En résumé, notre système nerveux qui nous sert à entrer en communication avec les objets, nous empêche, d'autre part, de connaître leur nature. Il est un organe de relation avec le monde extérieur; il est aussi, pour nous, une cause d'isolement. Nous ne sortons jamais de nous-mêmes. Nous sommes des emmurés.
On peut voir dans ces phénomènes un exemple de dédoublement de la personnalité ; il y a deux personnes chez les noctambules; la personne qui se lève la nuit est bien distincte de celle qui veille pendant le jour, puisque cette dernière ne sait rien et ne conserve aucun souvenir de ce qui s'est passé pendant la nuit; mais il serait peu utile de faire une analyse attentive de cette situation, les éléments d'étude en sont trop rares.
Le degré de suggestibilité n'est nullement en rapport avec un état névropathique quelconque. La suggestibilité, au contraire, est en rapport direct avec le développement intellectuel et la puissance d'imagination du sujet. Suggestibilité, à notre avis, est synonyme d'éducabilité.
L'engouement produit par le traitement de Mesmer ne tarda pas à se généraliser. La maison de la place Vendôme devint trop petite. Mesmer acheta l'hôtel Bullion, place de la Bourse, où il installa quatre baquets, dont un gratuit pour les pauvres. Ce dernier ne suffisant pas, Mesmer s'en alla magnétiser un arbre à l'extrémité delà rue de Bondy, et l'on vit des milliers de malades s'y attacher avec des cordes, dans l'espoir d'une guérison.
Si le grand fétichisme se trahit au dehors par des signes tellement nets que l’on ne peut pas manquer de le reconnaître, il n’en est pas de même du petit fétichisme ; celui-là se dissimule facilement ; il n’a rien d’apparent, de bruyant ; il ne pousse pas les sujets à des actes extravagants, comme à couper des cheveux de femme ou à voler des tabliers blancs ; mais il n’en existe pas moins, et c’est peut-être lui qui contient le secret des amours étranges et des mariages qui étonnent le monde. Un homme riche, distingué, intelligent épouse une femme sans jeunesse, ni beauté, ni esprit, ni rien de ce qui attire la généralité des hommes; il y a peut-être dans ces unions une sympathie d’odeur ou quelque chose d’analogue ; c’est du petit fétichisme.
Le fétichisme dans l’amour », appelle les « petits » ou « moyens » fétichistes (pratiquant un fétichisme « léger » qu’il juge « normal »), et la seconde catégorie comprend les personnes qu’il appelle les « grands » ou « vrais » fétichistes.
Notre but est de montrer qu'il est possible de faire une application des méthodes expérimentales à des phénomènes psychologiques qui ne sont ni la sensation, ni le mouvement; pour ne pas esquiver la difficulté, j'ai choisi une de ces questions qui jusqu'ici ne sont traitées le plus souvent que par l'ancienne psychologie : la question de l'idéation. Rechercher à quoi pense une personne, comment elle passe du mot à l'idée, comment sa pensée se développe, par quels caractères précis sa pensée lui est personnelle et différente de celle d'un autre individu, voilà toute une série de problèmes qu'il serait certainement difficile d'examiner avec les méthodes ordinaires de la physiologie; je ne vois pas le secours que nous donneraient les appareils d'enregistrement ou de chronométrie; toutes les expériences que j'ai faites sur l'idéation n'ont exigé comme appareils qu'une plume, un peu de papier et beaucoup de patience; elles ont été faites en dehors du laboratoire. Ce sera donc, à mon avis, une excellente occasion de montrer que la psychologie expérimentale ne consiste pas essentiellement dans l'emploi des appareils, et peut se passer de laboratoires, sans cesser d'être exacte.
Pour éliminer le hasard, la méthode est bien simple; il faut chercher ce que le hasard, opérant tout seul, peut donner; il faut établir quel est en moyenne l'écart existant entre la vérité et les âges qui seraient dictés par le hasard. Si un graphologue, dans ses appréciations, ne dépasse pas l'approximation moyenne fournie par cette méthode, il est clair que nous ne pourrons pas tenir compte de ses jugements.
Il ne faut jamais perdre de vue, lorsqu’on parle de l’éducation, de l’instruction et de la formation des esprits, que toute activité humaine est soumise à une loi souveraine : l’adaptation de l’individu à son milieu; et que l’enseignement qu’on donne aux jeunes ayant pour but d’augmenter la valeur de cette adaptation, ne doit être jugé que par la réponse à cette question capitale : l’adaptation a-t-elle été améliorée? Voilà notre critérium de pédagogie. Mais ajoutons que pour apprécier sainement avec ce critérium un enseignement quelconque, il est très important de tenir compte à la fois de l’intérêt de l’individu et de l’intérêt de la société à laquelle il appartient. Pour qu’une éducation soit jugée bonne, il faut non seulement qu’elle augmente le rendement d’un individu particulier, mais qu’elle fasse profiter la collectivité de cette augmentation
Qu'est-ce donc que les enfants anormaux, et pourquoi les pouvoirs publics
doivent-ils s'intéresser à leur éducation? Il faut ici établir des distinctions, pour être bien compris. Le langage médical applique le terme d'anormal à
tout sujet qui se sépare assez nettement de la moyenne pour constituer une anomalie pathologique. En fait, les anormaux sont un groupe tout à fait hétérogène d'enfants; leur trait commun, qui est un caractère négatif, c'est que, par leur organisation physique et , intellectuelle, ces êtres sont rendus incapables de profiter des méthodes ordinaires d'instruction et d'éducation qui sont en usage dans les écoles publiques. Les types les plus francs sont constitués par les sourds-muets, les aveugles, les épileptiques, les idiots, les imbéciles, les débiles, les instables, etc.