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3.92/5 (sur 2706 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New York , le 10/10/1967
Biographie :

D'origine juive-russe, sa famille s'appelle Lidsky, il est le fils de l'écrivain Robert Littell. Il passe son enfance en France, obtient son bac au lycée Fénelon (Paris) en 1985, puis retourne aux États-Unis pour suivre des études à l'université de Yale.

Après trois ans, il part dans les Balkans alors en conflit, où il s'investit dans l'aide humanitaire au sein d'Action contre la Faim. Il travaillera 7 ans pour cette ONG (Bosnie, Tchétchénie, Afghanistan, Congo).

En 2001, il abandonne pour se consacrer à l'écriture. Les bienveillantes retracera l'histoire avec laquelle il a grandi. Il recevra le prix Goncourt.
Jonathan Littell vit aujourd'hui à Barcelone avec sa femme et leur deux enfants.

Dans le journal israélien Haaretz du 30 mai 2008, Jonathan Littell prend de la distance avec ses racines familiales juives et la politique de l'État d'Israël[9].

Dans le journal allemand Frankfurter Rundschau du 24 juin 2008, il critique sévèrement Peter Handke dont les propos politiques pro-serbes restent pour lui inacceptables comme l'ont été ceux de Céline avant la dernière guerre mondiale. Il reconnaît à ces deux écrivains beaucoup de talent mais qualifie d'« obscènes » leur attitude et leurs propos politiques[10].

En 2022, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine, il publie une tribune dans Le Monde dans laquelle il accuse ses « amis d’âme et d’esprit » russes d'avoir « le plus souvent gardé le silence » face aux guerres menées par Vladimir Poutine, et les appelle à « faire tomber ce régime » en faisant leur « propre Maïdan ».


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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jonathan_Littell
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Citations et extraits (228) Voir plus Ajouter une citation
Il est des hommes pour qui la guerre, ou même le meurtre, sont une solution, mais moi je ne suis pas de ceux-là, pour moi, comme pour la plupart des gens, la guerre et le meurtre sont une question, une question sans réponse, car lorsqu'on crie dans la nuit, personne ne répond.
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Si vous êtes né dans un pays ou à une époque où non seulement personne ne vient tuer votre femme, vos enfants, mais où personne ne vous demande de tuer les femmes et les enfants des autres, bénissez Dieu et allez en paix. Mais gardez toujours cette pensée à l’esprit : vous avez peut-être eu plus de chance que moi, mais vous n’êtes pas meilleur. (p. 37)
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En Allemagne, et dans les pays capitalistes, on affirme que le Communisme a ruiné la Russie ; moi, je crois le contraire : c'est la Russie qui a ruiné le Communisme.
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Ceux qui tuent sont des hommes, comme ceux qui sont tués, c'est cela qui est terrible.
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Je ne tirais pas, mais j'étudiais les hommes qui tiraient, les officiers surtout comme Häfner ou Janssen, qui étaient là depuis le début et semblaient maintenant devenus parfaitement insensibles à leur travail de bourreau. Je devais être comme eux. En m'infligeant ce lamentable spectacle, pressentai-je, je ne visai pas à en user le scandale, le sentiment insurmontable d'une transgression, d'une violation monstrueuse du Bien et du Beau, mais il advenait plûtot que l'habitude, on ne sentait, à la longue, plus grand chose ; ainsi, ce que je cherchais, désespérément mais en vain, à recouvrer, c'était bien ce choc initial, cette sensation d'une rupture, d'un ébranlement infini de tout mon être ; à la place je ne ressentais plus qu'une excitation morne et angoissante, toujours plus brève, acide, confondue à la fièvre et à mes symptômes physiques, et ainsi, lentement, sans bien m'en rendre compte, je m'enfonçais dans la boue tandis que je cherchais la lumière.
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Il y aurait certainement des erreurs, certainement des victimes innocentes, mais cela, hélas, c'était la guerre ; lorsqu'on bombarde une ville, des civils meurent aussi. Que cela nous serait à l'occasion pénible, que notre sensibilité et notre délicatesse d'hommes et d'Allemands en souffriraient parfois, il le savait ; nous devrions triompher de nous-mêmes ; et il ne pouvait que nous rapporter une parole du Führer, qu'il avait entendue de sa propre bouche : Les chefs doivent à l'Allemagne le sacrifice de leurs doutes. Merci et Heil Hitler.
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La nécessité, les Grecs le savaient déjà, est une déesse non seulement aveugle, mais cruelle.
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[...] les hommes ne sont-ils pas des vestiges de femmes ? Car tout foetus débute femelle avant de se différencier, et les corps des hommes en gardent à jamais la trace, les pointes inutiles de seins qui n'ont pas poussé, la ligne qui divise le scrotum et remonte le périnée jusqu'à l'anus en traçant l'endroit où la vulve s'est refermée pour contenir des ovaires qui, descendus, se sont mués en testicules, tandis que le clitoris poussait démesurément. Il ne me manquait en réalité qu'une chose pour être une femme comme elle, une vraie femme, le e muet en français des terminaisons féminines, la possibilité inouïe de dire et d'écrire: "Je suis nue, je suis aimée, je suis désirée." C'est ce e qui rend les femmes si terriblement femelles, et je souffrais démesurément d'en être dépossédé, c'était pour moi une perte sèche, encore moins compensable que celle du vagin que j'avais laissé aux portes de l'existence.
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Les mots me préoccupaient. Je m'étais déjà demandé dans quelle mesure les différences entre Allemands et Russes, en termes de réaction aux tueries de masse, et qui faisaient que nous avions finalement dû changer de méthode, pour atténuer la chose en quelque sorte, alors que les Russes semblaient, même après un quart de siècle, y rester imperméables, pouvaient tenir à des différences de vocabulaire : le mot « Tod », après tout, a la raideur d'un cadavre déjà froid, propre, presque abstrait, la finalité en tout cas de l'après-mort, tandis que « smiert' », le mot russe, est lourd et gras comme la chose elle-même. Et le français, dans ce cas ? Cette langue, pour moi, restait tributaire de la féminisation de la mort par le latin : quel écart finalement entre « la » Mort et toutes les images presque chaudes et tendres qu'elle suscite, et le terrible Thanatos des Grecs ! Les Allemands, eux, avaient au moins préservé le masculin (« smiert' », soit dit en passant, est aussi un féminin). Là, dans la clarté de l'été, je songeais à cette décision que nous avions prise, cette idée extraordinaire de tuer tous les Juifs, quels qu'ils soient, jeunes ou vieux, bons ou mauvais, de détruire le Judaïsme en la personne de leurs porteurs, décision qui avait reçu le nom, bien connu maintenant, d'« Endlösung » : la « solution finale ». Mais quel beau mot ! Pourtant, il n'avait pas toujours été synonyme d'extermination : depuis le début, on réclamait, pour les Juifs, une « Endlösung », ou bien une « völlige Lösung » (solution complète) ou encore une « allgemeine Lösung » (solution générale), et selon les époques, cela signifiait exclusion de la vie publique, exclusion de la vie économique, enfin émigration. Et peu à peu, la signification avait glissé vers l'abîme, mais sans que le signifiant, lui, change, et c'était presque comme si ce sens définitif avait toujours vécu au cœur du mot, et que la chose avait été attirée, happée par lui, par son poids, sa pesanteur démesurée, dans ce trou noir de l'esprit, jusqu'à la singularité : et alors on avait passé l'horizon des événements, à partir duquel il n'y a plus de retour. On croit encore aux idées, aux concepts, on croit que les mots désignent des idées, mais ce n'est pas forcément vrai, peut-être n'y a-t-il pas vraiment d'idées, peut-être n'y a-t-il réellement que des mots, et le poids propre aux mots. Et peut-être ainsi nous étions-nous laissé entraîner par un mot et son inévitabilité. En nous, donc, il n'y aurait eu aucune idée, aucune logique, aucune cohérence ? […] dans les correspondances, dans les discours aussi, les tournures passives dominaient, « il a été décidé que... », « les Juifs ont été convoyés aux mesures spéciales », « cette tâche difficile a été accomplie », et ainsi les choses se faisaient toutes seules, personne ne faisait jamais rien, personne n'agissait, c'étaient des actes sans acteurs, ce qui est toujours rassurant, et d'une certaine façon ce n'étaient même pas des actes, car par l'usage particulier que notre langue nationale-socialiste faisait de certains noms, on parvenait, sinon à entièrement éliminer les verbes, du moins à les réduire à l'état d'appendices inutiles (mais néanmoins décoratifs), et ainsi, on se passait même de l'action, il y avait seulement des faits, des réalités brutes soit déjà présentes, soit attendant leur accomplissement inévitable (Folio, 2006 : pp. 900-901, 902).
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"Sais-tu pourquoi on hait les Juifs? Je vais te le dire. On hait les Juifs parce que c'est un peuple économe et prudent, avare, non seulement d'argent et de sécurité mais de ses traditions, de son savoir et de ses livres, incapable de don et de dépense, un peuple qui ne connait pas la guerre. Un peuple qui ne sait qu'accumuler, jamais gaspiller. [...]"
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