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4.14/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Elizavetgrad , le 25/06/1907
Mort(e) à : Moscou , le 27/05/1989
Biographie :

Arseni Alexandrovitch Tarkovski (en russe : Арсе́ний Алекса́ндрович Тарко́вский), est un poète soviétique et russe du XXe siècle, aussi traducteur de langues orientales.

Il devient en 1942 correspondant de guerre, puis grièvement blessé et amputé d'une jambe en décembre 1943. Toute son oeuvre porte l'empreinte de cette blessure.

En 1946 il rencontre la poétesse Anna Akhmatova qui lui prodigue conseils et encouragements car elle le considère comme l'un des grands poètes de l'époque. Quant à Boris Pasternak, celui-ci un jugement moins favorable : il ne se retrouve pas en Tarkovski, influencé par l'acméisme. Pendant l'ère stalinienne, Tarkovski s'est rapproché de poètes étroitement surveillés (Tsvetaïeva), ou en disgrâce (Akhmatova). De même, sa fidélité esthétique à Mandelstam ne s'est jamais démentie.

Il faut attendre ses cinquante-cinq ans pour que l'un de ses recueils "Avant la neige" soit publié.

Il est le père du réalisateur Andreï Tarkovski.

Il obtint le Prix d'État de l'URSS à titre posthume, en 1989.
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Source : wikipedia
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Et je l’ai rêvé et le rêve,
Un jour le rêverai encore,
Tout se répétera, tout se réalisera,
Vous rêverez tout ce que j’ai vu en rêve.

Là-bas, de notre côté, du côté du monde
La vague poursuit la vague et bat le rivage,
Et sur la vague l’étoile, l’homme et l’oiseau,
Et le rêve, le réel et la mort – vague après vague.

Pas besoin de date : j’étais et je serai,
La vie est le miracle des miracles, et sur mes genoux
Comme un orphelin j’assois ce miracle,

Seul au milieu des miroirs – dans le cercle des reflets
Des mers et des villes qui rayonnent en miracle.
Et la mère garde son enfant sur les genoux. En larmes.
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Comme l'arbre d'une berge affouillée
S’effondre racine en l'air...

Je me vois de haut et me raccroche à mon cœur.
Qui m'a donné ces branches tremblantes, ce tronc puissant, ces racines faibles.

Tu vas, tu es Lazare ? Va donc !
Un demi-ciel brûle encor dans ton dos.
Dors, amant de la vie ! Sur ta poitrine
Croise les mains et dors !

Viens, prends, je n'ai besoin de rien,
Que j'aime ou n'aime pas, je le laisse.
Je veux me substituer à toi,
Mais si je dis que je me change en toi,
Ne me crois pas, pauvre enfant, je mens...

Ô, ces mains ouvertes
Et leurs doigts sarments,
Ces yeux humides et les coquillages
Des petites oreilles, et les ailes
Que plie le vent...

Ne me crois pas, pauvre enfant, je mens,
Je fais des efforts de supplicié
Mais ne peux traverser l'isolement,
Je ne peux donner tes coups d'aile,
Je ne peux effleurer tes yeux.
Tu es cent fois plus fort que moi,
Tu es le chant qui te chante,
Je suis maître de l'arbre et de Dieu,
Et tu me condamnes pour mon chant.
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Terre

Parce que j'ai mal vécu au monde
Et que je ne t'ai pas servie dans l'injustice,
Et qu'avec ce corps qui n'est pas immortel,
Je suis mêlé à ton merveilleux destin.

Epuisé je te tends les bras,
Mon amour douloureux te serre,
Je suivrai de nouveau tes Grands Arcs
Pour recevoir tes tourments bénis.

La boue demeure sur les routes
Et ta maigre argile est salée.
Les larmes des soldats te gardent,
Forte du fort chagrin des veuves.
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LE BERCEAU
(Pour Andrei T.)




Lui
Ouvre-moi la porte, sors, prends-moi tout ce que tu veux –
La lumière du soir, un puisoir en bois d’érable, le plantain…
Au cœur des herbes s’appesantit la rosée
Un enfant marche pieds nus sur le chemin,
Il porte des fraises dans son cabas ouvert,
Je le regarde depuis la fenêtre
Comme s’il portait l’aube dans son panier.
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À LA MEMOIRE DE MARINA TSVETAEVA

I

Où est-elle ta vague qui gronde,
Étouffant et noir ressac marin,
Toi, toute ailée, étoile filante,
Qu'as-tu fais de toi ?

Comme tu brillais, bienveillante,
Et ton chemin était partage.
Se lever, crier, résister,
Saisir et emporter-

Tu n'empêches rien-trop tard pour les regrets:
Suffocante tu vas par le fond.
Ainsi une perle tombe
Dans les profondeurs interdites.

II

J'écoute, Je ne dors pas, tu m'appelles, Marina,
Tu chantes, Marina,
Comme la trompette de l'ange chante sur la ville.

Ainsi les proscrits prenaient la poussière
Des murs de Jérusalem, quand David chantait ses psaumes.
L'ennemi a dressé ses tentes sur Sion.
Ton appel retentit à mes oreilles, ton aile
Brille derrière un nuage noir,
Feu prophétique sur l'horizon sauvage.

III

Amis, Amants de la vérité, hôtes
De ces temps perdus avec les morts,
Qu'est-ce que Tsvetaeva vous a lu,
Au retour de son enterrement ?

C'était sans doute son seul lot:
Être sur la pointe des pieds
Et sans répit poser l'accent
À la crête d'une ligne impaire.

Quels mots ultimes sur la Kama
Ont pu venir à sa mémoire,
En cet été de grande amertume
Où la terre se consumait ?

À celle qui accompagnait les soldats,
Et comme une veuve, leur propre mère,
Qui avait gardé l'habitude
De ne pas flatter les étrangers ?

Et ce coin perdu, tout votre État,
C'est là que vous êtes, c'est votre ultime ligne,
Et toute votre vérité d'injustice,
Et ce juste sentiment de l'iniquité.

V.

Pour chaque homme-la mort; pour chaque herbe-
Le feu et le talon

Pourquoi, flèche, ne brûlai-je pas dans le brasier ?
Pourquoi n'ai-je pas achevé le demi cercle
De ma course? Pourquoi est-ce que je tiens la vie
Sur ma paume, comme un martinet ?

(...)
Pas de discours,
Pas ce courage devant la mort,
Pas cette préséance,
Pas l'insolence de tes passions,
Mais ce qui est toujours unique:
Du tombeau seulement apprends-
Nous, Marina, ton souvenir.

Comme j'ai peur de t'oublier,
D'échanger en un tour de main
Ce fil droit et phosphorescent
Contre une rime double ou triple-
Et de nouveau dans ton poème
T'inhumer

Mets dans ma main l'image de Nicolas,
Emporte-moi sur le sable marin,
Montre-moi une voile u sud,

Si j'entrais dans une isba,-pas de sainte flamme,
Si je me couchai sur le banc,-pas d’icône dans mes mains,
Si je me jetais dans la Kama, alors oui-la glace.

À l'heure dernière est-ce que tu évoqueras
Cette part lumineuse (et tu voles de nouveau),
Pourquoi toute la nuit, chantes-tu près de la Kama
Et que veux-tu dire aux hommes de l'escorte ?
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A la mémoire de A. Akhmatova


IV.


Par la glace, par la neige, par le jasmin,
Plus pâles que la neige sous ses mains.
Elle a emporté dans son cercueil
La moitié de son âme, la moitié
Du chant le meilleur chanté à son propos.

Ne croyant pas les louanges d’ici-bas,
Ayant achevé son demi-cercle terrestre,
A demi reconnue, telle une hérésie,
A travers le rideau du gel, à travers
Le tourbillon de la lumière —
elle regarde au Sud.

Que voient donc les regards invisibles
De ces yeux clairs et incrédules ?
Les alignements de verstes et d’hivers
Ou le bûcher qui nous enserre
S'ouvrent-ils ?

V

Les pins blancs
Chantent: Amen !
Ta main est ma colombe.
La tristesse-mon pain.

Ma voix est absinthe, ma route est amère
Dans ma gorge
le bleu du ciel- Tes A glacés:
Ton nom est
Ange et kanaan,
Tu es séparée,
Isolée-

Désert du désert,
festin annoncé dans le jeûne,
Après sept siècles
est arrivé jusqu'à tes yeux
le phosphore de dernières étoiles.

II.

Un mot doux, étranger
Brillait, sombre et sévère
Sur ta bouche de cire et souveraine.

Mais son sens était obscur,
Tremblement de taches
Autour des bougies qui coulent.

Et l'ombre de ta superbe sans abri,
Par la glace noire de la Néva,
Par le désert enneigé de la Baltique
Et par l'Adriatique au bleu profond volait
À la vue de tous.


Ainsi que pour les arbres la neige,
Pour la terre il n'y a pas de fardeau,
Ton arche découverte
Flotte au vu de tous
Dans ton vingt et unième siècle,
Venue du temps dans le temps.
.
L’hiver portait un ultime rayon
Au-dessus de ta tête,
Tel un premier battement d'aile
Sous un pain de Carélie,
Et sur le bleu de la neige
La nuit a enflammé ses étoiles.


Et l'année passa sous l'aspect d'un cercle.

L'hiver retentit depuis une trouée de forêt.
Il répond au cor avec cette antienne confuse
Du mica des pins de Carélie.

Qu’en est-il si la mémoire en dehors d'ici
Est impuissante à rétablir le jour dans la nuit ?
Qu’en est-il si l’ombre ayant quitté la terre

Ne boit pas au verbe de l'immortalité ?
Cœur, tais-toi, ne mens pas, avale encore un peu de sang,
Et bénis le rayon de l’aube.

12 janvier 1967
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À la mémoire de N.A. Zabolotski

Feuilles, herbes-tout cela demeurait par trop vivant,
Comme si quelqu'un avait posé une loupe
Sur ce monde au mouvement trouble,
Sur ce filet de veines qui battent.

Les pattes d'oiseaux des couronnes de sapins
Dans la neige ont survécu.
Ton tombeau en blanche toque
Comme un tsar passe devant elles
Et se dirige vers une porte grande ouverte
Là où tu n'es ni dépouille ni homme,
Et dans les nues, au-delà du tournant,
S'élève ton arche enneigée.

Non pas homme mais crâne du siècle,
Son front, sa langue et son cuivre.
La paupière du feu du coucher
Ne peut s'éteindre dans le ciel.
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Je suis celui qui a vécu mes jours
Mais qui n'était pas moi. Le cadet de la famille
Des hommes et des oiseaux, et je chantais avec tous.

Et je ne quitterai pas le festin des vivants,
Pur blason de l'honneur de leur lignée,
Vrai glossaire de leurs racines nouées.

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J’étais couché au sommet d’un mont,
Cerné par la terre.
En bas le pays, sous un sort,
Avait perdu toutes ses couleurs
Sauf deux : le bleu limpide et le brun lumineux,
Là même où sur une pierre bleue courait la plume d’Azraël.
Autour de moi s’étendait le Daghestan.

Croyais-je vraiment une dernière fois lire l’avenir
Dans les caractères arabes des rochers orgueilleux de cette terre ,
Comment ai-je eu l’audace de troquer pour le pair et l’impair
De l’amour l’air raréfié de l’altitude ?

Pour fondre ici dans une cuiller
Au-dessus d’une flamme jaune
L’argent du Daghestan ?
Et chanter :
« Là-bas je vivais près d’un torrent
Et lavais dans son eau glaciale
Mon simple vêtement


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J'aurai suffi pour tout le vivant,
Plantes et gens.
En ce temps de morts allongés côte à côte
Quelque part en quelque fin du monde,
Dans d'impossibles souffrances: Marsyas
Ecorché vif.
Leur ayant rendu la vie,
Je n'en serai pas plus pauvre
De vie, de moi ou de sang.
Je suis devenu Marsyas.
Et Marsyas j'ai vécu
Longtemps chez les vivants.
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