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3.24/5 (sur 33 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Grenoble , le 30/09/1714
Mort(e) à : Beaugency , le 3/08/1780
Biographie :

Étienne Bonnot de Condillac, abbé de Mureau, né le 30 septembre 1714 à Grenoble et mort le 3 août 1780 à Beaugency, est un philosophe français.
Né à Grenoble dans une famille de juristes récemment anoblie, il était le frère cadet de Jean Bonnot de Mably, grand prévôt de Lyon, et du célèbre écrivain politique l’abbé de Mably. Il entra dans les ordres en 1733 et devint abbé de Mureau. Pour les deux frères philosophes, la fonction d’abbé n’était qu’un titre. Ayant renoncé au sacerdoce, Condillac se consacra à la réflexion et à la philosophie et mena une vie mondaine.
Arrivé à Paris, il fréquenta le salon de Madame de Tencin et rencontra Denis Diderot et Jean-Jacques Rousseau, avec lesquels il se lia d’amitié. Rousseau avait été précepteur dans la famille de son frère aîné, Monsieur de Mably, à Lyon. Grâce à sa prudence et à sa retenue, les relations de Condillac avec les Philosophes ne nuisirent pas à sa carrière.
Il étudia les métaphysiciens modernes, surtout Locke ; publia, à partir de 1746, plusieurs ouvrages de métaphysique aussi remarquables par la nouveauté des idées que par la clarté du style, qui attirèrent l’attention sur sa doctrine, le sensualisme.En 1749, il fut élu à l’Académie de Berlin.
Il fut envoyé en 1757 à Parme pendant 9 ans pour éduquer l’infant don Ferdinand, alors âgé de 7 ans. En .1768, il quitta l' Italie après avoir consciencieusement rempli sa tâche, revint se fixer en France mais se retira de la vie mondaine, refusant d’éduquer les trois fils du Dauphin Louis-Ferdinand.
Il fut néanmoins admis à l’Académie française en 1768, et reçut en 1777 du gouvernement de Pologne l’honorable mission de rédiger une Logique classique pour la jeunesse du pays.
Il termina sa vie à Flux, dans une petite propriété qu’il avait achetée près de Beaugency, où il mourut le 3 août 1780.

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Étienne Bonnot de Condillac
Les opinions philosophiques suivent le sort des choses de mode : la nouveauté leur donne la vogue, le temps les plonge dans l'oubli ; on dirait que leur ancienneté est la mesure du degré de crédibilité qu'on leur donne.

TRAITÉ DES ANIMAUX, Première partie : Chapitre premier.
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Le sentiment de Descartes sur les bêtes commence à être si vieux, qu’on peut présumer qu’il ne lui reste guère de partisans : car les opinions philosophiques suivent le sort des choses de mode ; la nouveauté leur donne la vogue, le temps les plonge dans l’oubli ; on diroit que leur ancienneté est la mesure du degré de crédibilité qu’on leur donne.
C’est la faute des philosophes. Quels que soient les caprices du public, la vérité bien présentée y mettroit des bornes ; et si elle l’avoit une fois subjugué, elle le subjugueroit encore toutes les fois qu’elle se présenteroit à lui.
Sans doute nous sommes bien loin de ce siècle éclairé, qui pouroit garantir d’erreur toute la postérité. Vraisemblablement nous n’y arriverons jamais ; nous en aprocherons toujours d’âge en âge, mais il fuira toujours devant nous. Le temps est comme une vaste carriere qui s’ouvre aux philosophes. Les vérités semées de distance en distance sont confondues dans une infinité d’erreurs qui remplissent tout l’espace. Les siecles s’écoulent, les erreurs s’acumulent, le plus grand nombre des vérités échape, et les athletes se disputent des prix que distribue un spectateur aveugle.
C’étoit peu pour Descartes d’avoir tenté d’expliquer la formation et la conservation de l’univers par les seules lois du mouvement, il falloit encore borner au pur mécanisme jusqu’à des êtres animés. Plus un philosophe a généralisé une idée, plus il veut la généraliser. Il est intéressé à l’étendre à tout, parce qu’il lui semble que son esprit s’étend avec elle, et elle devient bientôt dans son imagination la premiere raison des phénomenes.
C’est souvent la vanité qui enfante ces sistêmes, et la vanité est toujours ignorante ; elle est aveugle, elle veut l’être, et elle veut cependant juger. Les fantômes qu’elle produit, ont assez de réalité pour elle ; elle craindroit de les voir se dissiper.
Tel est le motif secret qui porte les philosophes à expliquer la nature sans l’avoir observée, ou du moins après des observations assez légeres. Ils ne présentent que des notions vagues, des termes obscurs, des supositions gratuites, des contradictions sans nombre : mais ce cahos leur est favorable ; la lumiere détruiroit l’illusion ; et s’ils ne s’égaroient pas, que resteroit-il à plusieurs ? Leur confiance est donc grande, et ils jettent un regard méprisant sur ces sages observateurs, qui ne parlent que d’après ce qu’ils voient, et qui ne veulent voir que ce qui est : ce sont à leurs yeux de petits esprits qui ne savent pas généraliser.
Est-il donc si dificile de généraliser, quand on ne connoît ni la justesse, ni la précision ? Est-il si dificile de prendre une idée comme au hasard, de l’étendre, et d’en faire un sistême ?
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Étienne Bonnot de Condillac
Le plus grand fond des idées des hommes est dans leur commerce réciproque.
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Il sonna, attendit devant la porte close. Un ami lui avait dit que la grande différence à méditer entre l'homme et l'animal, c'etait que l'animal ouvrais les portes mais que jamais il ne les refermait derrière lui, jamais, alors que l'homme, si.
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Ne serait-il pas plus naturel d’expliquer nos contradictions, en di-
sant que, suivant l’âge et les circonstances, nous contractons plusieurs habitudes, plusieurs passions qui se combattent souvent, et dont quelques-unes sont condamnées par notre raison, qui se forme trop tard
pour les vaincre toujours sans effort ? Voilà du moins ce que je vois
quand je rentre en moi-même.
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Des matériaux de nos connoissances, & particuliérement des opérations de l’ame. des matériaux de nos connoissances, & de la distinction de l’ame & du corps.
§. 1. Soit que nous nous élevions, pour parler métaphoriquement, jusques dans les cieux ; soit que nous descendions dans les abysmes ; nous ne sortons point de nous-mêmes ; & ce n’est jamais que notre propre pensée que nous appercevons. Quelles que soient nos connoissances ; si nous voulons remonter à leur origine, nous arriverons enfin à une première pensée simple, qui a été l’objet d’une seconde, qui l’a été d’une troisième, & ainsi de suite. C’est cet ordre de pensées qu’il faut développer, si nous voulons connoître les idées que nous avons des choses.
§. 2. Il seroit inutile de demander quelle est la nature de nos pensées. La première réflexion sur soi-même peut convaincre que nous n’avons aucun moyen pour faire cette recherche. Nous sentons notre pensée ; nous la distinguons parfaitement de tout ce qui n’est point elle ; nous distinguons même toutes nos pensées les unes des autres : c’en est assez. En partant de-là, nous partons d’une chose que nous connoissons si clairement, qu’elle ne sçauroit nous engager dans aucune erreur.
§. 3. Considérons un homme au premier moment de son existence : son ame éprouve d’abord différentes sensations ; telles que la lumière, les couleurs, la douleur, le plaisir, le mouvement, le repos : voilà ses premières pensées.
§. 4. Suivons-le dans les momens où il commence à réfléchir sur ce que les sensations occasionnent en lui ; & nous le verrons se former des idées des différentes opérations de son ame, telles qu’appercevoir, imaginer : voilà ses secondes pensées. Ainsi, selon que les objets extérieurs agissent sur nous, nous recevons différentes idées par les sens ; &, selon que nous réfléchissons sur les opérations que les sensations occasionnent dans notre ame, nous acquérons toutes les idées que nous n’aurions pu recevoir des choses extérieures.
§. 5. Les sensations & les opérations de l’ame sont donc les matériaux de toutes nos connoissances : matériaux que la réflexion met en œuvre, en cherchant, par des combinaisons, les rapports qu’ils renferment. Mais tout le succès dépend des circonstances par où l’on passe. Les plus favorables sont celles qui nous offrent en plus grand nombre des objets propres à exercer notre réflexion. Les grandes circonstances, où se trouvent ceux qui sont destinés à gouverner les hommes, sont, par exemple, une occasion de se faire des vues fort étendues : & celles qui se répètent continuellement dans le grand monde donnent cette sorte d’esprit qu’on appelle naturel ; parce que, n’étant pas le fruit de l’étude, on ne sçait pas remarquer les causes qui le produisent. Concluons qu’il n’y a point d’idées qui ne soient acquises : les premières viennent immédiatement des sens ; les autres sont dues à l’expérience, & se multiplient à proportion qu’on est plus capable de réfléchir.
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Nous venons de voir que le prix est fondé sur la valeur. Or la valeur varie, le prix doit donc varier. Il y a plusieurs causes de cette variation.
D’abord, il est évident que l’abondance et la rareté font varier le prix comme la valeur, et le font varier en raison du besoin plus ou moins grand.
En second lieu, il se peut encore que le prix des choses varie, dans le cas même où la peuplade a la même abondance et les mêmes besoins.
Supposons qu’après la récolte j’aie dans mes greniers tout le blé surabondant, et qu’au contraire le vin surabondant soit distribué dans les celliers de douze personnes, qui ont toutes besoin de mon blé.
Dans cette supposition, ces douze personnes viennent à moi pour échanger du vin contre du blé, et, parce que l’année dernière j’ai cédé un septier pour un tonneau, elles m’offrent chacune un tonneau pour un septier. Mais, l’année dernière, je ne traitois qu’avec une seule personne, et j’ai été forcé de céder plus de blé : aujourd’hui que je puis traiter avec douze, et que je n’ai pas besoin de tout le vin dont elles veulent se défaire, je déclare que je ne livrerai du blé qu’à ceux qui me donneront une plus grande quantité de vin. Par-là je les force à me faire, à l’envi, des offres plus avantageuses. Par conséquent mon blé sera à plus haut prix pour elles, et leur vin sera à moins haut prix pour moi.
Si on supposoit le blé surabondant distribué dans les greniers de douze personnes et au contraire tout le vin surabondant renfermé dans des celliers d’une seule, alors le prix ne seroit plus le même que dans la première supposition : car celui du blé baisseroit, et celui du vin hausseroit.
Lorsque plusieurs personnes ont besoin d’échanger une denrée, cette concurrence en fait donc baisser le prix, et le défaut de concurrence fait hausser le prix de la denrée qu’elles veulent se faire livrer. Or, comme la concurrence est plus grande, moins grande, ou nulle, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, il arrive que les prix haussent et baissent alternativement.
De cette variation, il en résulte qu’il n’y a point de prix absolu.En effet, toutes les fois que nous parlons de prix haut et bas, c’est que nous comparons l’une à l’autre deux choses qu’il s’agit d’échanger : le vin, par exemple, par comparaison au blé, sera à haut prix, si nous en donnons peu pour une grande quantité de blé, et le blé sera à bas prix. Dans le cas contraire, le prix du blé sera haut, et celui du vin sera bas.
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La mémoire devient en elle une habitude. Cependant plus la mémoire aura occaſion de s’exercer, plus elle agira avec facilité. C’eſt par là que la Statue ſe fera une habitude de ſe rappeler ſans effort les changemens par où elle a paſſé, & de partager ſon attention entre ce qu’elle eſt & ce qu’elle a été. Car une habitude n’eſt que la facilité de répéter ce qu’on a fait, & cette facilité s’acquiert par la réitération des actes.Elle compare. Si après avoir ſenti à pluſieurs repriſes une roſe & un oeillet, elle ſent encore une fois une roſe ; l’attention paſſive qui ſe fait par l’odorat, ſera toute à l’odeur préſente de roſe, & l’attention active, qui ſe fait par la mémoire, ſera partagé e entre le ſouvenir qui reſte des odeurs de roſe & d’oeillet. Or, les manieres d’être ne peuvent ſe partager la capacité de ſentir, qu’elles ne ſe comparent : car comparer n’eſt autre choſe que donner en même-temps ſon attention à deux idées.
Juge. Dès qu’il y a comparaiſon, il y a jugement. Notre Statue ne peut être en même-temps attentive à l’odeur de roſe & à celle d’oeillet, ſans appercevoir que l’une n’eſt pas l’autre ; & elle ne peut l’être à l’odeur d’une roſe qu’elle ſent, & à celle d’une roſe qu’elle a ſentie, ſansappercevoir qu’elles ſont une même modification. Un jugement n’eſt donc que la perception d’un rapport entre deux idées, que l’on compare. Ces opérations tournent en habitude. à meſure que les comparaiſons & les jugemens ſe répetent, notre Statue les fait avec plus de facilité. Elle contracte donc l’habitude de comparer & de juger. Il ſuffira, par conſéquent, de lui faire ſentir d’autres odeurs, pour lui faire faire de nouvelles comparaiſons, porter de nouveaux jugemens, & contracter de nouvelles habitudes.
Elle devient capable d’étonnement. Elle n’eſt point ſurpriſe à la premiere Senſation qu’elle é prouve : car elle n’eſt encore accoutumée à aucune ſorte de jugement.
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Les siècles s’écoulent, les erreurs s’accumulent, le plus grand nombre des vérités échappe, et les athlètes se disputent des prix que distribue un spectateur aveugle. P10
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Nous ne ſaurions nous rappeler l’ignorance, dans laquelle nous ſommes nés : c’eſt un état qui ne laiſſe point de traces après lui. Nous ne nous ſouvenons d’avoir ignoré, que ce que nous nous ſouvenons d’avoir appris ; & pour remarquer ce que nous apprenons, il faut déjà ſavoir quelque choſe : il faut s’être ſenti avec quelques idées, pour obſerver qu’on ſe ſent avec des idées qu’on n’avoit pas. Cette mémoire réfléchie, qui nous rend aujourd’hui ſi ſenſible le paſſage d’une connoiſſance à une autre, ne ſauroit donc remonter juſqu’aux premieres : elle les ſuppoſe au contraire, & c’eſt là l’origine de ce penchant que nous avons à les croire nées avec nous. Dire que nous avons appris à voir, à entendre, à goûter, à ſentir, à toucher, paroît le paradoxe le plus étrange. Il ſemble que la nature nous a donné l’entier uſage de nos ſens, à l’inſtant même qu’elle les a formés ; & que nous nous en ſommes toujours ſervi ſans étude, parce qu’aujourd’hui nous ne ſommes plus obligés de les étudier.
J’étois dans ces préjugés, lorſque je publiai mon Eſſai ſur l’origine des connoiſſances humaines. Je n’avois pu en être retiré par les raiſonnemens de Locke ſur un aveugle-né, à qui on donneroit le ſens de la vue ; & je ſoutins contre ce Philoſophe, que l’œil juge naturellement des figures, des grandeurs, des ſituations & des diſtances.
Vous ſavez, Madame, à qui je dois les lumieres, qui ont enfin diſſipé mes préjugés : vous ſavez la part qu’a eu à cet ouvrage une perſonne qui vous étoit ſi chere, & qui étoit ſi digne de votre eſtime & de votre amitié[1]. C’eſt à ſa mémoire que je le conſacre, & je m’adreſſe à vous, pour jouir tout à la fois & du plaiſir de parler d’elle, & du chagrin de la regretter. Puiſſe ce monument perpétuer le ſouvenir de votre amitié mutuelle, & de l’honneur que j’aurai eu d’avoir part à l’eſtime de l’une & de l’autre.
Mais pourrois-je ne pas m’attendre à ce ſuccès, quand je ſonge combien ce Traité eſt à elle ? Les vues les plus exactes & les plus fines qu’il renferme, ſont dûes à la juſteſſe de ſon eſprit & à la vivacité de ſon imagination ; qualités qu’elle réuniſſoit dans un point, où elles paroiſſent preſque incompatibles. Elle ſentit la néceſſité de conſidérer ſéparément nos ſens, de diſtinguer avec préciſion les idées que nous devons à chacun d’eux, & d’obſerver avec quels progrès ils s’inſtruiſent, & comment ils ſe prêtent des ſecours mutuels.
Pour remplir cet objet, nous imaginâmes une Statue organiſée intérieurement comme nous, & animée d’un eſprit privé de toute eſpéce d’idées. Nous ſupposâmes encore que l’extérieur tout de marbre ne lui permettoit l’uſage d’aucun de ſes ſens, & nous nous réſervâmes la liberté de les ouvrir à notre choix aux différentes impreſſions dont ils ſont ſuſceptibles.
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