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3.21/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Pays-Bas
Né(e) le : 20.20.1740
Mort(e) à : Neuchâtel , le 27.12.1805
Biographie :

Née dans une famille de la haute noblesse néerlandaise, Belle van Zuylen, d’une vive intelligence, d’une grande curiosité intellectuelle et d’idées peu conformistes, révèle très tôt un tempérament d’écrivaine. Ses parents ayant accepté de mettre à sa disposition les maîtres qu’elle demandait, elle possède des connaissances plus vastes que la plupart de ses contemporaines, parlant plusieurs langues, s’adonnant aux mathématiques et lisant les classiques, mais c’est en français, langue des élites cultivées de l’Europe du XVIIIe siècle, qu’elle va écrire : elle entre, à l’âge de vingt ans, en littérature avec la publication anonyme de Le Noble (1762), une satire ironique des préjugés de son milieu social.
Elle épouse, à l’âge de 30 ans, l’ancien précepteur de ses frères, Charles-Emmanuel de Charrière de Penthaz, et entame véritablement sa carrière d’écrivaine, produisant une abondante correspondance, des pamphlets, des contes, des romans, dont les plus notables sont les Lettres neuchâteloises (1783), Lettres écrites de Lausanne (1785) et Caliste (1787), des pièces de théâtre, des écrits politiques et des opéras (livrets et musique).

Reflétant son engagement politique et social, sa production des années révolutionnaires, pendant lesquelles elle a donné refuge à quelques aristocrates français à Neuchâtel, est particulièrement riche et variée.

Elle a entretenu une abondante correspondance avec l'écrivain Benjamin Constant, le diplomate Jean-Pierre de Chambrier d’Oleyres, le traducteur Ludwig Ferdinand Huber et l'éditeur Pierre-Alexandre Du Peyrou, ami fidèle de Jean-Jacques Rousseau. Elle a, par ailleurs, échangé des lettres avec ses protégées Henriette L'Hardy, Caroline de Sandoz-Rollin, Isabelle de Gélieu, qui ont servi de banc d’essai à ses idées touchant à l’éducation des femmes, laquelle constitue une thématique importante de son œuvre romanesque.
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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Isabelle_de_Charri%C3%A8re
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Bibliographie de Isabelle de Charrière   (17)Voir plus

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Ce 11 Juin.
Ta mère est plus mal. Sa tante ne cesse encore de vanter son excellent tempérament, et prétend qu’il doit nous ôter toute crainte ; mais le médecin est alarmé. On ne te néglige pas, et tu te portes assez bien. J’ai parlé de te donner une chèvre pour nourrice, et, malgré les clameurs des femmes qui prennent soin de toi, je le ferai très assurément. – On l’a fait ailleurs avec succès d’après les conseils de Cagliostro. – Mais je n’y pourrais avoir l’œil. Je suis trop agité, trop occupé de ta mère.
Ce 13 Juin.
William, vous n’avez plus de mère. Je reste chargé seul de la tâche de veiller sur vous.
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Je me sou-viens qu’une autre fois, invitée chez une femme chez qui je devais aller, elle refusa. – Mais pour-quoi, lui dis-je ? cette femme, et tous ceux que vous verrez chez elle, ont de l’esprit et vous admirent. – Ah ! dit-elle, ce ne sont pas les dédains marqués que je crains le plus, j’ai trop dans mon coeur et dans ceux qui me dédaignent de quoi me mettre à leur niveau ; c’est la complaisance, le soin de ne pas parler d’une comédienne, d’une fille entretenue, de Milord, de son oncle. Quand je vois la bonté et le mérite souffrir pour moi, et obligé de se contraindre ou de s’étourdir, je souffre moi-même. Du vivant de Milord la reconnaissance me rendait plus sociable, je tâchais de gagner les cœurs pour qu’on n’affligeât pas le sien. Si ses domestiques ne m’eussent pas respectée, si ses parents ou ses amis m’avaient repoussée, ou que je les eusse fui, il se serait brouillé avec tout le monde. Les gens qui venaient chez lui s’étaient si bien accoutumés à moi, que souvent sans y penser ils disaient devant moi les choses les plus offensantes. Mille fois j’ai fait signe à Milord en sou-riant de les laisser dire ; tantôt j’étais bien aise qu’on oubliât ce que j’étais, tantôt flattée qu’on me regardât comme une exception parmi celles de ma sorte, et en effet ce qu’on disait de leur effronterie, de leur manège, de leur avidité, ne me regardait assurément pas.
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Mon fils, je vous enverrai à l’heure même tout ce gros cahier. Lisez, méditez ; c’est à vous d’achever de corriger, de perfectionner votre éducation. Me demandez-vous comment vous devez vous y prendre, je vous dirai : passez cet été et s’il se peut un temps plus long à Ivy Hall, seul ou avec Tom. Là, reposez votre âme, et repassez lentement vos souvenirs. Revivez à Lone Banck, à Saint-Cloud, à Paris, à Londres, à Eaton, à Cambridge, à Édimbourg : puis étudiant votre jeune expérience, voyez ce que vous êtes et ce que vous voudriez et pourriez être, de quelle manière les hommes et les choses influent sur vous, comment vous pouvez tirer le meilleur parti de vos facultés, ce que vous pouvez faire de mieux pour votre bonheur et pour votre réputation, qui, à ce que je crois, ne vous sera pas indifférente. Nul homme ne peut réunir tous les talents, tous les succès, toutes les jouissances. D’après votre capacité la plus marquée et vos goûts les plus chers, il faut choisir ce qui vous convient le mieux, puis renoncer au reste.
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On devrait l’établir inspectrice générale des écoles primaires de la République Française ; mais je ne m’en tiens pas moins à ce que j’ai dit.
– Et Bernardin de St. Pierre ?
– Paul et Virginie n’ont point d’admirateurs plus ardents
que moi, ai-je répondu ; comme je connais leur soleil, leurs palmiers, leurs habitations, je vis avec eux, je me promène avec eux partout où je les rencontre : enfants, je les caresse ; adolescents, je les admire ; cependant je m’en tiens à ce que j’ai dit. Mais laissons-là les auteurs vivants et remontons plus haut. Aurions nous voulu vivre avec Jean Jacques ?
– Non, sans doute ! s’est écrié chacun.
– Avec Voltaire ?
– Pas davantage.
– Avec Duclos ?
– Oui.
– Avec Fénelon ?
– Oh oui !
– Avec Racine ?
– Oui.
– Avec La Fontaine ?
– Pourquoi non ?
Ici nous avons été interrompus. Vous pouvez, Monsieur l’Abbé, vous amuser à continuer ce scrutin. Je pense qu’en général j’aimerais mieux vivre avec un auteur qui ne le serait devenu que par nécessité ou par une impulsion irrésistible, qu’avec celui qui se serait mis à l’être de son plein gré et par choix, c’est-à-dire, par amour-propre. Mais peut-être qu’après tout, le meilleur n’en vaudrait rien, du moins sous le rapport dont il s’agit. Tous ces gens-là sont sujets, non seulement à préférer leur gloire à leurs amis, mais à ne voir dans leurs amis, dans la nature, dans les événements, que des récits, des tableaux, des réflexions à faire et à publier, et souvent ils méconnaissent les objets et permettent à leur esprit de les dénaturer, pour les mieux plier à l’usage qu’ils en veulent faire. Il ne s’agit pas, pour eux, de la chose, mais de l’effet. Un peintre, pour l’amour de son tableau, renverse une bonne maison et la change en une masure. Je doute que Rousseau ait jamais rien vu comme il était. Ceux qu’il voulait louer, ceux dont il voulait se plaindre, sont devenus à ses yeux ce qu’ils devaient être, pour que des portraits charmants ou hideux pussent porter leur nom.
Quant à Voltaire, il ne se donnait pas la peine de se tromper lui même, il lui suffisait d’en imposer aux autres. Il disait ce qu’il lui convenait de dire. Je pourrais porter mes exemples beaucoup plus loin, mais j’en ai dit assez pour vous mettre sur les voies, et vous faire partager avec moi l’amusement que ces examens et ces appréciations m’ont donné.
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Prologue
– Pour qui écrire désormais ? disait l’Abbé de la Tour.
– Pour moi, dit la jeune Baronne de Berghen.
– On ne pense, on ne rêve que politique, continua l’Abbé.
– J’ai la politique en horreur, répliqua la Baronne, et les maux que la guerre fait à mon pays, me donnent un extrême besoin de distraction. J’aurais donc la plus grande reconnaissance pour l’Écrivain qui occuperait agréablement ma sensibilité et mes pensées, ne fut-ce qu’un jour ou deux.
– Mon Dieu ! Madame, reprit l’Abbé après un moment de silence, si je pouvais… ?
– Vous pourriez, interrompit la Baronne.
– Mais non, je ne pourrais pas, dit l’Abbé ; mon style vous paraîtrait si fade au prix de celui de tous les Écrivains du jour ! Regarde-t-on marcher un homme qui marche tout simplement, quand on est accoutumé à ne voir que tours de force, que sauts périlleux ?
– Oui, dit la Baronne, on regarderait encore marcher quiconque marcherait avec passablement de grâce et de rapidité vers un but intéressant.
– J’essayerai, dit l’Abbé. Les conversations que nous eûmes ces jours passés sur Kant1, sur sa doctrine du devoir, m’ont rappelé trois Femmes que j’ai vues.
– Où ? demanda la Baronne.
– Dans votre pays même, en Allemagne, dit l’Abbé.
– Des Allemandes ?
– Non, des Françaises.
....
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Rentrons, sauvons notre pays et nous-mêmes par des sacrifices généreux et une résistance courageuse. Robespierre, Barère, Saint-Just étaient pourtant des hommes et non des tigres ou des hyènes ; n’auraient-ils donc jamais pensé à dire :
– C’est trop de sang, c’est trop d’horreurs arrêtons les bourreaux !
Si l’un d’eux l’eut dit, peut-être que chacun des autres eut embrassé avec transport sa propre opinion, le vœu de son propre cœur qu’il n’osait exprimer.
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Mon fils, je vous enverrai à l’heure même tout ce gros cahier. Lisez, méditez ; c’est à vous d’achever de corriger, de perfectionner votre éducation. Me demandez-vous comment vous devez vous y prendre, je vous dirai : passez cet été et s’il se peut un temps plus long à Ivy Hall, seul ou avec Tom. Là, reposez votre âme, et repassez lentement vos souvenirs. Revivez à Lone Banck, à Saint-Cloud, à Paris, à Londres, à Eaton, à Cambridge, à Édimbourg : puis étudiant votre jeune expérience, voyez ce que vous êtes et ce que vous voudriez et pourriez être, de quelle manière les hommes et les choses influent sur vous, comment vous pouvez tirer le meilleur parti de vos facultés, ce que vous pouvez faire de mieux pour votre bonheur et pour votre réputation, qui, à ce que je crois, ne vous sera pas indifférente. Nul homme ne peut réunir tous les talents, tous les succès, toutes les jouissances. D’après votre capacité la plus marquée et vos goûts les plus chers, il faut choisir ce qui vous convient le mieux, puis renoncer au reste. Des plans incertains, un caractère vague, une vie morcelée, ne satisfont ni soi ni le monde.
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Mon fils ! serez-vous un composé de l’entêtement un peu vindicatif de votre mère et de la loyauté timide et souvent mal raisonnée de votre père ? J’espère mieux de vous. Vous êtes si joli ! Ô vivez, mon fils ! ô Dieu, conservez mon fils ! – J’écris ceci pour que mon fils, s’il peut vivre, sache un jour dans quelle anxiété je suis aujourd’hui pour lui.
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toujours est-il à-propos de rester au Sermon, et j’ai mille fois entendu dire, que les maux de la France ont commencé, quand on ne s’y est plus soucié de Sermons ni de Messes, de Fêtes ni de Dimanches. Ah ! Mademoiselle, c’est une terrible chose que d’oublier entièrement son Dieu et son salut.
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– Et avez-vous parlé au père, à la mère, à la fille ?
– Oui, Madame : tout cela était ensemble. Je leur ai baragouiné quelques mots d’allemand : Man, Fro, hérat. Le père et la mère ont crié Herr Gott ! ja ! ja ! La fille a souri et rougi : c’est une chose faite.
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