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3.8/5 (sur 148 notes)

Nationalité : Congo
Né(e) à : Kinshasa , le 05/07/1947
Mort(e) à : Brazzaville , le 14/06/1995
Biographie :

Sony Labou Tansi, de son vrai nom Marcel Sony, est un auteur francophone d'Afrique Noire. Ancien professeur d'anglais, il est à la fois dramaturge, romancier et poète.

Il gagna plusieurs prix littéraires : le Grand Prix Littéraire de l’Afrique Noire pour "L’Anté-peuple", le premier prix de la Francophonie de la SACD et le prix de la Fondation Ibsen.

Il est essentiellement célébré comme romancier et dramaturge. À sa mort, dans le pandémonium de ses cahiers manuscrits, on découvre des poèmes, un bon millier de pages. Quelques recueils commencent à paraître à titre posthume : Poèmes et vents lisses, Le Quatrième côté du triangle, L'Acte de respirer, 930 mots dans un aquarium, Ici commence ici.

Source : lesfrancophonies.com
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Extrait de «Je, soussigné cardiaque», de Sony Labou Tansi (Congo) Metteure en scène : Catherine Boskowitz. Lu par Marcel Mankita, Eddie Chignara, Mireille Roussel, François Raffenaud, Gustave Akakpo, Bertrand Amiel (artiste bruiteur). Extrait issus des lectures RFI «Ça va, ça va, le Monde !», du 16 au 21 juillet, de 11h30 à 12h30, dans le jardin du gymnase du lycée Saint-Joseph à Avignon. Un cycle de lecture coordonné par Pascal Paradou, dirigé par Catherine Boskowitz, avec le soutien de la SACD.

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Citations et extraits (161) Voir plus Ajouter une citation
J'ai peur quand ça se tait. Quand ça ne parle que dedans. L’intérieur est plus impitoyable que le déhors
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Sony Labou Tansi
Nous sommes au pays de la lutte. Il faut oser marcher. Ou crever.
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Les routes allaient dans trois directions, toutes : les femmes, les vins, l'argent. Il fallait être très con pour chercher ailleurs. Ne pas faire comme tout le monde, c'est la preuve qu'on est crétin "... Tu verras : les trucs ne sont pas nombreux pour faire de toi un homme riche, respecté, craint. Car, en fait, dans le système où nous sommes, si on n'est pas craint, on n'est rien. Et dans tout ça, le plus simple, c'est le pognon. Le pognon vient de là-haut. Tu n'as qu'à bien ouvrir les mains. D'abord tu te fabriques des marchés : médicaments, constructions, équipements, missions. Un ministre est formé - tu dois savoir cette règle du jeu - , un ministre est formé de vingt pour cent des dépenses de son ministère. Si tu as de la poigne, tu peux fatiguer le chiffre à trente, voire quarante pour cent. Comme tu es à la Santé, commence par le petit coup de la peinture. Tu choisis une couleur heureuse, tu sors un décret : la peinture blanche pour tous les locaux sanitaires. Tu y verses des millions. Tu mets ta main entre les millions et la peinture pour retenir les vingt pour cent.
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On ne brûle pas la dictature, c'est elle qui brûle.
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C'était l'année où Chaïdana avait eu quinze ans. Mais le temps. Le temps est par terre. Le ciel, la terre, les choses, tout. Complètement par terre. C'était au temps où la terre était encore ronde, où la mer était la mer - ou la forêt... Non ! la forêt ne compte pas, maintenant que le ciment armé habite les cervelles. La ville... mais laissez la ville tranquille.
- Voici l'homme, dit le lieutenant qui les avait conduits jusqu'à la Chambre Verte du Guide Providentiel.
Il avait salué et allait se retirer. Le Guide Providentiel lui ordonna d'attendre un instant. Le soldat s'immobilisa comme un poteau de viande kaki. La Chambre Verte n'était qu'une sorte de poche de la spacieuse salle des repas. S'approchant des neuf loques humaines que le lieutenant avait poussées devant lui en criant son amer "voici l'homme", le Guide Providentiel eut un sourire très simple avant de venir enfoncer le couteau de table qui lui servait à déchirer un gros morceau de la viande vendue aux Quatre Saisons, le plus grand magasin de la capitale, d'ailleurs réservé au gouvernement. La loque-père sourcillait tandis que le fer disparaissait lentement dans sa gorge.
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Moi qui vous parle de l’absurdité de l’absurde, moi qui inaugure l’absurdité du désespoir — d’où voulez-vous que je parle sinon du dehors ? A une époque où l’homme est plus que jamais résolu à tuer la vie, comment voulez-vous que je parle sinon en chair-mots-de-passe ? J’ose renvoyer le monde entier à l’espoir, et comme l’espoir peut provoquer des sautes de viande, j’ai cruellement choisi de paraître comme une seconde version de l’humain — pas la dernière bien entendu — pas la meilleure — simplement la différente. Des amis m’ont dit : « Je ne saurai jamais pourquoi j’écris. » Moi par contre je sais : j’écris pour qu’il fasse peur en moi. Et, comme dit Ionesco, je n’enseigne pas, j’invente. J’invente un poste de peur en ce vaste monde qui fout le camp.

Avertissement
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Nous venons au monde pour nommer : gare à qui nommera sa perte ou sa honte. Je pense au temps où lui et moi étions nous. L’ardeur de nos peaux. Le souffle d’amour. L’odeur magnifique du monde fortement collé aux choses. Les chairs allumées au feu d’une commune folie, posées sur un commun espoir. Maladroitement. Et le temps qui lèche le tout .
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Les mots me charment
Me font signe
Et demandent que je leur trouve
Du travail
A n'importe quel salaire -
Les mots viennent en foule
Sous ma plume
comme des prolétaires
Les mots revendiquent
leurs droits à la parole
et veulent établir la dictature
des mots sur la vie -
Il leur faut quelqu'un qui les comprenne
qui les prenne
à son service -
Hélas ! Je ne suis pas celui-là
Les mots croisent les mains
S'assoient et s'endorment
aux pieds du poète
Qui seul connaît leur valeur
Les mots vont mourir si quelqu'un
ne les remue pas à temps -
Les mots sont du silence qui parle -
Des bulles de silence qui parlent.

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Toute mon écriture est une manière de dire cette chose. C’est dingue d’être amoureux de l’humanité mais je le suis et j’en suis fier. Fier, avec mes trois peurs. Elles s’imposent à moi comme à tous les humains : la peur de finir en tant qu’être, mais aussi en tant qu’espèce, peur de l’égarement et enfin peur de l’inutilité. Et puis, malgré tout, une certaine peur de la parole. Je dis bien peur de la parole et non honte. D’une manière ou d’une autre, il m’est possible de répondre à toutes les questions qu’on pourrait me poser sur mon verbe en une seule et unique phrase : je suis écrivain, que voulez-vous que j’y fasse, les choses viennent du ventre. Parce que le ventre demande un peu de place sur notre terre en question. Parce que les gens semblent ignorer que c’est de la viande que nous vient la vie…
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Je n'ai plus peur de mourir. Je croyais que la mort était trop ample pour moi. Non. Elle était à ma taille.
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