O maison vide,
où la peur vit,
où les portes crient
comme bêtes tristes,
où la table seule
de sa douleur pleure,
les cachettes d'ombre,
y sont pleines d'ogres...
O vide maison,
vide à double-fond,
terrain-vague-chambre,
ce qui fut la hante:
mots d'amour, rires,
jeux, lumières, cris...
Blancheur des grands murs!
Ombres disparues
de nous deux jadis...
où se cachent les rires,
cris de peine, pleurs?
Tout ne fut que leurre?
O la maison vide
ni âme qui vive,
vide la maison
personne, sinon
des mots enragés,
des regards figés
nous...deux étrangers.
Sémion Kirsanov (1962)
[traduit par Elsa Triolet]