Les rues de Kaboul ressemblaient à ce qu’étaient sans doute nos cités médiévales, avec ses bazars prodigieux, ses mille petits métiers, ses petites tables surmontées de piles de billets au marché de l’argent, et son bazar aux tapis, véritable musée remplis de riches et merveilleuses oeuvres d’art. C’était un plaisir rare et intense de déambuler dans cet univers oriental.
Je n’oublierai jamais la beauté de ce pays que la guerre a défiguré et continue de le faire depuis presque trente ans. La vallée de Bamyan et ses bouddhas géants, les lacs étagés de Band-i-Amir avec leur bordure de stromatolithes (algues bleues) et leurs eaux si limpides restent pour moi le plus beau paysage du monde.
Ceux qui connaissent le désert savent combien il est somptueux lorsque le soleil y allume ses feux orangés. Les jeux d’ombre et de lumière soulignent la crête des vagues de sable qui se succèdent à l’infini comme une mer de houle. Les ocres profonds tranchent sur l’azur intense du ciel. Lorsque le soleil apparait minuscule par la porte de l’Est, dans cette étonnante humilité qui le caractérise toujours à l’aube, la palette des contrastes se décline à l’infini. Il faut en profiter : dans quelques heures, lorsqu’il aura atteint le zénith, il écrasera de sa blancheur crue toutes les nuances des bleus et des ors, des bruns et des roux.
On a , de façon générale, en science, deux types de découvertes : celles qui sont attendues( on s’attend à ce que l’on trouve et tout se passe bien) et celles qui sont inattendues, les choses alors n’étant plus ausssi simples.
Je suis parti en 1977, avec mon vieux complice du MNHN Emile Heinz. Le voyage à lui seul était déjà une aventure : depuis Paris il nous a fallu traverser Bruxelles, Moscou, Tachkent, avant d’atteindre enfin Kaboul. Nous sommes arrivés au petit matin après avoir survolé des sommets de 7000 mètres et résisté aux trous d’air qui marquent toujours l’arrivée sur la capitale afghane. Dans les villages de montagne les plus reculés, nous avons été accueillis en invités de marque. Beaucoup d’afghans parlaient un français remarquable. Ils aimaient notre pays.
Très tôt, les hominidés ont couvert de vastes surfaces sur des territoires africains. Puis ils se déploient hors d’Afrique et partent à la conquête du reste du monde : dans un premier temps, ils vont conquérir l’Eurasie, le passage en Amérique du Nord étant beaucoup plus récent.
Les sciences de l’Antiquité confondaient l’origine de l’inivers, l’Origine de la Terre et l’origine de l’homme, alors que nous savons à présent qu’en réalité ces trois points sont séparés entre eux par des milliards d’année.
Avant Homo et Australopithecus, les hominidés du miocène supérieur (Ardipithecus, Orrorin & Sahelanthropus) constituent probablement un nouveau grade évolutif, pour le moment le plus ancien et donc le premier connu de notre histoire : l'impact scientifique de leur description est tout à fait comparable à celui de la description du premier préhumain, Australopithecus africanus, par Dart en 1925.
Toumaï avec ses 7 Ma, parce qu’il est le plus ancien d’entre nous, peut vous dire que ce que nous savons aujourd’hui de notre histoire permet de manière spectaculaire de confirmer la prédiction faite par Darwin en 1871 : notre origine est bien africaine et unique.
Comme beaucoup d'autres à travers le monde, notre pays enregistre une chute catastrophique des vocations scientifiques. Les jeunes générations optent massivement pour d'autres voies réputées de difficulté moindre. Comment relever ce défi majeur pour l'avenir de notre pays ? Comment accroître le dynamisme de la recherche, comment attirer les meilleurs pour éviter qu'aujourd'hui les Etats-Unis et demain la Chine ne s'imposent comme les leaders scientifiques incontestés sur le plan mondial ?
Parler des hominidés anciens, c'est parler de nos origines, de notre évolution, mais aussi de phylogénie, c'est-à-dire des liens de parenté entre les différentes espèces, et enfin de paléonenvironnements, de ce qu'ont pu être la faune, la flore, les paysages, dans lesqules ils vivaient.