NB : Note du traducteur.

[**] Ces informations sont exactes. NB : Note du traducteur.
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Plus ils étaient ignares, plus les hommes politiques tripotaient le pléonasme.
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Plus il y a d'écrivains, plus il y a d'exaspération. Soit ils sont mauvais : leur nullité nous afflige ; soit ils sont bons : ce qu'ils nous disent nous accable.
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Parmi les injures que j'avais dû apprendre pour pouvoir prouver à tout instant mon intégration réussie à la nation française, il y en a une que j’affectionnais particulièrement : trou du cul. Traiter simplement quelqu’un de cul n’aurait pas eu la même portée. Un cul est un cul, et le reste à jamais. Le trait de génie, c’est le trou. Le déficit. L’absence. Le néant.
L’insulte est philosophique.
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Quant à moi, je suis devenu plus banalement écrivain. Ma principale occupation consistait dès lors à organiser ce que l'on appelait des ateliers d'écriture où je faisais croire à des gens désireux d'acquérir le statut de créateur qu'il était à leur portée.
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