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4.49/5 (sur 37 notes)

Nationalité : Turquie
Né(e) à : Harran (Turquie) , le 22/1/1263
Mort(e) à : Damas (Syrie) , le 26/9/1328
Biographie :

Ibn Taymiyya est un théologien et un juriconsulte kurde musulman sunnite du XIIIe siècle, influent au sein du madhhab hanbalite. Son époque est marquée par les conflits entre Mamelouks et Mongols, il tente d'organiser le jihad contre ces derniers qu'il accuse de mécréance. Se distinguant par son refus de toute innovation dans la pratique religieuse, rejetant tant Al-Ghazâlî qu'Ibn Arabî tout comme l'ensemble des philosophes, son radicalisme le fait incarcérer à plusieurs reprises par les autorités mameloukes de son époque et il trouve la mort en prison. Il est considéré par certains comme une source d'inspiration importante de l'islamisme moderne.



Source : Wikipedia
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Présentation des oeuvres de Ibn Taymiyya par Thomas Sibille de la Librairie al-Bayyinah.


Citations et extraits (6) Ajouter une citation
[Ibn Taymiyya] – Dieu lui fasse miséricorde ! – fut interrogé sur le pays de Mardin. S’agit-il d’un pays de guerre (balad harb) ou d’un pays de paix (balad silm) ? Pour le musulman qui y réside, est-il obligatoire d’émigrer (hijra) vers les pays de l’Islam ou non ? Si émigrer est pour lui obligatoire, qu’il n’émigre (hâjara) pas et qu’il aide les ennemis des musulmans de sa personne ou de ses biens, pèche-t-il en [agissant] ainsi ? Et celui qui l’accuse d’hypocrisie et l’insulte en [le traitant d’hypocrite] pèche-t-il ou non ?

Le sang des musulmans et leurs biens sont frappés d’un interdit (muharram) où qu’ils soient, à Mardin ou ailleurs.

Aider ceux qui sortent de la Voie/Loi (shari’a) de la religion de l’Islam est aussi interdit, qu’il s’agisse des gens de Mardin ou ailleurs.

Si celui qui réside à [Mardin] est incapable de mettre en œuvre (iqâma) sa religion, émigrer est pour lui obligatoire. Si ce n’est pas [le cas], cela [reste] préférable [mais] n’est pas obligatoire.

Que [ces gens] aident l’ennemi des musulmans de leurs personnes et de leurs biens leur est interdit et il faut qu’ils s’en abstiennent par toutes les voies possibles : la dérobade, la subornation ou l’amadouement. Quand il ne leur est possible de le faire qu’en émigrant, [émigrer] s’impose à chacun d’eux.

Il n’est pas licite de les insulter d’une façon générale, ni de les accuser d’hypocrisie. Insulter et accuser d’hypocrisie se fait plutôt dans le cas des attributs mentionnés dans le Livre et la Sunna. Or ceci concerne les gens de Mardin et d’autres aussi.

[Mardin] est-elle une demeure de guerre ou de paix ? Il s’agit d’une [ville au statut] composite (murakkab), où les deux choses par-là signifiées [se retrouvent]. Elle n’est pas dans la situation de la demeure de la paix où les institutions (ahkâm) de l’Islam sont d’application pour la raison que l’armée (jund) en est [composée de] musulmans. Elle n’est pas non plus dans la situation de la demeure de la guerre, dont les habitants sont des mécréants. Elle forme plutôt un troisième type [de demeure], où le musulman sera traité comme il le mérite et où celui qui sort de la Voie/Loi de l’Islam sera combattu comme il le mérite. (pp. 65-68)
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La raison principale que l’on retrouve invoquée sous la plume de cheikh al-islâm pour réprouver la rébellion est que l’ordre social et la sécurité que procure un État, quel qu’il soit et quelle que soit sa conformité à la religion, est toujours préférable à l’anarchie et au chaos.

L’intérêt de la collectivité veut donc que, même face à un pouvoir tyrannique, les gouvernés et les hommes de religion (puisque c’est à eux que s’adressent ces instructions) n'aggravent la situation en répandant les germes d’une guerre civile :

« Par contre, il ne faut pas combattre le Mal par des moyens pires, en brandissant les armes contre eux ce qui engendrerait des guerres civiles. C’est là un principe fondamental de la Sunna et du Consensus, ainsi que le démontrent les textes prophétiques, car cela entrainerait des désordres qui viendront s’ajouter à un mal déjà produit par leurs oppressions. »

Il affirme ainsi, dans la première épître, que même un régime « corrompu » conserve des bons aspects dans la mesure où l’existence d’un État stable est préférable à une situation de chaos et de guerre civile. De ce fait, tout individu ou institution qui détient le pouvoir, quelle que soit la nature de sa croyance, réalise nécessairement des intérêts collectifs et possède forcément des vertus qui rendent l’opposition armée à ce pouvoir plus néfaste que bénéfique.

A cela s’ajoutent des impératifs comme l’unité de la Oumma et sa défense contre les périls extérieurs. Il faut maintenir l’unité des musulmans même derrière un chef contestable, plutôt que courir le risque de les diviser, ce qui les mettrait en danger face à des menaces vitales. Or, la critique intempestive des chefs et des représentants de l’autorité publique divise les musulmans et les affaiblit. Parfois, il vaut mieux supporter ces désagréments et les écarts des dirigeants pour l’intérêt général de notre civilisation.

Parfois même, un dirigeant déviant sur le plan personnel mènera des actions politiques qui réaliseront l’intérêt de la Oumma, comme l’indique ce hadith : « Allah donnera certainement la victoire à cette religion par l’intermédiaire d’un chef inique » et comme le montre l’exemple de la dynastie omeyyade qui contribua fortement à l’expansion militaire de l’Islam et à la prospérité économique des musulmans, bien que certains de ses califes étaient accusés de déviances sur le plan personnel. (pp. 43-44)
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Introduction

Louange à Allah, le Seigneur des univers. Prière et paix sur notre Prophète bien-aimé, Muhammad, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses adeptes !

La présente traduction s’inscrit dans une perspective de re- lecture des œuvres de Shaykh al-islam Ibn Taymiyya, afin de mettre en évidence leur portée éducative, spirituelle, mystique et esthétique avec tout ce qui en découle comme vertus qui constituent la réalité profonde de la religion de l’Islam. Ce côté qui incarne la vraie personnalité d’Ibn Taymiyya a été malheureusement obscurci par la fumée de la lecture fragmentaire, projective, réductrice et tendancieuse de ses œuvres, à des fins sectaires, partisanes, idéologiques ou politiques. Le shaykh Farîd al-Ansârî, l’un des premiers savants qui prirent conscience de cette situation délétère, nous livre ce diagnostic pertinent et révélateur :
« Prenons l’exemple de Shaykh al-islam Ibn Taymiyya. Beaucoup de livres contemporains ne le décrivent que comme un homme de guerre et de combat et un spécialiste dans la classification des gens de l’Enfer, sans les doctrines des gens du Paradis. Quiconque veut marquer quelqu’un du sceau de la Géhenne n’a qu’à brandir la fameuse phrase : « Le Shaykh al-islam Ibn Taymiyya a dit … ».
C’est comme si Ibn Taymiyya n’avait été créé que pour qu’on utilise ses paroles comme des arguments contre les gens de l’égarement, ni plus ni moins. C’est comme si ses textes et ses fatwas s’étaient transformés en verdicts que l’on dicte à l’accusé avant son exécution.
Où est Ibn Taymiyya le prédicateur ? Où est Ibn Taymiyya l’éducateur ? Où est Ibn Taymiyya le mystique qui chemine vers son Seigneur à travers les « positions » de la crainte, de l’espoir, de l’aspiration, de l’amour ? Où est Ibn Taymiyya avec ses goûts spirituels et ses états élevés ? Ses livres et ses fatwas regorgent tellement de notions esthétiques et de sages finalités, en matière de prédication, d’éducation et d’enseignement, qu’il est difficile de les cerner et de les étudier de manière exhaustive. Son disciple, l’imâm et sage Ibn Al-Qayyim, rapporte de lui beaucoup de choses à ce sujet. Où est donc parti tout cela ?
Quant au fait que la lecture [d’Ibn Taymiyya -à titre d’exemple-] soit une lecture projective, c’est parce qu’on s’est servi de lui pour exprimer les problèmes psychologiques et politiques de notre époque de manière littérale. On a donné à ses textes des interprétations qui trahissent un état réactionnel, non équilibré, d’ordre psychologique et social, face aux situations créées par la tyrannie politique et le climat de divergences doctrinales entre les tendances, les groupes, les pays et les alliances. Nous avons, rétrospectivement parlant, projeté notre époque dans son époque et habillé nos situations des situations vécues par Ibn Taymiyya lui-même, sans tenir compte des différences entre les constantes et les choses variables, qu’il s’agisse des textes ou de l’établissement des principes de motivation -tahqîq al-manât-. Ceci trahit une transgression des normes scientifiques et une déviation méthodologique évidente.
De ce fait, la manière dont certains ont mis en scène la personnalité d’Ibn Taymiyya s’avère inappropriée. En effet, Ibn Taymiyya a été présenté comme quelqu’un sans goût, ni sensibilité. Ils se sont limités, dans ce qu’ils ont rapporté de lui, aux seules insultes, injures et autres anathèmes. Dieu sait combien le Shaykh al-islam est loin de tout cela et combien il en est innocent !
Si quelqu’un examine de manière exhaustive les fatwas d’Ibn Taymiyya et ses œuvres, il en tirera une multitude d’exemples empreints de réalités esthétiques et qui témoignent d’un goût spirituel raffiné de ce shaykh, aussi bien dans la théorie que dans la pratique.
C’est dans le but de contribuer à rendre, en quelque sorte, justice à cet éminent docteur hanbalite et dissiper les préjugés attachés à son nom, que nous avons choisi de traduire pour vous -chères lectrices et chers lecteurs- deux épîtres qui donnent une idée de la profondeur d’Ibn Taymiyya, de son objectivité et de sa fibre éducative, esthétique et mystique. Pour en rendre la lecture simple et compréhensible, nous avons séparé les paragraphes par l’adjonction de titres et y avons ajouté des notes de bas de page.
La première épître est une réponse à une question sur le soufisme dans laquelle le shaykh Ibn Taymiyya parle de l’étymolo-his du terme « al-sufiyya », du berceau du soufisme, des positions des savants vis-à-vis du soufisme, des différentes catégories de soufis, etc. Elle se trouve au début du onzième volume consacré au soufisme dans son recueil de fatwas : Majmû‘ al-fatâwâ -juz’ al-tasawwuf- (5/11).
La deuxième épître -la plus longue- traite de certains actes du cœur ou de ce que l’on appelle les maqâmât (les stations spirituelles). Il a choisi, parmi elles, les stations les plus importantes telles que :
– l’ikhlâs (la consécration de soi à Allah) ;
– la véridicité ;
– le tawakkul (le fait de s’en remettre à Allah), station sur laquelle il s’est longuement étendu ;
– la patience ;
– la satisfaction ;
– l’amour auquel il a consacré la plus grande partie de son épître.
Cette épître s’intitule al-tuhfa al-‘irâqiyya fî al-a‘mâli al-qal- biyya (Le présent irakien2 relatif aux actes du cœur) comme cela est mentionné dans tous les manuscrits. Elle se trouve au début du dixième volume consacré au cheminement spirituel dans son recueil de fatwas, Majmû‘ al-fatâwâ -juz’ al-sulûk- (5/10).

Ecrit par l’humble serviteur d’Allah, qui aspire à Son absolution et à Son indulgence : Mohammed KARIMI, qu’Allah lui pardonne, ainsi qu’à sa mère, son père et aux croyants.
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Ibn Taymiyyah
Quelle belle parole que celle prononcée par un pieux prédécesseur qui a dit :
« Dieu n’ordonne pas une chose sans que le Diable ne s’y interpose de deux manières, sans se soucier par laquelle des deux il triomphera, : l’exagération et la négligence ».
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Les adeptes de la trinité et du concept de l’incarnation ont fait entrer dans leur religion une corruption qui est évidente pour la saine nature qu’Allah a originellement donnée aux hommes et également dans les Livres qu’Allah a révélé.

C’est la raison pour laquelle la plupart de leurs dirigeants parmi les prêtres et les moines, ainsi que tous ceux qui en font partie, comme les patriarches, les métropolites et les évêques, lorsqu’ils sont doués de raison et s’élèvent en rang, apostasient de leur religion et deviennent des hypocrites avec les rois de leur religion et les gens du commun d’entre elle, par appât du pouvoir et du gain. Ceci est comme le cas de celui qui était à Jérusalem et que l’on appelait : « Ibn Al-Bûrî », celui qui était à Damas et que l’on appelait : « Ibn Al-Quff », ainsi que celui qui était à Constantinople et qui était le pape chez eux, en plus d’un grand nombre parmi les grands papes, métropolites et évêques, qui, lorsque certains vertueux discutèrent avec eux, reconnurent ne pas être sur la croyance des chrétiens et qu’ils restaient sur ce sur quoi ils étaient par habitude et pour gouverner, tout comme les rois et les riches veulent rester sur leur royauté et leurs richesses. C’est la raison pour laquelle l’intérêt de la plupart de leurs intellectuels se trouve dans une des branches des mathématiques, comme la logique, l’astronomie, l’arithmétique ou l’astrologie, ou des sciences naturelles, comme la médecine ou la science des éléments, ou la spéculation à propos de la Divinité selon la voie des sabéens philosophes à qui fut envoyé Ibrâhîm, celui qui avait atteint le plus haut degré d’amour d’Allah. Ils ont jeté derrière leur dos la religion du Messie et des messagers avant et après lui et ont gardé ce qui restait comme traces de la religion pour les rois et le commun des gens.

Quant aux moines, ils ont inventé différentes sortes de ruses et de stratagèmes pour manipuler les gens du commun, et qui sont clairs pour tous ceux qui sont doués de raison, au point que certains vertueux rédigèrent des ouvrages au sujet des ruses des moines, comme le feu que l’on faisait paraître près de l’église du saint-Sépulcre : ils appliquaient du sandaraque sur une corde fine, l’allumaient discrètement et la flamme descendait, et les ignorants croyaient qu’elle descendait du ciel.
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Il paraît indéniable dans le monde arabe que l'islam a perdu sa place privilégiée et son rôle déterminant dans la définition du politique. Désormais l'Etat décide des orientations économiques, sociales, culturelles et, en particulier, du rôle de la religion et de sa place dans le système social. Les sociétés arabes sont progressivement passées d'un ordre social marqué par les valeurs religieuses à un nouvel ordre dominé par les valeurs de la modernité rationaliste et séculière. La Laïcisation de la scène politique s'est donc manifestée par la marginalisation du pouvoir religieux; le vide institutionnel et juridique qui a résulté de ce retrait progressif a été immédiatement comblé par la consécration du pouvoir étatique.
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