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3.9/5 (sur 48 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 13/06/1884
Mort(e) à : Auxerre , le 19/09/1978
Biographie :

Etienne Gilson est un philosophe et historien français.

Ce Bourguignon d’origine fit ses premières études au petit séminaire de Notre-Dame-des-Champs, puis au lycée Henri IV. Après avoir effectué son service militaire, il prépara une licence de lettres, s’intéressant plus particulièrement à l’influence de la scolastique sur la pensée cartésienne. Élève de Bergson, il obtint son agrégation de philosophie en 1907, et devait enseigner aux lycées de Bourg-en-Bresse, Rochefort, Tours, Saint-Quentin et Angers.

En 1913, il soutint sa thèse de doctorat sur La Liberté chez Descartes et la théologie. Mobilisé comme sergent quand éclata la Première Guerre mondiale, il servit sur le front et participa aux combats de l’armée de Verdun comme sous-lieutenant de mitrailleurs. Fait prisonnier en février 1916, il subit de longs mois de captivité.

Après la guerre, il obtint d’abord un poste de professeur d’histoire de la philosophie à l’université de Strasbourg, puis enseigna, à partir de 1921, l’histoire des philosophies médiévales à l’université de Paris. Sollicité à l’étranger, il professa également trois années durant à Harvard. Au Canada enfin, il mit sur pied un Institut d’études médiévales à Toronto et dirigea l’Institut scientifique franco-canadien.

Brillant exégète du Moyen Âge, Étienne Gilson est l’auteur de plus de six cents publications — livres ou articles —, parmi lesquelles on citera : Étude de philosophie médiévale, La Philosophie au Moyen Âge, La Philosophie de saint Bonaventure, Saint Thomas d’Aquin, Études sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien, L’Esprit de la philosophie médiévale, Introduction à la philosophie de saint Augustin, Pour une théologie catholique, La Théologie mystique de saint Bernard, Christianisme et Philosophie, Héloïse et Abélard, Dante et la philosophie, Réalisme thomiste et critique de la connaissance, Le Thomisme.

Docteur honoris causa de plusieurs universités et membre d’académies étrangères, Étienne Gilson fut élu à l’Académie française le 24 octobre 1946, au fauteuil dont avait été radié Abel Hermant. Comme celui d’Abel Bonnard, pourvu quelques mois plus tôt, ce fauteuil devait être pourvu du vivant de son précédent titulaire. L’élection fut très disputée, et il fallut trois tours à Étienne Gilson pour obtenir les 18 voix qui lui permettaient de triompher de ses trois adversaires, Marius Ary-Leblond, Dauzat et René Peter, auteur d’une Vie secrète de l’Académie.
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Source : académie française
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Hommage à Gilson, historien philosophe.


Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Étienne Gilson
Nous vivons en un temps et dans un milieu saturé d'idées chrétiennes qui ne se souviennent plus de leur origine.
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Tous les échecs de la métaphysique viennent de ce que les métaphysiciens ont substitué à l'être comme premier principe de leur science, l'un des aspects particuliers de l'être étudiés par les diverses sciences de la nature.
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Et c'est d'ailleurs pourquoi l'acquisition de l'intelligence n'est pas une simple affaire de raison naturelle. Il n'est ni bon, ni par conséquent recommandable, de partir à la recherche de l'intelligence sans avoir pris d'abord un certain nombre de précautions. C'est une négligence de notre part de ne pas chercher à l'atteindre lorsque nous sommes déjà confirmés dans la foi: postquam confirmati sumus in fide et il n'y a rien à reprocher à celui qui s'y efforce, pourvu qu'il entreprenne cette recherche, après s'être préalablement: fide stabilitus.
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Le Dieu qu’elle vise est celui dont la présence secrète anime et hante chaque page des Confessions. Saint Augustin a maintes fois tenté de nous le rendre intelligible en dépit des misères du langage humain.
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Nul ne songerait aujourd'hui à parler d'une mathématique chrétienne, ou d'une biologie chrétienne, ou d'une médecine chrétienne. Pourquoi ? Parce que la mathématique, la biologie et la médecine sont des sciences et que la science est radicalement indépendante de la religion dans ses conclusions comme dans ses principes. L'expression de "philosophie chrétienne", dont on use, n'est cependant en rien moins absurde et la seule chose à faire est donc de l'abandonner.
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Tous les interprètes d'Aristote et d'Averroès qui, eux aussi, identifient l'être à la substance, ont jadis conclu, et concluent encore aujourd'hui que le Dieu d'Aristote est un créateur. En effet, qu'est-ce que créer, sinon causer l'être ? On argumentera donc correctement ainsi : l'être, c'est la substance ; le dieu d'Aristote causait les substances ; donc il cause les êtres, et, par conséquent aussi, c'est un créateur. Mais il en va tout autrement pour qui la substantialité n'est pas le tout de l'être. Si l'existence est un acte constitutif de la substance réelle, la cause première des substances ne sera tenue pour créatrice que si son efficace tombe aussi, et, en un sens, d'abord, sur l'acte premier par lequel la substance existe. Le problème de l'éternité du monde reprend ici son importance, car la notion de création n'implique pas que le monde n'ait pas toujours existé, mais exige que le monde puisse ne pas avoir toujours existé. Cette "possibilité" de ne pas être est précisément ce qu'il manque au monde d'Aristote et de ses disciples authentiques, pour que le problème de son origine radicale puisse se poser.

Pour que ce problème puisse se poser, il faut que l'existence soit autre chose que la simple actualisation de l'essence comme telle [...] Suffit-il d'actualiser au maximum l'essence en tant que tel pour que, sous la pression interne de sa propre perfection, elle éclate pour ainsi dire à l'existence ? S'il en était ainsi, la notion de substance s'ouvrira comme adéquate à la notion d'être et suffira par conséquent à fonder complètement l'ontologie ; mais il faudra renoncer alors à poser le problème de l'existence même des substances. Pour y parvenir il faut concevoir l'existence comme un acte radicalement distinct de l'actualité de l'essence, c'est-à-dire tel qu'il ne suffise pas de porter l'essence au maximum de son actualité propre, pour l'en voir en quelque sorte jaillir. Bref, il faut aller jusqu'à poser l'essence comme "en puissance" à l'égard de son acte d'exister. Si l'on va jusque-là, on dépasse franchement le plan de l'ontologie aristotélicienne de la substance pour atteindre une ontologie de l'existence proprement dite. C'est peut-être là l'effort suprême de la philosophie première, et c'est celui qui a tenté, au 13e siècle, saint Thomas d'Aquin.

p80
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La route vers Dieu est facile parce qu'on y avance en se déchargeant.
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Les origines de la philosophie médiévale, ou scolastique, sont étroitement associées aux efforts de Charlemagne pour améliorer la situation intellectuelle et morale des peuples qu'il gouvernait. L'œuvre de plusieurs siècles employés à civiliser et christianiser la Gaule avait été compromise par les invasions barbares, surtout par celle des Francs.
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Augustin s’est éveillé à la vie philosophique en lisant un dialogue de Cicéron aujourd’hui perdu, l’Hortensius. Dès ce jour, il ne cessa de brûler d’un ardent amour pour la sagesse et cette découverte resta toujours pour lui, dans la suite, le premier pas sur la route douloureuse qui devait le conduire à Dieu. Or c’est un fait capital pour l’intelligence de l’augustinisme, que la sagesse, objet de la philosophie, se soit toujours confondue pour lui avec la béatitude. Ce qu’il cherche, c’est un bien tel que sa possession comble tout désir et confère par conséquent la paix.
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Il semble donc que, pour emprunter une expression de W. James, l'univers mental chrétien se distingue de l'univers mental grec par des différences de structure de plus en plus profondes. D'une part, un dieu qui se définit par la perfection dans l'ordre de la qualité : le Bien de Platon, ou par la perfection dans un ordre de l'être : la Pensée d'Aristote; d'autre part, le Dieu chrétien qui est premier dans l'ordre de l'être et dont la transcendance est telle que, selon la forte parole de Duns Scot, lorsqu'il s'agit d'un premier moteur de ce genre, il faut être plus métaphysicien pour prouver qu'il est le premier que physicien pour prouver qu'il est moteur. Du côté grec, un dieu qui peut être cause de tout l'être, y compris son intelligibilité, son efficience et sa finalité, sauf de son existence même; du côté chrétien, un Dieu qui cause l'existence même de l'être. Du côté grec, un univers éternellement informé ou éternellement mû; du côté chrétien, un univers qui commence par une création. Du côté grec, un univers contingent dans l'ordre de l'intelligibilité ou du devenir; du côté chrétien un univers contingent dans l'ordre de l'existence. Du côté grec, la finalité immanente d'un ordre intérieur aux êtres; du côté chrétien, la finalité transcendante d'une Provi- dence qui crée l'être de l'ordre avec celui des choses ordonnées.

p81
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