Chaim Potok :
L'Arche de NoahAttablé au
café "Le Rostand"
Olivier BARROT presente "
L'Arche de Noah".Banc Titre de la couverture du livre de
Chaim POTOK, publié par L'école des Loisirs, collection Médium.
- Staline a envoyé beaucoup de gens en Sibérie ?
Il ferma les yeux.
- Ah ! Je comprends ! dit-il en acquiesçant de la tête.
- Oui ?
- Des millions.
- Il a tué beaucoup de gens ?
- Des dizaines de millions.
- Le monde n'a rien fait ?
- Pas plus que lorsque Hitler a massacré les juifs.
- C'est-à-dire ?
- Absolument rien.
- Je ne comprends pas.
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?
- Que personne n'ait rien fait.
- Moi non plus je ne comprends pas.
Un homme doit donner un sens à sa vie. C’est un dur travail de donner un sens à sa vie. Une vie qui a eu un sens mérite le repos. Je veux mériter le repos qui me sera donné quand je ne serai plus ici.
« Vous pouvez faire ce que vous voulez pourvu que vous le désiriez profondément ; c’est cela qui est rare, le désir ; un désir si grand qu’il rend aveugle à tout le reste »
Peindre, ce n’est pas raconter une histoire. Si tu veux en raconter une, deviens illustrateur ou écrivain. Mais si tu veux être peintre, il faut que tu apprennes à utiliser la ligne, la couleur, la forme et la matière pour faire des tableaux, pas des histoires.
Des millions de gens savent dessiner, mais il n'y a pas d'art sans un cri jaillissant d'une façon particulière.
Il arrive qu'on croit être porteur d'un don exceptionnel quand on est jeune. Mais on ne s'y abandonne pas forcément. On ne sert pas seulement son intérêt personnel mais celui de son peuple. C'est ainsi que nous, juifs, nous vivons.
“Je peignis vite, emporté par une curieuse énergie. Au nom de toute la douleur dont tu as souffert, maman. Au nom de toute l’angoisse que ce tableau de douleur causera en toi. (…) Au nom des cauchemars, des nuits d’attente, des souvenirs de mort, au nom de l’amour que j’éprouve envers toi, pour toutes les choses que je devrais me rappeler mais que j’ai oubliées, pour tout cela, j’ai créé ce tableau – moi, un juif orthodoxe qui travaille sur une crucifixion parce que dans sa tradition religieuse il n’existe aucun modèle esthétique auquel rattacher un tableau d’angoisse et de tourment extrêmes.”
Ils tuent des gens comme des moustiques. Quelle sorte d'êtres humains sont-ils donc pour massacrer ainsi d'autres humains ? Tuer un homme, c'est aussi tuer les générations qui auraient pu sortir de lui.
Vous pouvez faire tout ce que vous voulez pourvu que vous le désiriez profondément ; c'est cela qui est rare, le désir : un désir si grand qu'il rend aveugle à tout le reste ; rien d'autre ne saurait plus vous satisfaire.
- Ils tuent les gens comme des moustiques. Quelle sorte d'humains sont ils donc pour massacrer ainsi d'autres humains ? Tuer un homme, c'est aussi tuer les générations qui auraient pu sortir de lui.