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4.21/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 09/06/1832
Mort(e) le : 22/10/1895
Biographie :

Antoine Gustave Droz est un peintre, romancier et chroniqueur français.
Il débuta dans La Vie parisienne de Marcellin sous le pseudonyme de Gustave Z et se rendit célèbre par son esprit. Ses chroniques furent réunies en volumes: Monsieur, madame et bébé qui connut un succès phénoménal en Europe et aux États-Unis dans les années 1870.
Il a publié également des romans: Les Cahiers d'une femme mariée, Le Cahier bleu de Mlle Cibot, Tristesses et sourires...(1884), L'Enfant (1885).
Son style est élégant et sa narration aisée.


Source : Wikipedia
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'amour paternel n'est pas de l'amour pour rien : il a ses folies, ses faiblesses, il est puéril ou sublime, il ne s'analyse pas ni ne s'explique : il se ressent et je m'y laissais aller délicieusement. Que le papa sans faiblesse me jette la première pierre, les mamans me vengeront.
[...] Pitié pour les pères qui ne savent point être papas le plus souvent possible, qui ne savent point rouler sur le tapis, jouer au cheval, faire le gros loup, déshabiller leur bambin, imiter l'aboiement du chien et le rugissement du lion, mordre à pleine dents sans faire de mal, et se cacher derrière les fauteuils en se faisant voir.
Pitié sincère pour ces infortunés! Ce ne sont pas seulement d'agréables enfantillages qu'ils négligent là, ce sont de vrais plaisirs, de délicieuses jouissances ; ce sont les parcelles, les miettes de ce bonheur qu'on calomnie si fort, qu'on accuse de ne point exister, parce qu'on attend qu'il tombe du ciel tout d'une pièce, sous forme de lingot, alors qu'il est à nos pieds, réduit en poussière fine. Ramassons-en le menus fragments et ne nous plaignons pas trop ; chaque jour amène son pain et sa ration de bonheur.
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Vous avez éprouvé, n'est-ce pas, cette première joie de l'enfant qui devient homme lorsqu'il a sa maîtresse au bras? Il tremble de sa fredaine et pressent pour le lendemain une correction paternelle ; mais toutes ces craintes s'effacent devant le moment présent qui est ineffable. Il est affranchi, il est homme, il aime, il est aimé, il se sent un pied dans la vie. Il voudrait que tout Paris le vît ainsi et il tremble d'être reconnu ; il donnerait son petit doigt pour avoir trois poils de barbe, une ride au front, pour que le cigare ne lui fît plus mal au cœur et pour qu'un verre de punch ne le fît plus éternuer...

(Texte disponible sur Gallica)
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Toutes les pensées et les émotions de la vie se tiennent et s'enlacent comme les anneaux d'une chaîne. La mémoire est indocile aux ordres qu'on veut lui imposer; les souvenirs sont des ennemis qui veillent, et si pour un instant on arrive à les chasser de soi, ils se logent au-dehors, ils vous attendent, vous guettent au passage, vous enlacent, et la ronde du passé tourne autour du vieil homme avec d'autant plus de violence qu'il a fait de plus grands efforts pour s'y soustraire. La vie n'est pas une succession de faits tout nus : autour de chacun d'eux, il y a l'émotion, le rêve, les impressions de toute sorte qui l'ont précédé ou suivi, qui ont été la cause ou l'effet, et ce travail cérébral, ces illusions, ces mirages dont nous avons emmaillotté nos actes se confondent bientôt avec eux; si bien que plus tard, nous ne pouvons plus nous rappeler l'acte dans nous rappeler en même temlps son entourage, ses langes, son écorce. Il nous apparaît tout vêtu, et nous sommes impuissants à séparer ce que nous avons fait de ce que nous aurions pu faire; le réel de l'imaginaire, l'objet de son image. C'est ainsi que l'on aime certaines choses du passé qui furent détestables, que l'on chérit certaines douleurs.
Pourquoi maudire le miroir dont le mensonge nous rendit heureux ? L'illusion fut trompeuse, mais la joie qu'elle fit naître n'en fut pas moins réelle pour cela. Qu'importe que la chose soit noire, si mes yeux la virent blanche tout d'abord, et si le souvenir de cette fameuse blancheur me charme et me console encore !
Qu'importe qu'elle m'ait trompé ! Pourquoi fouiller dans ce mystère ? Et d'ailleurs m'a-t-elle trompé ? Je ne veux pas le savoir. Je veux que l'évidence qui m'accablerait ne soit plus qu'un mensonge. Il n'y aura plus de vrai pour moi que l'illusion qui m'a fait vivre. L'Esther réelle, c'est celle que j'ai là dans le coeur.
Tels étaient les raisonnements à l'aide desquels je trompais mon chagrin. C'est ainsi que, me refugiant dans le passé avec une sorte d'obstination, je remettais toujours au lendemain le moment de quitter ce milieu qui m'aidait à me souvenir. Et tandis que j'arrêtais le programme d'une vie nouvelle, que je songeais à quitter Paris, je reprenais peu à peu mes habitudes d'autrefois.
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[...] il récita avec précipitation plusieurs passages du Code, en indiquant les numéros des paragraphes, et je compris confusément qu'on me menaçait des gendarmes si je n'obéissais pas aveuglément aux ordres et aux fantaisies de mon époux, si je ne le suivais pas partout où il voudrait me conduire, serait-ce rue Saint-Victor au sixième étage ; vingt fois je fus sur le point d'interrompre le maire et de lui dire :
"Permettez, Monsieur, voila des paroles qui ne sont guère polies pour moi, et vous devez savoir par vous-même qu'elles n'ont pas le sens commun..."
Mais je me retins, dans la crainte d'intimider le magistrat qui me parût avoir hâte de finir. Il ajouta cependant quelques mots sur les devoirs des époux... la société... la paternité, etc. etc. ; mais toutes ces belles choses, qui m'auraient peut-être fait pleurer ailleurs, me semblaient grotesques [...]
"Monsieur Georges***, vous jurez de prendre pour épouse Mlle... " dit le maire en se penchant.
Mon mari s'inclina et répondit oui fort bas. Il m'a avoué depuis qu'il n'avait jamais éprouvé de plus vive émotion qu'en prononçant ce oui.
"Mademoiselle Berthe, ajouta le magistrat en se tournant vers moi, vous jurez de prendre pour époux ..., etc. "
Je m'inclinai en souriant et je disais à part moi : "Mais oui, parbleu, c'est évident puisque je suis venue pour cela, tout exprès !"
Ce fut tout. J'étais mariée, à ce qu'il paraît.
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Les éclats de rire s'échappèrent de son gosier comme une volée d'oiseaux. Sa gaieté avait quelque chose d'agressif et vous irritait délicieusement. Elle s'y abandonnait toute entière, et l'on peut dire qu'elle était gaie avec passion : le corps renversé, les yeux presque fermés. On voyait, par l'étroite ouverture de son corsage mal joint, les frémissements de son col et de sa poitrine. Sa petite bouche s'ouvrait si largement que l'on distinguait dans leur entier les deux rangées de ses dents blanches, étincelant dans cette chambrette fraîche et colorée comme une rose humide. Cependant, Mme Paline, avec sa douceur et son tact ordinaire, disait :
- "Mon ange, calme-toi; ne seras-tu jamais raisonnable ?... Vraiment, je suis confuse... Excusez-là, monsieur Babolain, c'est nerveux... Mon Dieu, mon Dieu, c'est plus fort qu'elle."
Perché sur mon petit banc comme un pêcheur à la ligne l'est sur sa pierre étroite, je souffrais bien un peu d'être ridicule à ce point, mais je n'en voulais pas à la jeune fille de ce fou rire inetrminable. Bien mieux, je lui trouvais quelque cose de franc, de loyal, qui me touchait. Avec un étranger, elle eût trouvé la force de se contraindre et d'être polie. Il y avait donc entre elle et moi un lien dont elle éprouvait la force sans oser se l'avouer... Et si sa charmante impertinence n'était qu'un moyen de dissimuler la vérité ! Que sait-on ? Il est si difficile de lire ce qui se passe en elle... Cette étrange gaieté n'était pas naturelle; était-ce bien de moi qu'elle riait ainsi ? - Je n'en étais plus qu'à moitié sûr, et dans tous les cas, j'éprouvais une sorte de jouissance à me sentir victime de son espièglerie; je m'imposais avec joie cette petite souffrance qui me rapprochait d'elle.
On souffre de l'aiguille qui vous entre dans la chair, mais on jouit parfois en voyant la main qui la pousse et l'on ne voudrait pas être délivré de l'aiguille, si en même temps la main devait s'éloigner...
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Je suis un écrivain, un diplomate et homme politique camerounais, né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, près de Ebolowa (Cameroun) et mort le 10 juin 2010 à Yaoundé à l'âge de 80 ans. Je suis l'auteur des livres : Une vie de boy et Le vieux nègre et la médaille, publiés en 1956.

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