CHAPITRES :
0:00 - Titre
A :
0:06 - ACTE - Jacques Deval
0:16 - ACTION - Sacha Guitry
0:28 - ADMIRATION - Comtesse Diane
0:38 - ADULTÈRE - Daniel Darc
0:59 - ÂGE - Fabrice Carré
1:08 - AMI - Jean Paulhan
1:18 - AMIS - Madame du Deffand
1:30 - AMOUR - André Birabeau
1:40 - AMOUR - Madeleine de Scudéry
1:51 - AMOUR DES FEMMES - Edmond Jaloux
2:03 - AMOUR ET FEMMES - Paul Géraldy
2:16 - AMUSEMENT - Jean Delacour
2:36 - ANIMAL - André Suarès
2:47 - APPARENCE - Nathalie Clifford-Barney
2:57 - ARGUMENT - Léonce Bourliaguet
3:07 - AVARICE - Abel Bonnard
3:19 - AVENIR - Gustave Flaubert
3:28 - AVIS - Marie d'Arconville
B :
3:37 - BAISER - Tristan Bernard
3:49 - BEAUTÉ - Fontenelle
4:00 - BÊTISE - Valtour
4:13 - BIBLIOTHÈQUE - André de Prémontval
4:24 - BLASÉ - Louise-Victorine Ackermann
4:35 - BONHEUR - Henri Barbusse
4:45 - BUT - Richelieu
C :
4:54 - CAPITAL - Auguste Detoeuf
5:10 - CERVEAU - Charles d'Ollone
5:20 - CHANCE - Pierre Aguétant
5:31 - COMPRENDRE - Charles Ferdinand Ramuz
5:42 - CONSEIL - Maurice Garçot
5:55 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE :
Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION :
Jacques Deval : http://www.lepetitcelinien.com/2013/06/lettre-inedite-louis-ferdinand-celine-jacques-deval.html
Sacha Guitry : https://de.wikipedia.org/wiki/Sacha_Guitry#/media/Datei:Sacha_Guitry_1931_(2).jp
Comtesse Diane : https://www.babelio.com/auteur/Marie-Josephine-de-Suin-dite-Comtesse-Diane/303306
Jean Paulhan : https://jeanpaulhan-sljp.fr/
Madame du Deffand : https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_du_Deffand#/media/Fichier:Mme_du_Deffant_CIPA0635.jpg
André Birabeau : https://fr.wikipedia.org/wiki/André_Birabeau#/media/Fichier:André_Birabeau_1938.jpg
Madeleine de Scudéry : https://www.posterazzi.com/madeleine-de-scudery-n-1607-1701-french-poet-and-novelist-wood-engraving-19th-century-after-a-painting-by-elizabeth-cheron-poster-print-by-granger-collection-item-vargrc0078786/
Edmond Jaloux : https://excerpts.numilog.com/books/9791037103666.pdf
Paul Géraldy : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Géraldy#/media/Fichier:Paul_Géraldy_by_André_Taponier.jpg
André Suarès : https://www.edition-originale.com/fr/litterature/divers-litterature/suares-correspondance-1904-1938-1951-79921
Nathalie Clifford-Barney : https://www.amazon.fr/Eparpillements-Natalie-Clifford-Barney/dp/B081KQLJ87
Léonce Bourliaguet : https://www.babelio.com/auteur/Leonce-Bourliaguet/123718/photos
Abel Bonnard : https://twitter.com/wrathofgnon/status/840114996193329153
Gustave Flaubert : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ea/
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- Est-ce que je crois aux fantômes ? Non, mais j’en ai peur.
[ lu dans Artips, 09/04/2018, à propos de l’exposition 'Enfers et Fantômes d’Asie' du 10 avril au 15 juillet au Musée du Quai Branly, Paris ]
La distance n’y fait rien, il n’y a que le premier pas qui coûte.
À M. Horace Walpole
29 décembre 1773
Elle [Madame de Talmont] avait, la veille de sa mort, ses médecins, son confesseur, et son intendant auprès de son lit ; elle dit à ses médecins : Messieurs, vous m'avez tuée, mais c'est en suivant vos principes et vos règles ; à son confesseur : Vous avez fait votre devoir en me causant une grande terreur ; à son intendant : Vous vous trouvez ici à la sollicitation de mes gens qui désirent que je fasse mon testament ; vous vous acquittez tous fort bien de votre rôle ; mais convenez aussi que je ne joue pas mal le mien.
À M. Horace Walpole
Paris, 27 octobre 1766.
Je suis bien sûre que vous vous accoutumerez à Montaigne ; on y trouve tout ce qu'on a jamais pensé, et nul style n'est plus énergique : il n'enseigne rien parce qu'il ne décide rien ; c'est l'opposé du dogmatisme : il est vain, et tous les hommes ne le sont-ils pas ? et ceux qui paraissent modestes ne sont-ils pas doublement vains ? Le /je/ et le /moi/ sont à chaque ligne, mais quelles sont les connaissances qu'on peut avoir, si ce n'est par le /je/ et le /moi/ ? Allez, allez, mon tuteur, c'est le seul bon philosophe et le seul bon métaphysicien qu'il y ait jamais eu. Ce sont des rapsodies, si vous voulez, des contradictions perpétuelles ; mais il n'établit aucun système ; il cherche, il observe, et reste dans le doute : il n'est utile à rien, j'en conviens, mais il détache de toute opinion, et détruit la présomption du savoir.
À M. de Voltaire
Paris, 8 février 1769.
Où prenez-vous que je hais la philosophie ? Malgré son inutilité, je l'adore ; mais je ne veux pas qu'on la déguise en vaine métaphysique, en paradoxe, en sophisme. Je veux qu'on la présente à votre manière, suivant la nature pied à pied, détruisant les systèmes, nous confirmant dans le doute, et nous rendant inaccessibles à l'erreur, quoique sans nous donner la fausse espérance d'atteindre à la vérité ; toute la consolation qu'on en tire (et c'en est une), c'est de ne pas s'égarer, et d'avoir la sûreté de retrouver la place d'où l'on est parti. À l'égard des philosophes, il n'y en a aucun que je haïsse ; mais il y en a peu que j'estime.
À M. Horace Walpole
Dimanche 25 février 1776.
Enfin on n'est point maître de ses pensées et de ses sentiments ; on l'est jusqu'à un certain point de sa conduite et de ses actions ; on peut l'être de ses paroles, mais il est fâcheux de ne pouvoir pas dire ce qu'on pense et de n'oser ouvrir son âme à personne; et je conviens que cela est nécessaire, parce que, tout bien examiné, on doit être persuadé qu'on a point d'amis, /vous excepté/, et ce n'est pas un compliment. Mais de quelle ressources pouvez-vous m'être? Ne vaudrait-il pas pas autant être dévote? cela vaudrait mieux. Mais voilà encore ce qui ne dépend pas de soi.
À M. de Voltaire.
26 mai 1767.
J'admire son zèle pour la tolérance, elle [Catherine II] ne se contente pas de l'avoir établie dans ses États, elle l'envoie prêcher chez ses voisins par cinquante mille missionnaires armés de pieds en cap. Oh ! c'est la véritable éloquence !
Portrait de la Duchesse de Chaulnes
L'esprit de Mme la duchesse de Chaulnes est si singulier, qu'il est impossible de le définir : il peut être comparé à l'espace ; il en a pour ainsi dire toutes les dimensions, la profondeur, l'étendue et le néant ; il prend toutes sortes de formes et n'en conserve aucune ; c'est une abondance d'idées toutes indépendantes l'une de l'autre, qui se détruisent et se régénèrent perpétuellement. Il ne lui manque aucun attribut de l'esprit, et l'on ne peut dire cependant qu'elle en possède aucun, raison, jugement, habileté, etc. On aperçoit toutes ces qualités en elle, mais c'est à la manière de la lanterne magique ; elles disparaissent à mesure qu'elles se produisent ; tout l'or du Pérou passe par ses mains sans qu'elle en soit plus riche. Dénué de sentiment et de passion, son esprit n'est qu'une flamme sans feu et sans chaleur, mais qui ne laisse pas de répandre une grande lumière.
Tous les objets la frappent, aucun ne l'attache ni ne la fixe ; les impressions qu'elle reçoit sont passagères. L'extrême activité de son imagination fait qu'elle s'abandonne sans examen et sans ressource à tous les premiers mouvements. Elle s'engagera dans une galanterie, et s'en dégagera avec tant de précipitation, qu'elle pourra bien oublier jusqu'au nom, jusqu'à la figure de son amant. Si elle entre dans quelques projets, dans quelques intrigues où il soit nécessaire d'agir, l'ardeur, l'intelligence, l'habileté, rien ne lui manquera, et elle pourra contribuer au succès ; mais si les circonstances exigent de la patience, de l'inaction, elle abandonnera bientôt l'entreprise.
Jamais elle ne sera occupée ni intéressée que par des choses qui demandent une sorte d'effort ; les sciences les plus abstraites sont les seules pour lesquelles elle ait de l'attrait, non parce qu'elles éclairent son esprit, mais parce qu'elles l'exercent. Ce n'est point à sa jeunesse qu'on peut attribuer ses défauts ; ils ne sont point l'effet de ses passions ; son âme est insensible, ses sens rarement affectés, rien, à ce qu'il semble, ne devrait s'opposer en elle à la réflexion ; mais c'est une opération de l'esprit trop lente ; il y entre du souvenir et le la prévoyance, et elle ne voit jamais que l'instant présent.
On conclura aisément qu'il n'y a rien à dire de son caractère ; il est et sera toujours suivant que son imagination en ordonnera.
Mme la duchesse de Chaulnes est un être qui n'a rien de commun avec les autres êtres que la forme extérieure : elle a l'usage et l'apparence de tout, et elle n'a la propriété ni la réalité de rien.
Je suis muet quand on ne m'interroge pas : je suis un vieux polichinelle qui a besoin d'un compère.
À M. Horace Walpole
Paris, 29 avril 1772
On se plaint pour être plaint, et quand on s'aperçoit qu'on inspire de la compassion, on en est fâché ; l'amour-propre n'a pas le sens commun.